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Claire Kreutzberger (Traducteur)
EAN : 9791028112172
Bragelonne (07/06/2023)
3.26/5   23 notes
Résumé :
L’un des écrivains les plus influents de toute l’histoire des comics nous offre un ouvrage « merveilleux, brillant et souvent émouvant » (Neil Gaiman), qui nous emmène dans l’envers occulte et fantastique de la réalité. Avec son tout premier recueil de nouvelles, couvrant quarante années d’activité, Alan Moore nous présente une palette de personnages aussi variés qu’inoubliables qui découvrent – et dans certains cas, font et défont – la trame diverse et encore large... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
J'ai presque terminé ce recueil de nouvelles de Alan Moore. C'est une bonne brique et je me laisse les deux dernières nouvelles pour plus tard.

Parce que c'est du Alan Moore. La plume est baroque et le propos est sombre. C'est excellent, mais ça ne se laisse pas lire facilement.

Les nouvelles y flirtent tous avec l'imaginaire. On y suit une avocate qui rencontre Jésus pendant l'apocalypse. On y raconte l'histoire de la première fraction de seconde avant le Big Bang. Une comédienne trans dans un univers de magie.

Elles sont toutes très différentes les unes des autres, aucune n'est mauvaise, et certain sont des petits chef d'oeuvre.

À lire si vous aimez Moore.
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Considéré comme l'un des plus grands auteurs vivants et, très certainement, comme le plus grand scénariste de comics au monde, le britannique Alan Moore est l'homme qui a donné naissance à des chefs d'oeuvres comme V pour Vendetta, Watchmen, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires ou encore Filles Perdues.
Difficile, quand on en vient à parler de ses écrits de ne pas vider son sac à superlatifs d'un coup.
Depuis quelques année pourtant, le bougre a troqué les petites cases pour les longues lignes en passant au roman et à la nouvelle.
Après La Voix du Feu et le monumental Jerusalem, voici l'anglais de retour avec un recueil de nouvelles composé de neuf textes qui devrait rappeler à tous une bonne fois pour toute qu'Alan Moore est un colosse de la littérature mondiale.

Derrière les petites cases
Dans Illuminations, ce (gros) volume traduit de main de maître par Claire Kreutzberger, les éditions Bragelonne ont mis les petits plats dans les grands avec une couverture rigide et un vernis sélectif du plus bel effet pour venir illuminer la couverture sobre mais classe signée Greg Heiniman. Une fois l'objet-livre entre les mains, passons donc au plus important avec le menu, à savoir neuf textes dont un roman de 262 pages qui constitue, de loin, le plat de résistance pour le lecteur vorace.
Ce que l'on peut connaître de Thunderman est le nexus de l'ouvrage, sorte de pierre angulaire qui permet ensuite de comprendre tout ce qui l'entoure.
En fin connaisseur du monde des comics, Alan Moore se fixe ici l'objectif de raconter tout ce qu'il peut autour du personnage fictif de Thunderman (en fait un pastiche de Superman) afin de croquer le milieu du comic book dans son entier tout en analysant ce qu'il est devenu et ce qu'il nous dit de l'état des USA et du monde à l'heure actuelle. Un cahier des charges pour le moins ambitieux et qui, pourtant, est complètement atteint par l'anglais.
Nous retrouvons pour commencer une brochette de quatre scénaristes pas-si-fictifs au fond — Jerry Binckle, Dan Wheems, Brandon Chuff, Milton Finefinger — chez Carl's Diner alors qu'une mort brutale se prépare, le tout mis en scène de façon à la fois drôlissime et dramatique.
De cet évènement, Alan Moore va partir à rebours pour reconstruire l'histoire de ces drôles de gaillards qui bossent dans l'univers des comics américains. D'une densité apoplexiante, ce très long texte expérimente tout ce qu'il peut et intercale aussi bien des interviews que des critiques de cinéma afin de brosser un tableau complet d'une industrie qui n'en finit plus de sombrer avec ses fans.
Tantôt hilarant tantôt émouvant, le récit connaît des moments de pur génie comme lors d'une première convention d'un gamin qui adore les comics et découvre qu'il n'est pas seul au monde (à la façon du Morwenna de Jo Walton) ou encore cette délirante plongée dans l'appartement d'un scénariste mort atteint du syndrome de Diogène en plus d'une sacrée rasade d'addiction à la masturbation. Alan Moore s'amuse à disséminer des myriade de références au monde du comics, Marvel devenant Massive et DC devenant American, et mélange le réel et la fiction, imaginant une implication de la mafia et de la CIA dans le florissant marché du super-héros. de page en page, le britannique brosse un portrait à la fois dur et doux d'un milieu incapable d'évoluer, de fans élevés au rang de légendes mais piégés pour toujours dans les mailles du filet, d'une culture qui boit la tasse en courant après une dichotomie morale qui n'a jamais existé.
Ce que l'on peut connaître de Thunderman est un exploit, une véritable leçon de génie créatif et d'écriture qui donne le la du recueil tout entier qui, lui aussi, s'intéresse à l'imposture aussi bien morale que culturelle, comme si les héros que nous aimions n'était que des fantômes sur les bords de notre imaginaire.

Bas les masques !
Autour de ce mastodonte gravite huit (vraies) nouvelles qui repose toutes plus ou moins sur ce principe et viennent illuminer le récit central comme autant de chandelles dans le noir.
Que ce soit le Lézard de l'Hypothèse, histoire fantastique d'une gamine opérée pour tout voir mais ne rien dire et qui se retrouve témoin d'un crime dont elle ne pourra témoigner ou la géniale Pas même de l'étoffe des légendes où l'on ne comprend qu'à la fin que les vrais entités surnaturelles nous dupent depuis le début, Alan Moore choisit de nous tromper, de nous égarer…et ses personnages aussi.
Som-Som ne pourra jamais expliquer au monde qui l'entoure l'amour qui a détruit Foral Yatt et Rawra Chin dans cette étrange Demeure non loin de la ville de Liavek, tout comme le CESUPREN ne pourra jamais comprendre à quel point il touchait au but sans l'intervention inopportune d'un jilky bien aidé par un Pierrot-la-Chuchote qui nous force même à reprendre tout à l'envers. Alan Moore s'amuse à nos dépend dans Maison de charme dans un cadre d'exception alors qu'Angie, une avocate, rencontre Jésus tandis que les Anges et les Démons s'affrontent au firmament et que le monde s'achève.
Mais ce Messie là n'a rien de ce que vous pensez et il préfère certainement regarder une bonne série et s'envoyer en l'air plutôt que de tremper dans les affaires du Créateur.
Côté fantômes, Moore nous livre une histoire somme toute classique mais efficace dans Lecture à froid, confrontant un medium et escroc notoire à un client qui risque de lui montrer son métier sous un angle complètement différent. Une imposture, encore.
Mais le génie de l'anglais réside aussi dans sa façon de décrire et de saisir les lieux, de s'en emparer. de la Demeure du Lézard de l'Hypothèse au Néant de L'inénarrable état de haute énergie en passant par la ville de Welmouth dans Illuminations. C'est la beauté du lieu, la nostalgie du temps qui s'écoule, qui nous file entre les doigts, les changements qui s'opèrent.
Comme de la magie. En plus mélancolique.
On retrouve aussi des êtres étranges et surprenants, comme ce cerveau à flagelles nommé Panpérule ou ces morts qui discutent et se comptent dans Et, à la fin, se démunir du silence. À chaque fois pourtant, il demeure l'impression d'un inconnu, d'une duperie qui se jouerait sous nos yeux.
Qu'est-ce que ce texte verbeux dans Éloge de la Lumière américaine avec ces notes de bas de pages universitaires digne d'une Maison des Feuilles ?
Et si, au fond, c'était l'histoire d'un homme qui a perdu la vie parce qu'on l'a dépouillé de son oeuvre ?
Qu'est-ce que ce lézard dans l'Hypothèse et que signifie-t-il pour nos deux amoureux-comédiens au services de sommités libidineuses qui cherchent le faux pour embellir la réalité de leur existence ?
Qu'est-ce que cette assemblée d'hurluberlus dans Pas Même l'étoffe des légendes et pourquoi quelqu'un semble nous parler entre deux pour dire des choses qui n'ont, à première vue, aucun sens ?
Alan Moore sait que la bonne nouvelle est comme la bonne magie, il faut savoir réserver ses meilleurs tours pour la fin, pour la chute ou, du moins, l'impression laissée à la chute, mûrissant tantôt lentement tantôt brutalement dans la tête du lecteur.
Et s'il remercie Edgard Alan Poe en toute fin d'ouvrage, c'est pour mieux signifier son amour au format court et à l'exercice du fantastique lorsqu'il reflète le réel qui nous entoure. En somme Alan Moore continue à se promener sur les sentiers de la création, un super-héros qui a vieilli, laissant son costume au placard pour comprendre l'au-delà et ce qu'il s'y cache.

Illuminations est une puissante leçon d'écriture, une vraie.
Alan Moore démontre qu'il est à l'aise partout et dans tous les formats. Des histoires de dupes, de fantômes, d'auteurs et de légendes pour retrouver le génie et l'émerveillement de mondes présents et à venir.
Lien : https://justaword.fr/illumin..
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Les premières nouvelles sont d'une manière générale plutôt sympas. Quelques de bonnes idées, des ambiances variées et ça se lit sans effort. Évidemment comme c'est Alan Moore le sexe à une place importante dans la plupart des nouvelles, mais normalement si l'on connaît un peu l'auteur on sait à quoi s'en tenir…

Mais arrivé à la moitié du bouquin, on quitte le format « nouvelles » et on tombe sur un petit roman de +250 pages. Pour ceux qui aiment le monde des comics ça peut être intéressant, car on sent que l'écrivain a passé une bonne partie de sa vie dans la sphère et qu'il use de son expérience pour raconter une histoire qui a des relents kafkaïens. C'est notamment pour personnages des bureaucrates et les agents des services secrets ou j'ai vraiment ressenti cette ambiance.

Cependant, j'ai véritablement trouvé ça long. Il faut réellement attendre que le récit avance pour qu'on retrouve à nouveau l'atmosphère des premières nouvelles du recueil.

Pour tout dire, je n'en pouvais plus, j'ai failli abandonner ma lecture, car je ne suis pas réceptif à cet écosystème. J'aime les BD et les comics, mais les pseudo « coulisses » du milieu des années 50 à nos jours ça ne me touche pas. Alors pour ceux qui souhaitent s'immerger corps et âme dans une narration semi-biographique, semi-historique, couvrant plus d'un demi-siècle de fable de superhéros sur papier glacé, vous trouverez chaussure à vos pieds.

Pour ma part, j'ai apprécié le style, mais pas le rythme.
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Qu'il est bien vendu ce recueil de nouvelles du Sieur Alan Moore (4ème de couverture qui fait rêver) ! J'aurai dû me méfier. Certes c'est bien écrit et inventif, mais nous avons droit à quelques nouvelles sympas, sans plus.
La première, "Le lézard de l'hypothèse", dans le genre fantastique, sort un peu du lot.
Arrivé à "Ce que l'on peut connaître de Thunderman", qui est plus un roman qu'une nouvelle (262 pages), je vais être franc : je crois que si l'on ne s'intéresse pas à l'univers des comics, on va passer à côté. Ce qui est mon cas. J'ai eu beau essayer, j'ai finalement abandonné pour terminer les 2 dernières nouvelles et enfin fermer ce bouquin qui m'a moyennement convaincu...
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V for Vendetta, Swamp Thing, Watchmen, rien qu'en citant ces titres, on sait que l'on a affaire à un géant de l'imaginaire qui depuis quelques années est passé des scénarios de comics au roman et en ce qui nous concerne aujourd'hui, aux nouvelles. Quarante années d'activité traduite et bien présentée chez Bragelonne.

Parmi ces textes, Ce que l'on peut connaître de Thunderman tient plus un court roman que d'une nouvelle. Il commence par une scène tragi-comique dans un restaurant ou quatre scénaristes de comics sont réunis. En suite, retour en arrière où , à travers l'histoire de ces quatre personnages, Moore raconte la grandeur et la décadence des comics et leur place dans la société américaine. C'est distrayant avec d'autre scènes marquantes et délirantes comme celle d'une certaine Convention. On devine facilement qui se cache sous certains masques (Thunderman c'est Superman et King Bee c'est Batman) pour d'autres, c'est plus difficile ce qui fait que deux cents pages c'est un peu long pour tout lecteur peu au fait de ce milieu. Moore y règle quelques comptes au passage. Les fans sauront avec qui mais les autres resteront à la porte.
Le Lézard de l'hypothèse est une nouvelle de fantasy dans le monde cruel des magiciens et de leurs plaisirs sexuels borderline ou un témoin muet constate qu'un amour peut tout détruire sur son passage.
Pas même de l'étoffe des légendes c'est un Comité qui étudie le paranormal et qui se fait infiltrer par des êtres surnaturels qui tourneboulent le lecteur avec cette nouvelle très amusante.
Maison de charme dans cadre d'exception raconte une drôle de visite de maison pendant l'apocalypse avec un certains Jez.
Dans ce recueil on trouve aussi un faux médium qui se fait bien arnaquer, une description du commencement de la vie juste après le Big Bang dans une ambiance un peu barrée. Moore s'attaque aussi à la nostalgie (avec le texte qui donne le titre au recueil) ou comment on peut y plonger et s'y perdre... définitivement.
Les deux derniers récits sont encore très différents avec un faux hommage à un écrivain avec une tripotée de notes de bas de pages et une discussion farfelue entre des morts.
Illuminations permet d'admirer le style puissant et immersif d'Alan Moore et aussi son imagination fertile dans une grande variété d'ambiances et de tons. Il adore nous réserver des surprises avec de faux semblants habilement dissimulés. Malgré tout, il faut reconnaître que certaines nouvelles sont assez exigeantes et pourront en rebuter certains.
Lien : https://lemondedezordar.word..
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critiques presse (2)
LeMonde
16 août 2023
Le recueil "Illuminations" se révèle [être] un ouvrage de démonstration formelle virtuose où Alan Moore, sans trop y ­songer, pince toutes les cordes de sa lyre électrique.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
10 août 2023
"Illuminations" expérimente les possibles littéraires, de l’essai à la vision cosmogonique, du conte gothique à l’épopée artistique communautaire, jouant de tous les formats, de la nouvelle au roman.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Un nom, c'était presque une qualité, un motif de fierté, quelque chose que son détenteur pouvait considérer comme supérieur aux autres et qui lui permettait, par conséquent, d'assouvir sa tendance aux préjugés.
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Chaque nouvelle journée le forçait à s'enrôler bravement dans la bagarre que l'humanité livrait à ses lendemains, mais lui, voyant que l'avenir avait sorti l'artillerie lourde, projetait plutôt d'opérer une retraite stratégique vers le monde d'hier.
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La créature qui flottait en contrebas tournait une échine cramoisie vers le monde et vers les deux observateurs (…), et semblait une bouillante tornade de perles sanglantes ou de rubis. Ses muscles noueux, gros comme des territoires, se crispaient aux omoplates ou aux fessiers, s’ourlant d’une barbe de salamandre rouge piment. Toute sa quadrupédique anatomie se tendait pour assaillir la femme et sa progéniture encore à naître, de poisseux reflets s’attachant à sa peau mouvante d’ophidien (…).
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Jamais il n'aurait abandonné le passé pour l'avenir, si elle n'avait pas été là. Elle l'avait attiré loin de ses châteaux se sable, lui disant que le monde des adultes était de crème glacée. Ils avaient arpenté ensemble la plage des années, avec à la clé de bons boulots/une maison et deux enfants/un âge avancé, et puis elle l'avait planté là sous le crachin du front de mer des lendemains, alors que le parc d'attraction repoussé encore et toujours commençait tout juste à se profiler, à deux pas de là, avec ses guirlandes d'ampoules colorées qui s'étaient éteintes une à une.
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REMERCIEMENTS

En premier lieu, j'aimerais remercier Edgar Allan Poe d'avoir laissé un peu de côté les tourments de son existence pour inventer la nouvelle, qui reste le meilleur cadre d'apprentissage pour les jeunes auteurs et la plus polyvalente de leurs formes d'expression lorsque, ayant pris de l'âge, ils ploient sous le poids de tous leurs mots. (515)
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