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Sylvain Ledda (Éditeur scientifique)
EAN : 9782081231511
161 pages
Flammarion (14/04/2010)
3.73/5   39 notes
Résumé :

" Croyez-vous, Madame, qu'il soit possible d'être amoureux de deux personnes à la fois ?" A cette interrogation qui ouvre Les Deux Maîtresses, Valentin répond par l'affirmative. Jeune dandy tendre et inconstant, il aime éperdument deux femmes qui se ressemblent, mais qu'un infranchissable fossé sépare : l'une est riche, l'autre pauvre ; l'une est la marquise de Parnes, aristocrate en vue dans le grand monde ; l'autre une... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Valentin, jeune dandy de 25 ans, aime tout ce qui brille ;
mais Valentin est né pauvre.
Depuis tout petit, l'éclat de l'or l'attire ; depuis toujours, il n'a pas les moyens d'assouvir ses désirs.
Joueur et dépensier, il est plus cigale que fourmi et certains moments de la vie le voient bien désappointé.
Mais Valentin n'est pas un fat et un envieux.
Choyé par sa mère, il sait reconnaître les plaisirs simples de la vie et s'émouvoir des attentions sincères d'un foyer pauvre.
C'est ainsi que naturellement, à l'image de sa vie entière, le jeune homme va aimer deux jeunes femmes en même temps.
Leur aspect physique les rassemble ; leur vie à chacune les distend.
Car l'une est riche, l'autre pauvre.
L'une parée de bijoux, l'exubérante marquise de Parnes, jeune épouse délaissée par son riche mari absent ;
l'autre penchée sur son ouvrage, la sobre et sérieuse Madame Delaunay, déjà veuve à 25 ans.

Musset nous conte fleurette dans ce court récit très plaisant à lire, qui nous met en présence des aventures sentimentales d'un jeune épicurien. Galanteries et badinage, mondanités et billets doux, bals et joli boudoir, l'auteur nous plonge allègrement au coeur des équipées ludiques et romantiques de Valentin et ses dames, tout en nous décrivant la vie parisienne et les endroits à la mode des années 1830.
Au-delà de ce récit typique du badinage amoureux, une question se pose pour le lecteur : laquelle de ces jeunes dames n'est pour Valentin que jeu de séduction et laquelle provoque en lui un sentiment bien plus profond ? de qui est-il amoureux ? le lecteur verra assez vite clair dans le coeur de Valentin, sans doute avant même notre jeune dandy. Et si le jeune homme s'y refuse au début, il finira aussi par se poser la question de savoir dans quelle direction s'engager : celle d'une existence bourgeoise et simple ou bien celle d'une vie libre, dédiée aux plaisirs ?

Si la nouvelle nous apparaît de prime abord comme un simple récit d'apprentissage romantique, Musset a su y glisser une réflexion plus profonde concernant d'une part l'évolution des sentiments de son héros, d'autre part en offrant un tableau sur la réalité sociale de son époque. Valentin prend conscience de cette dernière en fréquentant ses deux maîtresses qui sont toutes deux issues de milieux opposés. C'est en réagissant à cette découverte que notre jeune dandy saura où son coeur le porte…

Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà lu une oeuvre de Musset et « Les deux maîtresses » ne figure sûrement pas dans ses oeuvres les plus connues – il se trouve que j'avais ce livre dans ma bibliothèque – mais j'avoue que la rencontre m'a beaucoup plu. L'évocation des sentiments et des désirs, voire des relations plus charnelles, dans ce style incomparable du Romantisme du XIXe est absolument incomparable. le tout mêlé à une certaine morale, ce n'est pas mal du tout.

Très jolie lecture !
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Valentin, le héros de cette histoire, pauvre et prodigue, aime deux femmes qui se ressemblent physiquement mais qui évoluent dans deux mondes opposés: la veuve Mme Delaunay et la marquise de Parnes, une jeune femme humble et une aristocrate. Jeune homme inconstant, Valentin va devenir l'amant des deux. Mais la question du choix se pose toujours. Laquelle de ces deux femmes va-t-il choisir?

Il s'agit ici d'une nouvelle ou d'un court récit, peut importe, qui mêle badinage amoureux et réflexion sur la nature des sentiments, leur naissance, leur entretien. Valentin aime-t-il réellement ces deux femmes? du même amour? Est-ce possible? Est-ce raisonnable? Musset, auteur romantique par excellence, fait preuve d'un humour léger et joue délicatement avec son lecteur. S'installe en effet entre les deux un ton de conversation dès l'ouverture: "Croyez-vous, Madame, qu'il soit possible d'être amoureux de deux personnes à la fois?" L'espace d'un instant, on s'imagine poudrée et rougissante derrière un éventail faisant les gros yeux à notre interlocuteur mutin. Cette conversation de salon se révèle plus sérieuse et peut-être plus moraliste que ne le laissait présager cette première phrase. Musset examine avec attention le fonctionnement presque mécanique de Valentin qui balance comme une horloge entre la simplicité et l'élégance du dandy. Les derniers chapitres sont les plus intéressants puisque le personnage est contraint de faire un choix entre les deux femmes. Or ce choix cornélien pour Valentin, c'est une troisième figure féminine qui va le résoudre, une figure qui encadre le récit de sa présence discrète: la mère.

J'ai aimé ce récit léger et court. On s'attache malgré tout à Valentin. Je regrette peut-être un peu que le narrateur nous pousse à apprécier une femme plus que l'autre. le choix de Valentin devient alors peut-être plus moral qu'amoureux. Je me suis aussi demandée s'il s'agissait bien d'amour dans ce récit, en particulier envers la marquise. Dans la construction méthodique de ses relations amoureuses, Valentin est un joueur, un stratège qui manipule ses cibles et leur ment consciemment.

Je ne sais, Monsieur, si l'on peut aimer deux personnes à la fois. Cependant votre exemple me semble n'apporter qu'une réponse partielle. Mon coeur ne s'est encore jamais partagé, s'il a du moins déjà été ouvert.
Lien : http://ahezcess.canalblog.co..
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Une petite nouvelle vite lue De Musset qui pourrait presque être une pièce de théâtre. En effet, il n'a que trois personnages, un homme et deux femmes. C'est totalement une situation de vaudeville : Valentin découvre le même jour qu'il aime chacune des deux, la riche marquise mariée, la petite veuve bourgeoise, et tout le texte tend à expliquer la question "peut-on aimer deux femmes en même temps ?". Les quiproquos et les confusions se multiplient, d'autant que les deux femmes se ressemblent physiquement, et que dans ses rêves romantiques et dans ses pensées érotiques, Valentin confond les deux, cherchant finalement à recréer une troisième femme, qui aurait les perfections de l'une ou de l'autre.
Valentin est donc insupportable pour son indécision, son trouble qu'on qualifierait peut-être aujourd'hui de bipolaire, certaines audaces aussi - la façon dont il réussit à satisfaire ses désirs auprès d'une des femmes pourrait être qualifiée de viol... Les caractères des deux femmes ne sont pas assez approfondies pour qu'on en préfère une. La différence apparaît bien superficielle entre le plaisir et l'amour. Et la fin semble bien niaise, quand Valentin déclare finalement préférer sa mère...
Un court texte qui n'a donc pas une grande place dans l'oeuvre De Musset.
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C'est une nouvelle que j'ai découverte par hasard et qui, je ne vais pas faire de suspens, m'a laissé sur ma faim…

Commençons néanmoins par les points positifs ! J'ai beaucoup aimé la plume De Musset, qui reste très agréable à lire, très fluide et facile à lire si les classiques peuvent vous effrayer. le personnage principal à savoir Valentin est un jeune homme plutôt sympathique, parfois drôle dans sa façon d'être. On va donc suivre de dandy qui se retrouve avec deux maîtresses qui se ressemblent et se retrouve déchiré entre toutes les deux. On y retrouve quelques éléments de la vie De Musset et je trouve cela toujours intéressant.

Je m'attendais à une autre fin, quelque chose de plus “marquant” en quelque sorte, un traitement réel de cette histoire qui avait de très bons ingrédients. Mais je m'attendais à une autre chute, une vraie chute. Finalement, du début à la fin, j'ai trouvé Valentin peut-être trop constant, ce qui peut donner l'illusion de ne pas franchement avancer dans l'intrigue principale. “Les deux maîtresses ”, c'est l'histoire d'un jeune homme choyé par une mère, par la vie, qui ne sait tout simplement pas décider. Deux femmes qui se ressemblent, dont la seule différence est finalement le statut social. Deux femmes permettant de dépeindre deux milieux sociaux différents, des valeurs et des comportements… C'est elles qui finalement sont les grandes perdantes de cette histoire, jouets d'un enfant gâté.

Pour moi, il me manque quelque chose. J'ai la sensation qu'il ne s'agit en quelque sorte que d'une première partie, car j'ai fini le roman en me disant “tout cela pour ça…”.
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Bonne petite nouvelle De Musset ... qu'il aurait pu pousser un peu plus loin ! On reste un peu sur notre faim. le point de départ, deux maîtresses qui se ressemblent promettait plus que cette fin si sage... Ah la marquise de Parnes méritait mieux ! le style reste très agréable, et le caractère inconséquent du personnage principal est assez drôle. Par bien des points, cet ouvrage m'a fait penser à A vau-l'eau, de Joris-Karl Huysmans, bien que Musset n'ait pas pris le parti de montrer la déchéance de son personnage principal, on sent entre les deux quelques similitudes. Et si Folantin était un Valentin dont le coeur aurait pris du ventre ?
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Les femmes ont un certain tact qui les avertit de l'approche du combat. La plupart d'entre elles s'y exposent ou parce qu'elles se sentent sur leurs gardes, ou parce qu'elles prennent plaisir au danger. Les escarmouches amoureuses sont le passe-temps des belles oisives. Elles savent se défendre, et ont, quand elles veulent, l'occasion de se distraire.
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Devenir amoureux n'est pas le difficile, c'est de savoir dire qu'on l'est.
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Quand on a beaucoup de désirs, beaucoup de jeunesse et peu d'argent, on court grand risque de faire des sottises.
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Croyez-vous, Madame, qu'il soit possible d'être amoureux de deux personnes à la fois ? Si pareille question m'était faite, je répondrais que je n'en crois rien. C'est pourtant ce qui est arrivé à un de mes amis, dont je vous raconterai l'histoire, afin que vous en jugiez vous-même.
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Devenir amoureux n'est pas difficile, c'est de savoir dire qu'on l'est.
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Vidéo de Alfred de Musset
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : « La confession d'un enfant du siècle », _in_ _Oeuvres de Alfred de Musset,_ ornées de dessins de M. Bida, Paris, Charpentier, 1867, p. 432.
#AlfredDeMusset #LaConfessionDUnEnfantDuSiècle #LittératureFrançaise
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