Cette excellente revue des "Nouveaux cahiers de la
Comédie Française" est composée de plusieurs articles.
Le premier, de
Laurent Mulheisen, est consacré à la biographie de
Tennessee Williams, et situe son oeuvre théâtrale à la fois dans son histoire personnelle (éducation rigoureuse, opposition au père, soeur étouffée dans le carcan puritain et lobotomisée, son homosexualité et l'importance des pulsions dans la création -la sexualité est pour lui le grand réflecteur de l'âme humaine- ) et dans l'époque (seconde guerre mondiale, Macchartysme).
Le deuxième article de
Marie-Claire Pasquier s'intitule "Les personnages de femmes chez
Tennessee Williams". Ce texte explore l'interprétation des personnages par les grandes actrices,
Elizabeth Taylor, Vivien Leigh, Carol Baker, Ava Gardner,
Katharine Hepburn... C'est intéressant, mais j'aurais préféré l'interprétation des figures féminines elles-mêmes, qui sont prépondérantes chez
Tennessee Williams (lequel admet ne pas porter un intérêt aussi grand à la psychologie masculine, du fait de sa difficulté à lui faire illustrer le tragique de la condition humaine). Cependant, le
théâtre est porté par les acteurs et le metteur en scène, et s'agissant du Cahier de la
Comédie Française, je serais mal venue de critiquer le choix du thème.
Suivent deux articles passionnants ( de Xavier
Lemoine et
Daniel Loayza ) sur le contexte théâtral dans lequel est né "
Un tramway nommé désir" (années 40-50) et les lignes de force de l'oeuvre de
Tennessee Williams (titre "Paysages avec figures en fuite).
J'ai sauté un article de
Christian Viviani qui a pour titre "Le verbe et l'image :
Tennessee Williams et le cinéma". Pour cause de surabondance d'infos.
Suit une interview de l'écrivain par Cecil Brown, vivante et spontanée, portant sur ses goûts littéraires, poétiques (Blake, Hart Crane,
Elisabeth Bishop, Withmann sa prédilection pour Othello et Macbeth, de préférence à Hamlet ) ; Il aborde la manie des réalisateurs de modifier ses pièces pour ménager des "happy ends", son opinion du cinéma.
Je n'ai pas lu non plus le dernier article d'Anca Cristofovici consacré à la postérité de
Tennessee Williams, non par manque d'intérêt, mais, comme précédemment, submergée par la masse d'informations.
Et par l'urgence ressentie, pour améliorer ma compréhension, de me replonger au plus tôt dans l'oeuvre elle-même.
Mais il faudra y revenir.
Ce cahier est d'excellente qualité, comme on peut s'y attendre de la part d'un tel éditeur. Je le recommande à ceux qui voudraient approfondir l'oeuvre ou se replonger dans la création littéraire, théâtrale et cinématographique de l'époque.