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EAN : 9782081270350
1231 pages
Flammarion (09/10/2013)
4.27/5   11 notes
Résumé :
Je sais trop bien quel but je poursuis, je suis trop fermement convaincu d'être après tout dans la bonne voie - quand je veux peindre ce que je sens et sentir ce que je peins.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Si vous ne deviez lire qu'un livre sur Van Gogh, c'est celui-ci que je vous conseille sans hésiter.
Steven Naifeh & Gregory White Smith ont effectué un travail absolument REMARQUABLE .

En effet, malgré sa taille impressionnante (1122 pages), cette biographie se lit aussi facilement qu'un roman.
Tout ce qu'avance les auteurs est étaillé par des extraits de correspondances. On pénètre au coeur de l'esprit de cet artiste tourmenté, ce qui permet de mieux comprendre son oeuvre, ses choix, ses goûts et sentiments les plus intimes.
On perçoit même l'évolution de son travail à travers tout ce qui lui arrive au cours des périodes de sa vie.
Enfin, les auteurs replacent les évènements de la vie de van Gogh dans un contexte historique apportant là encore un éclairage plus large.

Ils abordent même dans une annexe fascinante une explication plus que crédible (et encore une fois, éléments de preuve à l'appui) sur ce qui s'est réellement passé ce 27 juillet 1890. Vincent ne se serait pas suicidé, mais aurait été victime d'un "accident" , dévoilant l'identité du tireur (que je vous laisse découvrir...).

Un livre exhaustif, passionnant de bout en bout, plus que sérieux, sans pour autant être rébarbatif, un exploit!

Ce livre est une vraie merveille!

En approfondissant le sujet, j'ai découvert une thèse issue de 2 auteurs allemands (Rita Wildegans & Hans Kaufmann dans leur livre : “Van Goghs Ohr: Paul Gauguin und der Pakt des Schweigens”) selon laquelle ce serait le colérique et opportuniste Gauguin qui, lors d'une dispute, aurait tranché l'oreille de Vincent!
Encore un mystère autout de Vincent van Gogh, quel personnage ce peintre!
à lire sur :
https://issuu.com/othonprintz/docs/oreille_de_van_gogh_fichier_complet_de_partage_
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un véritable choc pour moi que ce livre. Il faut dire que van gogh, et on le voit au travers de ce livre était un être à tout point de vue hors du commun. C'est bien la première biographie que j'ai eu du mal à lâcher tant elle était passionnante et bien documentée.
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Citations et extraits (338) Voir plus Ajouter une citation
La volupté de Gauguin s'exprimait jusque dans ses toiles, où l'image de la femme occupait une place centrale. (...)
Dès lors, de singulières correspondances s'établirent entre les tableaux des deux peintres, témoignant autant d'une compétition plus ou moins amicale que d'une influence mutuelle. Ils partageaient leurs sujets, mais chacun les traitait à sa façon. Ils exécutèrent ainsi ensemble un portrait de Marie Ginoux, patronne du café de nuit, qui accepta de venir poser à la Maison jaune. L'un et l'autre étaient subjugués par le sourire énigmatique et le regard las de cette belle femme qui abordait « les rivages de la quarantaine » et n'était sans doute pas sans rappeler à Vincent une certaine Agostina Segatori. Elle avait épousé un homme de treize ans son aîné qui ne lui donna jamais d'enfant et s'était résignée à la vie peu exaltante de femme de limonadier. Son charme méditerranéen et sa beauté mature concordaient parfaitement avec l'image de la « splendide Arlésienne dans toute la force de l'âge » qu'avait décrite Henry James en avisant une « admirable dispensatrice de morceaux de sucre » trônant derrière son comptoir. Son visage ovale, son front bas, son nez « grec » et ses long cheveux noirs comme jais évoquaient l'archétype qu'avaient chanté les poètes et les écrivains, d'Ovide à Daudet, célébrant « une féminité intense, merveilleusement riche et robuste cependant, et pleine d'une certaine noblesse physique ».
Étrangement, Vincent qui la connaissait bien n'avait jamais fait son portrait – soit qu'elle eût refusé de se prêter au jeu, soit qu'il n'eût jamais osé le lui demander. En plus de huit mois de séjour, les seules figures féminines qu'il avait peintes étaient une vieille femme alpaguée à un coin de rue, une fillette ébouriffée surprise sur un quai et la jolie mousmé, mais chez aucune il n'avait encore réussi à saisir la quintessence de l'Arlésienne. Son compagnon n'était pas en Provence depuis une semaine qu'il avait repéré en Madame Ginoux le type local dans toute sa splendeur : « Gauguin a déjà presque trouvé son Arlésienne. Je voudrais déjà en être là », commenta Vincent, impressionné par le flair de son ami.

Chapitre 35. La lutte
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Mais ce fut en Arles que Vincent redécouvrit véritablement les étoiles : « La ville ici n'est rien la nuit, tout est noir, se réjouit-il, le ciel me parait […] plus noir qu'à Paris. » Le soir venu, il parcourait les rues de la ville, flânait sur les berges du Rhône, sillonnait les routes de campagne, courait par les vergers et les champs, tout à ses rêves et au plaisir simple de la communion avec la nature. Le ciel étoilé du Midi fut tout aussi déterminant que son fameux soleil dans l'art de Vincent. C'était d'ailleurs un motif que le peintre avait à l'esprit depuis le printemps : « Il me faut […] une nuit étoilée », écrivit-il à Theo début avril. Quelques jours plus tard, il faisait part de son projet au copain Bernard : « Un ciel étoilé par exemple, tiens – c'est une chôse que je voudrais essayer à faire de même que le jour j'essayerai à peindre une verte prairie étoilée de pissenlits. » Lors de son excursion aux Saintes-Maries-de-la-Mer, au mois de mai, le spectacle de la nuit le bouleversa :
Je me suis promené une nuit au bord de la mer sur la plage déserte. C'était pas gai mais pas non plus triste, c'était – beau. Le ciel d'un bleu profond était tacheté de nuages d'un bleu plus profond que le bleu fondamental, d'un cobalt intense, et d'autres d'un bleu plus clair – comme la blancheur bleue de voies lactées. Dans le fond bleu les étoiles scintillaient claires, verdies, jaunes, blanches, rosées – plus claires, plus diamantées, davantage comme des pierres précieuses que chez nous – même à Paris. – C'est donc le cas de dire opales, émeraudes, lapis, rubis, saphirs.

Chapitre 33. Le jardin du poète
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Vincent élargirait par la suite considérablement l'horizon de ses lectures, mais ces premières découvertes orientèrent sa trajectoire intellectuelle. C'était un bibliophage enragé, qui, durant toute son existence, dévorerait les pages à une allure vertigineuse. Quand un auteur lui plaisait, il lisait toute son œuvre en quelques semaines. Son ouverture précoce à la poésie le marqua durablement : il mémoriserait par la suite des recueils entiers, en émaillerait sa correspondance, passerait des journées entières à les recopier de sa plus belle écriture dans des « albums » soigneusement tenus, sans la moindre faute. Il garderait toujours une tendresse particulière à Hans Christian Andersen, dont les univers fantaisistes de plantes anthropomorphiques et d'abstractions incarnées, les sentiments exacerbés et les métaphores piquantes marqueraient à jamais son imaginaire. Des décennies plus tard, Vincent s'émerveillerait comme au premier jour des contes d'Andersen, « si beaux et si vrais ».

Chapitre II
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En novembre, il retrouva dans son atelier un objet qui l'invita à revenir sur ce sujet sensible qu'il avait effleuré avec Le Vieux Clocher de Nuenen : une magnifique Bible reliée de cuir, garnie de quatre coins de cuivre et d'un double fermoir en laiton. Elle avait appartenu à Dorus et c'était l'unique exemplaire qu'il avait laissé en héritage à ses enfants, la destinant à Theo. Sa Bible de chaire était restée au temple, Moe avait conservé la Bible familiale et avait demandé à Vincent d'expédier celle-ci à Paris, ce qu'il avait négligé de faire. Il dégagea une table, y étendit une nappe, déposa la Bible et défit les fermoirs ; elle s'ouvrit au chapitre cinquante-trois du livre d'Isaïe. Il la releva sur un support afin de faire apparaître les doubles colonnes de texte serré. Puis il rapprocha son cadre perspectif de l'imposant volume qui occupait presque toute la composition. Il manquait quelque chose à cette vanité. Il alla chercher dans ses étagères l'un de ces romans français qu'il aimait tant et choisit une édition de Charpentier à la couverture jaune vif.
Saisissant son pinceau, Vincent chargea chacun de ces éléments de sens : sur le livre de poche, il inscrivit très lisiblement le nom de l'auteur, le titre et le lieu d'édition : Émile Zola, La Joie de vivre, Paris. En quelques touches hâtives, il figura sa couverture et ses pages écornées, les opposant à la Bible pesante et impeccablement conservée de son père. Cette provocante note jaune appelait un violet. Il mélangea ces deux couleurs complémentaires, recherchant un gris capable d'exprimer la fadeur des croyances que son père avait défendues. Quand enfin apparut sur sa palette un gris lavande profond et nacré, à mi-chemin entre le ciel de Véronèse, les carnations des officiers de Frans Hals et les chairs mortes de Rembrandt, il le « flanqua » sur la toile à grands coups de brosse comme pour brouiller les blocs de texte du Livre.

Chapitre 25. La leçon d'Amsterdam
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De l'instant où il vit la voiture de ses parents s'éloigner, la solitude l'accabla. Il se souviendrait toute son existence de leurs adieux à la porte de l'école comme d'un moment clé dans sa vie affective – l'exemple même d'une séparation déchirante. Seize ans plus tard, il reviendrait sur ce traumatisme, l'enrobant d'accents lyriques : « Debout, sur le trottoir de M. Provily, je suivais des yeux votre voiture qui s'éloignait sur la longue route mouillée de pluie à travers les prés, entre deux rangées d'arbres fluets. » Mais sur le coup, aucun sentimentalisme n'aurait pu farder l'unique conclusion qui s'imposait à lui : après onze années de vaines semonces, il avait été banni du foyer paternel, condamné à quitter le navire avant de le faire couler, abandonné à la dérive. Son séjour à Zevenbergen fut son chemin de croix et il ne craindrait pas d'ailleurs de se comparer un jour au Christ trahi au jardin de Gethsémani, implorant le secours de son Père.

Chapitre 3
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