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Kathleen Meyer (Autre)Jean-Marc Porte (Traducteur)
EAN : 9782913031333
140 pages
Edimontagne (31/10/2018)
2.99/5   71 notes
Résumé :
Une question qu’a priori, on ne se pose pas. Dans l’esprit de tous, il suffit de trouver un endroit tranquille, de se mettre en posture, et quitter les lieux une fois l’affaire faite. Et c’est ainsi qu’au détour d’un sentier, il n’est pas rare de se trouver face à une rangée d’immondes étrons surmontés chacun – cerise sur le gâteau – d’une petite boulette de papier toilette...

Depuis sa première publication en 1989, le best seller international de Kat... >Voir plus
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Un titre de livre pareil attire forcément, et arrive même à nous faire sourire instantanément.
Sur ce coup-là, Kathleen Meyer, l'auteure, a bien réussi son coup et nous indique clairement la direction "frontale" que prendra sa narration.

Et nous sommes prévenus dans les préfaces (une originelle, et une pour cette nouvelle édition en plus d'une préface française), on va forcément passer un moment assez léger en priant que ce ne soit pas trop lourd quand même...

Au niveau de l'humour, ça passe. L'auteure prend la parti pris de parler sans complexe de la merde dans tout ce qu'elle a de plus naturelle. Et si on n'est pas trop constipé, on adhère à ce ton volontairement ouvert. le titre du premier chapitre, "Anatomie d'une merde", par exemple, me fait immanquablement penser au visage de bouse de mon ancien patron. Et ça, ça n'a pas de prix !

Ce n'est pas juste de la provoc', car son sujet est sérieux et elle souhaite le traiter d'une manière très pédagogique.
Son constat est des plus logiques : les cours d'eau (elle parle ici des cours d'eau d'Amérique, mais on peut étendre la gravité au reste de la planète sans trop de doutes) sont tous pollués à cause des déjections humaines et parasités par la giardiase, un protozoaire qu'on n'a pas du tout envie d'héberger dans nos entrailles !

Kathleen Meyer, guide de raft, va nous exposer différentes manières de prendre soin de notre environnement en gérant au mieux le produit final de nos envies pressantes.
Et il y a plusieurs écoles. Certains préfèrent faire des "trous de chat", et ainsi se servir de la litière naturelle du sol. Bien qu'elle mette en garde contre un manque de professionnalisme trop répandu sur cette technique et qui peut mener à une pollution involontaire, l'auteure nous en tire aussi des points positifs. En grande experte, elle nous conseille de joindre l'utile à l'agréable en profitant de ce moment solitaire pour s'échapper dans une contemplation de la nature environnante. le choix du lieu de dépôt est donc primordial.
Kathleen Meyer prône cependant la technique du "Remportez Tout". L'avantage est qu'on ne laisse pour ainsi dire aucune trace de son passage et qu'on préserve donc l'écosystème de la pollution humaine.
Le désavantage est aussi évident qu'encombrant... Mais une grande partie de ce livre est consacrée aux divers matériels pouvant nous aider dans ce geste dévoué : Toilettes portables de toutes sortes ou techniques plus personnelles, il y en a pour tous les goûts !

En revanche, c'est ici que le livre devient presque chiant. L'auteure nous énumère un paquet de ces systèmes transportables. Les trekkeurs, randonneurs ou encore kayakistes passionnés de longues sorties peuvent y trouver un intérêt (malgré le fait que ce matériel est surtout disponible aux États-Unis), mais ces listes d'urinoirs et de sacs à merde, pourtant parfois semées d'humour, finissent par nous lasser.

Plusieurs anecdotes, indispensables pour illustrer le propos, nous immergent dans des situations impensables et évidemment gênantes pour les impliqués. Elles permettent de nous faire réaliser la problématique mais on a du mal à se retrouver dans ces situations qui concernent souvent de grands sportifs pourtant habitués à délivrer des colis partout sur le globe tels des Fedex de la chiasse.

J'ai trouvé un certain intérêt dans ce livre de part sa dimension écolo et humoristique. Mais sa destination à un public à même de se servir des différents procédés m'a parfois éloigné de mon implication.
Au final, et malgré ma curiosité première, je ne crois pas être prêt à sauter le pas.


Sur ce, et ce n'est pas sans une pointe de culpabilité, je vais aller déposer les potes à la piscine.
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Comment chier dans les bois est un livre vendu à plus de 3 millions d'exemplaires. Ici, 10 critiques.
La population présente sur Babelio n'est donc pas pratiquante de l'Outdoor, au sens anglo-saxon du terme. Il n'empêche, cet ouvrage est intéressant à plus d'un titre, mais aussi déstabilisant. Voici pourquoi :
Tout d'abord, Comment chier dans les Bois est bourré de détail physiologiques, scientifiques et de pistes de réflexions sur la matière fécale, la merde. En contrepartie, il n'aborde que de manière rapide ces sujets mais donne les références essentielles.
On a aussi toute une liste de techniques pour éviter de souiller les sols, mais ces fabricants sont américains, tant notre approche européenne est différente de celles de nos voisins d'outre-atlantique.
Le chapitre le plus intéressant pour moi aura finalement été celui sur l'eau et sa filtration. On sait que de nombreux parasites et virus habitent nos rivières, à cause des autres humains qui y chient ou des animaux qui y pâturent (et chient aussi). L'auteure détaille donc de façon poussée les techniques de potabilisation des différentes eaux.

En revanche, pour un lecteur non-américain et imprégné de la culture de la Wilderness et de l'Outdoor, qui vit dans un pays possédants des parcs nationaux comme le Yosemite (avec des réglementations drastiques) - et ce même si les PN français tendent vers ce "modèle" - le livre perd un peu de son intérêt. J'ai déjà parlé de la liste de fabricant de matériel (made in US), mais les considérations philosophiques sont très loin de notre culture, et comme le disait un autre commentaire, bien plus critique, on a un peu là un précis anthropologique à consulter avant une visite là bas ! C'est un autre monde, la nature est presque plus réglementée que la vie citadine ou que l'économie aux USA !
Chez nous, dire à quelqu'un de ramassez et de remporter ses merdes à la maison est tout juste impossible (pour le moment), et comme la moitié du livre ressasse cela comme un mantra...
Bob, on peut aussi creuser un trou, ce qui est très souvent faisable par chez nous, loin des rivières et des chemins !
Un chapitre intéressant et à ne pas oublier, mais qui ne me concerne pas directement, est celui dédié aux femmes !

Enfin, pour finir, il ne faut pas oublier que ce livre est aussi assez drôle et propose d'en finir avec un tabou ridicule et polluant, tant dans nos manières qu'écologiquement !
La version européenne reste à écrire, mais en attendant celle-ci est à compulser !
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Comment chier dans les bois... une question qu'a priori, on ne se pose pas. Dans l'esprit de tous, il suffit de trouver un endroit tranquille, de se mettre en posture, et quitter les lieux une fois l'affaire faite.
Et c'est ainsi qu'au détour d'un sentier, il n'est pas rare de se trouver face à une rangée d'immondes étrons surmontés chacun – cerise sur le gâteau – d'une petite boulette de papier toilette...

L'auteur, Kathleen Meyer, est américaine. Elle a été plusieurs années guide de randonnée sur la rivière Whitewater. Elle a accompagné des citadins à qui il lui fallut apprendre – ou réapprendre – à éliminer en pleine nature.
Kathleen Meyer traite son sujet à la fois avec humour et sérieux. Elle émaille son récit d'anecdotes cocasses survenues à des campeurs contraints de se soulager en des endroits peu habituels (comment s'y prend quelqu'un en train d'escalader une falaise soudain saisi d'une envie irrépressible ?). Cependant, elle insiste beaucoup sur les répercussions préoccupantes provoquées par l'afflux croissant de campeurs et randonneurs dans la nature.
La mode des activités « naturelles » s'est considérablement développée ces dernières décennies. Les endroits réellement sauvages exempts de toute présence humaine se font bien rares. Cela n'est pas sans conséquences : les scientifiques ont constaté que pratiquement tous les cours d'eau de la planète étaient contaminés par les germes fécaux de la diargiasis et du cryptosporiodis. Avant les années 70, on ne les trouvait que dans certaines rivières très localisées. S'ils sont ingérés, ils provoquent l'apparition de troubles intestinaux parfois graves et qui peuvent devenir chroniques. Bien que ces maladies affectent plusieurs espèces de mammifères, ils semble que les humains soient seuls responsables de leur propagation mondiale.

Kathleen Meyer est convaincue par le fait qu'il faut absolument veiller à ne pas contaminer les cours d'eau au cours de sorties dans la nature. Elle va exposer dans son ouvrage les différentes manières de déféquer au grand air de la manière la plus hygiénique possible.
Selon les règles de l'art, il faut s'éloigner suffisamment de ses congénères, bien sûr, et des cours d'eau. Si possible, s'installer devant un beau point de vue. Se méfier des insectes, des serpents, des plantes urticantes (aux Amériques, elles sembles bien plus coriaces que nos orties !) Et puis, creuser un trou, comme les chats. Ceci, tout d'abord, afin d'éviter que l'objet ne se mette à dévaler une pente pour atterrir où il ne faut pas, et aussi de mettre la fèce en contact avec les bactéries du sol, qui vont contribuer à sa décomposition (toujours garder à l'esprit qu'une déjection humaine, dans les meilleures conditions, met une année à disparaître). Il est des cas où l'on ne peut pas creuser le sol : quand il est trop sec, trop dur ou trop froid, il est de toute façon pauvre en bactéries. Dans ce cas, Kathleen Meyer préconise, et c'est là l'aspect le plus troublant du livre... d'emporter son étron !
Aux Etats Unis, la législation interdit parfois d'installer des toilettes en dur dans des sites remarquables afin de les préserver. Résultat, dans les criques de la rivière Whitewater, il devenait impossible de creuser son trou de chat sans faire une découverte peu ragoûtante... Alors, une nouvelle loi intervint pour défendre de laisser la moindre chose derrière soi après son passage en ces lieux. Fut donc organisé un système de toilettes portables qui accompagnent les randonneurs dans leur périple (à dos de mulet), et qu'il faut vider et nettoyer au retour... On ne peut que ressentir un profond respect devant l'abnégation dont font preuve les personnes chargées de cette tâche.

Quant au randonneur solitaire, tout est prévu pour lui : il peut s'équiper d'un container individuel, voire d'un Tupperware (si !) afin d'emporter ses excréments dans son sac en vue de s'en débarrasser ailleurs, le plus souvent en les jetant dans la cuvette d'une toilette classique.

Kathleen Meyer est une authentique amoureuse de la nature. Elle a réfléchi sérieusement aux conseils précieux à donner aux citadins si peu habitués à se soulager en plein air. Il faut être prêt à accéder aux techniques sophistiquées qu'elle préconise : le « glaçage de rocher » est à notre sens à réserver aux plus téméraires. le baroudeur sensibilisé à la protection de l'environnement et convaincu par ses méthodes s'équipera en conséquence, et sera ainsi fin prêt pour arpenter les sentiers de grande randonnée du Groland.
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Ce livre est quand même un peu chiant puisque l'auteur, après avoir expliqué, assez longuement, pourquoi nous devons éviter de déféquer à certains endroits (proximité d'un cours d'eau que nous pourrions polluer, etc...) passe en revue notamment tous les accessoires vendus aux USA qui permettent aux randonneurs des parcs nationaux américains d'emporter avec eux pour plusieurs jours dans des containers adaptés les produits de leurs entrailles.
Humour au début mais cette approche soi-disant environnementale dégénère assez vite. Je l'ai lu parce que c'était un cadeau. On peut passer à côté sans problème et continuer de déféquer à loisir.
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En fait, à l'origine, il s'agit d'un véritable guide pratique au sens strict ; sauf qu'il est complètement déphasé avec notre culture française.

Quelque points chimiques et physiologiques sont intéressants, mais de là à en faire un guide, il y a un pas.

En fait l'ouvrage s'avère plus être un guide sociologique sur la façon de vivre, de penser et de s'intégrer dans la nature pour les civilisations anglo-saxonnes quelque peu coincées à ces entournures là.

Je me rappelle à présent les coups de klaxon que j'ai essuyé alors que je pissais le long de l'orée d'un bois en Grande-Bretagne.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Nous ne pensions pas que les grandes plaines ouvertes, les moutonnements des collines et les flots des rivières étaient "sauvages". La nature n'était sauvage que pour l'homme blanc, et il n'y avait que lui pour trouver ces terres "infestées" d'animaux "sauvages" et de tribus "sauvages". Pour nous, tout était apprivoisé. La terre était généreuse, et nous étions entourés de la bénédiction du Grand Esprit. Jusqu'à ce que l'homme aux longs poils vienne de l'est, et qu'il répande dans sa folie brutale l'injustice sur nous et sur nos familles bien aimées, rien de tout cela n'était "sauvage" pour nous. C'est seulement lorsque le moindre animal de la forêt finit par s'enfuir à son approche que pour nous aussi "l'ouest sauvage" commença.

Luther Ours Dressé - Chef des Sioux Oglala
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Dans bien des campagnes autour du monde, il existe des gens qui n'ont jamais vu de leur vie de papier toilette.
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Ma Prudence Baker connaissait ainsi un bûcheron dénommé Loyd, qui avait fait l’expérience (malheureuse) d’être piqué par une abeille juste sur ses bijoux de famille. Bûcheron Loyd jurait que la douleur était bien supérieure à n’importe quelle entaille à la tronçonneuse, blessure par balle ou marquage au fer rouge.
Il est ainsi prudent d’inspecter n’importe quelle zone où vous vous préparez à vous accroupir, les fesses à l’air, afin de prévenir toute mésaventure.
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Une fois j'ai rencontré un homme qui m'a suggéré d'utiliser la méthodes des hommes des cavernes pour laver les poêles et les casseroles: se gratter le cul avec du sable. Mais je me suis douté que ce vieil acariâtre avait vraiment le cul tanné comme du cuir. Je crois que je préfère m'en tenir à mes boules de neiges et mes galets.
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Avec le dos tourné, mais au vu de tout le monde, L'homme pisse devant n'importe qui, parfois même avec superbe (devant un fabuleux coucher de soleil), parfois sans même interrompre la conversation, comme si la dimension ostentatoire de son rituel était presque la meilleure part du plaisir qu'il lui procure.
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