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3,68

sur 1878 notes
Pas aussi misogyne que le titre laisse à penser.
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Je suis bien en peine au moment de mettre une note aux Femmes Savantes, je mets donc un 4 puisque je l'ai jouée en Terminale et que ça a été une aventure incroyable. D'ailleurs, peut-on ne pas aimer une histoire dans laquelle des personnes essaient de s'élever par l'éducation ? C'est du Molière, donc c'est drôle, c'est bien écrit, c'est beau, lisez-le. Enfin plutôt... allez le voir !
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Écouter cette pièce aujourd'hui me renvoie illico au collège ou au lycée. Des tirades reviennent en mémoire instantanément. Et c'est un délice d'ouïr à nouveau un si beau langage.
Une féroce critique de la science et des pédantes. du féminisme avant l'heure mais écorché par les hommes qui préfèrent voir la femme dans son rôle domestique.
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Avec Les Femmes savantes, Molière nous livre un débat très intéressant ; je ne parle de la problématique qui soulève le problème selon lequel les femmes devraient ou non « à de plus hauts objets élever [leurs] désirs », ainsi que le formule Armande dans la scène d'exposition. Ce qui a retenu mon attention dans cette comédie, c'est le litige entre Armande et Henriette : si nous analysons ces deux personnages, nous discernons en elles deux visions catégoriquement opposées du mariage et de l'amour : selon Armande, le mariage est un fardeau car il cantonne l'épouse à la sphère domestique et ne lui offre aucune chance de s'investir dans des domaines intellectuels. C'est une véritable aversion qu'elle éprouve envers l'amour : « Ne concevez-vous point ce que, dès qu'on l'entend, / Un tel mot à l'esprit offre de dégoûtant ? »

Quant à Henriette, celle-ci voit dans le mariage, une union fondée sur un amour réciproque (une cause que Molière avait déjà défendue dans l'Ecole des femmes), et, à l'inverse de ses parents, un contrat exclusivement destiné à remplir des intérêts mercantiles. Maintenant, penchons-nous plus attentivement sur les idées des deux soeurs. Ne trouvez-vous pas qu'elles rappellent un débat opposant l'âme au corps qui fut d'ailleurs une thématique qui marqua le XVIIe siècle ? Si vous lisez les répliques d'Armande, vous constaterez que cette dernière manifeste un dégoût profond de tout ce qui peut renvoyer à la sexualité, donc au corps, et chante les louanges de l'âme et de l'esprit. Contrairement à elle, Henriette, qui fait preuve de sagesse et de tempérance, est prête à accepter les devoirs qu'exige la vie conjugale. « Songez à prendre un goût des plus nobles plaisirs, / Et traitant de mépris le sens et la matière, / À l'esprit donnez-vous tout entière », lance Armande à sa cadette.

Il existe un contresens tristement récurrent fait au sujet de cette pièce et de L'Ecole des Femmes, que certaines personnes ont interpétées comme des pièces féministes (anachronisme!). Or, à proprement parler, Molière ne revendique nullement une émancipation de la gent féminine par le savoir. Car dans cette pièce, si nous observons les personnages de Philaminte et de Bélise, nous constatons que Molière se livre à la même critique qu'il avait déjà exprimée dans Les Précieuses ridicules, pièce dans laquelle il raillait les pédantes qui s'estimaient supérieures aux autres et passait leur temps à piétiner et conspuer ceux qu'elles considéraient comme des ignares ou des cas irrécupérables. D'une certaine manière, Philaminte et Bélise sont des versions plus âgées de Cathos et Magdelon (personnages issus des Précieuses ridicules) : les deux femmes laissent Trissotin leur jeter de la poudre aux yeux, elles qui se piquent de pouvoir rivaliser avec de beaux esprits, et ne subodorent pas un seul instant qu'il leur inflige des entourloupes... Molière critique une fois de plus l'aveuglement des pédants qui, convaincus d'être les dépositaires d'un savoir dont ils doivent se faire les gardiens, rejettent catégoriquement ceux qui n'adhèrent pas à leurs idées. Puisqu'elles se murent dans cette attitude, les pédantes deviennent sociopathes, ce qui explique pourquoi elles sont incapables d'envisager l'amour qu'elles pensent pouvoir contrôler. Ce qui explique pourquoi Bélise se montre, de toute évidence, atteinte d'érotomanie dans les scènes où elles dialogue avec Clitandre. Une pièce qui ne vieillit pas et prête toujours au rire, surtout lorsque j'entends les Trissotin qui ânonnent bêtement leurs laïus à la radio. Si Molière était témoins de ce que deviennent les pédants de nos jours, et du succès que leur accordent les médias, gageons que sa plume n'en finirait de démontrer leurs travers ! Voyez-vous, on ne sait plus rire au pays de Molière : on ricane bêtement, à la radio, sur les plateaux de télévision, de jeux de mots puérils, de situations aberrantes. Voilà pourquoi il ne serait pas inutile de se replonger dans les pièces que nous a laissées ce dramaturge si injustement ignoré de nos jours, afin de nous imprégner de l'esthétique du rire et du ridicule qu'elles abritent. « Un sot savant est sot plus qu'un sot ignorant ».
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Rejeté par Armande, fille aînée de Chrysale et Philaminthe qui préfère les amours éthérées, Clitandre a reporté ses voeux sur Henriette, la fille cadette, qui n'a pas comme Armande des prétentions au bel esprit. Malheureusement pour lui, il ne trouve pour le soutenir dans cette famille que le père et celui-ci a du mal à s'opposer à sa femme, la "savante" Philaminthe qui ne jure que par les philosophes et le bel esprit. Elle s'est entichée de Tricassin, pseudo-poète que tout le monde juge des plus médiocres mais qu'elle trouve merveilleux et souhaite marier à Henriette.

Les Femmes savantes met en scène 3 "femmes savantes" et se plaît à pointer leurs ridicules préventions. Ce n'est pas la plus connue des pièces de Molière et, l'ayant découverte récemment, il me semble que je comprends un peu pourquoi. Déjà, ce n'est pas la plus drôle. On n'y trouve pas réellement de scènes dignes de rivaliser avec celle de la cassette dans l'Avare, de la galère dans les Fourberies de Scapin ou de tant d'autres scènes comiques inoubliables. Il y manque aussi, sûrement, l'abattage de personnages vraiment drôles (comme Scapin) ou l'impertinence de personnages qui remettent les pendules à l'heure, comme Dorine dans Tartuffe ou Toinette dans le Malade imaginaire. Quoique ce soit une comédie, le ton est plus grinçant que comique. Molière semble y matraquer allègrement les pédants (et les pédantes) de son époque et pointer le ridicule de leurs idées toutes faites.
Le fait qu'elle soit écrite en vers n'aide pas à la rendre très digeste.
Surtout, il me semble que ce qui rend cette pièce assez peu populaire de nos jours, c'est qu'elle semble finalement défendre une thèse selon laquelle la place des femmes est au foyer, à choyer leur mari et leurs enfants et que le savoir ne fait que les rendre insupportables de prétention, ce qui passe assez mal à notre époque. On a beau tordre la pièce dans tous les sens pour la rendre plus politiquement correcte, c'est quand même ce qui semble apparaître au premier abord. Ce serait un dangereux biais de vouloir faire épouser nos idées modernes à Molière, sous prétexte qu'il est l'un des plus grands auteurs de notre littérature et qu'on ne voudrait pas le faire passer pour un vilain phallocrate (ce qu'il était peut-être, malgré tout son talent).

En résumé : Même si ça reste toujours un plaisir de lire Molière, les Femmes savantes n'est pas ma préférée. Elle n'est pas aussi drôle que les pièces plus connues comme Les Fourberies de Scapin, L'Avare ou le Malade imaginaire, que je préfère largement. Son propos paraît beaucoup plus daté que dans d'autres pièces et plus vraiment d'actualité à notre époque.

Challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2019
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Les Femmes savantes est une comédie de Molière jouée pour la première fois par la Troupe du Roy en 1672. C'est son avant-dernière pièce, peut-être la plus aboutie.

Hormis le plaisir de lire en vers, il est intéressant de se transporter à l'époque de Louis XIV et de s'interroger sur la place de la femme dans la société française du XVIIè siècle. Celle que semble prôner Molière : une épouse aimante, éduquée pour être capable de gérer sa maisonnée avec pragmatisme, comme Henriette. La seconde catégorie de femmes, celles qui s'initient aux sciences et à la philosophie font fausse route et sont le jouet des imposteurs et intrigants, comme Trissotin, le trois fois sot, personnage inspiré de l'abbé Cotin, ennemi de Molière et du poète Nicolas Boileau.

On se dit heureusement que cette vision dichotomique a bien évolué et qu'il existe tout une palette de possibilités de s'épanouir pour une femme - comme pour un homme - à l'heure actuelle.

A moins que ... J'ai parcouru avec consternation dernièrement une discussion sur LinkedIn où certains décidaient avec sincérité et même une certaine bienveillance qu'une mère doit rester chez elle élever ses enfants car c'est ce qui la rendra heureuse.

Monsieur Molière, votre pièce est toujours d'actualité!
Lien : http://partageonsnoslectures..
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Comme toujours, un bon moment avec une courte comédie de Molière. Cette pièce, qui a connu un grand succès de son temps, mériterait d'être relue régulièrement par chacun et encore plus par nos édiles... Tiens, je prescirai bien en intermède à l'Assemblée et au Sénat quelques lectures obligatoires, comme au réfectoire des monastère, avec Molière, La Fontaine, Voltaire... et bien sûr, Princesse de Clèves, de Madame de Lafayette !
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
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french-lit
[edit]
L'Église catholique était souvent le cible des sarcasmes de Molière. Quand il est mort, tous les prêtres à proximité ont refuse de lui administrer l'extrême onction. Si Molière avait vécu au 21e siècle au lieu 17e, les féministes l'aurait carrément assassiné immédiatement après la première représentation de cette pièce méchante et phallocrate.
Quatre étoiles. Cette pièce fournit une exemple extraordinaire d'une mentalité qui a été dominante pendant très longtemps.
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Lecture scolaire obligatoire, comme beaucoup de Babeliotes je pense.
Pour poser le cadre de suite, je déteste le théâtre, les pièces de théâtre aussi d'ailleurs dans la plupart du temps. Vraiment pas ma lecture de prédilection donc, ouvrage que je n'aurais jamais sélectionné par moi-même (d'où l'intérêt des lectures scolaires pour élargir le champs de vision et les expériences/connaissances).
Bref, pour ma critique des "femmes savantes", j'ai quand même attribué la moyenne, parceque...ce n'était pas si horrible que cela...je ne me suis pas décomposée à ma lecture. En effet la plume de Molière reste incontestable et accessible à tous (pas de casse-tête chinois donc).
C'est une comédie, j'ai souris, mais j'ai surtout apprécié le thème, aux prémices du féminisme...
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Une pièce en vers majeure de Molière mais qui n'a jamais figuré parmi mes toutes préférées car le sujet me dérange. La comédie est drôle et réussie avec une pointe de gravité et l'on retrouve les sujets chers à l'auteur. Mais comme dans les "Précieuses ridicules", je n'aime guère que l'on tourne en moquerie les femmes qui s'instruisent.
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