Rien dire a été écrit par Bernard Friot en 2007. Ce dernier a commencé à écrire en 1988, il a notamment publié "Histoires pressées" ou "Qui suis-je ? "
Il a écrit environ 50 ouvrages destinés à un jeune public.
Il a écrit avec des enfants ayant des difficultés à lire . Son œuvre Rien Dire lui a valu un prix TSR en 2008.
Brahim un adolescent Maghrébin est à la veille d'un passage pour le baccalauréat. Il se prépare à l'oral et s'imagine dans sa tête tout ce qu'il pourra dire le lendemain à sa préparation.
Il nous parle de l'Allemagne là où tout lui fait plaisir, il espère vivre en Allemagne pour se sentir moins étranger.
Ce roman parle de racisme à travers les yeux d'un adolescent qui ne se sent pas chez lui.
Ce livre m'a plu mais ce qui est dommage c'est que Brahim est le seul à parler, ce qui est vite devenu lassant pour moi. Il manque d'action et de dialogues, cela se déroule sur une journée et demi, je suis déçu du monologue .
A travers ce livre l'auteur veut nous faire réfléchir sur le vécu des victimes du racisme. Il parle via un adolescent pour rendre le roman plus émouvant.
Ce livre peut être rapidement lu mais nous laisse à réfléchir longtemps.
Un extrait m'a pourtant marqué , je cite "J'ai joué en français, rêvé en français, j'ai appris en français, j'ai aimé en français, oui, oui, tout en français, et aujourd'hui je me noie en français, j'étouffe en français, je crève, madame, je crève en français ! "
Pages 75-76
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Avant de prendre la parole pour parler librement devant ses camarades de classe, Brahim déroule dans sa tête ce qu'il dira ou ce qu'il ne dira peut-être pas. C'est avec pudeur qu'il convie les mots, les comportements, qui l'ont blessé. le lecteur découvre progressivement pour quelle raison Brahim ne se sent pas à sa place en France, et pourquoi il préférera faire sa formation en Allemagne qu'il évoque à travers une pâtisserie, le "Stollen", qu'il a eu le plaisir de savourer lors de séjours chez son frère outre-Rhin.
Si les premières pages sont un peu longues, le lecteur arrive par la suite très bien avec ce monologue intérieur sensible - qui est la marque de fabrique de la collection "D'une seule voix" - à ressentir le sentiment d'exclusion du jeune Français "d'origine" ...
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Dis rien s’il te plait, Brahim, dis rien, ça sert à rien. Te fais pas remarquer et tout ira bien.
C’est le refrain de ma mère, pauvre mama, je t’aime, alors je ne dis rien, je presse sur mon ventre pour que ça s’enfonce tout au fond, et que ça sorte pas, hein, que ça sorte pas. Lisse, toujours lisse… Bien lavé, bien peigné, bien habillé, clean, cool, poli, propre sur moi, bon élève, délégué de classe, club de judo, groupe de rock, et aide aux devoirs pour les minots, tout comme il faut. Comme notre pelouse, devant notre pavillon de banlieue, la plus belle pelouse du lotissement, taillée aux ciseaux, pas une mauvaise herbe. Et les jardinières de fleurs sur mes rebords de fenêtres, et les rideaux lavés tous les quinze jours. Mes pantalons bien repassés, même les jeans – non, maman, on ne repasse pas les jeans-, et les baskets nettoyées tous les samedis… Lisse, bien lisse… Même le vocabulaire, propre, bien astiqué – dis pas ça Brahim, parle correctement Brahim – Et j’obéis, oui, maman, oui, maman… Lisse, lisse, lisse… ça sert à quoi ? Je m’appelle Brahim, justement, et j’ai les yeux noirs. Et ça, ça ne s’efface pas, ça ne se lisse pas.
C'est pourtant ma langue maternelle, le français, maternelle et paternelle, oh oui, maternelle et paternelle... On n'a jamais parlé arabe à la maison, juste ma grand-mère qui chante des chansons parfois. Moi, j'ai été bercé en français, j'ai appris "A la claire fontaine" à l'école maternelle, et même "Petit papa Noël". J'ai joué en français, rêvé en français, j'ai appris en français, j'ai aimé en français, oui, oui, tout en français, et aujourd'hui je me noie en français, j'étouffe en français, je crève, madame, je crève en français ! Non reste à ta place ! J'ai pas fini.
J'ai joué en français, rêvé en français, j'ai appris en français, j'ai aimé en français, oui, oui, tout en français, et aujourd'hui je me noie en français, j'étouffe en français, je crève, madame, je crève en français !
Il est celui qui a théorisé le salaire à vie et la retraite à 50 ans. Des solutions pour faire face à la perte de sens au travail que Bernard Friot défend depuis plusieurs années à travers de nombreux ouvrages - le dernier en date s'intitule Prenons le pouvoir sur nos retraites (La Dispute, 2023). Rencontre
#reformedesretraites #travail #macron
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Découvrez tous les invités des Matins de Guillaume Erner ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj
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