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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il y a bien longtemps, j'avais adoré le Coeur est un chasseur solitaire mais les raisons qui me poussent à aimer ce texte de nouveau sont certainement différentes. Je voyais dans ce beau roman un romantisme que je ne trouve plus. Par contre, j'y vois autre chose: en Amérique, à la fin des années 30, dans une petite ville sans nom, plusieurs personnages aiment et peinent. Nous sommes dans le sud des USA, celui qui est dit arriéré et est ségrégationniste.
Mick, quatorze ans, est encore écolière et rêve de musique et voudrait écrire des symphonies. Elle est encore aux portes de l'amour, de la vie sociale et de son conditionnement. Elle sait s'embraser et se laisser traverser par l'Amour. Biff Branon tient un restaurant et voudrait ne jamais avoir aimé. Blunt, syndicaliste, vante la rébellion des frères de pauvreté et leur triomphe. Singer, sourd muet à l'attitude digne, ne vit que pour son ancien colocataire, un gros homme au nom grec, sourd et muet lui-aussi. On l'a transféré, suite à ses nombreuses frasques, dans un asine d'aliénés. Enfin, le docteur Copeland, Noir vindicatif, courageux mais épuisé, n'en peut plus de la ségrégation qui lui prend son petit fils Willie et le mutile. Tous ces personnages errent, combattent et peinent pour un monde meilleur qui seraient moins réducteur, moins impitoyable et moins effarant. Mais personne au fond ne parvient à parler pour unir...
Les émotions des personnages, leur recherche d'un idéal qui passe par l'Amour et leur inéluctable désillusion sont rendues à merveille par la plume de Carson Mac Cullers qui, pourtant, a écrit ce roman toute jeune. Qu'on soit employé dans un cirque, docteur, petite enfant fière de sa beauté, enfant perdu dans le monde des pauvres, mère d'un fils massacré ou handicapé cherchant son pareil, tous semblent ici se heurter à une vaine quête d'amour, de reconnaissance et d'apaisement. Paradoxalement, leurs pauvretés, leurs erreurs et leurs manquements les grandit dans le texte. Personne n'est à même de voir ce que l'autre met en lui et personne n'entend la musique qu'il sait jouer pour l'autre. Mais chacun dégage, en acceptant sa malheureuse condition, une belle humanité et chacun se jette dans le monde...
Bouleversant.
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J'ai d'abord été intriguée par les résumés de ce livre, j'y cherchais un fil conducteur qui me donnerait envie de me lancer dans ce roman, en vain. Et je comprends maintenant pourquoi.
Il est difficile de donner un véritable résumé à ce roman car il n'y a pas d'intrigue à proprement parlé, on suit plusieurs personnages au même moment donné de leur vie. Ils se croisent, se parlent, se confient, se détestent au fur et à mesure que l'histoire avance.
Il y a Singer, celui autour duquel tous les autres gravitent, un sourd-muet auprès de qui tous se confient, sans vraiment savoir pourquoi.
Il y a la jeune Mick, qui rêve de musique. Copeland, un médecin victime de racisme et extrêmement entêté. Blount, un idéaliste et alcoolique notoire. Brannon, qui tient la café du coin où tout le monde a ses habitues. Il y a aussi leur famille, leurs voisins, leurs proches. Tout ce petit monde se débat dans un décor du sud des États-Unis des années 30, marqué par la menace de la guerre, un racisme extrêmement violent et une pauvreté croissante. Tous partagent la même solitude, la même frustration, le même désespoir. Un livre que j'ai trouvé poignant et très bien écrit.
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Une belle trouvaille que ce livre. Je le recommande chaudement. Les personnages sont attachants malgré leurs travers, les situations sociales décrites sont plutôt moroses mais teintées d'espoir à la fois, le personnage central du livre, un sourd-muet, a une position centrale dans le livre très intéressante. Je regrette un peu la fin qui annihile complètement l'espoir qui aurait pu naître à la lecture du livre. Il n'en reste pas moins que ce bouquin est à mettre entre toutes les mains, comme un "souris et des hommes" Steinbeck ou un "petit prince" de Saint Exupéry. Je ne comprends d'ailleurs pas qu'il n'ait pas été recommandé à l'école. Une analyse approfondie d'un tel livre devrait donner matière à un professeur.
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“Et pourtant, en Amérique, nous nous vantons d'être libres. Et le plus drôle de l'histoire, c'est que cette idée a été si bien implantée dans le crâne des moissonneurs, des ouvriers et de tous les autres, qu'ils finissent par y croire.” La jeune Carson McCullers n'a que 22 ans lorsqu'elle rédige son chef-d'oeuvre, le coeur est un chasseur solitaire.

Ces coeurs solitaires, ce sont ses personnages, tous rejetés ou incompris, qui gravitent dans une ville du Sud des Etats-Unis, entre langueur et désillusion. Car il n'y aucun espoir dans ce Sud-là : les combats et les rêves sont voués à l'échec, bien loin du rêve américain. Chez Carson McCullers, les destinées brûlent aussi sûrement que le soleil.
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Souvent l'aimé n'est que ce qui déclenche l'empire lentement accumulé dans le coeur de celui qui aime. L'amour est une chose solitaire. C'est cette découverte qui fait souffrir.
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« le coeur est un chasseur solitaire » dont la violence de la société et les forces d'ordre américaines contre les afro-américains fournit le point culminant est très actuel. Pourtant, il faut reconnaitre que l'auteur n'était nullement opportuniste. Ce roman brillant est sorti en 1940. Les progrès se fait bien lentement aux É-U.
Ce roman qui est beaucoup aimé chez les Américains est peu connu ailleurs. Je conseille à tous les francophones de Canada et de l'Europe de lire ce chef d'oeuvre de la littérature américaine. L'intrigue à sens unique surprend quand meme dans chaque chapitre. Malgré le très fort parti pris de l'auteur sur le plan politique, le ton est très tendre et les personnages sont très touchants.
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Je ne raconterai pas la trame..... ne suis pas la première à avoir lu ce petit chef d'oeuvre.....

Ce qui m'a marqué:
- la jeunesse de l'auteur de cette oeuvre complexe;
- le mouvement de convergence des personnages: tous gravitent autour de Singer qui lui ne pense qu'à son ami Antanopoulos, qui lui-même ne pense qu'à lui-même;
- les jeux de communications, tous parlent plus ou moins dans le vide, plus pour s'exprimer que pour communiquer. Tout réel essai de communication se finit mal, sauf avec Singer. Singer écoute, est gentil avec tous, mais ce qu'il cherche n'est-ce pas la sécurité de ses habitudes passées avec sa petite vie bien réglée auprès de son ami;
- les rêves brisés;
- et bien sûr la petite Mick (j'adore le motif de la chambre intérieure).

Un ouvrage que j'ai lu avec intérêt et que je compte relire bientôt.
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Je devais avoir quatorze ans la première fois que j'ai lu " le coeur est un chasseur solitaire".A l'époque, je dévorais les auteurs de polar français ( Manchette, Siniac, Pouy,Jonquet...). Autrement dit, rien qui ne soit dans la veine de cette oeuvre magistrale de Mac Cullers. En dépit de cela, je me rappelle d'une claque extraordinaire...John Singer, sourd et muet qui vit une pofonde amitié avec obèse grec qui perd progressivement le sens des réalités et qui se voit interné. La vie qui continue avec des personnages qui évoluent dans une ville où règne l'angoisse de la solitude. Une oeuvre sur cette solitude, sur le sentiment d'injustice et surtout sur la passivité que ressentent certains personnages. Une reflexion sur tout cela qui débouche sur un final tragique et inéluctable. La claque que je pris alors fut nettement plus forte lorsque j'appris que l'auteur n'avait que vingt ans lorsqu'elle a écrit l'oeuvre. Ce que j'avais ressenti comme une oeuvre mature et aboutie était une oeuvre de jeunesse. Inutile de vous dire que je me suis rué sur "l'horloge sans aiguilles," " Frankie Adams"...j'en viens à envier ceux qui n'ont pas encore lu "le coeur est un chasseur solitaire" et qui ont la chance de le découvrir.
Jorys
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Un voix féminine au milieu de la virilité américaine... Une voix modeste, juste, poétique, un peu fêlée, Carson McCullers, l'éternelle adolescente, un écrivain vraiment touchant.
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Le quotidien des "gens du Sud" raconté par Carson Mc Cullers qui n'a alors qu'une vingtaine d'années. Elle peint, par petites touches subtiles, un portrait de groupe (Mick, l'adolescente garçon manqué au coeur du roman mais aussi les deux amis muets ou le docteur Copeland) dans un décor de misère et de poussière. Carson Mc Cullers prouve avec ce roman qu'elle est l'un des meilleurs romanciers du Sud au côté de Faulkner pour n'en citer qu'un et non des moindres. Et puis, il me semble que ce titre est un des plus beaux de l'histoire de la littérature mondiale, non ?
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