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sur 1495 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
rène Némirovsky a été né pour écrire ce chef-d'oeuvre. Une juive originaire de Kiev, elle a passé les années vingt et trente à écrire des romans qualifiés d'antisémites aujourd'hui qui contiennent des descrptions fort méchantes jes juives de sa communauté fraichement arrivés de l'Est.

Alors les Allemands envahissent son pays et Irène Némirovsky trouve la vocation pour laquelle elle était né celle d'écrire sur les moeurs et les actions des francais sous le l'occupation Nazi. Irène Nemirovksy trouve un brio et un intelligence dans son écriture dont ses romans antérieurs n'avaient pas donné le moindre presage.

La suite Francaise est un chef d'oeuvre de la qualité qui parraissent rarement en France depuis une cinquante d'années.
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Suite française, apporte un nouveau témoignage sur les débuts de l'occupation allemande, sur la difficulté à vivre avec, à y faire face et sur la complexité des choix, des sentiments et des attitudes. Ce roman, dont l'atmosphère fait irrésistiblement penser au Silence de la mer de Vercors, a été écrit entre 1941 et juillet 1942.
Le texte s'ordonne autour de deux périodes distinctes, l'été et l'automne 1940, le printemps 1941. La première partie (" Tempête en juin ") retrace avec mouvement le chaos et la fuite sans but puis le retour chez soi de quelques Français dont les parcours se croisent sur les routes de l'exode. La seconde (" Dolce ") plus lente, presque immobile, dans l'attente ou le temps suspendu, dessine le tableau tout en nuances de Bussy, village mi-réel mi-imaginaire du Morvan occupé le temps d'un printemps par un régiment allemand.
Dans ce bourg rural de la zone occupée que l'on devine proche de la ligne de démarcation, la présence quotidienne de ces soldats allemands vainqueurs contraste avec la lourde absence des prisonniers français et la solitude des femmes. Un couple de châtelains, vicomte et vicomtesse de Montmort, admirateurs du maréchal Pétain, anticommunistes, et dont on apprend pourtant que la femme tapait et distribuait secrètement les " Prophéties de Sainte-Odile ", côtoient des paysans décrits comme frustres, cherchant à s'émanciper de leur condition de métayers. La guerre, les restrictions et les exigences des Allemands exacerbent les ressentiments de classes, les suspicions et les jalousies de voisinage. Au début de 1941, les habitants du village écoutent la radio anglaise, observent les Allemands, vivent leur présence avec méfiance sans germanophobie marquée, si ce n'est celle des " mères de prisonniers ou de soldats tués à la guerre qui appelaient tout bas sur leurs têtes la malédiction divine ". Dans une maison bourgeoise Lucile Angellier attend le retour incertain de son mari prisonnier, qu'elle sait infidèle, et cohabite quotidiennement avec sa belle-mère farouchement germanophobe. C'est là que s'installe un officier allemand Bruno von Falk et que s'esquisse une relation trouble, étouffée, inavouable et finalement impossible entre Lucile Angellier et l'officier allemand.
Sous la plume empathique d'Irène Némirovsky Lucile et l'officier se parlent, leurs sentiments sont plus aboutis, les doutes et les déchirements s'y expriment sans détours. Ces deux personnages, l'Allemand cultivé et francophile et la jeune femme française secrète qui n'hésite pas à cacher un compatriote, ressemblent à ceux du Silence de la mer, Werner von Ebrennac et la nièce du narrateur.
À travers les pensées, les gestes, les sentiments et les réactions de ses nombreux personnages, le roman d'Irène Némirovsky rejoint les observations d'un Léon Werth sur les attitudes quotidiennes des habitants d'un bourg de la zone occupée au printemps 1941. L'attente, l'expectative et l'incertitude sur la guerre : " J'espère qu'il sera bientôt au fond de la Manche " souhaite tout bas à un soldat allemand une villageoise. Et l'auteur de commenter : " car on attendait à cette époque un essai d'invasion de l'Angleterre et chaque jour pour le lendemain ". Les difficultés et les épreuves douloureuses des choix, l'obligation de décider de son attitude et de se déterminer dans une situation d'occupation, le désir de paix, la volonté aussi, intense, d'échapper à la guerre, de s'évader, sont autant de thèmes qui traversent toute la seconde partie du roman et en font l'originalité. Némirovsky décrit avec sympathie les contradictions intimes des personnes et celles d'une " communauté " de Français prisonniers, qu'un destin, un " lien invisible " relie entre eux.. Ainsi de Lucile Angellier qui " se sentait — ligotée — captive — solidaire de ce pays prisonnier qui soupirait tout bas d'impatience et rêvait " . C'est cette aspiration à fuir le destin collectif — tout en s'y sentant viscéralement liée — et à vivre autrement qui pousse l'héroïne à cacher malgré le danger le métayer Benoît Sabarie, meurtrier par jalousie de l'officier allemand qu'il hébergeait. Et Irène Némirovsky de dévoiler tout un tissu de solidarités rurales enfouies, vivantes et dont on sait qu'elles se révéleront précieuses autant pour les évasions de prisonniers, que pour les réfractaires au STO, les caches des juifs persécutés, ou la survie des maquis. Pour les Allemands, analyse justement l'écrivain, " le crime lui-même ne les affectait pas d'ailleurs autant que cette solidarité, cette complicité qu'ils sentaient autour d'eux (car enfin, pour qu'un homme échappe à un régiment lancé à ses trousses, c'est que le pays tout entier l'aide, l'abrite, lui donne à manger à moins naturellement qu'il ne fût terré dans les bois ou, chose plus vraisemblable encore, qu'il n'eût quitté la région, mais cela, de nouveau, ne pouvait se faire qu'avec l'aide active ou passive des gens) ".
C'est dans l'observation sensible, nuancée et sans jugements de cette confusion créée par la défaite et les débuts de l'Occupation que réside tout l'intérêt de ce roman posthume. Irène Némirovsky s'attache à décrire des comportements où coexistent les sentiments les plus contradictoires, jamais clairement et définitivement figés. L'attention qu'elle porte aux événements, petits et grands, donne un aperçu de leurs perceptions par les divers personnages d'un roman qui s'ouvre sur le déferlement des Allemands de juin 1940 et se clôt avec leur départ pour le front russe en juillet 1941. du point de vue romanesque les événements servent de ressorts dramatiques au récit, révélant ou cristallisant les attitudes.
Némirovsky révèle aussi comment cette action violente et ces gestes de solidarité redonnent soudain une fierté et clarifient les rapports entre occupants et occupés. On est loin, très loin, de la veulerie généralisée décrite par Myriam Anissimov dans sa préface et qui, par ce jugement rapide, dénature le sens profond et historique du beau et fragile témoignage d'Irène Némirovsky. Elle ne raconte nullement dans son roman l'histoire d'une masse " inerte " de Français " haïssables " mais s'attache plutôt à montrer les multiples contradictions — qui du reste ont peut-être été les siennes — qui ont parcouru les vies d'individus confrontés au choix, à la décision, à la détermination obligatoire et aux souffrances de la guerre et des débuts de l'occupation allemande.
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Suite française est un ouvrage très émouvant à lire. En premier lieu parce que l'on sait qu'il est écrit sur le vif, contemporain des événements servant de base aux intrigues romanesques qu'il met en oeuvre. En second lieu et surtout parce que l'on sait que la plume d'Irène Némirovsky est restée suspendue dans l'attente d'une suite qu'elle avait imaginée et qui ne verra pas le jour.

Les notes fournies en annexe de l'édition Folio portent à notre connaissance les réflexions que l'auteure se faisait à elle-même pour parfaire son ouvrage, mais aussi pour lui apporter la suite que les vicissitudes de l'histoire lui dicteraient. Il est encore plus poignant de lire ses notes que le reste de l'oeuvre. On y découvre l'espoir d'avenir qu'elle avait échafaudé pour son ouvrage, et donc pour son pays d'adoption, avec ce plan qu'elle avait envisagé :

« Pour bien faire, se disait-elle, il faudrait faire 5 parties.
1) Tempête
2) Dolce
3) Captivité
4) Batailles ?
5) La paix ? »

L'ouvrage édité à titre posthume, très tardivement par ses filles, est donc partiel, et pour cause. Il ne comporte que les deux premières parties qu'avait imaginées l'auteure. Il est clair qu'en 1941, au temps de la rédaction de son ouvrage, Irène Némirovsky ne pouvait que se perdre en conjectures quant à la poursuite du conflit qui venait de conduire notre pays à la déroute. C'est ce que laisse imaginer les points d'interrogation qu'elle a laissés dans ses notes, escomptant quand même un sursaut - les batailles - qui remettrait son pays d'adoption debout pour enfin retrouver la paix, à défaut de sa superbe. Ce panache qui lui a tant fait défaut depuis le début du conflit et qui laisse au coeur d'Irène Némirovsky une profonde amertume.

Une chose est sure, cette photographie de la société française dans la disgrâce ne sera pas affectée par la connaissance de l'issue de la guerre. Son auteur n'aura pas eu la chance de la connaître. Son actualité est celle d'un pays humilié qui voit encore en Pétain son sauveur. le renégat de Londres n'est pas évoqué. le 2 juin 1942, quelques semaines avant son arrestation, elle écrit dans ses notes : « Ne jamais oublier que la guerre passera et que toute la partie historique pâlira. » Irène Némirovsky sait bien que toutes les guerres ont une fin. Elle est loin d'imaginer l'avenir de ce présent qui la consterne.

Tempête, la première partie, est une compilation d'instantanés surprenant des parisiens dans leur fuite de la capitale devant l'avancée des troupes allemandes. Des parisiens dont le désarroi se traduit par des situations criantes de vérité, mises en scène par l'oeil sévère d'Irène Némirovsky sans doute sans autre modification que les noms des protagonistes. Dénonçant le chacun pour soi qui prévaut, grandement aggravé par les différences de condition sociale et favorisant une fois encore les possédants.

Dolce stabilise l'intrigue dans un village en zone occupée. La France est encore coupée en deux par la ligne de démarcation. Les habitants du village apprennent à vivre avec l'occupant. Avec ce que cette situation comporte de drames mais aussi de fraternisation. Irène Némirovsky n'est pas insensible au destin de ces soldats en uniforme vert-de-gris, parfois très jeunes, eux-aussi dépassés par le drame dont ils sont souvent des acteurs contraints. Déplorant la déroute de notre armée, elle a à l'égard de l'armée allemande une forme d'admiration horrifiée pour cette machine de guerre si bien huilée.

La lecture de ses notes est à ce propos évocatrice de l'état d'esprit qui anime l'auteure à l'heure de la mise au point de son ouvrage : « Je fais ici le serment de ne jamais plus reporter ma rancune, si justifiée soit-elle, sur une masse d'hommes, quels que soient race, religion, conviction, préjugés, erreurs. Je plains ces pauvres enfants. Mais je ne puis pardonner aux individus, ceux qui me repoussent, ceux qui froidement me laissent tomber, ceux qui sont prêts à vous donner un coup de vache. »

Ce coup de vache il est arrivé. Certainement pas de la part de qui ni avec la violence qu'elle pouvait redouter. C'est celui du 13 juillet 1942 lorsque les gendarmes sont venus la chercher en son refuge d'Issy-L'évêque. Ce coup de vache l'a conduite à Auschwitz, avec la fin que l'on connaît quelques semaines plus tard seulement.

Avec suite française nous lisons aujourd'hui l'ouvrage d'une personne qui se sait menacée. Qui a quand même la volonté de mettre en page une fiction-témoignage des événements qui la submergent. Une suite qui n'en aura pas justement, dans ce pays où elle avait trouvé refuge avec sa famille. Où elle pensait avoir enfin trouver la sécurité qui avait fait défaut à son enfance. Mais son refuge l'a trahie. La suite est tragique et honteuse. Elle est à mettre au crédit des autorités françaises. Ironie du sort. Mais ça elle ne l'envisageait certainement pas.

Cette suite qu'Irène Némirovsky n'avait pas augurée est une pensée obsédante tout au long de la lecture de cet ouvrage. Cela nous le fait lire au travers du prisme d'une funeste prémonition.
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C'est le seul roman de ma connaissance (parcellaire) écrit au fur et à mesure du déroulement de la seconde guerre mondiale. Irène Nemirovsky va, dès 1939, prendre des notes et écrire sur le déroulement de la guerre. Elle va avoir l'ambition d'une série de 5 tomes, dont seuls 2 ont été écrits (et surtout sauvés de la destruction afin d'être publiés 62 ans plus tard). Jusqu'en juillet 1942, à quelques jours de sa déportation et de son exécution à Auschwitz, Irène Némirovsky va écrire une fiction humaniste et visionnaire.

J'ai été séduit par la qualité de l'écriture. Comme tout le monde, je pense. C'est fluide et travaillé. D'une précision sans faille. D'une justesse à toute épreuve. Mais j'ai été surtout secoué et remué par la vision de l'autrice quant aux événements, à leur succession, à leur enchaînement. Il n'y a pas de jugement de valeur, alors qu'en tant que juive, elle est la cible des lois nazies et de l'empressement du gouvernement de Vichy. Elle a une profondeur d'analyse des comportements humains, des caractères, des rouages de l'âme. Et c'est juste beau. Exemplaire.

L'édition comporte des ajouts, outre les 2 premiers romans de cette Suite que Némirovsky imaginait. D'une part, on a les notes et réflexions sur son roman. Cela permet de voir l'évolution de sa pensée, des événements qu'elle relate. Ses doutes. On a aussi des indications sur ce qu'auraient pu être ses 3 autres romans. D'autre part, on a la correspondance de Némirovsky et de son mari avec diverses personnes, dont son éditeur. Ce qui m'a le plus étonné dans ces échanges, c'est la naïveté d'Irène Némirovsky et de son mari par rapport à ce qui les attend. Primo Levi dans Si c'est un homme (que j'ai lu il y a peu) tient approximativement un discours semblable. Irène Némirovsky et son mari arrivent à s'illusionner et à se fourvoyer, ce qui contraste assez fortement avec son talent visionnaire qui s'exprime parfaitement dans son roman.

Mais c'est du domaine du détail. C'est un grand roman. Percutant, nourrissant, et humain.
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Un coup de coeur pour ce roman qui nous plonge dans les années 1940 : l'exode des populations, la défaite de l'armée française face aux allemands, l'armistice et ensuite l'occupation.
C'est un tableau fin et détaillé des différentes classes sociales et réactions de la population lors de cette fuite alors que l'ennemi arrive. Lâches, faibles, perdus mais aussi parfois solidaires, les français ont peur de l'avenir.
Puis vient le temps de l'occupation lorsqu'il faut vivre côte à côte avec ces soldats, peut-être celui même qui a tué un père, ou un frère, ou un mari.
J'ai beaucoup aimé à la fois le style et les personnages décrits par l'autrice, qui n'aura pas hélas pu achever son projet et donner une suite à ce tableau.
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C'est un roman, mais avec une charge émotionnelle particulière. Disparue à Auschwitz en 1942, Irène Némirovsky a raconté ce que les Français ont vécu quelques mois auparavant : la débâcle, la défaite, l'occupation. Elle n'a eu le temps de terminer que deux livres de sa Suite française : Tempête en juin et Dolce.
Tempête en juin : En juin 1940, les troupes allemandes s'approchent de Paris, deux millions de Parisiens se jetèrent sur la route pour échapper à l'ennemi. Parmi eux, une famille bourgeoise catholique bien-pensante, les Péricand ainsi que d'autres personnages qui, tous, se débrouillent comme ils peuvent.
Un récit presque à chaud de la débâcle de 1940.
Dolce : À Bussy, les habitants doivent composer avec les Allemands et leur « verboten » sous peine de mort. Certains leur vendent des produits à prix d'or, d'autres restent sur leur réserve en songeant aux morts et aux prisonniers.
Lucile et Bruno Falk font connaissance.
Loin d'être un livre manichéen, les Allemands ne sont que des soldats qui font leur métier de soldat, parfois sans états d'âme et les Français ne sont que des hommes et des femmes qui font ce qu'ils peuvent pour vivre le moins mal possible. Bizarrement, la Résistance est absente de ce livre, bien que les paysans aient gardé leurs fusils et que de loin en loin, on entend des émissions de radio interdites.
Une description fine des relations entre occupants et occupés.

Lien : https://dequoilire.com/suite..
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Je ne sais pourquoi, après avoir appris les conditions d'écriture de ce roman et le destin tragique de l'autrice, je m'attendais à une lecture triste. Et ce ne fût pas le cas. Bien entendu, vu le propos, ce n'est pas non plus le roman joyeux de l'année, mais nous ne sommes ici ni dans la tristesse ni dans l'apitoiement.

Suite française, c'est donc deux volumes d'une série qui aurait du en compter sans doute trois de plus si la vie en avait décidé autrement.
J'ai particulièrement apprécié le premier, "Tempête en juin", car il aborde exclusivement un moment de l'histoire qui en général ne fait que passer dans les romans historiques qui portent sur l'époque: l'exode des parisiens (entre autres) vers le Sud au début de la guerre.

Ce qui marque à travers tout le roman, c'est cette attention que l'autrice porte à la construction de ses personnages, qu'ils soient principaux ou secondaire; tout en nuance, sans manichéisme.
Souvent, quand on lit des romans sur une guerre, ils sont le produit d'auteurs qui connaissent la fin de l'histoire. Sans même le vouloir, cette connaissance de l'après les influence, essentiellement dans la psychologie de leur personnages ou dans leurs intentions. Et ici, ce n'est pas le cas et par moment, on le sent, ce qui ajoute au réalisme de l'intrigue qui correspond sans doute en partie aux observations de l'autrice in situ.

Enfin, le style de Irène Nemirovsky est très moderne. A aucun instant je n'ai eu l'impression de lire un ouvrage rédigé au début des années 40. Ce qui renforce mon sentiment que je viens de refermer une oeuvre remarquable, d'une artiste de talent, dont la disparition a causé une grande perte à la littérature.
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J'ai énormément apprécié ce livre et tout particulièrement la deuxième partie : « Dolce ».
Ce roman nous emporte en pleine seconde guerre mondiale durant l'exode puis l'occupation. Ne cherchez pas de grands moments d'action mais guettez plutôt le calme qui représente bien mieux la réalité ...
Une belle histoire d'amour entre les bouleversements de la guerre et la complexité de deux coeurs amoureux.
Ayant vu le film « Suite française » tiré de la deuxième partie, je peux dire qu'il est plutôt fidèle au synopsis du livre.
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Irène Némirovsky dépeint dans ce roman, qui a pour cadre la 2ème guerre mondiale en France, la nature humaine dans ce qu'elle contient de noblesse et de bassesse, de courage et de faiblesse, de dignité et de lâcheté, ainsi que de tout ce qui se situe dans "l'entre deux".
Les deux parties de ce livre sont bien distinctes, bien que toutes deux mettent en scène des personnages face à des situations hors du commun. " Tempête de juin" évoque l'exode ; c'est donc une peinture de la débâcle à travers quelques tableaux de vie composés de gens différents par leur condition sociale, leur motivation, leur caractère.
"Dolce" relate le quotidien de l'occupation allemande dans un village du Morvan. L'histoire est essentiellement centrée sur la relation entre le lieutenant allemand Bruno von Falk et ses "hôtesses", les dames Angellier, et plus particulièrement la plus jeune d'entre elles, Lucille. C'est un très beau récit (qui, à bien des égards ressemble au livre de Vercors "Le silence de la mer"), dans lequel l'auteur analyse finement les ressorts de l'intime, le sens des actes, des silences, des paroles et des non-dits.
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Au Festival d'Avignon en 2019, j'ai vu une mise en scène de Virginie Lemoine qui m'a beaucoup touchée ! C'était une adaptation des derniers chapitres de la Suite Française. Je l'ai donc lue ensuite, j'ai apprécié l'humanité, et la grande intelligence, la force de ce regard porté sur une époque aussi difficile. L'écriture est sensible, dynamique et nous emporte jusqu'aux dernières lignes.
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