AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,36

sur 3747 notes
5
214 avis
4
97 avis
3
19 avis
2
9 avis
1
0 avis
Glaçant....C'est le premier mot qui me vient à l'esprit une fois ce roman refermé.

Robert Merle, avec son immense talent, nous dresse le portrait habile de Rudolf Lang en deux temps : son enfance et puis la mise au point de la solution finale au camp d'Auschwitz.

C'est un roman dur, que ça soit dans sa première ou dans sa deuxième partie, mais qu'il faut je pense avoir lu absolument. Terrifiant de voir ce que certains sont prêt à faire...

Ce livre est admirablement bien écrit par Robert Merle. Pas de fioritures, le style est direct.

Un grand livre que j'ai adoré pour ma part, malgré le côté sombre et dérangeant.
Commenter  J’apprécie          211
Il est clair que le directeur d'Auschwitz n'est pas,ne sera jamais pardonnable,mais j'ai beaucoup apprecie ce livre qui nous fait decouvrir un homme qui n'était,finalement,qu'un homme obeissant aux ordres,a l'autorite superieure,et ce depuis son enfance.Ce livre nous montre l'endoctrinement qu'ont pu subir les Allemands depuis tout petit.Livre incroyable,nous constatons que les Allemands ont toujours du subir une discipline de fer que ce soit en famille ou sous le regime totalitaire.L'attitude de Lang n'est que le reflet de cette education,de cette culture si portee sur l'honneur,le respect et l'obeissance.Il n'est que le produit de la discipline.Et puis la chose assez tordue,c'est qu'on en vient quand meme a esperer que Lang,on en vient a se dire"pourvu qu'il s'en tire"...;les joies de la manipulation litteraire
A lire
Commenter  J’apprécie          210
Portrait d'un homme dont la mort est le métier. D'un homme qui a existé.

L'auteur prend sa plume comme il prendrait un pinceau, et sous ses mots qui effleurent le papier c'est le portrait de Rudolf qui apparaît. L'homme qui a mis en place la solution finale à Auschwitz. Robert Merle le dessine trait par trait avec froideur et distance. Il esquisse d'abord les marques de l'enfance : un homme au profil droit et dur, résultat d'années passées sous le joug d'un père despotique qui imposait dans sa maison un strict respect des règles, mêmes les plus absurdes.

Puis il y a le regard vide, vestige d'une adolescence en fuite. La recherche d'un sens à donner à sa route. Se sentir utile, utile à l'Allemagne. S'engager comme soldat. Dans ses yeux on y lit l'obéissance totale à la hiérarchie, tout comme il s'inclinait face au père.

Viennent enfin les rides du front, marqueurs de sa vie d'adulte. Cette vie où il a pris celles de 2 millions de Juifs parce qu'il en avait eu l'ordre. “J'ai juste obéi. Je n'ai pas à m'occuper de ce que je pense, mon devoir c'est d'obéir” dira-t-il. Un homme froid, qui n'est que soumission, sans jamais remettre l'autorité en question. Il cache sa responsabilité derrière les ordres de ses supérieurs. Comme s'il n'avait aucune part à prendre. Il se détache de l'humain pour ne s'attacher qu'au résultat chiffré demandé. Tel un chef d'entreprise, seul compte pour lui la productivité et le nombre d'unités/jour. C'est factuel, c'est mathématique, et c'est surtout glaçant.

Ressenti :
À lire absolument pour comprendre comment les camps de concentration ont pu se mettre en place techniquement. Ames sensibles, s'abstenir. Les 250 premières pages m'ont paru longues, l'auteur détaille des faits qui semblent insignifiants. Mais ils servent en réalité à mieux appréhender la personnalité de Rudolf et nous amener à voir l'intérieur de son être. Il m'a fallu lire les 150 dernières pages pour le comprendre.
Lisez-le.
Commenter  J’apprécie          200
Je pense que lorsqu'on lit ce livre pour la première fois, surtout si on est jeune, il constitue un énorme choc. On s'imagine naïvement que les nazis étaient tous des monstres (donc différents de nous) habités d'une haine féroce. Or la force du nazisme à l'image du personnage de ce livre (inspiré par la figure de Rudolf Hess) a été de déresponsabiliser les gens, de faire en sorte qu'ils n'exercent plus leur raison, leur jugement personnel d'abord par le bourrage de crâne, la propagande, la glorification du groupe ensuite en divisant les tâches et en les faisant dicter par des autorités supérieures. Lorsque les gens ont vu Eichmann lors de son procès au début des années 1960, beaucoup ont raconté combien ils étaient sidérés. Physiquement d'abord, c'était un petit homme minable, insignifiant, semblable à des millions d'autres et dans ses propos lorsqu'il déclarait n'être responsable de rien puisqu'il n'avait fait qu'obéir aux ordres, pas responsable alors qu'il avait envoyé des milliers de ses semblables à la mort. C'est exactement le propos de ce livre et l'état d'esprit du personnage principal.
Commenter  J’apprécie          200
Ce livre demeure une référence et persiste à interpeller. le personnage principal est nazi un ex chef de camp d'extermination qui se présente comme un osbcur exécutant soucieux de réaliser avec efficacité et zêle son "travail". Certes avant d'en arriver là il a déjà un passé de soldat régulier ou dans les corps francs mais ce n'est pas a prioiri un tortionnaire sadique; il tue si nécessaire, froidement, pour obéir aux ordres mais sans haine.
Il y a donc une continuité entre le soldat et le commandant de camp et il apparait que dans cette continuité, n'importe qui ou presque dans un certain contexte aurait pu devenir responsable d'extermination.
Ce roman est donc remaquablement bien conçu pour interpeller le lecteur sur le fait que le passage du "côté obscur" peut se faire insensiblement, progressivement par une déhumanisation progressive de la sensibilité, une lente agonie serait-on tenter d'écrire.
Commenter  J’apprécie          200
C'est l'histoire d'un petit garçon allemand, pas vraiment comme tous les petits garçons de son âge, à l'aube de la première guerre mondiale.
Le petit Rudolf obeit, il est sous la coupe ininterrompue de son père qui le destine à devenir prêtre. Rudolf ne veut pas, c'est certainement la seule fois de sa vie où il ne fera pas ce qu'on lui dira de faire, c'est bien dommage. Car ensuite, le désir d'obeissance, de fidélité, de passion fera de Rudolf un inimaginable bourreau, l'un des pires tortionnaires que l'histoire ait pu connaître.
Il part pour l'armée très jeune, à l'âge de seize ans, après la mort de son père, délaissant sa mère et ses deux soeurs, il va combattre au front.
A la fin de la guerre, il travaille pour un personnage important de la grande Allemagne et grâce, ou à cause de son obéissance à toute épreuve, il se fait connaître par les grandes instances nazies en passe de devenir les maîtres du pays. Son action au parti est vite récompensée par de nombreuses promotions qui le mènent jusqu'au commandement de l'un des plus horribles endroits que l'histoire n'ait jamais connue: Auschwitz.
Les prisonniers juifs ou autres sont comptés en unités, patients, et le maître-mot n'est que le rendement en faisant le plus d'économies possibles.
Robert Merle nous livre une version qui plonge lentement dans l'horreur absolue, et la lecture est parfois cruelle, certainement une des plus dures que j'ai pu lire, car ceci n'était malheureusement pas de la fiction.
Comment juger cet homme qui jusqu'au bout n'a cessé d'agir sous les ordres, sans aucune humanité, juste les ordres...toujours les ordres.
Commenter  J’apprécie          201
Un des livres les plus glaçants que j'aie jamais lus.

Jamais je n'aurai imaginé que rentrer dans la tête d'un nazi, inventeur des chambre à gaz et directeur de camp, soit si facile, si éprouvant, ni si terrible.

Parce que malgré ce que j'ai vu, ce que je sais et que j'ai entendu, malgré mes opinions et mon horreur personnelle, je l'ai compris.

Pas encouragé, mais compris.
Ce qui est suffisant en soi pour se remettre en question et être dégoûté de soi-même au point d'en perdre l'appétit.

Et si moi je le comprends, cette compréhension est à la portée du premier venu, de la première foule, des premiers lanceurs de pierres, et tout peut recommencer n'importe comment.

L'humanité est un volcan endormi. Il peut se réveiller à tout moment, et lorsque ce jour arrivera, le monde ne sera lus que feu et cendre.
Commenter  J’apprécie          200
Je crois que personne ne sort indemne de ce récit incroyablement noir. J'ai éprouvé une certaine sympathie devant ce jeune homme élevé par un père autoritaire catholique intégriste mais qui devient un adulte lui-même problématique…
Puis l'escalade monstrueuse de cet homme capable du pire juste “ parce qu'on lui avait commandé de le faire ”.
Je vous laisse découvrir ce récit de Robert Merle qu'il faut absolument faire lire aux générations futures pour ne jamais oublier ce que les dérives d'un fou on pu faire subir à des humains en prétextant qu'ils étaient différents.
Commenter  J’apprécie          190
Ce livre m'attendait sur mon bureau mais j'ai attendu un long moment avant de le lire. J'en ressors avec le sentiment d'avoir lu un très grand livre qui va marquer pour longtemps.

La Mort est mon métier constituent les mémoires fictives de Rudolf Höss, renommé Rudolf Lang dans ce roman, commandant du camp de concentration d'Auschwitz et un des artisans-clefs de l'extermination des juifs par l'Allemagne nazie.

Ce roman retrace la vie de ce personnage de 1913, alors qu'il a n'a alors que 12-13 ans jusqu'à sa mort après la chute du Troisième Reich. On y découvre un individu sinistre, qui ne semble pas éprouver de sentiments, qui se laisse guider sans sa vie par les choix des autres, et se présente comme incapable de prendre des décisions fortes. C'est le portrait d'un homme qui se voit comme un exécutant pour qui l'honneur, la fidélité, et l'obéissance aux ordres sont les seules valeurs essentielles. Les dernières pages du livre, quand Rudolf est interrogé par un officier américain sont passionnantes, et celui-ci s'exclame finalement que son interlocuteur est totalement déshumanisé. le court récit du procès en Pologne est également effarant, notamment quand l'ancien commandant du camp d'Auschwitz qualifie son travail "d'ennuyeux".

Je suis incapable de juger la véracité de ce portrait, mais cette description de la personnalité de Rudolf Höss permet de prolonger la réflexion sur les causes et les conditions dans lesquelles un peuple a pu mettre en oeuvre un projet aussi inhumain que l'Holocauste. C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup et sur lesquels d'autres romans m'avaient déjà aidé à réfléchir. Je n'ai pas d'opinion définitive sur le sujet et je ne sais pas si j'y parviendrai un jour.

C'et quoi qu'il en soit une lecture passionnante et enrichissante dont je me souviendrai longtemps.
Commenter  J’apprécie          192
Ce livre vous glace le sang.
Les camps de concentration, la solution finale, l'extermination de masse.........Quelle horreur !!!! Que dire de Rudolf Lang ? un être ignoble, sans conscience, sans sentiment. Un être "vide". Un mouton de panurge qui se contente d'obéir aux ordres de ses supérieurs.
A lire pour savoir et prendre conscience de toute l'horreur du système nazi.
Commenter  J’apprécie          192




Lecteurs (9952) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez vous les romans de Robert Merle ?

Roman historique lauréat du prix Goncourt publié en 1949 racontant la retraite d'un groupe de soldats français lors de la défaite franco-britannique lors de la seconde guerre mondiale. Mon titre est "week-end

chez ma mère'
à Deauville'
à Zuydcoote'
en amoureux

8 questions
109 lecteurs ont répondu
Thème : Robert MerleCréer un quiz sur ce livre

{* *}