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sur 1878 notes
Dans cette comédie, Molière affute sa plume pour mieux ridiculiser le mouvement précieux de son époque - les fanatiques de la Carte du tendre - qui mettent tellement d'énergie à trouver les formules les plus ampoulées possible qu'on les qualifierait aujourd'hui de perchés et de pompeux.

A notre époque où il est "à la mode" de repenser les individus (à outrance) en fonction de leur genre, leur orientation sexuelle, leurs pratiques sexuelles et leurs origines ethniques dans un langage convenu et parfois très obscur également, la pièce de Molière trouve effectivement un écho qui fait parfois sourire (d'autant plus qu'en clichés sur les femmes on est servi aussi !).

Toutefois, le sujet le contraint de facto à adopter les tics de langage de ceux qu'il critique et cela rend la lecture assez peu agréable.
Dans mon souvenir, quand je l'avais lu pour la première fois au lycée, mon impression de cette pièce était celle d'une lenteur et d'un manque de fluidité. Et bien un peu plus de vingt ans après, cette relecture me le reconfirme.
Peut-être profite-t-on mieux du fond lorsque le texte est accompagné du jeu de comédiens. Mais à lire, je ne dirai pas que c'est plaisant. A "schéma" égaux (celui de l'emprise d'un individu douteux sur d'innocentes femmes), j'avais préféré le Tartuffe - les goûts et les couleurs...
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Molière nous livre ici, une comédie de caractère en vers, dans laquelle il caricature à l'envie la bourgeoisie de l'époque : le rôle de l'homme et de la femme au sein du foyer et les prémices de l'émancipation féminine à travers le savoir et la connaissance. L'auteur aborde également des thèmes récurrents comme le mariage et l'enfantement. L'oeuvre reflète ses idées, défendant la liberté de la femme, mais aussi sa propre expérience à travers ces "femmes savantes" surtout pédantes, rappelant son mariage raté.
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Ce que j'aime lorsque je lis du Molière, c'est que le texte reste totalement accessible à notre langage du XXIème siècle.
Et pour le moment je n'ai trouvé que des thèmes qui s'accordent à notre vie contemporaines. Ici il est question des "savants" s'opposant aux "sots", et il faut bien reconnaitre qu'on retrouve ce comportement assez souvent dans certains milieux très méprisants vis à vis de ce qui n'est pas comme eux.
Évidemment la vision de la femme et de son rôle a un peu changé depuis le XVIIème siècle, quoi que.... ce n'est plus politiquement correct de renvoyer la femme à ses fourneaux, mais est ce que l'idée est totalement sortie de la tête de tout le monde ? je n'en suis pas sûre.
Bref j'ai trouvé cette petite lecture totalement d'époque, et encore une fois, j'aimerais beaucoup la voir jouer.
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Une pièce qui traite de la question du savoir, et de l'accès des femmes au savoir. Mais de quel savoir s'agit-il ? Et, cela les rend-t-il meilleures, plus humaines ? Ces questions concernent tout aussi bien les hommes même si là, les femmes sont mises en exergue.

Peu importe le sujet dans une conversation, les répliques fusent avec pour seule règle, user du bon mot pour avoir l'air érudit. Et la réalité dans tout, ça ? Un mariage arrangé par exemple…

Intéressant, même si par endroits, le recours à la satire ne m'a pas convaincu.

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Henriette aime Clitandre et leur mariage parait naturel. Mais que nenni! Et la soeur Armande, jalouse que cet ancien amant lui préfère la cadette, et la mère, Philaminte, qui veut élever l'esprit de sa plus jeune en la mariant à l'admirable Trissotin (ô combien trois fois sot!) s'y oppose.
Et c'est un combat de mots et de ruse qui s'engage: d'un côté les amoureux, le père d'Henriette, pourtant souvent lâche devant sa femme, mais ici appuyé par son frère, et de l'autre, celles qui se disent supérieurement intelligentes, qui préfèrent l'esprit au corps et qui n'hésitent pas à renvoyer une servante à cause de ses fautes de grammaire.
Bien sûr, tout ça se termine bien, et l'on rit : des personnages sont vraiment haut en couleurs (Bélise , la vieille fille qui croit que touts les hommes l'aiment est un vrai personnage de farce).
Mais alors quoi? que trois étoiles. Et bien oui, les propos de Molière me semblent parfois dépassés et même si je sais qu'il se moque plus de la pédanterie que de la femme instruite, j'ai un peu de mal devant certains discours où il présente la femme comme devant surtout tenir le foyer. Mon vieux fond féministe grogne alors un peu...
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J'avais lu cette pièce il y a quelques années déjà mais je n'en gardais qu'un souvenir flou.
J'ai trouvé cette lecture très agréable et pleine d'humour même si elle ne fera pas partie de mes Molière préférés...


J'ai beaucoup apprécié l'humour des situations : il y a beaucoup d'ironie dans ce texte. Notamment dans la façon dont les femmes contrôlent la maisonnée, ou dans les déclarations d'amour ou encore dans les personnages eux-mêmes. Il y a beaucoup de quiproquo dans cette pièce ce que j'ai trouvé très agréable bien que ce soit des fois un peu confus à la lecture (mais bon, j'imagine que sur scène, tout doit être beaucoup plus clair !).
L'intrigue m'a beaucoup amusée, je trouve qu'elle a tous les ingrédients pour passer un bon moment : des histoires d'amour, des "complots" et beaucoup d'humour ! Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde !
Bon, par contre, force m'est de reconnaître que je ne partage pas du tout la vision de Molière sur la place des femmes ! Mais bon, avec les quatre siècles qui nous séparent, je lui pardonne de bon coeur ;)
Les personnages sont très agréables. Bon, bien sur, leurs caractères sont accentués, mais au vu de l'humour de la pièce, même Philaminthe et son côté très hautain m'ont paru sympathiques.


L'écriture de Molière est vraiment pleine de ressource. J'ai beaucoup aimé que la pièce soit écrite en vers - même si ça m'a inquiétée au départ -, ce qui colle parfaitement au thème. Les sonorités sont vraiment agréable et la lecture à voix haute est un régal. J'ai également beaucoup apprécié son humour : certains jeux de mots sont vraiment évidents, mais d'autres beaucoup plus subtils ne sont découverts qu'en relisant certaines répliques...
Les femmes savantes est une pièce de théâtre très amusante.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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« Les Femmes savantes » est l'avant dernière pièce écrite et jouée par Molière (1672) (après, il n'y a plus que « le Malade imaginaire » en 1672). Contrairement aux deux qui l'ont précédée l'année précédente (« Les Fourberies de Scapin » et « La Comtesse d'Escarbagnas »), cette pièce est en vers, ce qui n'était pas arrivé depuis « Tartuffe » en 1969 (je mets à part « psyché », écrite en vers en 1971, mais née d'une complicité avec Corneille et Quinault). Molière renoue donc avec un genre qui lui a réussi (« L'Ecole des Femmes », « le Misanthrope ») sans toutefois avoir le succès de pièces en prose comme « Les Précieuses ridicules », « Dom Juan », « L'Avare » ou « le Bourgeois gentilhomme ».
« Les Femmes savantes », au cours des siècles, a multiplié des interprétations parfois contradictoires : on y a vu tour à tour un manifeste macho et un manifeste féministe, une critique de l'éducation (des filles en particulier) … Il faut dire que jusqu'à un passé pas si lointain, il était de bon ton que les filles soient élevées pour être mères et épouses, en dehors de toute autre considération, leur seul intérêt étant, pour leurs parents, de faire un « bon » mariage, c'est-à-dire un mariage avantageux.
La pièce, au vu des critiques d'aujourd'hui, est plus nuancée : si certains personnages tiennent ce point de vue (qui était de mise à l'époque), d'autres militent plutôt sur la prédominance de l'amour sur les convenances, et appellent à la liberté individuelle (enfin, celle de l'époque, à des années-lumière de la nôtre). Molière, avec son sourire en coin laisse parler tout le monde. le thème principal de la pièce n'est pas tant que les femmes soient savantes (Molière ne leur dénie pas ce droit), c'est qu'elles « se croient » savantes, rejoignant ainsi leurs consoeurs des « Précieuses ridicules ». Et ridicules, elles finissent par l'être, faute aussi de s'être laissé abuser par deux maîtres en flagornerie, Trissotin et Vadius, qui ont obtenu haut la main leur doctorat en cuistrerie, et leur agrégation en pédanterie.
L'histoire, au fond est assez simple : Chrysale, est affligé d'une épouse (Philaminte), d'une soeur (Bélise) et d'une fille (Armande), toutes trois entichées de deux imposteurs (Trissotin et Vadius, faux savants et vrais imbéciles) qui flattent leur goût pour « la science ». Les Femmes savantes veulent marier la fille cadette (Henriette) à Trissotin, mais la jeune fille qui a des goûts plus sûrs et la tête bien sur les épaules a misé plutôt sur le beau Clitandre. Entre le clan des « savants » et le clan des « sages » la balance finira par pencher du bon côté.
La pièce nous a laissé quelques vers célèbres :
« Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage
Et service d'autrui n'est pas un héritage »

« Quand on se fait entendre on parle toujours bien »
« Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire ?
- Qui parle d'offenser grand-mère ni grand-père ? »

« Je vis de bonne soupe et non de beau langage »
Etc.
Un rapide calcul : 2022 – 1672 = 350
Cette pièce a 350 ans !
Quoi de neuf ? Molière !

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Les femmes savantes... souvenirs, souvenirs. Je retrouve avec joie une pièce étudiée au collège.

Molière y multiplie les situations comiques et la satire. Il se moque - et nous avec - des haut(ain)es prétentions intellectuelles et des vanités pleines de fatuité qu'en tirent Philaminte, sa fille aînée Armande et sa belle-soeur Bélise(elle est particulièrement piquée du chef, elle!). Plus que les aspirations au savoir de ces femmes féministes avant l'heure, qui refusent le diktat masculin sur l'intelligence et ne se résignent pas au rôle d'épouse et de mère que leur attribue cette époque, Molière se gausse des excès. Sous couvert de se cultiver, ces trois femmes en viennent à imposer une véritable dictature de l'esprit dans la maisonnée. Tyrannie qu'elles souhaiteraient d'ailleurs étendre au-delà de leurs murs Par le biais de statuts d'une académie que voudrait fonder Philaminte autour de ses conceptions (prétentions) savantes. Tout un programme en perspective...
Par un jeu d'opposition de personnages, il en fait ressortir tout le ridicule. le sieur Trissotin, favori de ces femmes savantes, en fait les frais à plusieurs reprises et renvoie au véritable abbé Coton qui inspira ce pédant tout bouffi de ses vers.

Chrysale, le père de famille, brave homme s'il en est, fait rire par sa peur bleue des éclats de son épouse. Celle-ci a beau vénérer la philosophie et l'esprit , "elle n'en est pas pour cela moins colère" (Acte II, scène IX).

L'opposition entre les deux soeurs autour de l'institution du mariage, et des prétentions sur le beau Clitandre, dès la première scène, est un régal. Aux envolées emphatiques de l'aînée sur les plus grands bénéfices du célibat au nom du savoir, la cadette Henriette répond par une diplomatie pleine d'un bon sens pragmatique. Elle préfère suivre sa nature matérielle et aspirer au mariage, tout en laissant à sa soeur les extases de l'esprit. Sur le choix de Clitandre, jadis dedaigné par Armande et qui trouva douceur et consolation auprès de la cadette, l'aînée laisse très vite percer une aigreur jalouse tandis que Henriette se montre finement ironique, toujours sous couvert de diplomatie.

Quel bonheur, le temps de la pièce, de se repaître de la drôlerie de nos ancêtres. Et de s'apercevoir, l'évolution du langage en plus, combien Molière reste d'actualité. Il fait rire de ses contemporains et nous renvoie aux nôtres. La vanité et la sottise n'ont pas disparu avec l'Ancien Régime, loin s'en faut, et ont encore de beaux jours devant elles.
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Molière défend le sexe dit faible à travers plusieurs oeuvres très féministe pour l'époque, mais ici il critique la bêtise, la prétention.
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J'ai lu avec beaucoup de plaisir et d'amusement cette pièce de Molière. Cette comédie de moeurs, mettant en scène les membres d'une même famille, a permis à Molière de ridiculiser certains milieux bourgeois particulièrement prétentieux. L'auteur a réussi à me tenir en haleine avec son intrigue rythmée et riche en rebondissements dont je ne révélerai pas la teneur pour ne pas gâcher la surprise de futurs lecteurs.
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