C'est avec plaisir que j'ai retrouvé Isabel Dalhousie pour de nouvelles aventures édimbourgeoises ! Dans ce cinquième volume de la série, notre héroïne se partage avec plaisir entre son petit Charlie, âgé de seize mois, et son travail de rédactrice en chef d'une revue philosophique. Elle se pose également des questions sur sa relation avec Jamie, qui a quinze ans de moins qu'elle. Elle entretient par ailleurs des relations complexes avec sa nièce Cat, à mi-chemin entre amour maternel et rivalité amoureuse.
La douce tranquillité des samedis
J'ai beaucoup apprécié ce roman car Isabel y semble plus vulnérable, plus sensible aux questions qui assaillent nombre d'entre nous. Fragilisée par un premier mariage malheureux, elle ne se sent pas en confiance avec Jamie et craint d'être délaissée. Consciente du fait qu'il est très séduisant, elle laisse la jalousie s'insinuer dans son esprit et lui susurrer les pires conjectures… Aimer sans étouffer l'autre ni redouter sa perte, voilà qui s'annonce difficile pour Isabel. Je m'étonne toujours de l'habileté de l'auteur à se glisser dans les pensées d'une femme dans un récit qui sonne juste. Ceci dit, nombreux sont les romans qui, au cours de l'histoire littéraire, nous ont prouvé la fascination des écrivains pour la gent féminine…
J'aime beaucoup me projeter dans cet univers, m'imaginer vivre dans une demeure victorienne, à l'abri du besoin, prêter main-forte de temps à autre à Cat dans la gestion de son épicerie fine, inaugurer ma journée par une longue séance de mots croisés… Sans oublier les nombreux questionnements quotidiens d'Isabel sur les valeurs morales, les relations familiales et l'art… On retrouve d'un tome à l'autre la passion de celle-ci pour le poète
W. H. Auden ainsi que de nombreuses références aux coloristes écossais.
L'intrigue policière, si on peut la qualifier ainsi, est encore, me semble-t-il, plus mince que dans les autres volumes. Mais c'est justement ce qui fait l'intérêt de cette série : Isabel n'a pas le temps de se consacrer pleinement à son « enquête » et n'a d'autres ressources qu'elle-même. de plus, la clé se trouve souvent au coeur de l'âme humaine et non disséminée dans les indices matériels, ce qui me semble correspondre à l'esprit de cette saga, plutôt réflexive.