Plusieurs personnages principaux se croisent tour à tour dans ce roman policier contemporain situé à Tokyo:
Jean Sénac, le héros,qui parle en son nom dans des chapitres en alternance avec le narrateur omniscient. Correspondant français au "Monde", il enquête sur le phénomène des "burakims", ces parias dont la ségrégation est interdite depuis le XIX° siècle, mais qui toujours en vigueur, les limite dans leurs emplois et leurs mariage et les oblige à vivre dans des ghettos car descendants de l'ancien gouvernement militaire du shogun, ils enterraient les défunts et récupéraient les peaux de bêtes, ils sont donc considérés 'souillés' pour les bouddhistes ayant été en contact avec la mort.Le journaliste et son collègue chinois vont se trouver confrontés à une série de têtes décapitées retrouvées justement sur l'ancien lieu des exécutions du shogunat.
Un peintre bizarre et mendiant, qui contemple le monde de son regard de coloriste mais qui ne se limite pas à peindre ses rêves accrochés aux rives de la Sumida à l'heure des lumières rougeoyantes du couchant.
L'inspecteur Tanaka, qui mène l'enquête parallèlement et qui cache chez lui un lourd secret.
Nanvil, un français lettré spécialiste d'histoire japonaise, qui connait le monde des 'burakims'.
Et Koji, un adolescent replié sur lui même qui appartient au monde des 'otakus', vit sur son ordinateur et dont les jeux, mangas et vidéos virtuels lui servent de rempart face à la société. Inadapté, il est devenu autiste à force de jouer.
Ce livre est le deuxième volet de la trilogie japonaise de
Vivian Moore, avec "Intra Muros" et "
Ombre japonaise". le profil psychologique des personnages est fouillé,l'enquête avec rebondissements est bien menée et il nous permet de connaitre le phénomène des 'burakims'(encore de vigueur) et des 'otakus' (qui prend de plus en plus d'extension en France et ailleurs) et d'acomplir un voyage dans le Tokyo double, à la fois moderne et ancien, à la fois lumineux-flamboyant et violent- pourpre-sang. A lire pour amateurs de bon suspense!