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sur 6669 notes
"La route" est l'un de ces romans hybrides à la qualité de style indéniable, une transfiction dont l'histoire captivera plus les lecteurs de littérature par ce portrait saisissant du chaos que les passionnés des mondes imaginaires; en effet, le background lui même est très peu développé. Somme toute, un roman terrible, très intense, à l'atmosphère étouffante.
Lien : http://ranatoad.blogspot.com
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Fermez les yeux. Imaginez cette scène. Un homme marche sur le pavé d'une autoroute. Il est sale, mal habillé. D'ici, on peut le sentir; on n'a pas le goût de l'approcher.
Il pousse un carosse de magasin (un caddy comme disent les français…en bon anglais) d'alimentation; le panier est presque vide. Une couverture, une conserve de fèves vertes. Un fusil, engoncé dans sa ceinture, comme un dur …!!!!
Mais, il tient par la main, un petit garçon de neuf ans; aussi sale que l'homme sinon plus.
Il fait noir mais on sent que c'est le jour. L'autoroute est envahie par la cendre dont on ne sait pas d'où elle vient. Des nuages noirs cachent toute forme de lumière venant du ciel.
Il s'est passé quelque chose. L'homme le sait; l'enfant ne le sait pas et nous, nous ne le saurons jamais.

Voilà toute l'histoire. Un homme et son fils qui fuient les lendemains et les conséquences tragiques d'un cataclysme Que reste-t-il sur terre? Cet homme, cet enfant et d'autres hommes, bons mais surtout méchants …

Ce roman est un pur chef d'oeuvre. de la puissance et de la force des grands romans : « La puissance des vaincus », « L'ombre du vent », « Les disparus ». On ne sort pas indemne d'une telle lecture. Certains trouvent ce roman trop noir, ne le terminent pas parce qu'il ne se passe rien. D'autres, comme moi, crient au génie.

Cormac McCarthy est un écrivain extraordinaire. Une puissance du langage, une évocation romanesque hors du commun, des histoires troublantes, questionnantes, bref, malgré ses 75 ans, il demeure un des piliers de la littérature américaine.

On ne peut rester insensible aux attachants personnages de ce roman; on les aime et même, on s'y projette avec délectation. Les dialogues sont courts, incisifs, poignants; dans toute leur simplicité et leur dépouillement, ils nous arrachent les plus grandes émotions. Après votre lecture, vous serez conscient de tout le pouvoir d'évocation des mots. L'homme dirait : « D'accord ». Vous répondrez : « D'accord ». Et derrière ce dialogue minimaliste, vous y aurez retrouvé une explosion d'images, de non-dits, de demi-vérités, d'admiration et d'amour filial.

La relation père fils est d'une construction phénoménale : on sent que le père protège le fils et que le fils est la soupape de sécurité qui protège le père du suicide, si facile, si tentant.

Un roman sur l'inimaginable, un roman noir, noir très foncé mais un roman d'espoir; espoir en demain, espoir en la vie malgré la désolation.

Certains trouveront que ce roman est « plate ». qu'il ne se passe rien; malheureusement, ce roman n'est pas pour tout le monde. La grande majorité des amateurs de littérature, y verront 250 pages de pur bonheur. On en demanderait plus mais ça aurait été insoutenable.

Alors, je vous souhaite de faire une belle découverte et si ce n'est déjà fait, allons visiter les autres bouquins de ce monstre sacré de la littérature américaine. Et aussi, tant qu'à y être, voir le film tiré d'un de ses romans « Ce pays n'est pas pour le vieil homme ».

Bonne lecture et bon cinéma !!!!
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L'homme et le petit... c'est tout ce que nous savons des deux personnages qui cheminent dans ce roman. Une longue errance dans un pays sans nom vers une destination inconnue. Les descriptions sont étonnantes...tellement que nous pouvons apercevoir ces paysages dévastés où plus rien ne semble avoir de sens. Instinct de survie !
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Le monde croule sous la cendre, toute vie animale semble avoir disparu, l'apocalypse a eu lieu en quelque sorte. Un homme et son fils errent, poussant un caddie qui contient tous leurs biens; un désir les anime : parvenir à la mer au cas où... L'humanité, ou du moins ce qu'il en reste, a sombré dans la barbarie, certains sont même devenus cannibales... Alors, à quoi bon survivre si l'on ne peut se fier à qui que ce soit? Mais l'instinct triomphe jusqu'au jour où la maladie frappe fort...

Difficile d'oublier cette errance dans un monde où presque tout a été détruit, difficile de ne pas envisager comme possible cet avenir en cul-de-sac...

Quel roman!
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Excellent récit, un enfant et son père marchent vers le sud dans un monde dévasté, en quête permanente de nourriture et dans la crainte de rencontrer d'autres survivants.
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Un très beau roman, puissant et dense. Une longue métaphore sur la fin du monde, la question de la dignité humaine, la destruction de la planète, les rapports père-fils, etc.
Un style en adéquation avec le sujet : déstructuré, haché, aride, rude, dépouillé, épuré (phrases courtes, averbales, juxtaposées en cascade, etc.).
Un vocabulaire paradoxalement très riche par moment (moraillon, souillarde, etc.).
Des paragraphes aussi assez mystérieux au niveau du sens.
Un style qui m'a gênée au départ, et puis je m'y suis habituée (sans pour autant apprécié ce type de style mais si je comprends parfaitement sa raison d'être).
Grande question : qu'est-ce qui a causé cette catastrophe d'où résulte ce monde dévastée dans lequel évoluent les héros ? Explosion nucléaire (mais absence de maladie, de contamination), catastrophe naturelle (éruption volcanique), catastrophe fantastique ?
Difficile de trancher. Mais ce n'est pas le plus important. Ce qui compte c'est la façon dont les hommes réagissent face à cette situation extraordinaire et désespérante.
Où s'arrête la dignité de l'homme ? C'est quoi être un homme ?
Situations extrêmes avec notamment le retour au cannibalisme et à l'esclavage.
Fin un peu facile, mais signe d'espérance.
La question de Dieu (absence ou désir de Dieu) traverse aussi tout le roman. Opposition entre d'une part la méfiance et la dureté chez le père et l'innocence et la bonté du côté de l'enfant (celle-ci viendrait du formidable amour que lui porte son père…)..
Métaphore du Paradis perdu, ou recherche d'un nouvel Eden.
Question : instinct de conservation/survie est-il plus fort que la désespérance et l'envie d'en finir ? Question aussi du "jamais", de l'irrémédiable…
Métaphore aussi d'une certaine société de consommation en déclin avec ce caddy qui est tout le temps présent.
Est-ce un long cauchemar ?
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Bien que peu décidée a le lire, je me suis laissé convaincre... et heureusement.
*
L'apocalypse a eu lieu.
Le monde est dévasté, couvert de cendres.
Un père et son fils errent sur une route, poussant un caddie rempli d'objets hétéroclites et de vieilles couvertures.
Ils sont sur leurs gardes car le danger peut surgir à tout moment. Ils affrontent la pluie, la neige, le froid.
Et ce qui reste d'une humanité retournée à la barbarie.
Cormac McCarthy raconte leur odyssée dans ce récit dépouillé à l'extrême.
Prix Pulitzer 2007, La Route s'est vendu à plus de deux millions d'exemplaires aux États-Unis.




Cormac McCarthy en route vers l'apocalypse
Par Hubert Artus Rue89 03/01/2008 13H30





Quelques mois après "Un homme", de Philip Roth -autre géant vivant des lettres yankee-, Cormac McCarthy propose lui aussi une réflexion sur la mort. Et, un an après avoir revisité le western ("Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme"), revisite le roman apocalyptique. Roman le plus étrange de son auteur, "La Route" obtint le Pulitzer 2007. Et est le premier coup de coeur du Cabinet de lecture en cette rentrée 2008.

Depuis la disparition de Norman Mailer, Philip Roth et Cormac McCarthy sont -avec Thomas Pynchon- les derniers géants de leur génération.
Deux écrivains reclus, introuvables, quasi impossibles à interviewer. Aussi, en juin, quand le dernier accepta l'invitation télévisée d'Oprah Winfrey, ce fut le tonnerre. C'est que le roman venait de recevoir le Prix Pulitzer 2007. Quelques semaines auparavant, les frères Coen avaient projeté à Cannes l'adaptation de "Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme".

Ainsi, après une décennie de silence, l'auteur du capital "Méridien de sang" (1985) refaisait donc bel et bien surface. Et montrait à quel point ses fictions étaient utiles.
Le monde d'hier, le monde de demain: un roman de transition

"La Route" est un vrai roman de transition. Idéal pour passer d'un monde à l'autre. Les ombres y sont aussi vivantes que les hommes, et on ne sait pas où on est.

Nous voici dans un pays où les cendres fument encore, un pays que vient de traverser une tragédie (laquelle? nous ne saurons jamais). Ne subsistent que des routes, des ruines, des palissades, des restes d'incendies.

Un homme et son petit garçon semblent être seuls survivants de la tragédie. En pleine apocalypse, ils marchent, avancent vers les côtes du Sud. Ils poussent un caddie orné d'un rétroviseur chromé, où est stocké le strict nécessaire. Ils croisent nombres de cadavres, de ruines, de carcasses. Tel un prédateur, le père quête les conserves pourries et les ramène comme nourriture à son fils. le parcours est lent, très lent, dans la peur, la pluie, le vent, la neige, la nuit.

L'un comme l'autre vivent surtout la peur au ventre. Peur de la mort, certes, mais aussi peur d'eux-mêmes: quand l'adulte voit son reflet dans la glace, son premier réflexe est de pointer le revolver. Les dialogues sont rares. Ils matérialisent trop la peur. Et pour survivre ici, il faut marcher. Ils croiseront quelques "survivants", êtres non-définis d'un monde en recomposition.

C'est que le couple est pisté. Sont-ils les derniers hommes du monde connu? L'existence même de l'enfant devient une énigme: il est le futur incarné… Mais il reste quelques autres hommes qui ont survécu. Rares. Peut-être notre duo est-il, seulement, le dernier spécimen de "gentils", de "ceux qui portent le feu". Aussi doivent-ils échapper aux pillards.

Roman réaliste et new age
Dans "Le Méridien de sang", dans "Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme" -deux westerns-, comme dans ce dernier livre, McCarthy revisite des genres littéraires. Dans ces derniers -polar, western, SF-, il est souvent question de la fin d'un homme, de la fin d'un monde. D'une civilisation. le genre a ceci de particulier qu'il angle, qu'il métaphorise. Qu'il offre la matière et l'anti-matière.

La Route” est comme une métaphore plurielle. Globale. A l'heure où, allongement de la durée de vie et clonage faisant, l'homme a un rapport de moins en moins rationnel à sa vie et à sa mort, le livre de McCarthy agit comme le roman d'une autre rationalité. D'un monde où l'homme n'est plus seul, mais où il n'a pas conscience de ce qui l'accompagne. Il n'a plus conscience que de sa survie.

Ici, le père "ne savait qu'une chose, que l'enfant était son garant. Il dit: 'S'il n'est pas la parole de Dieu, Dieu n'a jamais parlé'". Ici, les survivants sont "assis au bord de la route comme des aéronautes en détresse".

McCarthy, dans son style toujours très resserré, allie roman réaliste et récit new age. Un livre narratif et puissamment philosophique. Qui unit le défini et l'indéfini: ici, peu de faits, peu d'histoire, seulement le souffle pur de ce qui fait survivre.

De McCarthy à Spielberg en passant par les Pink Floyd

Cela donne un livre où les deux garçons semblent fuir leur propre mort comme leur propre vie. Où tout ce qu'ils croisent (objet comme signe comme homme) semble symboliser la mort. En lisant "La Route" on pense beaucoup à "Duel", le premier téléfilm de Spielberg (1975), à cette course à la mort entre la voiture et le titanesque camion.

En lisant "La Route", on se dit que "Wish you were here", l'album de Pink Floyd sortit la même année que "Duel" -l'album de "Welcome to the Machine" et de "Shine on you Crazy Diamond", l'hommage à Syd Barrett- a trouvé son histoire.

"La Route" se lira avec "Un homme" de Roth, paru en France à l'automne. Deux auteurs qui n'avaient jamais si profondément évoqué la mort. Roth est un urbain, et "Un homme" est un livre psychologique. McCarthy est un nomade, et ses romans sont des romans d'espaces.

Le souffle et la perspective qu'on trouve dans la dernière partie de "La Route" est titanesque. C'est le roman le plus dépouillé de McCarthy, un vrai roman car il est un espace-temps.

La Route de Cormac McCarthy - trad. François Hirsch - éd. L'Olivier - 256p., 21€.
L'avant-dernier roman de Cormac McCarthy, "Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme" ressort en format poche en ce début d'année (Points/Seuil, 300p., 7€).
L'adaptation cinématographique, signée par les frères Coen et interprétée par Tommy Lee Jones, Woddy Harrelson et Javier Bardem sortira en salles le 6 février
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C'est une époque indéfinie. Une catastrophe, dont on ne connaîtra pas l'origine, a dévasté la planète. le monde est recouvert de cendres. Un père et son fils suivent La route qui est le seul moyen pour regagner le Sud des Etats-Unis et des contrées qu'ils epèrent plus clémentes. Tout au long de leur avancée, ils luttent contre le froid, contre la faim, se nourrissant de ce qu'ils arrivent à grapiller dans des lieux abandonnés, vides de toute vie. Et quant ils rencontrent un de leur semblables ils se cachent, ils le fuient, parce que certains ont choisi le cannibalisme.
Un récit trerrifiant car dans ce monde sans lumières, sans couleurs, sans vie et sans humanité, on tremble à chaque page pour la vie des deux rescapés. Dans un style dépouillé et comme neutre, on ignorera jusqu'au bout les prénoms des deux protagonistes, l'auteur nourrit la tension.
L'horreur n'est pas dans la description de scènes sanglantes, malgré l'horreur du cannibalisme, mais dans la menace que fait peser l'humanité sur elle-même. Un monde où pour survivre, il faut abandonner l'autre à son sort, quitter SON reste d'humanité. Un monde où la mort, la mort de l'enfant, apparaît parfois comme le seul sauvetage possible.
Un récit difficile mais à découvrir.
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http://bartlebylesyeuxouverts.blogspot.com/2008/01/promthe-porteur-de-feu-mccarthy-la.html

Extrait :

Il y a probablement eu une guerre nucléaire. le monde n'est plus qu'un champ de ruines. Un déluge de flammes s'est abattu sur la terre comme en témoignent les buildings recroquevillés ou ces morts momifiés enlisés dans le bitume des routes. L'atmosphère est remplie de cendres grises qui pleuvent sans cesse et recouvre un sol dévasté. Il n'y a plus d'animaux, ni dans les airs, ni dans les eaux, ni sur terre si ce n'est, de temps à autre, un chien, au loin. Il ne reste que quelques hommes. Sur la route, un homme et son fils poussent un vieux caddie déglingué rempli de boîtes de conserves, de couvertures et de tout un bric-à-brac. Ils vont vers le sud, vers la mer, espérant ainsi échapper au froid polaire qui règne dans le nord, maintenant que le soleil, comme Dieu, s'est retiré. Même lorsqu'ils atteindront le noir océan, la désolation sera la même et là encore, il n'y aura ni poissons ni oiseaux, si ce n'est l'Oiseau de l'Espoir, le Pájaro de Esperanza, une vieille épave rouillée gisant à quelques mètres de la côte.
Le monde dans lequel ils évoluent est gris et noir, nulle trace d'une autre couleur dans la nature, encore moins de blanc. L'innocence n'est plus, elle ne survit plus que dans l'enfant :

« Quand il fit assez clair pour se servir des jumelles il inspecta la vallée au-dessous. Les contours de toute chose s'estompant dans la pénombre. La cendre molle tournoyant au-dessus du macadam en tourbillons incontrôlés. Il examinait attentivement ce qu'ils pouvaient voir. Les tronçons de route là-bas entre les arbres morts. Cherchant n'importe quoi qui eût une couleur. N'importe quel mouvement. N'importe quelle trace de fumée s'élevant d'un feu. Il abaissa les jumelles et ôta le masque de coton qu'il portait sur son visage et s'essuya le nez du revers du poignet et reprit son inspection. Puis il resta simplement assis avec les jumelles à regarder le jour gris cendre se figer sur les terres alentour. Il ne savait qu'une chose, que l'enfant était son garant. Il dit : S'il n'est pas la parole de Dieu, Dieu n'a jamais parlé. »

Ceux qui ne connaissent de Cormac McCarthy que les romans antérieurs à Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme, seront surpris par la simplicité du style et le dépouillement du vocabulaire. La prose de McCarthy qui se caractérisait par un style chatoyant et un vocabulaire florissant s'est épurée. Les longs chapitres ont laissé place à de petits paragraphes d'une dizaine de lignes. Et pourtant, la force poétique est indéniable car ce style est parfaitement adapté au monde post-apocalyptique dans lequel l'auteur nous fait évoluer. Une écriture froide, décharnée et précise est nécessaire pour décrire un monde en voie de déshumanisation. McCarthy s'inscrit ainsi dans le sillage de Beckett et de Thomas Bernhard.
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'ai lu un beau livre fort et marquant.
Nous sommes nombreux à avoir fait le voyage.
Nous avons suivi pas à pas l'homme et le petit sur la route. Nous les avons regardés tenter de survivre coûte que coûte. Et devant tant de souffrances subies : le froid, la faim, la peur, l'angoisse, la terreur, l'effroi, le désespoir, la maladie du corps qui s'épuise, nous nous sommes demandés pourquoi ?
Pourquoi survivre quand on ne peut presque plus vivre? Quand le monde s'éteint et qu'il n'est plus qu'en sursis.
Quelle force incroyable fait que cet homme a choisi de continuer à vivre pour sauver encore un peu de la vie de son enfant ?
La mère a choisi de mourir vite, elle voulait épargner le pire à son enfant en lui donnant la mort. Elle n'a pas voulu risquer de tomber entre les mains de hordes sauvages qui sont capables de capturer d'autres humains pour en faire leur pitance.
Dans ce monde dévasté et hanté par des cannibales, le père veut sauver son fils, l'amener vers le sud, le chaud et le faire vivre le plus longtemps possible. Alors ils marchent, ils se cachent, ils ont peur, mais l'espoir est là, maintenu.
L'enfant, né dans cet univers de cendre, ne connais rien du monde ancien. Il rêve et il espère. Il sait que son père et lui sont des gentils qui se sauvent des méchants, et ils veut en rencontrer d'autres, des enfants, surtout.
Le père maintient cet espoir, il n'a pas le coeur d'en faire autrement, alors il lui raconte une histoire : Ils sont porteur du feu.
Il attise doucement la flamme de son fils qui croit, qui pense un avenir possible. La sienne s'éteint peu à peu, mais ne cesse de couver celle du petit.
Ce texte sobre et percutant dans son dépouillement extrême nous plonge dans une pénombre grise et opaque.
L'amour d'un père pour son fils et d'un fils pour son père fait reculer un peu l'obscurité totale, le désespoir cendreux qui mène à une fin redoutée et inexorable.
Le fils croit en son père et le père croit en son enfant.
C'est un ange, le petit : c'est lui qui a poussé le père à donner à manger à Elie. C'est le signe qu'il est bien vivant, peut-être sauvé, sans doute promis à un avenir...
Roman de l'apocalypse baigné de références bibliques dépouillées de tout artefact, ce livre nous touche au coeur et à l'âme . Il semble nous dire dans cette parabole sans teint : face à la mort, ayez le courage, la volonté et la force de regarder ce qui se cache derrière la terreur ou l'effroi, vous risquez d'y trouver l'essentiel.
Ce livre est un risque à courir.
http://sylvie-lectures.blogspot.com/2008/04/la-route-cormac-mac-carthy.html
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Il y a des petits feux partout
Il est inondé
Il est recouvert de cendres
Tous les sols sont craquelés

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