La première partie du livre paraphrase de façon presque romanesque l'autobiographie de Rudolph
Noureev. L'auteur peut prendre cette liberté, car il faut savoir que lorsque paraît son ouvrage en 2003, l'autobiographie que
Noureev a pourtant écrite en 1962 en anglais n'a alors jamais été traduite en français ni donc publiée en France. Je vous invite d'ailleurs à vous la procurer si le sujet vous intéresse, car au-delà de l'intérêt qui y a à lire le jeune
Noureev, Ariane Dolfus qui a traduit l'ouvrage, a aussi ajouté une série de notes fort bien documentées et pleines d'informations essentielles.
Lorsque
Bertrand Meyer-Stabley dépasse 1962, on entre donc dans un récit basé sur les témoignages des proches et collègues de
Noureev et les articles de presse. La façon dont l' histoire est présentée n'est pas sans intérêt, mais l'auteur manque parfois de style (le mot "perfidie" répété à tout bout de champ, ou encore - et plus étonnant- certaines citations répétées 2 fois à quelques pages d'intervalles.. ). Une relecture attentive aurait détecté ces erreurs, et comment ne pas croire que l'ouvrage a bénéficié de plusieurs relectures avant publication?
Mis à part cela, la biographie prend parfois le ton de "Paris-Match" et pour cause : bien qu'on en puisse reprocher à l'auteur de dresser un portrait complet et documenté, on sait que
Bertrand Meyer n'est pas danseur ni biographes d'artistes, et qu'il a aussi bien chroniqué la vie de la famille royale d'Angleterre que d'
Audrey Hepburn où encore
Bernadette Chirac.. Cela se sent tout simplement, l'auteur ne semble pas toujours comprendre de quoi il parle et n'arrive pas à faire comprendre la personnalité artistique qu'il était . En revanche son caractère si particulier, orgueilleux et irascible, bourreau de travail, homosexuel débridé, colérique, génial.. tout cela est détaillé.
J'ai eu le sentiment de me plonger dans un ouvrage de vulgarisation qui ne se prive pas de quelques angles racoleurs. L'ensemble reste intéressant et mérite de s'y attarder tout de même.