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EAN : 9782843048012
160 pages
Zulma (24/08/2017)
3.51/5   34 notes
Résumé :
12 janvier 2010, jour fatidique du grand séisme ravageur. Un survivant ténu – autoproclamé Bernard – rencontre Amore, Napolitaine œuvrant comme bénévole dans une ONG. Le coup de foudre sonne comme un regain. Pour sortir du grand chaos de la ville soliloque et disloquée, et aider Bernard à se délivrer de son effondrement, Amore, belle tigresse de Frangipane, lui propose un voyage à Rome.
À bord d’Ici-Bas Airlines, Bernard part, décolle les yeux fermés. Une étr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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James Noel écrit comme la terre tremble en Haïti. En saccade, par à-coups, par séquences-secousses courtes. Séries d'instantanés d'un temps qui ne s'écoule plus comme l'eau mais trébuche chaotiquement à la surface de la terre. Discontinuités …

James Noel écrit avec cette violence incroyable qui ébranle le béton, les corps, les vies et laisse derrière elle des débris de vie, des amputations dans l'histoire de ces femmes et de ces hommes, des membres coupés, atrophiés, écrabouillés.

James Noel écrit avec effronterie. Il n'hésite pas à interpeller Papa Loko. Papa Loko, le grand esprit vaudou de l'île, le papillon annonciateur des (bonnes et mauvaises) nouvelles. Papa Loko, resté étrangement muet ce 12 janvier 2010. Ce funeste jour de janvier 2010 qui a couté la vie à trois cent mille personnes. Oui, trois cent mille morts. le poète épingle aussi les ONG, leurs petits arrangements, leurs magouilles, les détournements impunis de la manne d'argent récolté dans le monde entier au détriment des victimes.

Mais James Noel écrit aussi comme on vit à Haïti. Avec de la musique chaloupée, avec des couleurs bigarrées, avec des odeurs pimentées. Avec pudeur. Avec de petites touches d'humour (noir). Et surtout avec cette rage, et surtout avec cet espoir fou, au-delà du drame, au-delà de la souffrance, au-delà des fosses communes. Et toujours cette fraternité du peuple haïtien. Au-delà de la misère, au-delà des catastrophes, au-delà de la mort.
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Séisme, choléra, ouragan….. En quelques années, rien n'est épargné à Haïti
Et au milieu de ces catastrophes, Bernard, survivant lucide, s'éprend d'Amore une italienne bénévole dans une ONG
Elle lui propose un voyage à Rome, et dans l'avion, des flashs des évènements le submergent.
Une belle histoire d'amour sur un fond de violence naturelle et déstructurante.
Les auteurs haîtiens, Dany Laferrière en tête m'émeuvent particulièrement
Il s'en dégage, comme c'est le cas ici une poésie et une sensualité très fortes, une lucidité dans les faits, une énergie dans le désespoir qui ne peut laisser indifférent.
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Un premier roman déconcertant, qui ne m'a pas emporté.

Après le séisme de 2010, le monde braque son regard et sa compassion sur Haïti, les ONG débarquent en force, les répliques et la maladie finissent de secouer une population décidément maudite.

Bernard va croiser le chemin d'Amore venue d'Italie pour aider, puis l'amour va naître. Bernard va lui apprendre à changer de regard sur ce pays qui n'en demande finalement pas tant au monde. Ambre va l'entraîner à Rome dans un voyage rédempteur.

C'est beau, poétique, bien écrit, mais un brin trop déstructuré pour moi et James Noël m'a assez rapidement perdu dans ses multiples visions, entre songes et réalité, métaphores et pragmatisme.
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Les poètes font-ils de bons romanciers ? Parfois, pas toujours. La langue de James Noël est très belle, traversée de fulgurances, d'éclats lyriques. Pour autant, son premier roman, Belle merveille, est déconcertant, sans linéarité, avec une intrigue papillonnante, sans entraves, libre comme l'air. le récit prend racine dans un événement tellurique : celui du 12 janvier 2010 à Port-au-Prince, ces quelques minutes d'un séisme mortel. le narrateur est un rescapé qui soliloque, quelques années plus tard. Il dit les ravages, partage la parole d'autres survivants, morts dans leurs têtes, parle de l'exil, évoque son histoire amoureuse, la splendeur d'Haïti et ses malheurs récurrents, la voracité des ONG, la compassion de la planète ... La plume est flamboyante dans un chaos de mots qui choquent, ravissent, déstabilisent. le roman va émerveiller les uns et dérouter les autres.
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Voilà un premier roman qui m'a complètement dérouté.
Tous les ingrédients pour une réussite était pourtant là :
- Un auteur haïtien qui écrit son premier roman mais n'en est pas pour autant à ses premiers écrits, car il est poète, et un poète reconnu.
- Un sujet bouleversant puisqu'il s'agit du tremblement de terre qui a eu lieu en Haïti le 12 janvier 2010 et a fait plus de 300 000 morts et autant de blessés, sans parler du traumatisme des survivants, de ceux qui ont tout perdu, des orphelins...
- Une histoire d'amour entre deux personnes de culture différente...
J'aime en principe les auteurs haïtiens même si parfois j'ai du mal, pendant les premières pages, à entrer dans leurs écrits à cause du vocabulaire, dont je ne comprends pas toujours le sens, mais je m'accroche...

L'histoire est simple.
Le roman débute avec Bernard, il vient de s'embarquer dans un avion pour rejoindre l'Italie. Amore, d'origine italienne, dont il est tombé amoureux et qui travaille pour une ONG l'accompagne ou l'attend (je n'ai pas bien compris mais là n'est pas l'important !).
Elle lui a sauvé la vie deux fois. La première en le sortant des décombres et la seconde en lui permettant de vivre leur merveilleuse histoire d'amour.
Sept ans après, elle lui a donné envie de partir vivre en Italie avec elle pour enfin, depuis tout ce temps, se reconstruire, tenter d'oublier le drame vécu dans son pays et peut-être fonder une famille.
La vie est là et elle est belle, quoi que le destin nous réserve...il nous faut rebondir, vivre pleinement et l'amour est là pour nous y aider !
Un beau sujet... vous ne trouvez pas ?

Le problème réside dans la construction du texte.
Dans de courts chapitres (qui pourraient parfois davantage s'apparenter à des paragraphes), l'auteur nous raconte le chaos, l'indicible, les morts et les vivants sortis des décombres...
Il donne la parole à plusieurs personnes.
Ainsi, le "je" peut exprimer aussi bien le ressenti de Bernard qui parle le plus souvent, mais aussi d'Amore, de Paloma, d'un aveugle, de Romain, d'un athée, d'un évangéliste, et de bien d'autres...
Tous ont quelque chose à nous raconter en tant que témoins des événements.
Entre deux chapitres, l'auteur expose des faits, l'arrivée des ONG, la disparition des oiseaux, l'explosion des prix de l'immobilier, l'aide internationale, ce qui lui donne l'occasion de critiquer au passage l'argent mal utilisé, les ONG qui tire la couverture à eux...
Se mêlent causes et conséquences, observations et ressentis et une petite musique qui virevolte comme le ferait un papillon...et dont je n'ai pas compris la symbolique.

Les différents chapitres dont les titres évocateurs sont écrits entre crochets sont à mon avis à lire totalement au feeling, dans le plus complet désordre. Original comme lecture, non ?
Il n'y aucun fil directeur dans le roman, aucune linéarité et l'ensemble est si déroutant...qu'il est impossible d'éprouver du plaisir à sa lecture.
La lecture seule de fragments d'écrits est arrivée à me toucher. La lecture linéaire m'a perdu, voire ennuyé, l'auteur passant d'un sujet à l'autre, d'une personne à l'autre dans le chaos le plus total.
Il doit donc se transformer en papillon pour glaner ici ou là, une info, un petit morceau de phrase, une image. Cela a été pour moi la seule et meilleure façon d'appréhender ce roman qui, finalement, n'en est pas un. Pas évident de lire dans le désordre, de se demander sans cesse, où on est, qui parle et avec qui, et de deviner ce qui se cache derrière les mots...

Ce que je n'ai pas aimé : la construction du roman. Son absence de fil conducteur, le méli-mélo des mots, des phrases, des chapitres... même si je suis bien consciente qu'il traduit bien le chaos qui a fait suite au séisme.

Ce que j'ai aimé : certains fragments de phrases où la langue poétique de l'auteur s'exprime pleinement...

Les bons poètes font-ils pour autant de bons romanciers ?
Et bien, c'est la question qui me taraude depuis que j'ai lu le dernier chapitre...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
[Rose morte]


Elle avait une beauté poignante la Rose, une beauté dépourvue de toute pointe d’arrogance, contrairement à ces gonzesses qui croient que le monde est condamné à suivre le mouvement perpétuel de leurs hanches, que l’humanité doit débourser à tout prix son avoir en échange de leur beauté frappante.
Elle avait des yeux qui brillaient, non pas de mille soleils, mais d’une, deux, trois gouttes de pluie, ce qui suffisait pour doter la Rose d’une overdose de grâce, tout à fait ruisselante, on aurait dit que tout son visage en pleurait. C’était une femme au cœur simple, la Rose, mais sa présence déclenchait une traînée de polémiques dans le cercle des hommes. Naïvement, sa présence provoquait ces petites crises que l’on dirait cardiaques dans ce lieu-dit Blues and Choral considéré par beaucoup comme une ruche de lesbiennes. Pour plus d’un, pour ceux qui ont la dent très dure, la Rose n’était rien d’autre qu’un assassin, une tueuse en série de la pire espèce.
Lorsque Clément, le seul à avoir eu une grâce platonique au cœur de la Rose, lorsqu’il a appris la foudroyante nouvelle, il n’en revenait pas. Très remonté contre cette heure, grave à l’extrême, il ne pouvait se faire à l’idée que la Rose soit enterrée dans une fosse commune, en anonyme la plus complète, la plus gratuite.
Celle qu’on appelait Rose la jeune femme au cœur pur, aux gestes amples et aériens, jusque-là n’avait point connu d’hommes, ni rien du tout. C’est la première fois dans le jardin du monde qu’une rose se trouve ainsi déflorée par la mort, sans flétrissure comme point de transit.
Aux yeux de Clément, l’éternité ne suffira pas pour donner un verdict sur le jugement dernier du grand viol de la mort sur la vie.
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Assis face à la mer, Amore et moi sommes en quête d’horizon.
Un soleil, coupure de mangue baptiste, donne jus à la lumière de cette fin d’après-midi. Il fait un temps à avaler tout ce qu’il nous reste de salive devant la beauté du monde. Un temps à mesurer l’horizon à l’aune du corps d’Amore, femme-balcon. Beauté haute avec vue sur mer.
Les vagues sont calmes qui meurent, moutons en ramadan, à nos pieds, nous pourléchant jusqu’au genou. Un bleu cristallin fait frissonner le sable dans un jeu de va-et-vient faisant tourner le soleil qui n’a plus la tête à se coucher. J’embrasse Amore sur la nuque. Je pose des baisers aussi sur ses lèvres mûres et gourmandes. Des baisers vigoureux sur ses paupières avant le coucher du soleil.
En cet après-midi face à la mer, j’ai mille lèvres pour parler au reste du monde. Mille nez pour sentir le souffle des choses. Mille mains pour caresser Amore à rebrousse-poil. Mille mains, mille lèvres. Une quantité de langues pour faire un baiser monstre.
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[Tranche de vie]


Gros plan sur le malheur, zoom et flash sur la mort. Certains médecins n’en ont cure de ce qu’ils appellent le serment d’Hippocrate. Large sourire pour un selfie en compagnie des cadavres divisés, sectionnés, en lambeaux. Pause et selfie avec des bras coupés. Pause et selfie avec des pieds bien sciés, médecine de guerre appliquée par temps d’urgence, faut faire court, pour éviter la gangrène. Cris dans les hôpitaux, hurlements dans les dispensaires improvisés.
- Vous m’avez coupé les deux mains, vous m’avez scié les deux jambes pour m’empêcher de partir, passer de l’autre côté de la barre. Grâce à vous, je vais cesser de mourir, merci à vous, cher docteur.
- Je vous souhaite une bonne route.
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Les oiseaux ne sont pas regardants comme les frères humains, moins humains que les autres, nous adorons les murs, adorons tracer des frontières, creuser des tombes, morceler les territoires, périmètre par périmètre. Nous adorons éventrer la Terre par le bas-ventre. Certaines espèces se mettent en quatre pour la réinventer, mais nous autres, en un tour de main, vlan ! Nous faisons tout pour l’éventrer par le bas-ventre, nous l’éventrons à coups de maths, l’éventrons à coups de machette, puis nous l’enveloppons dans un linceul, un beau flop nommé drapeau.
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Tout le monde sait que cette terre est terre de montagnes, elle est grosse, enceinte oui. Un rêve nouveau émergera ici même pour secourir la planète bleue. La planète qui se trompe et qui n’arrête pas de jouer au jeu dangereux de la roulette russe, au jeu dangereux de la manette. Un nid, un trou, avec des gens qui meurent pour rien comme des canards sauvages. Ils meurent et tombent au ralenti dans les jeux vidéo. Les peuples sont des yo-yo entre les mains des enfants gâtés qui ont la manette facile et la gâchette express. Comme des soldats qui s’amusent à tirer sur des insectes. Les politiciens d’ici sont des enculeurs de mouches. Ils font plonger des quartiers dans le macabre, des lunes s’enfoncent dans le jeu glauque des ténèbres et on appelle ça le Printemps arabe. Une main appuie sur un bouton dans un bureau ovale. Flaque de sang de l’autre côté de l’océan, ça s’appelle la guerre propre. Un bouton suffit, une croix suffit, non pour la sainte guerre, mais pour la mort sans bruit, la mort sans microbe ni bactérie. La mort bio.
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Videos de James Noël (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de James Noël
Avec Marc Alexandre Oho Bambe, Nassuf Djailani, Olivier Adam, Bruno Doucey, Laura Lutard, Katerina Apostolopoulou, Sofía Karámpali Farhat & Murielle Szac Accompagnés de Caroline Benz au piano
Prononcez le mot Frontières et vous aurez aussitôt deux types de représentations à l'esprit. La première renvoie à l'image des postes de douane, des bornes, des murs, des barbelés, des lignes de séparation entre États que l'on traverse parfois au risque de sa vie. L'autre nous entraîne dans la géographie symbolique de l'existence humaine : frontières entre les vivants et les morts, entre réel et imaginaire, entre soi et l'autre, sans oublier ces seuils que l'on franchit jusqu'à son dernier souffle. La poésie n'est pas étrangère à tout cela. Qu'elle naisse des conflits frontaliers, en Ukraine ou ailleurs, ou explore les confins de l'âme humaine, elle sait tenir ensemble ce qui divise. Géopolitique et géopoétique se mêlent dans cette anthologie où cent douze poètes, hommes et femmes en équilibre sur la ligne de partage des nombres, franchissent les frontières leurs papiers à la main.
112 poètes parmi lesquels :
Chawki Abdelamir, Olivier Adam, Maram al-Masri, Katerina Apostolopoulou, Margaret Atwood, Nawel Ben Kraïem, Tanella Boni, Katia Bouchoueva, Giorgio Caproni, Marianne Catzaras, Roja Chamankar, Mah Chong-gi, Laetitia Cuvelier, Louis-Philippe Dalembert, Najwan Darwish, Flora Aurima Devatine, Estelle Dumortier, Mireille Fargier-Caruso, Sabine Huynh, Imasango, Charles Juliet, Sofía Karámpali Farhat, Aurélia Lassaque, Bernard Lavilliers, Perrine le Querrec, Laura Lutard, Yvon le Men, Jidi Majia, Anna Malihon, Hala Mohammad, James Noël, Marc Alexandre Oho Bambe, Marie Pavlenko, Paola Pigani, Florentine Rey, Yannis Ritsos, Sapho, Jean-Pierre Siméon, Pierre Soletti, Fabienne Swiatly, Murielle Szac, Laura Tirandaz, André Velter, Anne Waldman, Eom Won-tae, Lubov Yakymtchouk, Ella Yevtouchenko…
« Suis-je vraiment immortelle, le soleil s'en soucie-t-il, lorsque tu partiras me rendras-tu les mots ? Ne te dérobe pas, ne me fais pas croire que tu ne partiras pas : dans l'histoire tu pars, et l'histoire est sans pitié. »
Circé – Poèmes d'argile , par Margaret Atwood
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