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EAN : 9782874950292
92 pages
André Versaille éditeur (07/05/2009)
4/5   3 notes
Résumé :
Le " Harem du Caire " n'a pas grand-chose d'un journal de voyage. Son auteur cède avant tout au plaisir du récit, avec ses personnages imposés et ses péripéties. Avec en supplément un grain de fantaisie. L'aventure picaresque du narrateur se déroule ici en mineur, le parcours dans les rues du Caire reste serein, jamais dangereux, ni inquiétant, ni soucieux. Chaque désillusionnement s'achève dans un sourire d'autodérision ; et lorsque Nerval s'embarque sur le Nil pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le harem du Caire est une tranche de vie dans la capitale égyptienne où a séjourné en 1843 Gérard de Nerval. Il a préféré s'immerger complètement dans la vie locale, et il décrit de l'intérieur, si l'on peut dire, l'architecture, les boutiques et les jardins ainsi que les coutumes. Il adopte celles-ci, au point d'acheter une jolie esclave javanaise mais semble que, du moins durant ce séjour cairote, il ne profite pas davantage du fait d'être son maître, et d'ailleurs l'est-il vraiment ? Il tente de communiquer avec la jeune femme pour comprendre ses besoins, savoir quelle est sa religion, ne se fiant pas toujours totalement à ceux qui se proposent pour lui servir d'interprète. Ces scènes de découverte mutuelle et ces dialogues où l'incompréhension domine sont assez savoureux. De Nerval se pose des questions sur la monogamie et les coutumes orientales bien différentes en apparence, il propose même à un moment à la jeune esclave de lui rendre sa liberté, déclenchant des hauts cris chez cette femme qui se refuse à devenir une servante ou à travailler de quelque manière que ce soit. Tout ceci est surprenant pour l'auteur et pour nous aussi, bien entendu.
Ce livre, entre récit de voyage et conte, constitue donc une découverte sympathique... (la suite)
Lien : http://lettres-expres.over-b..
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En 1843 Gérard de Nerval s'installe au Caire pour trois mois. On lui dit qu'il faut une femme dans sa maison, il achète au marché une jeune esclave javanaise. Il pense avoir acquis une servante, malgré la différence de langue elle va bien lui faire comprendre qu'il n'en est rien et il doit même engager un couple de gardiens pour veiller sur sa vertu.

Nerval visite les sites historiques, mosquées, pyramides. Il se fait raconter par un cheikh les légendes qui courent sur ces dernières et ne les trouve pas moins crédibles que les explications des scientifiques. Il s'informe également de l'organisation des harems et découvre à sa grande surprise qu'on n'y mène pas la vie de plaisirs qu'on croit en Europe.
"La vie des Turcs est pour nous l'idéal de la puissance et du plaisir, et je vois qu'ils ne sont pas seulement maîtres chez eux. (...) Pauvres Turcs ! Comme on les calomnie ! Mais s'il s'agit simplement d'avoir çà et là des maîtresses, tout homme riche en Europe a les mêmes facilités."

Ce tout petit livre, extrait du Voyage en Orient, est fort bien écrit. Nerval raconte avec beaucoup d'humour les situations déroutantes auxquelles il est confronté.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Du reste, le vent du midi ne souffle pas continuellement pendant l’époque du khamsin ; il s’interrompt souvent des semaines entières, et nous laisse littéralement respirer. Alors la ville reprend son aspect animé, la foule se répand sur les places et dans les jardins ; l’allée de Choubra se remplit de promeneurs ; les musulmanes voilées vont s’asseoir dans les kiosques, au bord des fontaines ou sur les tombes entremêlées d’ombrages, où elles rêvent tout le jour entourées d’enfans joyeux, et se font même apporter leurs repas. — Les femmes d’Orient ont deux grands moyens d’échapper à la solitude des harems, c’est le cimetière, où elles ont toujours quelque être chéri à pleurer ; et le bain public, — où la coutume oblige leur mari de les laisser aller une fois par semaine au moins.

Ce détail, que j’ignorais, a été pour moi la source de quelques chagrins domestiques contre lesquels il faut bien que je prévienne l’Européen qui serait tenté de suivre mon exemple. Je n’eus pas plutôt ramené du bazar l’esclave javanaise que je me vis assailli d’une foule de réflexions qui ne s’étaient pas encore présentées à mon esprit. La crainte de la laisser un jour de plus parmi les femmes d’Abd-el-Kérim avait précipité ma résolution et le dirais-je ? le premier coup d’œil échangé avec elle avait été tout-puissant.

Il y a quelque chose de très séduisant dans une femme d’un pays lointain et singulier, qui parle une langue inconnue, dont le costume et les habitudes frappent déjà par l’étrangeté seule, et qui enfin n’a rien de ces vulgarités de détail que l’habitude nous révèle chez les femmes de notre patrie. Je subis quelque temps cette fascination de couleur locale, je l’écoutais babiller, je la voyais étaler la bigarrure de ses vêtemens : c’était comme un oiseau splendide que je possédais en cage ; mais cette impression pouvait-elle toujours durer ?

On m’avait prévenu que si le marchand m’avait trompé sur les mérites de l’esclave, s’il existait un vice rédhibitoire quelconque, j’avais trois jours pour résilier le marché. Je ne songeais guère qu’il fût possible à un Européen d’avoir recours à cette indigne clause, eût-il même été trompé. Seulement je vis avec peine que cette pauvre fille avait sous le bandeau rouge qui ceignait son front une place brûlée grande comme un écu de six livres à partir des premiers cheveux. On voyait sur sa poitrine une autre brûlure de même forme, et sur ces deux marques un tatouage qui représentait une sorte de soleil. Le menton était aussi tatoué en fer de lance, et la narine gauche percée de manière à recevoir, un anneau. Quant aux cheveux, ils étaient rognés par devant à partir des tempes et autour, du front, sauf la partie brûlée, ils tombaient ainsi jusqu’aux sourcils qu’une ligne noire prolongeait et réunissait selon la coutume. Quant aux bras et aux pieds teints de couleur orange, je savais que c’était l’effet d’une préparation de henné, qui ne laissait aucune marque au bout de quelques jours.
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