J'adore Kafu et ses magnifiques portraits de femmes. J'avais lu et adoré
Chronique d'une saison des pluies aux éditions Picquier, traduit par
Marc Mécréant. Je viens de me procurer
La saison des pluies aux éditions Cambourakis, traduit par
Roger Brylinski.
En comparant très rapidement les deux traductions, je remarque que la version présente est plus courte ( 20 pages de différence), moins explicative que la première, souvent plus familière. Voici la dernière phrase du livre:
Kimie se leva d'un bond, appela à grands cris, comme hors d'elle-même, à n'en plus finir, sa vieille logeuse.
Kimiyé se leva d'un bond et courut à l'escalier pour appeler la vieille.
Le livre est une chronique des quartiers de plaisirs durant une saison, à Tokyo, au début des années 30. Nous suivons Kimiyé, jeune serveuse de bar ( entraîneuse, prostituée) dans ses déambulations : tramways, ruelles infestées de rats, bars à enseignes lumineuses, taxis criards, garnis miteux, hôtels de passe, maisons de rendez-vous où se côtoient geishas de toutes catégories, serveuses, bourgeois, nouveaux riches etc. Kimiyé a choisi de fuir sa famille provinciale qui voulait la marier. Elle refuse d'être entretenue par Kiyoka, riche écrivain populaire. Elle n'éprouve aucune honte et brûle la chandelle par les deux bouts, ce qui ne l'empêche pas d'être très pragmatique. le narrateur adopte aussi, par séquences, le point de vue de Kiyoka, jaloux comme un pou et celui de la fiancée flouée de celui-ci. Une femme moderne, occidentalisée mais dépendante...
Le style est élégant, jamais vulgaire, plein de finesse et de sensibilité.