Lu en 2015. Un récit nécessaire que je l'ai lu bien après l'autobiographie de
Martin Gray. Forcément, je fus confrontée aux deux extrémités de l'être humain : la vie et la mort, celui qui lutte individuellement pour sa survie face à celui qui la donne froidement, au nom d'une idéologie.
Robert Merle écrit les mémoires imaginaires d'un haut dirigeant nazi, Rudolf Lang, chargé de planifier et d'organiser l'extermination des juifs dans les camps de concentration. Cet homme est l'exemple type de l'exécuteur de tâche : froid, méthodique, implacable et "consciencieux", qui n'hésite pas à se féliciter de sa réussite professionnelle. Aucun sentiment ne filtre vraiment dans ce récit, qui est plutôt débité sur un ton détaché, régulier et calme. Glaçant (!)
(NB : lors de son procès,
Rudolf Hoess, le commandant d'Auschwitz, ne reconnaîtra jamais sa culpabilité, s'acharnant à répéter qu'il "suivait les ordres", assumant totalement la mission qui lui avait été confiée, mais niant avoir été un criminel).