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EAN : 9782221081815
720 pages
Robert Laffont (12/10/1995)
4.5/5   2 notes
Résumé :
La nouvelle ne tarde pas à se répandre comme une traînée de poudre. La propre nièce du révérend Parris, ainsi qu'une poignée de jeunes filles du village de Salem ont été surprises par le révérend lui-même, dansant dans la forêt au milieu de la nuit. L'une d'elles était nue, et l'esclave noire de l'homme de Dieu procédait à des incantations païennes. Au matin, Betty sombrait dans une catalepsie inexplicable. Sorcellerie, crie-t-on de toutes parts. Communauté de pionn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cette anthologie rassemble les cinq pièces les plus connues de Miller. En France, on ne connaît d'ailleurs quasiment que celles-ci. Et encore, si on met à part Mort d'un commis voyageur et Les Sorcières de Salem, on ne peut pas dire que les trois autres, à savoir Ils étaient tous mes fils, Je me souviens de deux lundis et Vu du pont, soient beaucoup lues. Quant à toutes les autres pièces de Miller, même si certaines ont été traduites en français et montées en France, elles restent réservées à un public quasiment confidentiel. Essayez d'ailleurs d'acheter les textes, même en braderie, vous risquez bien de vous y casser les dents ! Cela dit, rien de bien nouveau quand on sait qu'une bonne partie de l'oeuvre de Tennessee Wiliams n'a jamais été traduite chez nous.

L'intérêt de lire ces pièces-ci dans cette anthologie publiée peu après, je crois, Vu du pont (je n'arrive pas à retrouver l'année exacte), c'est - outre l'opportunité de tenir cinq pièces de Miller en main - d'avoir accès à la longue introduction écrite par le dramaturge lui-même, qui explicite sa pensée, son théâtre, et la façon dont il a évolué entre 1947 et 1955. Ce n'est pas toujours évident à suivre, il faut bien avouer que ça demande pas mal de concentration lors de certains passages ; Miller y parle par exemple d'expressionnisme, de réalisme, de symbolisme en matière de théâtre, de la manière qui convient à tel sujet ou plutôt à tel autre. Et il décortique la genèse et l'écriture de chacune des pièces. C'est particulièrement instructif, et sans doute encore davantage à propos des Sorcières de Salem qu'à propos des autres pièces : il écrit que si, oui, d'accord, c'est une pièce sur le maccarthysme, il est curieux qu'on y ait vu que cela étant donné que, au fond, ce n'est pas une pièce sur le maccarthysme...

Je ne reviens pas sur chacune des pièces, parce que je les ai déjà critiquées une à une. Je pense qu'on peut parler sans trop se tromper, pour ces cinq pièces-ci, de théâtre à thèse, ou du moins à message, avec des constantes : critique sociale, anti-capitalisme, responsabilité individuelle, famille. C'est toujours intéressant, ça met le doigt où ça fait mal, c'est toujours bien construit, inventif : nul doute que Miller est bien un auteur à lire. Cela dit, j'ai trouvé que Les Sorcières de Salem manquait de subtilité, alors qu'à mes yeux, Mort d'un commis voyageur est la véritable perle de cette anthologie. de toute façon, lisez tout, ça n'est pas très long, et c'est toujours bon à prendre. Et surtout, c'est du véritable théâtre politique et social, contrairement à certaines créations actuelles (ou plus anciennes, d'ailleurs) qui surfent sur l'actualité pour proposer des oeuvres assez - voire très - creuses.
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"Mort d'un commis voyageur", c'est une autopsie de la lose: le commis voyageur c'est le père, il a 63 ans, il travaille comme un forcené, à la commission et subsiste péniblement. Mais ça, il ne le voit pas, aveuglé qu'il est par la volonté de faire fortune et de gagner l'admiration des autres. C'est une famille qui se ment constamment et qui cache sa misère en méprisant les autres. L'argent ne fait pas le bonheur mais il faut faire comme si.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Si l’accueil fait à Ils étaient tous mes fils et à La Mort d'un commis voyageur m'avait adouci le monde, certains événements des premières années 1950 firent de cette douceur une illusion. Ce n'était pas seulement la poussée du mac-carthysme qui m'ébranlait, mais quelque chose qui semblait plus étrange et plus mystérieux ; c'était le fait qu'une campagne politique, objectivement et sciemment menée de l'extrême-droite, pût engendrer non seulement la terreur, mais une nouvelle réalité subjective, une véritable mystique qui prenait même peu à peu un caractère sacré. J'étais frappé de ce fait incroyable qu'une cause si prosaïque et si mesquine, promue par des hommes si évidemment risibles, pût paralyser la pensée elle-même, et, pire encore, amonceler au cœur des gens de telles nuées persuasives de sentiments mystérieux. Ou aurait dit que tout le pays recommençait une nouvelle existence, sans même garder le souvenir de certaines convenances élémentaires, dont, un an ou deux auparavant, personne n'imaginait qu'elles pussent être modifiées, ni surtout oubliées. Stupéfait, je regardais passer sans me saluer des hommes que j'avais bien connus pendant des années ; et de nouveau, cette stupeur naissait en moi, de la certitude, dont je ne pouvais me détacher, que l'on échafaudait sciemment et entretenait consciencieusement la peur chez ces gens. Qu'un sentiment aussi profond et aussi subjectif ait pu être si manifestement engendré de l'extérieur me confondait. C'est ce qui s'exprime en filigrane derrière chaque mot des Sorcières de Salem.

[Arthur Miller, à propos des "Sorcières de Salem"]
Introduction
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WILLY, humble.
Je suis gros, je suis gras. Je n'ai aucune allure, Linda. J'ai pas l'air très malin. À Noël, je ne te l'ai pas raconté... j'avais été chez un client. Il y avait là un voyageur que je connais un peu. Comme j'allais entrer dans le bureau, je l'ai entendu... je l'ai entendu dire quelque chose à propos d'un phoque... Je lui ai flanqué mon poing sur la figure. Je n'ai aucune raison de supporter ça, tout de même ? Malheureusement, c'est un fait... on se moque de moi...

Mort d'un commis voyageur (Acte premier)
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Lorsque le film sortit, la maison de production fut si effrayée qu'elle crut bon de réaliser un court métrage qui devait être projeté avec le film et qui démontrait que Willy Loman était un personnage exceptionnel, que la vente était une activité essentielle pour l'économie du pays, que le commis voyageur avait une vie stable et des revenus assurés, bref, que le film pour lequel ils venaient de dépenser plus d'un million de dollars était un film idiot. La peur fait faire de drôles de choses aux gens !

[Arthur Miller, à propos de "Mort d'un commis voyageur"]
Introduction
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Videos de Arthur Miller (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arthur Miller
Nouveau thriller disponible sur la chaîne POLAR+ à partir du mardi 21 Janvier 2020.
Un film de Brian A. Miller. Avec Bruce Willis, Frank Grillo, Jonathon Schaech.
A la suite d'un braquage causant la mort d'une personne, un ancien policier s'associe à un directeur de banque pour retrouver un voleur impitoyable. Mais la situation s'aggrave rapidement lorsque le voleur kidnappe la femme et la fille du directeur…
Genre : Thriller/Action
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