AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782815951296
336 pages
Éditions de l’Aube (20/10/2022)
3.4/5   15 notes
Résumé :
Sept semaines en Suède, entre la déclaration de Trump sur un attentat fictif sur le territoire suédois et l'attaque meurtrière au camion bélier de Stockholm. Sara, médecin légiste, assiste policiers et procureure dans leur enquête pour faire condamner un homme. Le mari de Fatiha. Les questions sont nombreuses. Pourquoi lui a-t-il découpé le visage ? Est-ce un crime d'honneur ? Que savait la famille ? Y a-t-il un commanditaire ? Largement inspiré de faits réels, ce r... >Voir plus
Que lire après Je crois que j'ai tué ma femmeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je n'ai pas lu le premier roman de Frasse Mikardsson, Autopsie Pastorale. C'est avec ce polar si particulier que je le découvre…
Mais alors que nous raconte ce « Je crois que j'ai tué ma femme«
En Suède, Sara, médecin légiste, assiste les policiers et la procureure dans leur enquête pour faire condamner le mari de Fatiha qui l'a tué et lui a découpé le visage.
Les questions sont nombreuses.
Il faut identifier l'implication de la famille, il faut déterminer s'il s'agit d'un crime d'honneur ou alors un crime commandité.
Ce roman singulier a été inspiré d'un fait réel sur lequel a travaillé notre auteur.
On va donc suivre au plus près de l'enquête les investigations que vont à la fois mener la police, la justice mais aussi notre médecin légiste.
Frasse Mikardsson ne nous épargne rien. Il nous offre ici un true-crime plus véridique que nature. Nous allons être au plus près de la recherche de la vérité sur ce crime odieux.
Chaque protagoniste va jouer sa partition avec rigueur.
Les policiers vont mener des investigations de voisinage, savoir comment vivez la famille. Comment Ohran le mari de Fatiha se comportait avec son épouse.
Sara Israelsson, elle est d'astreinte au poste de garde stockholmois de médecine légale ce soir-là. C'est elle qui va se déplacer sur les lieux du crime. C'est elle qui reçoit en plein face le corps supplicié de cette jeune femme originaire de Turquie. Son corps est criblé de trop nombreux coups de couteaux. Et elle est totalement défigurée.
Mais que s'est-il passé ce soir-là à Märsta ? Nous étions pourtant au 66 chemin du bonheur …
Victoria Holmqvist, elle aussi va mener ses investigations avec la plus grande minutie. Elle ne va rien laisser passer. Hors de question que ce féminicide reste impuni.
Elle va tenter de répondre aux nombreuses questions liées à ce meurtre sordide et pourtant bien ordinaire.
Victoria va mener des interrogatoires musclés. Elle découvrira que Fatiha n'a pas couvert ses épaules, les laissant dénudées lors d'un mariage auquel elle aurait participé. Cela aurait provoqué la colère de Ohran son époux mais pas seulement. Cette facétie de sa femme aurait apporté la honte sur sa famille et devant sa communauté en plus.
Nos deux héroïnes vont devoir déterminer si on est là face à ce que l'on nomme, un crime dit « d'honneur ». Fatiha a-t-elle été sacrifiée pour cause de « comportement immoral » réel ou supposé. Il faut dire qu'on ne badine pas avec l'honneur et le code de l'honneur est implacable. Les femmes qui sont soupçonnées n'ont aucune possibilité de se défendre et, pour les membres de leur famille, la seule solution socialement acceptable consiste à rétablir leur honneur en les condamnant. Dans les crimes d'honneur, la femme victime de l'agression est considérée comme la coupable ; l'homme à qui elle « appartenait » est partie lésée et bénéficie du soutien de sa communauté
Et Frasse Mikardsson compile tout cela, il nous donne à lire les rapports d'autopsie, PV les auditions, les témoignages des familles, des voisins, de l'entourage … On peut même lire les SMS échangés entre le coupable supposé et sa femme. Je vous l'ai dit tout est passé au crible. Aucun détail ne nous est épargné. Les descriptions détaillées des coups portés, de la dissection de la victime. Tout ici est documenté pour déterminer le mobile du crime.
Mais « Je crois que j'ai tué ma femme » n'est pas qu'un simple true crime. C'est aussi un bouquin qui nous fait réfléchir sur notre société et sur quelle société on veut pour nos démocraties occidentales.
L'auteur aborde des thèmes passionnants : le poids des traditions, du déracinement, la place des femmes, etc. On parle aussi ici de manipulations, celles qui consiste à s'approprier ces faits divers odieux pour retourner l'opinion et fragiliser la paix sociale.
Ce roman procédural c'est aussi l'histoire de ces immigrés qui ont choisi l'exil pour vivre de miracles et croire aux mirages, qui ont choisi la liberté et l'amour quand d'autres restent ancrés dans les traditions et portent au pinacle l'honneur d'une famille.
Alors sommes-nous prêt.es à tout accepté au nom du bien vivre ensemble ? Même et surtout les violences faites aux femmes ?
Pour moi un féminicide reste insupportable quelles qu'en soit les raisons. Et il ne doit jamais rester impuni.
Et à travers ce polar passionnant, Frasse Mikardsson nous en apprend beaucoup sur notre société et sur nous par la même occasion !
Aussi je ne peux que vous recommandé la lecture de ce titre qui m'a bousculée tout au long de sa lecture. Et pour ma part, je vais chercher à découvrir la premier roman de cet auteur à découvrir de tout urgence.
Lien : https://collectifpolar.blog/..
Commenter  J’apprécie          70
« Je crois que j'ai tué ma femme » débute par un avertissement de Frasse Mikardsson, l'auteur. Tout ce qu'on va lire s'est réellement passé, il faut bien l'assimiler et le garder en tête, à défaut de le comprendre. Tout ce qu'on trouve dans le livre est public ; précisons également que l'affaire est close et que tout ce que l'auteur a modifié, dont les noms et prénoms des personnages, est spécifié. Frasse Mikardsson est médecin légiste, c'est lui qui a autopsié la victime, la femme du titre, Fatiha.

Avant même de tourner les pages les questions affluent. Va-t-on lire un rapport de police ? Est-ce bien un roman comme indiqué sur la page de titre ? N'y a-t-il pas une part de voyeurisme dans ce que l'on va lire ? Etc.
Cet avertissement et la citation qui le précéde, sont importants à plus d'un titre. Ils posent donc des questions sur la forme du roman, mais aussi sur le modèle de société que l'on souhaite, sur les limites du multiculturalisme et de la tolérance au nom d'us et coutumes aberrants, et pas uniquement en Suède. Fatiha, est originaire de la partie turque du Kurdistan, le meurtrier, Ohran son mari, aussi. Il est question d'honneur et de honte dans ce meurtre. Fatiha est morte pour avoir montrer ses épaules lors d'un mariage.
La protection accordée aux femmes face aux hommes violents est aussi, bien évidemment, au coeur du livre.

Sara Israelsson est l'interne en médecine légale d'astreinte ce soir-là à Stockholm. La séquence qui précède son arrivée est une rare trace d'humour. Elle arrive dans l'appartement, la description de la scène de crime est très nette, froide, judiciaire. En plus de tuer Fatiha de très nombreux coups de couteaux, Ohran l'a mutilé. Il venait de sortir de prison après une condamnation pour violence envers Fatiha.
De la même façon, quand Sara pratiquera l'autopsie et rendra ses conclusions, nous serons à ses côtés. C'est instructif, si tant est que l'on a envie d'en connaître plus sur la médecine légale.
L'enquête de Victoria Holmqvist est elle aussi scrupuleusement décrite, avec les différents rapports d'expertise, les interrogatoires de l'accusé et de l'entourage du couple.
Les propos sont souvent techniques mais absolument pas dénués d'émotions, d'humanité.
L'auteur ne veut rien passer sous silence, rien oublier, pas pour nous infliger un peu plus d'horreur ou d'hémoglobine, non, plutôt pour rendre un dernier hommage à Fatiha.

Bien que suédois, Frasse Mikardsson écrit en français, tout en conservant des caractéristiques de sa langue d'origine comme le tutoiement généralisé, ce qui est perturbant lorsqu'il s'adresse directement à nous.
L'écriture n'est pas classique, ce n'est pas une suite de phrases, de paragraphes. le récit est truffé de retranscriptions d'appels téléphoniques, de sms, d'auditions, de rapports, etc, qui sont comme des haltes nécessaires dans ce roman constamment dans l'action.
À chaque chapitre, l'auteur contextualise ce qui va suivre en indiquant très précisément les lieux, dates et horaires. C'est utile car les aller-retours sont incessants entre le soir du crime au 66 chemin du bonheur à Märsta, et ce qui s'est passé auparavant ; ce qui a mené à la première condamnation et ce qui a suivi la libération du meurtrier. Comme pour rappeler que ce meurtre est vrai, que Fatiha a bien été tuée par son mari.

Voilà un roman procédural qui remue violemment les tripes, qui bouscule les idées et donne à réfléchir. C'est bien là sa grande réussite.
Commenter  J’apprécie          40
Sarah médecin légiste assiste policiers et procureur dans leur enquête pour faire condamner un homme. le mari de Fatiha. On suit plusieurs questionnements et le déroulement du meurtre et ce qui s'est passé avant. Ce roman est inspiré de faits réels, découpé en plusieurs pages de procédure très bien expliqué et de manière rationnelle. On suit aussi des SMS échangés, témoignages de la famille et des récits de rapports de l'autopsie. C'est un roman à la fois captivant, intéressant, et d'une vraie vérité qui fait froid dans le dos. Ce roman montre bien le sujet de la féminicide à travers la société et les sombres manipulations qui peuvent se jouer. le message est très clair dans ce roman : les difficultés de nos sociétés à venir en aide aux femmes battues. Ce roman est structuré efficacement, entre enquêtes et rapports qui met la lumière sur cette triste affaire. Un roman qui m'a touchée beaucoup et qui m'a marqué.
Commenter  J’apprécie          20
Première chose que j'apprécie dans son livre, c'est tiré de faits réels, encore mieux l'autrice était le médecin légiste dans cette affaire, et dès le début quand j'ai su ça, je me suis dit ça part sur de bons auspices.

Le sujet est fort : un féminicide, j'ai beaucoup aimé la construction : sms échangés par les divers protagonistes, les témoignages de la famille et les descriptions très précise de l'autopsie, c'est normal l'autrice est dans la partie, et je donne que ça donne toujours un virage au récit et c'est vraiment appréciable.

Bon, parfois, il y a des scènes difficiles, c'est dur, mais bon, cela sert le récit, on ne peut pas parler de violences conjugales sans décrire ces moments atroces.

Le thème est vraiment bien abordé, et explique très le schéma du relation toxique et violente, c'était vraiment très intéressant.

Ce qui m'a plu également, c'est comment en Suède comment ils appréhendent ce genre d'affaire, moi qui suis assez fan de polar nordique, cela me passionne toujours de savoir comment ça se passe dans un autre pays, il y a des petites différences, mais en général, on arrive au même résultat, la femme agressée n'est pas assez prise en charge.

L'autrice parle d'un premier tome, Autopsie Pastorale, et cela m'a donné très envie d'aller voir si c'est aussi bien.

Lien : https://www.nathlivres.fr/l/..
Commenter  J’apprécie          21
Livre reçu et lu dans le cadre de la masse critique Babelio.
Dans ce livre, on suit (entre autres) Sarah médecin légiste qui va épauler des enquêteurs dans leurs investigations au sujet du meurtre de Fatiha. Ce meurtre qui est en fait un féminicide. le roman est un vrai rapport d'enquête puisqu'on y lit des SMS échangés entre le coupable et la victime , les rapports d'autopsie, etc...
On a l'impression d'être vraiment au coeur de cette enquête, la lecture est trés agréable et fluide.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— On n'aura jamais fini à midi, se plaint David.
— Je n'ai jamais eu l'intention de finir aussi tôt », constata Sara en soutenant son regard. Elle se souvint en prononçant ces paroles de ce que lui avait dit Bettina à ses débuts. Ce jour-là, sa consœur avait érigé l'exigence de minutie en principe de vie ou de mort :
« Si nous ne voulons pas aller systématiquement au fond des choses, si nous ne voulons pas nous dépasser à chaque fois, si nous ne voulons pas comprendre aussi loin que possible, il ne nous reste plus qu'à poser le scalpel, nous allonger par terre et mourir. »
Bettina hocha la tête dans sa direction en signe d'approbation. S'ensuivit la litanie de la description des lésions.
Commenter  J’apprécie          00
Si nous ne voulons pas aller systématiquement au fond des choses, si nous ne voulons pas nous dépasser à chaque fois, si nous ne voulons pas comprendre aussi loin que possible, il ne nous reste plus qu'à poser le scalpel, nous allonger par terre et mourir.
Commenter  J’apprécie          10
« On est bientôt arrivés, mais je ne trouve pas le numéro 66, s'inquiéta le chauffeur, scrutant les alentours par la vitre.
— Il suffit de repérer les voitures de police », lui lança Sara amusée.
Il se retourna vers elle, interloqué.
« C'est moi qu'ils attendent » fut l'explication.
Le chauffeur trouva ça drôle :
« Nooooooon ! » s'exclama-t-il incrédule, persuadé que Sara la charriait.
Il fallut attendre qu'elle soit accueillie par le policier de faction pour qu'il la prenne au sérieux.
Commenter  J’apprécie          00
Tu t’apprêtes à lire une histoire inspirée de faits réels. Auteur de ce récit, je suis moi-même le médecin légiste qui s’est déplacé sur les lieux du crime pour examiner le corps de la victime…
Commenter  J’apprécie          10
(... ) ce que j'apprécie beaucoup dans l’autopsie c’est qu’on ne sait jamais quelle va être la cause du décès. On est toujours surpris…
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : féminicideVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (38) Voir plus



Quiz Voir plus

Ecrivain et malade

Marcel Proust écrivit les derniers volumes de La Recherche dans une chambre obscurcie, tapissée de liège, au milieu des fumigations. Il souffrait

d'agoraphobie
de calculs dans le cosinus
d'asthme
de rhumatismes

10 questions
282 lecteurs ont répondu
Thèmes : maladie , écriture , santéCréer un quiz sur ce livre

{* *}