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Jean Balsamo (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253149064
122 pages
Le Livre de Poche (01/06/2000)
3.41/5   33 notes
Résumé :

Voilà un orage qui tombe à point... Julie de Chaverny voit son coupé verser dans le fossé. Survient alors Darcy qui lui propose sa calèche. Durant le retour vers Paris, il se veut protecteur, rassurant. Evoque son voyage en Orient, le bleu insolent du ciel, la pauvreté de ses relations intimes qui nuisent à son bonheur. Elle se serre contre lui, partage son manteau, songe à son époux qu'elle mépris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Depuis que j'ai découvert Prosper Mérimée, je me prends à apprécier à l'avance le moment où je vais le retrouver (presque une déclaration ça). Un de ses atouts est qu'il propose de ces textes courts dont je suis friand.

Dans La double méprise, l'auteur marche un peu sur les plates bandes de Jane Austen, en plus corrosif. Il entre dans la bonne société parisienne de la monarchie de Juillet, très policée dans les manières et les propos et pourtant très égoïste et cruelle.
Le récit tourne autour du couple Chaverny. Alors que monsieur était, avant le mariage, un prétendant des plus séduisant et attentif, il a changé de visage une fois marié. Grossi, grossier, regardant son épouse avec une indifférence mâtinée rarement d'envies lubriques à son égard, évidemment pourvu en maîtresses et cherchant un poste à la cour. Il dégoute Julie, l'épouse, qui regrette tant d'être tombée dans ses rais.
Mais voilà qu'une ancienne et galante connaissance, Darcy, revient de Constantinople où il était attaché d'ambassade. Il ne faut pas longtemps avant que les sentiments interdits reviennent assaillir la jeune femme. Mais les apparences sont trompeuses.

Mérimée décrit à merveilles les pensées qui traversent ces esprits, comment elles s'agencent et s'opposent. En changeant de point de vue entre deux paragraphes, l'auteur affiche des contrastes saisissants entre ces esprits. On y retrouve aussi le désavantage d'être une femme à cette époque. Les hommes y pensent avec liberté vis-à-vis des lois écrites et morales. La femme, elle, ne peut se permettre de céder aux tentations, car le scandale et la déchéance sociale en sont les récompenses. Julie est tiraillée et c'est délicieux à lire (cruel, je suis). Elle ne peut même pas envisager de casser ces règles sociales qui enchainent la femme bourgeoise dans un carcan. Elle n'est clairement pas Ada Lovelace ou Florence Nightingale.

La précipitation et la dimension dramatique de la fin, qui arrive aussi vite qu'une falaise à pic, m'ont surpris et déçu. L'histoire aurait mérité quelques pages de plus.
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La Double Méprise fut publiée en septembre 1833. C'est une nouvelle assez longue de Prosper Mérimée, auteur qui ne m'avait pas plu lors de la lecture de Carmen. Néanmoins, La Double Méprise m'a permis d'apprécier la plume de Mérimée. Nous suivons l'histoire d'une jeune bourgeoise, Julie de Chaverny, mariée depuis sept ans avec un homme qu'elle n'aime pas, elle le hait au plus haut point. Son mari ne pense qu'à sa carrière et aux danseuses. Julie n'est pas heureuse, elle souffre terriblement de ce pénible mariage. Monsieur Châteaufort lui fait la cour et espère obtenir l'amour de la belle jeune femme. Lors d'une soirée, elle revoit un de ses soupirants nommé Darcy (j'ai directement pensé à Orgueil & Préjugés qui avait été écrit vingt ans plutôt). Julie sait que un mariage avec Darcy aurait été heureux et paisible. Malgré tout cela, les deux amants n'en savent que peu l'un sur l'autre. L'histoire d'amour est agitée avec une forte confusion des sentiments, on sait pertinemment que la fin sera malheureuse. Je conseille cette nouvelle inspirée de la courte idylle de Mérimée avec George Sand.
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Comme le titre l'indique, La double méprise est une longue nouvelle qui nous plonge dans une profonde confusion des sentiments. L'écriture est toute paisible, raffinée, mais les sentiments qui animent nos personnages sont emprisonnés dans leur carcasse, étouffés dans leur coeur qu'une fois révélés au grand jour, c'est l'irréparable...
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Un texte emprunt de romantisme où la pudeur des sentiments ne permet pas la rencontre. Pour autant bien que ces sentiments soient partagés, pouvons-nous être assurés que les deux protagonistes espèrent le même dénouement ?
Pas si sûr. Grande question et grand thème que l'amour, abordé ici par Prosper Mérimée.
Julie de Chaverny mariée depuis sept ans à un homme qui ne lui convient plus, s'ennuie dans son couple. Bien que courtisée par Chateaufort, c'est pour Darcy, jeune diplomate revenu récemment de Constantinople, que son coeur va à nouveau battre. Mais voilà comment être sûre que l'autre éprouve la même attirance. Malgré les regards, les approches, les discussions lourdes de sens ; leurs attentes, leurs orgueils, les feront passer à côté de leur rencontre.
Belle surprise avec cette nouvelle de cet auteur du XIXème.
Utiliser un ton ironique est intelligent pour exprimer la profondeur du propos. Les clichés de la femme espérant le grand amour et de l'homme enchaînant les conquêtes auraient eu raison de moi, mais le final dramatique prend une tout autre dimension.
Finalement un p'tit classique, c'est fantastique !
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"Il ne me connaissait pas, je ne le connaissais pas". Voilà la double méprise du titre. Une jeune femme belle, spirituelle, riche, s'ennuie. Elle est passée d'une sympathie pour son mari à un ennui et même à un dégoût physique. Il n'est pas drôle et fait même des blagues vulgaires ; alors que, jeune fille, elle rêvait de pouvoir, devenue épouse, tenir un salon spirituel, il ramène des amis du régiment. de plus, il critique la mère de sa femme et il grossit, ce n'est plus le charmant fiancé. Ce portrait est particulièrement drôle. Alors, elle rêve. Et de quoi rêve une épouse qui n'est plus amoureuse ? A l'amour... Et c'est sa méprise, elle aimerait du romanesque, de la passion, un enlèvement, des voyages, de l'exotisme, un sauveur tout simplement.
Darcy apparaît comme spirituel, il revient d'Orient et a donc des histoires, des aventures même à raconter. Il y a donc de quoi rêver pour une femme malheureuse... D'autant plus qu'il a une cicatrice, des rumeurs qui évoquent un duel pour une femme... Oui, il y a de quoi rêver... D'ailleurs, moi, lectrice qui rêve, ce nom m'évoque Monsieur Darcy d'Orgueil et Préjugés de Jane Austen, érigé en figure romantique par excellence, Mérimée connaissait-il ?
Sauf que... lui, est prosaïque, pas un rêveur. Il ne cherche pas la passion, mais une "liaison de vacances". En Orient, il n'a pas été sensible aux beautés du ciel, à la poésie des ruines, aux beautés des femmes ... Non, il ne rêvait pas des mystères de l'Orient tel que rêvent les Parisiens, il rêvait, lui, des cigares de Paris, des sorties au Bois...
Ce contraste est à la fois assez drôle, mais aussi très cruel, notamment à la fin. Mérimée nous fait passer par beaucoup d'émotions en quelques paragraphes, c'est toujours un plaisir de lectures !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Il baisait avec feu ses mains, qu'elle ne retirait plus ; il allait la presser sur son sein... mais Julie le repoussa avec une vive expression de terreur et s'éloigna de lui autant que la largeur de la voiture pouvait le lui permettre.
Sur quoi Darcy, d'une voix dont la douceur même rendait l'expression plus poignante :
"Excusez-moi, madame, j'avais oublié Paris. Je me rappelle maintenant qu'on s'y marie, mais qu'on n'y aime point."
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Depuis un mois Chaverny était fort préoccupé de l'idée de devenir gentilhomme de la chambre.
On s'étonnera peut-être qu'un homme gros, paresseux, aimant ses aises, fût accessible à une pensée d'ambition ; mais il ne manquait pas de bonnes raisons pour justifier la sienne. D'abord, disait-il à ses amis, je dépense beaucoup d'argent en loges que je donne à des femmes. Quand j'aurai un emploi à la cour, j'aurai sans qu'il m'en coûte un sou, autant de loges que je voudrai. Et l'on sait tout ce que l'on obtient avec des loges.
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Dans notre civilisation moderne, il ne suffit pas d'un simple acte de volonté pour aller d'un lieu à un autre. Il faut faire des paquets, emporter des cartons, s'occuper de cents préparatifs ennuyeux qui suffiraient pour ôter l'envie de voyager.
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Expliquer le mariage de deux personnes qui n'avaient pas une idée commune peut paraître assez difficile.
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Quant à ce ciel bleu, Madame, Dieu vous en préserve ! On finit par le prendre tellement en guignon à force de le voir toujours le même, qu'on admirerait comme le plus beau de tous les spectacles un sale brouillard de Paris. Rien n'agace plus les nerfs, croyez-moi, que ce ciel bleu, qui était bleu hier et qui sera bleu demain. Si vous saviez avec quelle impatience, avec quel désappointement toujours renouvelé on attend, on espère un nuage !
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Videos de Prosper Mérimée (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Prosper Mérimée
Le chorégraphe Benjamin Millepied imagine un destin contemporain à Carmen, la célèbre héroïne de Prosper Mérimée, qui inspira l'opéra à succès de Georges Bizet (en 1875).
Pour le meilleur ou pour le pire ? Réponse avec nos deux critiques, Marie Sauvion et Samuel Douhaire.
#carmen #cinéma
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