Le Cycle du Guerrier de Mars, tome 2 : Le Seigneur des araignées

Kane était en route !
Mais vers où ? Vers quel temps ? Je ne le saurais peut-être jamais !
Mais à présent, c'était fait. Je m'éloignai lentement de la tente. J'allumai une autre cigarette et la fumai. Je pensais à Kane, à ses récits d'aventures extraordinaires, à ses amours sur une planète antique. Je me demandais, comme je l'avais fait auparavant, si j'avais eu raison de le croire et de l'aider. Je me demandais tout bonnement si je ne venais pas de commettre une erreur irréparable.
J'eus également le sentiment d'une perte, comme si quelque chose d'intense et d'important était sorti de ma vie. J'avais perdu un ami.
Puis tout à coup j'entendis une voix qui venait de la tente ! Stupéfait, je reconnus la voix de Kane, bien qu'elle ait un ton un peu différent. Nous n'avions donc pas réussi. Peut-être n'était-il jamais parti. Peut-être ses calculs étaient faux. Mi-soulagé, mi-trépidant, je me ruai dans la tente... pour recevoir un autre choc !
L'homme qui s'y tenait était presque nu. C'était Kane, mais pas le même Kane à qui j'avais serré la main quelques minutes plus tôt. Je restai sans bouger, fasciné par une telle apparition.

Cette ville semblait n'être en fait qu'un seul énorme bâtiment s'étalant dans la jungle. Il avait l'air de sortir de la jungle elle-même, de s'y confondre, d'en être une partie. Il était fait d'obsidienne ancienne et noire, et de la terre et des graines avaient du s'infiltrer dans des fissures de telle sorte que des arbustes et des buissons poussaient à même le bâtiment. Il avait des ziggourats et des dômes qui paraissaient entremêlés dans la pénombre. Il n'était pas difficile de croire que c'était l'oeuvre monstrueuse de la nature, que le roc en se solidifiant avait de lui-même pris l'apparence d'une ville !