Entre deux mondes

Calais, la jungle, cet îlot où échouent de nombreux migrants après un périple de plusieurs milliers de kilomètres dans des conditions peu enviables et mortelles pour certains. Dernière étape avant de rejoindre l'Angleterre, but ultime de leur migration, dans l'espoir d'une vie meilleure, dans l'espoir d'échapper à la mort, espoir d'une vie tout court.
Une jungle hostile, féroce, où les prédateurs sont légion et fondent sur leurs proies sans vergogne. Une jungle impénétrable par les forces de l'ordre.
Voilà le décor et l'ambiance choisis par Olivier Norek pour cet excellent polar qui se lit avidement, d'une traite, et que j'ai trouvé passionnant. Un roman policier empreint d'humanité, qui, outre son intrigue vraiment bien ficelée, présente un intérêt presque journalistique sur ce phénomène de migration.
J'aimerais pouvoir mettre 6 étoiles à ce roman noir ******

Un titre extrêmement évocateur du roman qu'il contient.

« Les migrants fuient un pays en guerre vers lequel on ne peut décemment pas les renvoyer, mais de l'autre côté, on les empêche d'aller où ils veulent. […] Comme bloqués entre deux mondes. »

Olivier Norek nous plonge dans la Jungle de Calais (aujourd'hui démantelée), le plus grand bidonville d'Europe, une réalité largement sous-estimée, les médias ayant renvoyé quelques images, les opposants ayant montré le pire sur Facebook et les réseaux.

La Jungle, c'est une forme de chaos organisé. Pas de loi, mais des codes, des communautés aussi étanches que possible, méfiantes les unes envers les autres, surtout les principales, les Soudanais et les Afghans.

La police française est impuissante, surveille de loin mais n'y pénètre pas, c'est trop dangereux. Grand paradoxe : sa présence rassure mais on s'en méfie. Et ces individus qui forment les corps de police ? Dévastés par l'indifférence exigée, travaillant en apnée, en pilotage automatique, pour tenir le coup, quand ils y arrivent.

C'est là qu'Adam atterrit après 6000 km de voyage pour y rejoindre sa femme Nora et sa fille Maya parties quelques jours avant lui de Damas, fuyant, avant qu'il soit démasqué par le pouvoir syrien. Mais elles ne sont pas, ou pas encore dans la Jungle.

Adam fait profil bas, ce qui compte uniquement : retrouver sa femme et sa fille, il a décidé de ne pas se mêler de ce qui se passe dans ce bidonville. Sauf qu'un soir, un horrible évènement a lieu, et Adam, écoutant son coeur, va intervenir. Bien entendu, son intervention va avoir de lourdes conséquences.

Je n'en dirai pas plus, je vous laisse découvrir ce roman édifiant, mettant le focus sur cette tragédie qu'est la migration, pour les migrants, pour les riverains d'un camp de réfugiés et pour les associations bénévoles, pour les services de police.

Ce livre est très instructif, très immersif, impossible à lâcher.Une fois de plus, Olivier Norek fait preuve d'un grand talent pour nous décrire des situations révoltantes où l'humanisme finit par prendre le dessus sur les terribles réalités.

Une belle claque, qui laissera des traces.

Merci à @Fanny1980 grâce à qui ce livre est remonté dans les lectures prioritaires de la liste de mes envies.

A la fois témoignage fort d'actualité et thriller romanesque ce livre est d'une force terrible.
Les personnages sont travaillés, l'intrigue se dénoue avec naturel et suspense. Les histoires sont imbriquées les unes dans les autres, les parcours sont croisés dans la souffrance et le malheur. Olivier Norek livre au lecteur une perception de la réalité en relatant les faits de l'intérieur. Comme il l'écrit sous la voix d'un de ses personnages "c'est facile d'oublier quand ça passe aux infos, mais quand ça débarque dans votre propre salon..." un geste qui ne changera rien pour l'ensemble mais qui changera tout pour un seul.
Un roman à mettre dans toutes les mains.

Après avoir terminé la trilogie « Victor Coste », j'ai embrayé avec Entre deux mondes.

J'appréhendais quelque peu cette lecture car le sujet me révolte profondément. Je ne comprends pas qu'un pays riche et dit civilisé comme la France puisse traiter des êtres humains avec autant de mépris et d'inhumanité. Je savais avant même de débuter le roman que ce que j'allais lire aller me mettre en colère.

Je pensais être relativement bien informée sur la crise des réfugiés, la Jungle de Calais, son démantèlement, etc. Je me trompais lourdement. Olivier Norek m'a ouvert les yeux et ça pique violemment.

J'ai apprécié qu'il traite le sujet sur tous les fronts : du point de vue des réfugiés, des associations, des Calaisiens et aussi de la police. le roman n'est donc jamais manichéen, simplement très humain.

Plus qu'un polar, Norek signe un roman noir poignant, réaliste et d'une grande sensibilité sur un sujet dont on a, hélas, pas fini d'entendre parler.
Bravo !

Challenge Multi-défis 2019
Challenge le Tour du Scrabble en 80 jours
Challenge Mauvais Genre
Challenge Les Déductions Élémentaires
Challenge Les Détectives Littéraires
Challenge Monopoly

Un sujet délicat et difficile dans lequel Olivier Norek, nous propose une immersion totale.
Il n'est pas ici question de donner le beau rôle aux policiers, ni le mauvais aux migrants, il est question d'humains, d'erreurs, de sentiments d'impuissance, mais aussi de résilience, de courage, d'envie que les choses changent…Une foule d'émotions qui m'ont submergées tout au long de ma lecture.
Olivier Norek n'épargne rien à son lecteur, mais que pourrait-il lui cacher? Pas de super héros, de super flic qui sauve la planète, aucun des personnage n'est parfait, chacun recèle sa part d'ombres.
Le monde est ainsi, mais il nous est plus facile de fermer les yeux et de croire bêtement ce qu'on nous raconte. Rien n'est tout blanc ou tout noir, personne n'est parfait. Que ce soit la police, mais aussi les migrants, que ce soit la population mais aussi les dirigeants de ce beau pays qu'est la France, chacun a sa part de responsabilité. Nous fermons les yeux face à la souffrance d'hommes, de femmes, d'enfants, Olivier Norek nous met le nez en plein dedans….
Lien : https://livresque78.wordpres..

Que dire qui n'a pas déjà été dit.
Qu'écrire qui n'a pas déjà été écrit sur ce magnifique roman encensé, à juste titre, de toute part.
Histoire d'une rencontre entre deux hommes.
Histoire d'une rencontre entre deux mondes.
Un monde en guerre et un monde en paix.
Un monde en guerre où l'on meurt pour la paix.
Un monde en paix où l'on meurt comme à la guerre.
Parce que de Syrie, du Soudan, d'Afghanistan ou de quelques pays que ce soit, des hommes, des femmes, des enfants fuient.
Ils fuient la barbarie d'autres hommes.
Ils espèrent trouver la paix dans cette chère vieille Europe.
France, terre d'accueil.
Accueil provisoire en attendant la terre promise. L'inaccessible Albion.
Des hommes, des femmes, des enfants qui fuient des zones de conflits, des dictatures. Guerres politiques ou religieuses.
Migrants...
Pointés du doigt par des civilisations bien pensantes à qui, malgré ce qu'elles pensent justement, la vie se montre plutôt souriante.
Parqués, entassés, retenus dans la jungle.
Point de forêt amazonienne ici.
Non, ici, c'est le nord de la France.
Calais.
Cité jusqu'alors paisible qui n'avait  pas choisi son destin.
Ce livre est un roman.
Pourtant, croyez-moi, ce livre c'est bien plus que ça.
C'est une gifle que vous met Olivier Norek.
Une bonne claque dans votre gueule de nanti.
La misère, les plaies et les pleurs, l'espoir, la solidarité, l'impuissance, la compassion, l'indifférence, la fermeté il y a tout ça dans Entre deux mondes.
 C'est violent.
Terriblement violent.
Le coup que vous porte Norek, c'est pour vous réveiller.
Regardez la vie.
Regardez leur vie.
A ces déracinés.
Mais aussi à tous ceux qui les côtoient ou les croisent.
La peur et l'instinct de survie font fuir.
Les passeurs s'emparent de la misère en même temps que de l'argent des fuyards, la suite c'est....
Organisations humanitaires, Calaisiens, routiers, flics, douaniers, autant de vie bouleversées.
Plus rien n'est pareil dans ces vies-là, plus rien ne sera jamais pareil.
C'est l'amer constat que fait Bastien, le nouveau lieutenant de police nouvellement muté dans la sous-préfecture du Pas-de-Calais. Il arrive justement en même temps qu'Adam, ex-flic syrien, qui a fait le régime de son pays, migrant â la recherche de sa femme et sa fille qui devaient arriver quelques jours avant lui et dont il a perdu la trace.
Deux hommes, deux mondes, et entre eux.. 
Bref, s'il est un roman qu'il vous faut lire, c'est ce Entre deux mondes.
Olivier Norek a réussi un coup de maître,  mais ça vous le savez déjà puisque tout le monde en a parlé.
Je vous ai fait une piqûre de rappel, au cas ou vous auriez omis de glisser ce livre dans vos monstrueuses PAL, d'ailleurs, ne le glissez pas, mettez-le tout en haut.
Je l'ai ouvert et n'ai pu le lâcher, c'est Vous dire si j'aime...les claques

Fantastique ! Pour celles et ceux qui n'ont qu'une vague idée de la situation calaisienne, c'est une excellente approche du sujet, très complète en fait.
Vu mon pseudo, vous aurez compris que je suis de là-haut. Calais, sans y vivre, je connais. La jungle, je l'ai longée plusieurs fois.
Tout ce qui est décrit est malheureusement vrai. Le polar est juste un moyen de raconter la vie des migrants, des flics calaisiens, des habitants solidaires ou fatigués de cette situation (voire carrément agressifs).
Comme l'Europe a abandonné l'Italie et la Grèce face aux migrants, la France a abandonné Calais face à ce problème.

Situation qui n'a pas changé..... Je longe une "nouvelle" jungle (plus petite), je fais tjrs attention aux groupes de piétons sur l'autoroute, je diminue ma vitesse près du port en cas de barrages... Honnêtement il y a un gouffre entre ce qu'on voit à la télé et ce que je peux voir qd je vais à Calais. Et encore je n'y vis pas moi !

Ce livre est un beau témoignage, poignant, j'espère qu'il sera lu et relu par bcp ! Un très grand bravo pour ce roman. Merci à l'auteur d'avoir montré la situation sans fard.

PS : moi, c'est ma grand-mère qui vient de Silésie....

C'est ce que l'on appelle un roman coup de poing ! La sauce prend dès le départ, avec cet épilogue déchirant où un passeur demande à une mère de jeter son enfant malade à l'eau pour ne pas que le groupe se fasse repérer ou soit contaminé. Commence alors une intrigue sombre, réaliste et poignante permettant de comprendre qui est cette petite famille et comment on en est arrivé là… On va faire la rencontre d'Adam, un personnage qui m'a beaucoup touchée. J'ai totalement adhéré à sa façon d'être, à ses principes ainsi qu'à son dévouement pour sa femme Nora et sa petite Maya. Parallèlement, on va faire la rencontre de Bastien, un flic qui va déménager à Calais. Lui aussi a réussi à m'émouvoir et à me conquérir. Il s'agit d'un policier intelligent, vif, humain, travailleur et juste. le voir rencontrer puis tisser des liens avec Adam m'a énormément plu. L'humanité des personnages… C'est sans doute la force de ce roman que je ne catégoriserais pas forcément comme un polar. Certes, on a une enquête sur toile de fond, mais j'ai plutôt eu l'impression que l'auteur avait mis l'accent sur ses personnages principaux, leur personnalité et leur réalisme. On n'est pas vraiment dans un roman policier, ni un témoignage (à noter que, même si l'enquête est fictive, l'auteur a utilisé de la violence de la réalité en écoutant les migrants ou les bénévoles humanitaires qui se sont livrés sur ce qu'ils ont traversé…), ni un roman noir. C'est un mélange de tout cela ! Un ensemble qui n'en est que plus puissant ! de ce fait, avec les personnages, on oscille réellement entre l'espoir et la réalité. On s'inquiète pour les protagonistes, on s'attache et on part avec eux.

Je suis passée à un doigt du coup de coeur avec cet ouvrage qui prend aux tripes. D'ailleurs, lorsque j'ai terminé les dernières pages, j'ai refermé tout cela avec plein d'images dans la tête, le coeur serré et la gorge sèche… On se sent impuissant et dépassé dans ce combat quotidien… On n'imagine pas à quel point tout cela doit être difficile… Honnêtement, je ne sais pas si c'est le genre de livre à ne pas mettre dans toutes les mains, car c'est très dur… Pour ma part, il m'a été nécessaire de faire des pauses dans ma lecture, car j'avais besoin de souffler… En effet, il faut pouvoir digérer certains passages comme les viols (femmes et enfants), la violence des Hommes, les traversées en bateau, le désespoir qui s'acharne, la lutte pour la survie ou encore les magouilles de certaines personnes profitant du système. Paradoxalement, je vous incite vivement à découvrir ce livre, car il saura vous toucher à plusieurs reprises. de plus, il contient des vérités poignantes qui agissent comme des gifles au cours de la lecture. Alors, si vous n'avez pas peur des sujets difficiles et d'actualité, foncez et venez faire une immersion dans la « Jungle » de Calais, deux mois avant la décision de son démantèlement…

La plume d'Olivier Norek est sensationnelle ! Il faut absolument que je dévore bientôt les autres ouvrages que j'ai acquis au salon du polar Seille de Crime. J'espère retrouver dans ses autres écrits les mêmes sensations et la même facilité à rentrer dans l'intrigue. J'espère également être touchée par ses autres personnages, comme cela a été le cas avec Adam, Bastien ou encore Kilani, un pauvre enfant que la vie n'a pas épargné. Kilani est sans doute le personnage que j'ai le plus aimé… Son passé, les chapitres le mettant comme narrateur et ses interventions m'ont bouleversée… Attention aux montagnes russes : votre coeur sera mis à rude épreuve avec cette lecture !
Lien : https://lespagesquitournent...

Présenté comme un policier, ce n'est pas vraiment le cas.
Si ce n'est que les deux personnages principaux sont des flics.
Le premier, Bastien, vient juste d'être nommé à Calais.
Le second Adam, est syrien est vient juste de débarquer dans la jungle de Calais, espérant y retrouver sa femme et sa fille.

Plus qu'un policier, donc, c'est presque un documentaire sur cet épineux et douloureux problème des migrants.
On a les deux visions de ce qui se passe dans ces camps.
La vision de l'intérieur, horrible, limite soutenable.
Des gens brisés par le pays qu'ils ont quitté, écrasés par la promiscuité et le manque d'hygiène, en danger face aux bandes rivales qui se constituent selon les ethnies.
La vision de l'extérieur, celle des policiers qui n'entrent pas dans la jungle mais surveillent les abords et interviennent lors des tentatives d'évasion dans les camions.
Des flics qui jouent les blasés et les insensibles pour avoir la force de continuer à intervenir sans rien pouvoir faire d'humain.
Bastien le français et Adam le migrant se lieront d'amitié et tenteront à leur mesure de se sentir un peu moins misérables face à ce drame humain.
C'est un livre magnifique, au réalisme époustouflant.
Une superbe écriture au service d'une cause quasiment perdue.
Jamais je n'étais entrée si près de la réalité de ces vies suspendues.
Jamais je ne m''étais sentie si spectatrice impuissante.
Je sors de ce livre imprégnée et mal à l'aise.

Après une lecture plus que fastidieuse j'ai eu envie de lire un auteur dont j'apprécie les écrits et une certaine pioche m'a aidée à sortir ce livre de ma pile à lire.

Dès le début j'ai été happé dans cette histoire il faut dire qu'une des premières scènes se déroulant sur un bateau fait froid dans le dos...Nous suivons tout d'abord une famille syrienne composée d'Adam, Nora et leur fille Maya, souhaitant fuir la Syrie celui-ci souhaite d'abord mettre à l'abri sa femme et sa fille qui vont donc effectuer un long périple afin de rejoindre l'Angleterre en passant par Calais et sa jungle.

Adam devant resté un petit moment encore en Syrie, nous suivons donc Nora et Maya dans leur périple ou rien ne leur sera épargné et puis nous allons suivre un jeune homme policier muté à Calais avec sa famille et il va trouver un quotidien et une brigade bien différente de sa précédente localisation qui était à Bordeaux.

Pour moi le récit gagne encore en profondeur avec l'arrivée de Kilani, en effet la destinée de ce jeune enfant à de quoi retourné le bide a qui que ce soit.

Olivier Norek réussi son pari de nous faire entré avec lui dans cette jungle de Calais et dans l'humanité de celle-ci malgré tout ce qu'il s'y passe. Une lecture difficile par le sujet évoqué mais au combien nécessaire pour nous rappeler la chance que nous avons de ne pas devoir nous échapper de notre pays.