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EAN : 9782702440179
350 pages
Le Masque (11/09/2013)
3.83/5   3 notes
Résumé :
Né à Moscou, fils d’un officier du KGB, Artie Cohen est flic à New York depuis de nombreuses années et se considère comme américain. Mais comment échapper à ses racines ? Son meilleur ami, le milliardaire russe Tolya, a une fille, irrésistible tête brûlée, ingérable. Quand elle disparaît, Artie panique. Son enquête le mène à Londres, rebaptisée Londongrad depuis qu’un quart de millions de Russes y vivent. Oligarques, traders, gardes du corps et blondes platine dans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Artie Cohen cherche Valentina, la fille de son ami Tolya Sverdloff, un milliardaire russe. Dans un terrain vague près de Brooklyn, un cadavre emmailloté dans du ruban adhésif argent est attaché sur une balançoire : c'est la signature de la mafia pour les prostituées récalcitrantes. L'enquête d'Artie le conduit à Londres, rebaptisé Londongrad depuis qu'un quart de million de Russes y vivent.
Après "Sous la menace", "Red Hook" et "Racines russes", la suite des aventures d'Artie Cohen, le flic juif russe de Brooklyn. Un flic très attachant. Nadelson est un écrivain extrêmement talentueux dont les livres méritent un public plus large. Si vous n'avez pas encore découvert Artie Cohen, vous avez quelques belles lecture en perspective.
Elle nous offre là un thriller puissant et un héros profondément attachant.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
— Tu me parlais d’un service ?
— Il s’agit juste d’apporter des bouquins à une vieille dame à Brooklyn. (Il déposa un sac de courses sur le bar.) Ça ne t’ennuie pas ? Sûr sûr ?
Il savait que je ferais ce qu’il me demandait sans poser de questions. Telle était sa définition de l’amitié. Il croyait uniquement à la version russe de l’amitié, pas celle des Américains qui appellent tout le monde « mon ami ». « Ils disent mon meilleur ami », persiflait-il.
— J’irais bien moi-même, ajouta-t-il, mais j’ai deux employés qui ne sont pas venus hier soir. Ça m’énerve un peu, je l’avoue, parce que je suis généreux avec mon personnel. Je leur verse un salaire en plus des pourboires, contrairement à la plupart des clubs et des restos.
C’était un des griefs de Sverdloff : dans les restaurants de New York, la plupart des employés étaient payés au salaire minimum et gagnaient leur vie grâce aux pourboires.
— Je déteste ce système, dit-il. En Espagne, c’est civilisé. Là-bas, les serveurs sont payés correctement, ajouta-t-il, et je compris qu’il allait enfourcher son dada habituel.
— Oui, dis-je, en sentant couler le vin dans mes veines comme du plaisir liquide. Évidemment, Tolya. Tu es le patron le plus sympa de la ville.
— Ne te moque pas de moi, Artyom. Je suis un très bon socialiste, déguisé en capitaliste.
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Il fallait que je sache ce qu’il y avait sous ce ruban adhésif.
Tenant le corps d’une main, je soulevai un petit bout de plastique au niveau du visage. Le ruban produisit un bruit râpeux sur la peau. Il s’enlevait facilement, c’était du travail bâclé. Du bout du doigt, je touchai la peau près du nez. Je vis apparaître un œil, et il me sembla que la paupière bougeait, comme si elle allait s’ouvrir brusquement.
Elle était morte. Je n’avais jamais été un spécialiste dans ce domaine, mais elle se trouvait sur cette balançoire depuis un bon moment, autant que je puisse en juger.
D’abord emmaillotée ? Ou d’abord morte ?
J’avais envie de me tirer, de foutre le camp, de me retrouver en vacances, mais je devais attendre les renforts. Je ne voulais pas qu’un autre gosse comme Dina vienne ici et tombe sur ça.
Je guettais les sirènes. Je regrettais de ne pas avoir de cigarettes. Je transpirais sous le soleil brûlant et je ne pouvais qu’attendre.
Ne sachant pas quoi faire d’autre, je m’assis sur la balançoire voisine. Ensemble, la morte et moi, on se balança d’avant en arrière, tels deux gamins au petit matin que personne ne pouvait voir.
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Tolya Sverdloff leva les yeux derrière le bar de son club du West Village et me vit.
— Bonjour, Artie, comment ça va, bois un verre ou une tasse de bon café et on va bavarder, j’ai besoin d’un petit service, tu peux peut-être m’aider.
Tout ça débité d’une traite, en une seule phrase, comme si, en s’arrêtant pour reprendre son souffle, il craignait de ne pas arriver à tout faire tenir.
Éclairé par les rayons du soleil matinal qui se déversaient à travers deux grandes fenêtres, il ressemblait à un saint sur un vitrail, mais un saint très laïc, un verre de vin rouge dans une main, un havane dans l’autre, et une expression de plaisir intense sur le visage. Il plongea le nez dans son verre, le fit tourner, renifla et but. Il vit que je l’observais.
— Ah, mon vieux, dit-il. Tout est là, voilà une raison de vivre. Goûte-moi ça, ajouta-t-il en versant du vin dans un deuxième verre. Un Ducru fantastique. Je t’en donnerai une bouteille. Pour te remercier.
Je grimpai sur un des tabourets en cuir de son bar.
— Me remercier de quoi ?
— De venir à cette heure-ci, dès que je t’appelle.
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— Tu es sur une affaire, Artemy ?
Il avait utilisé mon prénom russe. Comme moi, Tolya Sverdloff avait grandi à Moscou. J’en étais parti à seize ans, j’avais débarqué à New York, coupé tous les ponts et jeté mon passé aux oubliettes le plus vite possible. Tolya possédait un appartement là-bas et un autre en Angleterre. Tolya était un nomade désormais. Londres, New York, la Russie. Il avait ouvert des clubs dans tous ces lieux.
— Je suis en vacances depuis hier, dis-je. Dix merveilleux jours de congé, pas d’homicide en cours, pas de Russes fous ayant besoin de mes services linguistiques.
Je m’étirai et bâillai, et je bus encore un peu de vin. Il n’était pas encore neuf heures. Et alors ? me dis-je. Ce bordeaux était délicieux.
Tolya leva son verre.
— La semaine prochaine, c’est mon anniversaire.
— Joyeux anniversaire.
— Tu viendras à ma fête ?
— Bien sûr. Où ça ?
— À Londres.
— J’ai mené une enquête là-bas. J’en ai gardé un sale souvenir.
— Tu as tort. C’est un endroit fantastique, Artemy.
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— Alors, qu’est-ce que tu attends de moi pour me faire rappliquer ici à l’aube, mon premier jour de vacances ? demandai-je. Je veux bien un café.
Il m’arrêta d’un geste. Des enceintes sortait un air d’opéra.
— Maria Callas. Traviata. Bon sang, y a-t-il jamais eu une Violetta pareille ?
Pendant qu’il écoutait la musique, je regardais les affiches soviétiques encadrées sur les murs, parmi lesquelles une œuvre originale de Rodchenko pour Le Cuirassé Potemkine. J’étais curieux de savoir comment il se l’était procurée.
— Et mon café ?
— Essaie le vin, dit-il. Franchement, tu devrais t’associer avec moi, Artie. On s’amuserait bien, tu pourrais gérer ce club, ou alors on en ouvrirait un autre, tu gagnerais enfin un peu de fric. Tu es trop vieux pour jouer aux gendarmes et aux voleurs.
— Je suis inspecteur de police à New York, ce n’est pas un jeu. Tu as rencontré quelqu’un ou quoi ? On dirait que tu es amoureux.
— Ne sois pas si pompeux, répondit Tolya, et on éclata de rire.
— Oui, je sais.
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