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3,97

sur 612 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je voudrais mettre bien plus que 5 étoiles à cet ouvrage et surtout à l'auteur.
Vies minuscules est le 1er roman de Pierre Michon, paru en 1984.
Huit histoires plus ou moins courtes pour raconter le parcours jusqu'à l'âge adulte d'un jeune homme et de son entourage.
Ce ne sont pas tant les tranches de vie évoquées ( dont certaines peu glorieuses ) qui m'ont charmée mais la richesse, la beauté de la langue, du vocabulaire utilisé.
J'ai découvert que dans les pronostics des parieurs Pierre Michon était sur une short liste de Nobélisables en 2022 :
" A la septième place du classement des parieurs, Pierre Michon fait une entrée remarquée. À y regarder de plus près, cela n'a rien de surprenant. Couronné en 2009 par le Grand Prix du Roman de l'Académie française, prix Franz Kafka en 2019, l'auteur de Vies minuscules , de la Grande Beune et de Rimbaud fils, est un homme discret mais un écrivain de tout premier plan. " ( source Le Figaro ).
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Un monument de la littérature française des 40 dernières années. Ce livre date de 1984 et il pose les éléments majeurs de la langues dans le style des auteurs qu'on lit pendant des siècles. Michon est étudié dans le monde entier. les Vies Minuscules sont le point de départ de son oeuvre.
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J'ai découvert l'écriture de Pierre Michon grâce aux échanges qu'il avait eu avec Guy Boley et publiés sous le titre Funambule majuscule.
Et je comprend bien ce qui peut réunir ces deux auteurs.
Deux écritures flamboyantes, deux écorchés.
Dans Vies Minuscules, Pierre Michon, nous présente sa famille, plus ou moins élargie, mais ces vies simples qui ont construit la sienne.
C'est magique et lumineux.
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ADORÉ, j'ai lu ce roman 4 fois d'affilée, une véritable fascination pour les mots, quelle richesse de vocabulaire et quelle force symbolique !
Bien sûr, c'est une lecture qui se mérite, au premier abord c'est assez ardu, mais la persévérance est récompensée, quelle belle langue que notre langue française quand elle est si merveilleusement écrite !
Chaque phrase contient en elle-même toute la gamme d'un personnage ou d'une scène, de la description physique ou cinématographique aux émotions. Ne pas s'arrêter au premier chapitre à cause du style en apparence rébarbatif, lire le second où j'ai été submergée par l'émotion, puis revenir au premier pour en goûter tout le suc. Livre à lire plusieurs fois: chaque lecture apporte son lot de surprises.
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Quelle oeuvre ! Pierre Michon, avec « Vies minuscules » m'a enthousiasmée. J'ai vraiment apprécié ces huit vies qui lui permettent de relire la sienne et son rôle d'écrivain, et de renouveler par là même le genre de la biographie et de l'autobiographie. J'ai été portée par son style, aux périodes nombreuses, aux références culturelles et artistiques variées, au vocabulaire vivant passant par tous les niveaux de langue, à sa poésie. de la très grande littérature.
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Pierre Michon élabore sa narration à la manière d'un patchwork. Ancêtres, parents, camarades de lycée, connaissances, compagnons d'infortunes et amante, c'est un canevas de huit récits, retraçant ses vies et surtout leur sortie du paysage du narrateur, que ce dernier emploie dans une sorte d'autobiographie romancée, dont les motifs le concernant serait un peu les points de couture qui tiendraient l'ensemble dans une cohérence thématique.

Si ces vies sont qualifiées de minuscules elles n'en sont pas moins remarquables par leur singularité et l'aspect unique de toute existence. En revanche, il est indubitable que la mise en oeuvre du récit en est majuscule, par la grâce absolue d'une langue d'une magnifique tenue, capiteuse, riche, un style proprement exceptionnel dans le paysage littéraire des années quatre-vingt. Cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas lévité comme cela dans le sublime.
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Bazar !, et c'est peu dire.
Pour ceux qui ne l'ont pas lu, pour ceux qui ne connaissent pas encore Michon, pour ceux qui ne sont jamais allé voir là-haut ce qui s'y passe, c'est là un gros, gros, gros conseil de lecture... parce que j'ai en moi cette sensation assez persistante, l'impression très tenace que je viens de lire le plus phénoménal, le plus important des livres qu'il m'aura été donné de lire - le livre-clé ; parce que je souhaite à quiconque de parvenir à cela, à trouver et à pénétrer et à comprendre et finalement à aimer ce genre de texte, qui bascule tout ; parce que ce livre fut écrit par un auteur absolument majeur - Michon, qui vient de fêter ses 76 ans, est, pour moi, le plus grand écrivain de langue française, toutes époques confondues ; parce qu'il serait vraiment dommage de passer à côté de cet auteur et de ne jamais vivre cette expérience-là.
J'aimais déjà passionnément tout ce que j'avais lu de Pierre Michon, que j'ai un jour entrepris de prendre à rebours pour terminer ce chemin-là par son oeuvre première, ces "Vies minuscules" qui viennent ainsi clore mon cycle de lecture lorsqu'elles ouvraient son cycle à lui, le grand engrenage dont chaque pièce compte ( "La grande beune" est admirable, d'une beauté envoûtante, "Les Onze" également, comme un petit chef-d'oeuvre, d'une précision diabolique ; sans parler des incroyables "Vie de Joseph Roulin", "Rimbaud le fils", "Le roi du bois", "Abbés", "Corps du roi", etc... tous aussi sublimes, perles de style et d'intelligence certes un peu ardues, textes au relief parfois sévèrement escarpé - j'ai coutume de dire que la langue de Michon est un genre de "français langue étrangère" : c'est une langue qui se mérite, qui ne se livre réellement qu'au prix d'un certain effort ; effort qui est, pour moi, l'essence même du geste dont le lecteur doit être capable : les mots sont un trésor qu'il nous faut ainsi chasser puis déterrer puis déchiffrer, trésor dont il nous faut recenser chaque pièce pour mieux en déterminer l'origine et la destination - elles sont, de fait, dissimulées dans un coffre protégé par un cadenas lourd dont il nous faut trouver le code, la clé, l'astuce. le sens. ).
"Vies minuscules", donc, récit mythique paru en février 1984, atteint dans toute son entièreté des sommets qui me paraissent indépassables. C'est un genre de Graal, l'absolu soudain rencontré et partiellement capturé : l'éclat le plus brillant dont on cherche à éclairer toute bibliothèque ; le Grand Tout de cet art-là, enfin débusqué. Il s'agit alors, peut-être puisqu'il faut dire peut-être - ça fait bien, ça passe mieux, c'est bien plus simple à digérer - et je pèse consciencieusement mes mots, je tourne très humblement ma langue sept fois sept fois sept fois et plus de fois encore que nécessaire quand amoureux de Proust, de Céline, de Sarraute, il me serait aisé d'oser bien d'autres titres, quand il me serait si facile, au fond, de m'emballer, il s'agit donc "peut-être" du plus grand texte qu'il m'ait été donné de croiser dans notre littérature, d'une sorte de point central autour duquel tout un réseau se prendrait, dès lors, à graviter - réseau dont le sommet est sans doute bipôle puisqu'il y a aussi, bien sûr, les "Illuminations" de mon très exigeant et inaccessible coreligionnaire ( la poésie est l'objet d'un culte résolument païen - nécessairement païen -, quelques fétiches en sont les outils les plus agissants, leviers capables d'expliquer l'avant, le pendant et l'après, aptes à la Grande Définition : le mot est une idole, le rythme est une idole, le sens est l'idole ultime, brandie par quelques-uns seulement au milieu de la brume la plus épaisse ) : Arthur, évidemment ( "the great places inatteignables for me" si je citais Stendhal quand Proust, de son côté, entreprendrait un inatteingible, voire un inattingible, bon, bref, ha !, ce second-là est également si haut, si intouchable, si étranger ), Arthur qui marche allègrement sur tout le reste de ses si longues foulées puisqu'il s'agit alors de poésie et que la poésie est le seul lieu où le génie a pu, un jour, pointer le bout de son nez - c'est faux, bien sûr, lorsqu'on a cru le voir sautiller parfois, plus haut que les plus hautes herbes, s'ébattre avec lui-même au creux des grandes partitions, c'est faux aussi puisqu'il semblait parfois gicler sur quelque toile de Grand Maître - mais le génie, convenons-en ou, plutôt, soyons-en sûrs, n'existe pas, il n'existe pas, point.
Bref.
En dressant huit portraits - ces gens de si peu qui en disent si long, ces vies qu'il a croisées et qui toujours le fondent - le narrateur ( Michon lui-même, sans doute, qui prend très concrètement sa part du sujet ) raconte son propre parcours en cherchant, dans la mémoire des origines et des rencontres, ce qui l'a façonné. Ce réseau de "vies minuscules" tisse autour de lui une toile dont il est alors le centre et qui lui permet "d'avancer dans la genèse de ses prétentions" et d'aller, peu à peu et non sans mal, vers "le métier d'écrire".
La phrase de Michon est ample, complexe, à la fois précise et multiple, elle contrevient en permanence à cette étrange idée, très actuelle, très idiote selon moi, qu'une écriture n'est honnête, sincère, utile que si elle est courte, sèche, simpliste, dénuée de style comme si le style était une perversion, une exagération, un seul effet de manche : un genre de gratuité - morte ou privée, en somme, de toute littérature ; et cette idée très actuelle, très idiote il me semble correspond à l'époque, sèche elle-même, courte, raccourcie et, de fait, intellectuellement inopérante ( ce conseil de lecture est d'ailleurs beaucoup trop long, un simple "Woo j'ai vachement aimé ce bouquin, je vous le conseille" accompagné de quelques smileys aurait sans doute suffi en ces temps où le verbe est un suspect facile ). La phrase de Michon, donc, virevolte, s'enfante souple et fluide mais soudain s'épaissit, dévoile alors sa nature labyrinthique, fait mine de nous perdre avant, toujours, de nous rattraper au plus près de la chute puis d'éclater enfin au grand jour, de se faire lumineuse, évidente, complète ; elle emprunte des chemins plus que tortueux, des trajectoires plus que radicales pour aboutir à la quintessence même du verbe et, finalement, du sens, de ce qui doit être dit, de ce que l'on ne peut négocier, de ce qui est dans l'invisible et qui pourtant nous mène, nous élève ou nous ensevelit. de tout ce qui nous fait.
C'est un très grand Michon - comme toujours, bien entendu. C'est un livre immense. Il pourrait n'y avoir que celui-ci, qui dit tout du Très Grand en ne parlant que du Tout Petit.
Lisez-le... ou pas. Aimez-le... ou pas. Mais, pour ceux qui ne connaissent pas Michon, croyez-moi : l'expérience vaut le détour.
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J'ai lu avec un grand plaisir Vies minuscules de Pierre Michon.
Ce sont des petites vies presque anodines,désuètes si ce n'est qu'elles sont celles de ses aïeux. Dan ce roman,Il raconte huit vies ordinaires telles que celles de ses grands parents,amis de lycée,un curé,une amoureuse,une soeur morte... La beauté du langage embellit l'insignifiance.
"Je convoquais des lieux invisibles et nommés. Je découvrais des livres,où l'on peut s'ensevelir aussi bien que sous les jupes triomphales du ciel.
J'apprenais que le ciel et les livres font mal et séduisent. Loin des jeux serviles,je découvrais qu'on peut ne pas mimer le monde,n'y intervenir point,du coin de l'oeil le regarder se faire et défaire,et dans une douleur réversible en plaisir,s'extasier de ne participer pas: à l'intersection de l'espace et des livres,naissait un corps immobile qui était encore moi et qui tremblait sans fin dans l'impossible voeu d'ajuster ce qu'on lit au vertige du visible".
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Voilà immanquablement un chef d'oeuvre, un véritable chef d'oeuvre.
A la forme littéraire surprenante, ce livre est une succession de portraits d'illustres inconnus ayant virevolté dans l'entourage de l'auteur.
Mais la plume, quelle plume !, est absolument unique et géniale. Qui a dit que les bons auteurs n'étaient que des auteurs morts ?
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« Vies minuscules » de Pierre Michon, publié en 1984, est sans aucun doute un chef d'oeuvre de la littérature française du XXème Siècle. Vous ferez la connaissance d'Antoine Peluchet, aventurier fantasmé, du père Foucault, détenteur d'un terrible secret, de l'inclassable Georges Bandy – et aussi, fatalement, de Pierre Michon lui-même, révélé en effet de miroir par ces vies simples qu'il raconte.
Ce sont d'abord les portraits, les destins de ces êtres humbles, ‘petites gens' ou ‘invisibles' comme on les nommerait aujourd'hui – enfants, adultes, aïeuls, attachés à la terre, liés entre eux par affinité, fraternité, ou simplement par le hasard. Et puis sur la trame de cette évocation foisonnante d'un monde qui n'est plus, et de ses proches disparus, Pierre Michon tisse ses propres souvenirs, raconte l'éclosion de sa vocation d'écrivain, et les prémices d'une ‘vie' dédiée à l'écriture.
Premier livre de Pierre Michon, « Vies minuscules » porte en lui tout ce qui fera la grandeur de son oeuvre, à commencer par son style un peu suranné, extrêmement travaillé, et qui pourtant s'écoule avec fluidité, se déploie en longues phrases évocatrices et ô combien poétiques. Ces vies qui remplissent l'espace des pages ne font que révéler le vide laissé par les absents; Pierre Michon pour évoquer son père disparu adopte le point de vue de ses grands-parents, et avec pudeur clôture son récit sur un chapitre dédié à sa petite soeur décédée. Mais on ne flotte pas pour autant dans un univers éthéré. L'ancrage régional (la Creuse) donne naissance à une savoureuse toponymie, les lieux sont précisément décrits, et des objets insolites , bibelots, bricoles, ‘trésors', surgissent comme par magie des cartons et des vieilles boîtes. Tout ceci constitue le terreau abrupt mais finalement fertile, sur lequel grandit le futur écrivain, et l'on peine aujourd'hui à croire qu'il a, à ses débuts, tant souffert de ne pouvoir écrire, alors qu'il en ressentait tant le besoin. Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2MMTRHB
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