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EAN : 9782715254329
224 pages
Le Mercure de France (19/03/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
Textes choisis et présentés par Jean-Claude Perrier
Nouvelle édition en 2020

Un milliard d'habitants, 3 287 263 km², vingt-cinq États, au moins autant de langues officielles, plusieurs centaines de dialectes répertoriés et pratiqués... les chiffres disent la démesure et la difficulté d'appréhender l'Inde. Pour saisir l'essence du «sous-continent», il faut le sillonner sans relâche, de Delhi à Jaipur, d'ouest en est, du nord au sud, se rendre là... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le goût des villes de l'Inde est un petit, tout petit (15 cm x 10 cm) livre d'un peu plus de 200 pages, mais grand par les textes qu'il regroupe et par le bonheur de lecture qu'il procure.

Son auteur, Jean-Claude Perrier, journaliste et écrivain, y a rassemblé une cinquantaine de textes sur l'Inde, vue par des voyageurs dont les témoignages s'étalent entre 1758, pour le plus ancien, et 2004, pour les plus récents.

Sous la plume d'écrivains de toutes origines, français - comme Pierre Loti ou Pascal Bruckner -, anglais (Alexander Frater), suisse (Nicolas Bouvier), mais aussi indiens (Kushwant Singh, Amit Chaudhhuri, Salman Rushdie, Amitav Gosh, ...) Jean-Claude Perrier nous promène de Delhi à Trivandrum, de Bénarès à Goa, en passant bien sûr par Bombay, Calcutta et Madras. Et sans oublier les anciens comptoirs français, et surtout Yanaon, pour répondre à la supplique de l'administrateur régional - indien - de cette ville : "N'oubliez pas Yanaon !"

Si le goût des villes de l'Inde peut paraître parfois plein de nostalgie - sous la plume de Pierre Loti notamment - ce n'est pas celle d'une époque (le temps "béni" des colonies de Michel Sardou) mais celle d'un pays, d'une terre, de ses paysages et des hommes qui y vivent.

D'ailleurs, les textes des auteurs indiens sont là pour nous ramener au plus prosaïque de l'Inde : ses embouteillages, ses pauvres et ses fonctionnaires corrompus.

Le goût des villes de l'Inde est donc une anthologie où l'on peut picorer des gourmandises exotiques - Jaipur, Agra, Gwalior - ou tout dévorer en une seule fois, incapable de résister à la tentation (mon cas !), accompagné d'un masala chay et de quelques ladoos pour se mettre complètement dans l'ambiance.

Pour les lecteurs bourlingueurs - en canapé, en chaise longue ou en hamac, sinon en Pataugas - Jean-Claude Perrier, auteur prolifique, a publié d'autres livres sur l'Inde (Dans les comptoirs de l'Inde, Comme des Barbares en Inde, ...) pour ceux qui souhaiteraient prolonger le voyage, mais également sur d'autres pays et villes (Le goût du Cambodge, le goût de la Turquie, le goût de la Havane ...) pour ceux qui auraient aussi envie d'autres ailleurs.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Bénarès, aujourd'hui Varansai, est un peu la capitale religieuse de l'Inde hindoue. Une ville sainte tout entière tournée vers le Gange, le fleuve sacré entre tous, don de Shiva, le dieu tutélaire omniprésent dans la cité aux innombrables temples. Sur ses ghats, quais pavés prolongés par des escaliers, qui descendent jusqu'au fleuve, se presse, en toute saison, à toute heure du jour et de la nuit, une foule indescriptible de prêtres, pèlerins, sadhus, touristes, mendiants, familles en deuil venues rendre ici le dernier hommage de la crémation rituelle à leurs défunts.
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Les Tamouls sont l'un des peuples les plus vifs, les plus industrieux, les plus accueillants de l'Inde. Pour les étrangers il y a, à partir de Madras et dans tout le sud de l'Inde, comme une douceur de vivre, bien différente de la tension palpable dans certaines villes du nord.
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A 120 kilomètres au sud d'Agra, dans l'Etat du Madhya Pradesh, Gwalior est une cité dont le nom fit longtemps rêver le voyageur, familier des exploits des farouches guerriers rajpoutes qui la fondèrent, peut-être dès le IIIè siècle de notre ère.
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Mais [Calcutta est] aussi la capitale du West Bengal (l'autre, East Bengal, après avoir appartenu au Pakistan, est devenu en 1971 le Bangladesh indépendant), une ville hyperactive, commerçante, immense foyer de vie intellectuelle, qui a donné à l'Inde quelques uns de ses plus grands hommes : Rabindranath Tagore, Sri Aurobindo, ou Satyajit Ray.
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Calcutta la rouge et noire, capitale du Raj britannique jusqu'en 1911, est la ville de tous les contrastes, sans doute la plus paroxystique de l'Inde. Une mégalopole asphyxiée par des millions de voitures, un urbanisme anarchique, un habitat croulant, enserrée dans des bidonvilles où la survie quotidienne est à soi seule un acte d'héroïsme.
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