L'auteur grandit et devient un homme, partagé entre l'admiration qu'il éprouve pour "le grand Charles" et les liens qui le rattachent à son célèbre oncle.
J'ai trouvé le style trop énumératif mais le côté historique m'a paru intéressant.
Je l'ai cependant lu d'une traite, tout en me rappelant l'époque de ma pré-adolescence, loin de ce milieu de grands bourgeois parisiens, mais avec des souvenirs communs.
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J'ai lu ce livre pensant trouver la pépite que j'attendais de Frédéric, il a montré tellement de belles choses de la vie qu'il sait raconter, et j'ai trouvé à sa lecture qu'il n'est pas réussi, faisant chevaucher un peu maladroitement deux temps d'écriture ! C'est comme une peinture que vous abandonnez à mi-parcours : duraille si l'envie vous prend de vous y remettre des décennies après, la juxtaposition s'avère aussi périlleuse qu'un atterissage à l'île de Saint-Barth !
Lui dont j'entends toujours l'écho de cette voix magnifique, introspective , intarissable, d'une absolue lucidité aussi sur le monde qui nous entoure ; à l'entendre, il ne faut pas qu'il se trompe sur le sens qu'il, pense-t-il, a donné à sa vie, la vérité qui lui est chère, il l'a bien dite et c'est ce que je retiens ..
J'ai appris hier sa "maladie", comme un cri de douleur jeté à la face du monde. Ah la la ! Ca me laisse désarmé !..
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L’arrogance, les manières de souverain sont évidemment intéressantes à développer, elles servent à structurer l’animosité comme des poutrelles d’acier soutenant le mur de haine, mais ce n’est pas l’essentiel. Pour que le martèlement fasse vraiment du bien, il ne faut surtout pas rater le corps du Général, ce grand corps si étrangement bâti dont on redoute la puissance et dont les épaules étroites, les yeux éteints, le gros ventre, les longues mains féminines trahissent une mystérieuse fragilité. Ainsi, là où ces ennemis infatigables qu’on rencontre un peu partout prennent décidément le mors aux dents et deviennent intarissables avec une sorte d’espoir macabre au bout de leurs démonstrations, c’est quand on aborde le registre de la santé du général de Gaulle.
Mon frère Olivier sait tant de choses : pourquoi on vient de massacrer le roi Fayçal d’Irak le jour du 14 juillet comme fait exprès ; comment le Nautilus a réussi à passer sous le pôle Nord ; où se trouvait l’arsenic chez Marie Besnard, dans les rideaux et les tapis et pas dans les Petits Lu que la bonne dame de Loudun servait avec le thé. Pourtant quand je lui demande pourquoi le général de Gaulle a déclaré : « Je vous ai compris » devant la foule à Alger au lieu de quelque chose de plus précis, il me répond que je suis trop jeune pour saisir le symbole.
Évidemment, la Russie, c’est pas la Chine, d’autant plus qu’ils sont brouillés et presque en guerre, mais c’est de là que le communisme est venu et en plus le général de Gaulle et les dirigeants russes, ils se respectent beaucoup. Il n’y a qu’à voir comment il lui parle, Khrouchtchev, au général de Gaulle ; super aimable, vraiment poli, rien à voir avec le coup de la chaussure sur la table comme à l’ONU.
On trouve que Fidel Castro a l’air sympa avec sa barbe de guérillero et que Che Guevara est super beau, le héros romantique de la révolution qui va libérer les pauvres du monde entier. Moi, je me méfie des barbus, ça pique quand on les embrasse, et j’ai l’impression qu’ils cachent toujours quelque chose.
La révolution m’a jamais inspiré, c’est un truc pour les gens violents et j’aime quand c’est tranquille, je suis sûr qu’ils m’auraient passé à la guillotine, les révolutionnaires, j’aime trop les choses du passé. En gros, ça a donné la Terreur et je suis déjà bien assez terrorisé en temps normal.