Le génie de l'éléphant

Un concierge discret et serviable pourvoit aux difficultés des habitants d'un immeuble milanais : un vieil avocat homosexuel, une veuve et son fils adolescent attardé, un jeune médecin et sa famille, d'autres silhouettes encore. Il vit seul et semble avoir eu un passé bien différent : jeune, il aurait été prêtre à Rimini. Il s'introduit souvent chez le pédiatre, en utilisant son passe et cherche à veiller sur son bonheur, alors que le père de famille semble trompé par sa femme et son meilleur ami, un confrère. Il suit le praticien dans les services hospitaliers où ce dernier soigne avec coeur des enfants cancéreux, mais est parfois sollicité pour abréger des souffrances incurables. Une relation étroite et non dite lie ces deux hommes d'âge différent : la paternité, lien que seul connaît l'aîné. Après avoir apporté aide et bonheur aux différents habitants de l'immeuble, organisé un voyage d'hiver à Rimini aux tonalités felliniennes, le héros, dans un geste dramatique final, achève de protéger le bonheur de celui qui n'aura jamais eu conscience d'être son fils.
Dû à un jeune auteur, ce roman, tout en notations sèches et concrètes, traite des thèmes entremêlés de la compassion, de l'euthanasie, et bien sûr de la paternité... "Il senso del elefante", le génie de l'éléphant, est de protéger les petits, quel qu'en soit le père....
La narration dépourvue d'analyses psychologiques, factuelle, à la trame habilement construite, axée sur un profond sentiment d'humanité, laisse une impression durable de mélancolie.
Lu en V.O.

NOTE : J'ai rentré ce livre en italien, parce que je l'ai lu en ITALIEN. C'était sous son titre :"il senso dell'elefante": Il a disparu au profit de la traduction française!!!

Ce roman a obtenu le Prix Campiello.
La couverture de l'éditeur est bavarde, je ne raconte pas.

Le sous-titre pourrait être :"l'amour des pères" .
Quand j'ai refermé le livre, je suis restée longtemps habitée par les personnages.
Le plus important d'entre eux est Pietro, le nouveau concierge qui a divorcé d'avec Dieu parce qu'il n'était pas facile à vivre!
Les locataires passent obligatoirement par la loge et y laissent un peu d'eux-mêmes :leurs habitudes, leurs défaillances.
Chacun est habité d'un malaise, voire d'un drame.
Le fait que presque tout se passe en un même lieu :l'immeuble, permet aux protagonistes d'interagir entre eux de façon naturelle.

J'ai apprécié la construction de ce roman, la progression régulière qui maintient l'intérêt du lecteur, le mien en tout cas, et donne l'impression de vivre en même temps que les personnages.

Un des premiers livres d'auteur Italien que j'ai acheté (après Irene Cao et Paulo Giordano). Alors j'ai déjà été surpris par le style d'ecriture mais je suis rapidement rentré dans l'histoire de ce concierge et son passé - qui se retrouve dans le voisinage d'un être plus proche qu'il ne le croit - un belle histoire, où je verrais très bien un belle transcription a l'écran d'un comedie dramatique italienne comme ils savent bien les faires.
Marco Missiroli est pour moi un de mes favoris - malgré que je n'ai pas encore lu son second livre qui vient de sortir en France.

Intéressant et émouvant. A travers trois hommes très différents, tant par leur histoire que par leur statut social, l'auteur explore le lien père-enfant et semble poser la question, "Jusqu'où est-on père?". J'ai eu un peu de mal avec l'écriture qui à mon sens manque un peu d'allant.