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EAN : 9782357661462
144 pages
Editions Les Echappés (05/10/2017)
3.52/5   20 notes
Résumé :
Fabrice Nicolino s'adresse à une petite fille de trois ans pour lui parler alimentation. Il raconte notre histoire en une dizaine de chapitres, du paléolithique à aujourd'hui, en passant par les "grandes découvertes", comme la conserve, l'invention des abattoirs industriels, la constitution de groupes puissants, le poids de l'agroalimentaire en France, les effets du lobbyng, etc. " Ma poussinette, tu n'as pas encore trois ans, tu ne sais pas encore lire (...) Mais j... >Voir plus
Que lire après Lettre à une petiote sur l'abominable histoire de la bouffe industrielleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Depuis quelques années, les livres expliquant la complexité de notre monde pullulent.
On a ainsi pu lire : « le racisme », « La prière », « L'économie », « Auschwitz », « le réchauffement climatique », « Les Gaulois », « le sexe », « La corrida », « L'esclavage », « La culture », « La mort », « L'immigration », « Les mathématiques », « le foot »… expliqués à ma fille.
Un grand doute m'a saisie et j'ai cherché « expliqué à mon fils ". Ouf, les garçons ont aussi leurs livres sur « La prière », « L'amour de la France » et « La faim dans le monde ».
Me voici rassurée.

Première constatation : les filles sont plus gâtées en ce qui concerne la production littéraire instructive, les garçons auraient-ils moins besoin de s'instruire ???
A réfléchir.

Tout ceci nous amène à « Lettre à une petiote sur l'abominable histoire de la bouffe industrielle », l'auteur, journaliste spécialisé, s'adresse là aussi à une jeune enfant sur un sujet super rigolo (!).

J'espérais, au cours des 12 courts chapitres un style pédagogique, comme celui qu'on utiliserait pour faire comprendre, faire passer des notions difficiles ou douloureuses à un jeune public sensible. Ce ne fut pas le cas, la petite fille n'est qu'un prétexte pour dire tout haut CE que peu savent. le style reste celui utilisé par un adulte pour autres adultes. A ne pas offrir donc à votre petite nièce (pas "neveu" ils savent déjà presque tout), au risque de l'écoeurer de la lecture pour les deux générations à venir.

Chacun des chapitres a pour titre une phrase ironique tournant déjà en dérision le monde agroalimentaire mondial actuel. Pas sûr qu'une enfant en saisisse l'humour : pour témoin « Pourquoi ils sont (pour le moment) imbattables », « le joli temps des ingénieux ingénieurs »...etc.

Dans sa longue de lettre de cent pages, après quelques informations (très intéressantes) sur l'alimentation ancestrale que les premiers hominidés ont connue, il s'attaque aux trouvailles industrielles directement responsables de la malbouffe actuelle. Ça démarre en 1749 avec Nicolas Appert (La technique des conserves) en passant par Bayer, Monsanto... quelques armes chimiques recyclées pour faire pousser nos céréales dans les champs. Peu de personnes sont au courant (sauf si elles sont passées par ARTE ou La Cinq), et c'est bien regrettable.

Ensuite, les gros durs et méchants de l'agro alimentation sont passés au peigne fin, les transnationales, avec leurs petits et grands mensonges, les réunions importantes (plus maintenant) secrètes, les scientifiques à la solde de cette « maffia », les vrais scientifiques et leurs études (édifiantes) passées aux oubliettes. Bref... "La partie immergée d'un iceberg de combines et de pots-de-vin" déroutante, affolante, sidérante.

Puis, il montre de quelles manières le sucre, le sel et le (mauvais) gras sont portés en triomphe sur la place publique et leurs superpuissants lobbys. Les scientifiques qui s'en alarment en prennent plein la figure. C'est triste, très triste. Mais le descriptif des opérations (ratées pour les scientifiques, réussies pour les lobbys) sont intéressantes, voire éclairantes une fois encore.

Après, on nous annonce de brûle-pourpoint pourquoi " Il n'existe pas de puissance industrielle supérieure à celle du lobby agroalimentaire ». Un petit temps de déprime m'a saisi, je l'avoue.
J'ai respiré profondément et suis repartie dans le livre pour un tour du côté des syndicats agricoles, et autres lobbyistes dans le même genre, quelques médecins et chercheurs ambigus (bien connus cependant à ceux qui ont déjà lu sur ce sujet, https://www.babelio.com/livres/Plichon-Le-livre-noir-des-medecins-stars/368928.

En 100 pages, ce petit livre se révèle un courageux et oh combien instructif ouvrage.
Son style, un peu journalistique, est rapide, mais méthodique, clair et impliqué.
Ici, tout est raconté sans tralala, et je me suis vraiment instruite avec frayeur mais plaisir.

Fabrice Nicolino a écrit d'autres manifestes aux sujets tout aussi passionnants et joyeux que celui-ci dans lesquels il nous dit tout, tout, tout ce qu'il y a à savoir sur le scandale des pesticides, le mal-être des agriculteurs (son mot c'est « le merdier »), les biocarburants, les coquelicots que l'on voudrait bien voir revenir, etc…

Dorénavant, j'offre « Lettre à une petiote sur l'abominable histoire de la bouffe industrielle » aux jeunes gens (mais pas enfants, ni ados) de mon entourage, car le vrai pouvoir c'est la connaissance, et je retourne à mes légumes de saison et céréales complètes. C'est aussi par la gastronomie (si, si) qu'on peut toucher ceux qui ne lisent pas (encore) ce genre de petit manifeste.

Lien : http://justelire.fr/lettre-a..
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La petiote, sa fille, n'est qu'un prétexte pour récapituler ce dont tout le monde a entendu un minimum parler. Une façon aussi de s'adresser aux futures générations d'adultes, parce que pour les adultes actuels, c'est pas gagné ! le style est journalistique, synthétique et en peu de pages (une centaine) l'auteur réussit à expliquer méthodiquement et de façon claire le passage de l'alimentation ancestrale à l'alimentation actuelle. L'industrialisation commence grosso modo en 1749 avec l'invention des conserves, puis ça s'est accéléré jusqu'aux transnationales et les trouvailles responsables de la malbouffe contemporaine. Les titres de chapitres sont des phrases ironiques qui tournent en dérision l'univers agroalimentaire. Je n'ai pas vraiment appris grand-chose de nouveau, mais c'est une piqûre de rappel salutaire pour me rappeler de bien faire attention en faisant mes courses. Car, comme il le dit, l'empire de la bouffe est monstrueux pour la raison simple que tout le monde mange. Impossible d'y échapper et très difficile de manger sain, d'autant que même en mangeant bio on peut manger trop salé, trop sucré, ....
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Le journaliste écologiste Fabrice Nicolino nous livre une fois de plus un essai brillant, décapant et percutant sur ce qui semble être son sujet de prédilection : la malbouffe et la puissance de l'industrie agro-alimentaire.

Vous allez me dire, pour peu qu'on s'intéresse au sujet, rien de neuf sous le soleil ! Et bien détrompez-vous. Quand bien même vous ne seriez pas séduits par ce ton mordant et ironique, cette construction digne d'un polar où faits historiques et personnages réels s'imbriquent pour former une redoutable intrigue, vous devrez bien reconnaître qu'on apprend toujours une ou deux choses nouvelles dans le catalogue des horreurs produites par ces gens sans scrupules sont l'unique but est de nous gaver de saloperies pour asseoir leur puissance.

Alors, entre deux anecdotes « savoureuses », comme la naissance du restauroute français et les balbutiements de la fabrication des premières conserves, je retiendrai 2 choses : la connaissance parfaite du journaliste des collusions, liens d'affaires et manoeuvres marketing qui conduisent des professionnels de la santé, pour certains scientifiques reconnus, à vanter les mérites de la malbouffe, et comment les industriels, avec la complicité des pouvoirs publics nous imposent et nous gavent de sucre et de sel, deux ingrédients ennemis de la santé et qui causent la mort des milliers de personnes par an. La consommation excessive de sucre et de sel est cependant jugée moins terrifiante ( j'entends comme cause de décès) que la consommation de tabac ou d'alcool. Et les sommes d'argent en jeu sont colossales. Après cette lecture, vous ne ferez plus vos courses de la même façon, c'est certain !

Pour une fois, Nicolino s'adresse clairement à une enfant. C'est donc reconnaître que tout sursaut est désormais illusoire pour nous et qu'il faut tout miser sur la jeune génération ? Peut-être. car, loin de vouloir ajouter une touche déprimante, force est de constater que manger local et bio, et retrouver le goût de faire la cuisine sont des modes d'actions qui certes, progressent, mais restent encore très, trop, marginaux pour espérer un changement notable dans la façon dont nous nous alimentons. Seul le mouvement vegan me parait prometteur, mais seul l'avenir dira si nous sommes sur la bonne voie…
Lien : https://labibliothequedefolf..
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Du paléolithique à nos jours, Fabrice Nicolino résume l’histoire de l’alimentation humaine au fil des innovations techniques et de la main-mise sans cesse croissante des lobbies agroalimentaires qu’indiffèrent la santé et l’environnement. (...)

Le prétexte de l’adresse à une toute jeune enfant lui permet de multiplier les chiffres, les exemples et les informations de manière parfaitement… digeste. Bravo !


Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Un petit livre très vite lu, qui traite de l'essentiel du sujet, avec parfois un manque "structure", qui fait penser aux titres de collection "Expliqué à" chez Seuil, mais dans un langage beaucoup plus familier.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ma poussinette, tu n’as pas encore trois ans, tu ne sais pas encore lire (...) Mais je pense que tu as déjà retenu cette saine leçon de choses : l’empire de la bouffe est monstrueux. Pour la raison simple que tout le monde mange et qu’il est si facile d’empocher de grandioses bénéfices, l’industrie de la nourriture ne pouvait que croître en embellir. Pardon, croître et enlaidir tout ce qu’elle approche de près ou de loin.
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Notre monotonie alimentaire, dominée par la viande industrielle, le soja, le maïs, le blé est en réalité une imputation, car ailleurs, dans les recoins du monde, règne encore une richesse sans limite.
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Ma poussinette, tu n’as pas encore trois ans, tu ne sais pas encore lire (...) Mais je pense que tu as déjà retenu cette saine leçon de choses : l’empire de la bouffe est monstrueux. Pour la raison simple que tout le monde mange et qu’il est si facile d’empocher de grandioses bénéfices, l’industrie de la nourriture ne pouvait que croître en embellir. Pardon, croître et enlaidir tout ce qu’elle approche de près ou de loin.
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D'abord : " le consommateur rêve encore d'un produit qui aurait été fait spécifiquement pour lui." Oh ! Le pauvre imbécile ! Ensuite : "la référence du goût devient la référence industrielle." Miam.
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Le calcul de Meneton est limpide : si l'on réduisait de 30% la consommation de sel en France - un objectif de santé publique indiscutable -, l'industrie agroalimentaire perdrait aux alentours de 6 milliards d'euros par an.
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Videos de Fabrice Nicolino (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Fabrice Nicolino
Quels enjeux et quelles urgences derrière le combat contre les pesticides? Fabrice Nicolino, journaliste et président du mouvement "Nous voulons des coquelicots", nous en parle aux côtés de Stéphane Foucart, journaliste au Monde.
La Grande table Idées d?Olivia Gesbert ? émission du 9 septembre 2019 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/saison-26-08-2019-29-06-2020
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