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Vorkosigan (McMaster Bujold) tome 8 sur 17

Bernadette Emerich (Traducteur)
EAN : 9782290050019
316 pages
J'ai lu (04/01/1999)
4.27/5   98 notes
Résumé :
De retour sur sa planète natale, gravement blessé, Miles est accusé de détournement de fonds !
Illyan, chef de la Sécurité Impériale, le somme de se justifier, alors qu'il vient de subir une lourde intervention chirurgicale et est assommé par les analgésiques. Il lui faut pourtant rassembler ses souvenirs et prouver son innocence...
Tout d'abord, Miles doit se remémorer sa première mission : juger un infanticide commis dans un village perdu au cœur de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Recueil de 3 nouvelles sur Miles Vorkosigan :


Les montagnes du deuil : Il s'agit d'une nouvelle qui se situe entre L'apprentissage du guerrier et Miles Vorkosigan.
Petite enquête policière, sur le domaine Vorkosigan, où Miles, muni des pouvoirs (littéralement de vie et de mort) de son père sur ses sujets, va devoir se confronter à l'infanticide pour cause de mutation : Sujet particulièrement sensible, s'il en est, pour Miles.

Prix hugo du meilleur roman court.


Le labyrinthe : Sous couverture de Naisthmith, Miles va faire connaissance à nouveau avec la mutation ou le génie génétique et se faire une nouvelle et surprenante amie, qui apparaîtra dans différents romans futur de la saga. Histoire mineure, juste pour faire connaissance de Taura.


Les frontières de l'infini : Ma nouvelle préférée. Gigantesque remake de "la grande évasion" où le génie analytique et tactique de Miles va permettre le sauvetage de milliers de prisonniers. Ou comment parti de rien, Miles se hisse au sommet de la hiérarchie du camp.
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"Les Frontières de l'infini" est un recueil SF de 3 novellas multiprimées :


Dans "Les Montagnes du Deuil", Miles Vorkosigan pensait faire une bonne blague à son père Premier Ministre de Barrayar, en lui amenant la paysanne Harra réclamant justice… C'est l'arroseur arrosé puisqu'il se retrouve nommé juge féodal d'une douloureuse affaire d'infanticide eugéniste, lui qui a failli ne pas voir le jour à cause d'une affaire d'infanticide eugéniste…
Cette novella d'une centaine de pages a gagné le Prix Hugo et le Prix Nebula, et personnellement je me suis régalé : on n'est pas dans la haute littérature mais dans la littérature pour tous ! le récit reprend absolument tous les codes et toutes les qualités du roman policier à la Agatha Christie : avec Miles Vorkosigan dans les Monts Dendarii, on est entre l'aristo de Saint Petersburg perdu dans les Monts Oural et le bobo de New York perdu dans les Monts Appalaches…. Bref, c'est Hercule Poirot chez les péquenots ! ^^
Le récit est à la fois très drôle et très triste, des thèmes très douloureux étant traité avec subtilité et humanité (l'auteur ne s'est aucunement caché de vouloir pointer du doigt un certain type de personne à la fois victimes de moeurs délétères de leur culture et responsables de leur perpétuation)…
C'est une épreuve pour Miles qui a su se réconcilier avec son grand-père et lui pardonner d'avoir essayé de le tuer avant même d'être né… Les autres auront-ils sa force d'âme, pourront-ils aller de l'avant pour marcher de tout leur coeur vers un avenir meilleur ? Malgré une montagne de bonne volonté et tous les efforts du monde, rien n'est moins sûr…
Déjà en pleine crise existentielle depuis la perte de son mentor et de sa muse, notre héros ressort transfiguré de cette ordalie morale qui l'oblige à faire des choix douloureux, pour finalement devenir quelqu'un de plus grand et de plus noble (remember la Quête du Héros aux mille et un visages ^^)… Il est trop tard pour la petite Raina certes, mais pas pour tous les autres : désormais le génie d'1m45 aux os fragiles défendra les faibles et les opprimés pour qu'ils aient leur place dans la grande destinée de l'humanité… Et s'il faut pour cela affronter tous les homines crevarices de l'univers, et bien tant pis ! Longue vie à Tyrion Lannister dans l'Espâce !!!


Dans "Le Labyrinthe", c'est en tant qu'Amiral Naismith, commandant des Mercenaires Libres Dendarii que Miles Vorkosigan est missionné par la Sécurité Impériale de Barrayar pour exfiltrer de l'Ensemble de Jackson un transfuge scientifique aux recherches particulièrement convoitées.
Dans cet enfer ploutocratique où le seul crime sanctionné est la pauvreté, allégorie de la débilité de l'ultralibéralisme yankee poussée à son extrémité (ce n'est pas moi qui le dit, mais l'auteure elle-même ^^), notre héros voulait que sa mission se déroule sans accroc… Ça commençait par une ambiance rappelant celle du film "Le Faucon maltais", notamment avec la chanteuse quaddie Nicol qui fait ici office de femme fatale parvenant à faire oublier à Bel/Belle Throne le sex appeal de son supérieur hiérarchique… Sauf que le biochimiste Hugh Canaba a dissimulé ses recherches biochimiques dans un virus de sauvegarde placé dans le mollet gauche du dernier survivant de ses super soldats génétiquement hybridé avec de animaux, et que ce dernier va être vendu aux enchères par le maître du vice Ryoval... du coup on passe en mode espionnage & sabotage, infiltration & exfiltration !

Et tout ça en pleine guerre de l'ombre entre mégacorpos mafieuses : la Maison Fell spécialisée dans le trafic d'armes, la Maison Bharaputra spécialisée dans les biotechnologies interdites, la Maison Ryoval spécialisée dans la prostitution intersidérale (c'était tout aussi tordu que la vendetta entre les princes souterrains d'"Épées et Sorcier" de Fritz Leiber : très cool c'était !)… Mais pour s'en sortir indemne Miles peut compter tant sur ses subordonnées que sur alliés : un hermaphrodite, une femme à quatre bars et un monstre hybride qui combat comme quatre et mange comme trois ^^
Neuf / Taura comme L-X-10-Terran-C / Terrence Cee dans "Ethan d'Athos" broie méchamment du noir : ils sont tous les deux les derniers représentants d'espèces artificiellement créées qui ont disparu avant même de recevoir un nom… Mais Miles Vorkosigan est là pour délivrer son message humaniste (même si ici nous en 1989 et qu'il prend des accents de speech de développement personnel ^^) : « Souhaitez être vous-mêmes. A fond. Découvrez ce pour quoi vous êtes le plus doué et développez-le. Laissez vos faiblesses derrière vous. Ne perdez pas de temps avec elle. Vivez pleinement ! »
Car qui que nous soyons nous avons tous un rôle à jouer dans le grand destin de l'humanité, et ceux qui parlent des masses anonymes qui ne servent à rien peuvent tous aller se faire foutre !!!


Dans "Les Frontières de l'infini", Miles Vorkosigan est missionné par la résistance de Marilac pour récupérer le héros de guerre Guy Trémont dans le camp de prisonnier de Dagoola IV tenu par ses vieux amis cetagandans. Pour son opération de sauvetage, il se fait passer pour un nouveau prisonnier, et il découvre un camp de concentration sordide et un héros de guerre agonisant… Miles Vorkosigan est un être humain, et devant tant d'injustices un être humain ne peut que se mettre en colère. Et qu'est-ce qui se passe quand Tyrion Lannister dans l'Espâce est en colère ? L'Univers doit trembler et les crevards doivent vite aller se planquer !
On pense tout de suite à "La Grande évasion" : oui mais non, le modèle est en fait "King Rat" / "Le Caïd", et ce n'est pas un hasard si les deux camps de concentration ont exactement le même nombre de prisonniers... ("King Rat" / "Le Caïd", c'est une autofiction du romancier James Clavell qui exorcisait ses vieux démons récoltés lors de son passage dans le camp japonais de camp de Changi situé non loin de Singapour)
On retrouve le bon vieux diviser pour régner, ici pour que l'homme devienne un loup pour l'homme : les geôliers sont là pour briser les héros de la bataille de Fort-sous-Essarts piégés sous un dôme de force, les ramener au rang de bête le temps qu'il faut pour les faire passer du Côté Obscur et les transformer en misanthropes cyniques et blasés ne croyant en rien ni personne … Car ils seront ainsi autant de vecteurs du poison de la résignation une fois relâchés… (notez que l'empire aristocratique a recouru à la même méthode pour faire tomber l'alliance démocratique dans "Les Héros de la Galaxie", le space opera culte de Yoshiki Tanaka ^^)
Sous l'impulsion de l'illuminé religieux Suegar Miles devient Frère Miles, car il reprend l'intégralité des mots, des méthodes et des dialectiques évangélistes pour convertir ses camarades d'infortune à la cause de la liberté… (l'auteure ne pourrait pas écrire cette histoire aujourd'hui, car tous les intégristes christianistes lui tomberaient dessus à bras raccourcis). Avec l'aide du sergent Oliver, de la vaillante Tris et de la flamboyante Soeur Béatrice, Miles affronte ses geôliers sur le terrain de la guerre psychologique pour ramener l'espoir dans le coeur de ses ouailles, et ramener ses ouailles dans le bercail de l'humanité. Pour Tyrion Lannister dans l'Espâce ceux qui ont tout perdu ont tout à gagner : les hommes peuvent soulever des montagnes, mais il faut des idées pour soulever les hommes et Miles leur promet d'aller au-delà des frontières de l'infini grâce à la puissance de l'esprit !
Toutefois, ce que ne savent ni les prisonniers, ni les geôliers, ni les lecteurs, c'est que la messe est déjà dite :
Miles devait libérer un symbole pour la résistance nationale, et au final il libère 10000 guérilleros gonflés à bloc qui meurent d'envie d'en découdre avec leurs anciens tortionnaires… Pour les cetagandans l'annexion de la planète Marilac qui devait se dérouler sans accroc devient un nouveau Vietnam, euh pardon, un nouveau Barrayar (donc bonne chance à eux !)… En échange de bons procédés, les têtes des membres de la team Naismith sont mises à prix et tous les chasseurs de primes de la galaxie sont aux trousses de notre héros… Mais ceci est une autre histoire ! ^^
J'avoue que cette nouvelle m'a mis quelque peu mal à l'aise car tous les crimes dénoncés par l'auteure en 1987 sont désormais commis et revendiqués par son propre pays au nom de la lutte contre le terrorisme : recourir à l'humiliation, à la dégradation et à la déshumanisation d'autrui, bref à des techniques de torture diverses et variées, au nom de la défense du monde libre c'est carrément gerbant ! Et le pire, c'est que ça continue avec des spécialistes de la novlangue qui nous expliquent que noyer des gens c'est des techniques d'interrogatoires aquatiques, ou mieux du waterboarding… Nul doute qu'une belle place attend en enfer ceux qui se torchent le cul avec la Convention de Genève et la Cour pénale internationale, et qu'ils seront reçus là-bas à bras ouverts… MDM


4,5 étoiles
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Les frontières de l'infini n'est pas un roman mais un recueil de trois longues nouvelles. Elles mettent toutes en scène Miles Vorkosigan et s'intègrent dans le cycle de ses aventures.
Trois histoires de niveau inégal. du moins l'une d'entre elle est un ton en dessous des deux autres. Mais il faut dire que ces deux là sont de petits bijoux tout est donc très relatif.
La première nouvelle, les montagnes du deuil est un petit chef d'oeuvre d'une centaine de pages. Elle fait directement suite à l'apprentissage du guerrier (ou l'apprenti guerrier, selon les éditions). Ici, pas de space opéra, de combats spatiaux, de stratégies extravagantes, mais une simple enquête policière dans un village reculé du district de son père. Un peu comme si un jeune officier de police moderne enquêtait sur un meurtre dans une zone rurale au milieu du XIXe siècle. C'est le paradoxe de la planète Barrayar d'avoir la tête dans les étoiles et les pieds dans le moyen-âge. Ce contraste fait le sel de la nouvelle avec aussi, bien entendu le thème du crime, celui d'un enfant « anormal » et que cette enquête soit confiée à Miles, lui même mutant et difforme ajoute une dimension émotionnelle très forte au récit. C'est drôle et c'est triste, c'est une véritable intrigue policière (un whodunit) et une réflexion sur la différence. Excellent !
La nouvelle qui donne son nom au titre du recueil, les frontières de l'infini, est elle aussi excellente. On fait un petit bond dans le temps. Miles est plus vieux, mais reste tout de même très jeune et arrive sur une planète prison cétagandane. Il a pour mission de faire évader l'un des prisonnier. Il découvre le fonctionnement de ce bagne planétaire et comme à son habitude, sa stratégie tarabiscotée va lui permettre de se mettre à, la tête des prisonniers et d'organiser une sorte de grande évasion. C'est très léger dans la forme avec un humour très présent, mais comme souvent chez McMaster-Bujold, il y a un fond qui interroge. Et l'espoir comme moteur de la révolte est très puissant.
La troisième nouvelle, le labyrinthe, qui est en fait la deuxième du recueil (il faut suivre!), est un ton en dessous à mon avis, mais vu le niveau des autres, elle reste tout de même de très bonne facture. C'est juste que j'ai eu une petite difficulté à rentrer dedans. le début est un tantinet obscur, quant aux motivations et au ressort dramatique. Mais une fois lancée dans l'action, on a une histoire d'exfiltration d'un scientifique qui tourne mal (ou bien c'est une question de point de vue !). J'ai pris du plaisir à toute la deuxième partie de la nouvelle où la encore les stratégies de Miles apparaissent (et sont) improvisées et le place dans des situations souvent très drôles.
Trois nouvelles, trois histoires dans trois genres différents (même si cela reste de la science-fiction), un tour de force pour l'auteur. Cette saga de Miles Vorkosigan est vraiment une belle découverte depuis le début. J'en suis à mon cinquième livre et je ne compte pas m'arrêter là.
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Deux novellas dans ce tome, deux novellas que j'ai pliées en un temps record.

La première se situant dans l'ensemble de Jackson, une aventure quelque peu intrigante avec un Miles qui doit recourir à des procédés quelque peu inédits pour s'en sortir, cette fois-ci.

Ce qui est également le cas dans la seconde, maintenant que j'y réfléchis. Nous avons une certaine unité dans ces deux récits pourtant très différents.

C'est passionnant, prenant, attachant, désolant, amusant, navrant, triste, j'en passe et des meilleurs, et pas une minute je ne m'ennuie alors que j'en suis maintenant à la page 807 de cette intégrale qui en compte tout de même 1080... :)
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Salut les Babelionautes
Ayant lu trois fois cette Saga de Lois McMaster Bujold, je ne pensais pas prendre autant de plaisir a ma quatrième lecture.
Tellement pris par le récit je n'ai pas pris le temps de mettre à jour mes avis, ce que je fais en ce moment, raison pour laquelle ils ont la même date de création.
Dans ce tome huit, par un tour de passe-passe digne d'un prestidigitateur, Loïs McMaster Bujold a réunie trois nouvelles se passant dans L Univers des Vorkosigan, juste en faisant intervenir Illyan le chef de la Sécurité Impériale.
Miles en convalescence suite à une lourde intervention chirurgicale, doit justifiées les dépenses occasionnées lors de trois missions des mercenaires .
Les nouvelles ne m'aurait pas intéressées, mais présentées avec un lien, l'interrogatoire de Miles, le tout forme un bon roman.
Je ne vais pas revenir sur le contenue de ces nouvelles, vous n'avez qu'à lire les avis d'Alfaric ou d'autres lecteurs.
Merci à Bernadette Emerich qui c'est chargé de la traduction.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Miles régla sa cadence de façon à croiser la patrouille de six femme qui défendaient le territoire. Il se plaça devant elles et dans un geste théâtral retira son chapeau imaginaire pour le plaquer sur son sex.
- Bon après-midi, mesdames. Veuillez excuser mon intr...
La terre qui lui obstruait soudain la bouche coupa court à son entrée en matière. Le tirant par les pieds, quatre des femmes l'avait aplati au sol. Il n'eut même pas le temps de recracher la terre qu'on le soulevait par les quatre fers. Un, deux, trois, et hop ! Il décrivit un vol plané pour atterrir non loin de Suegar. La patrouille se remit en marche sans sans proférer un seul mot.
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Dans la cour Gros Nigaud était en train de se faire de nouvelles copines. Une volière de jeunes adolescentes étaient aux petits soins pour lui. Elles le caressaient, lui brossaient les fanons, ornaient sa crinière de fleurs et de rubans, lui offraient des gâteries ou simplement posaient leurs joues sur les flancs chauds et soyeux. Gros Nigaud en fermait les yeux de contentement.
Seigneur, songea Miles jaloux, si j’avais seulement le quart du sex-appeal de ce satané cheval, j’aurais plus d’amoureuses que mon cousin Ivan.
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- Moi ? ! s'exclama Harra. Jamais je ne pourrais aller au collège ! Je ne connais rien de ce qu'on y enseigne.
- Le savoir est ce qu'on est censé posséder à la sortie et non à l'entrée.
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