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4,44

sur 5718 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai lu Entre deux mondes avec des pleurs et de la rage.
C'est un roman total, à la croisée du roman policier ( univers dont vient l'auteur ) et du roman politique qui dit des choses sur le monde d'aujourd'hui , en soulignant les dérives.
Là, l'auteur s'empare du réel à bras le corps en nous plongeant dans la Jungle de Calais. Il nous fait ressentir toute la complexité de la situation en soignant ces personnages. Les migrants, avec deux personnages formidables : Adam, l'ex-flic et tortionnaire infiltré qui a fui la Syrie de Bachar el-Assad, désormais dans la Jungle à rechercher sa femme et sa fille parties avant lui ; Kilani, un jeune marqué à vie par son terrible parcours que l'on découvrira au fil des pages.
Mais aussi les policiers de Calais, privés de droit de mutation par leur hiérarchie pour éviter un exode massif des effectifs, en plein désarroi face à la misère qu'ils côtoient et les ordres de respect de l'ordre dans une ville en crise.
Si les cent premières pages sont un peu laborieuses afin d'ancrer le lecteur dans le réalité de calais, à mi-lecture, le rythme se densifie, l'action devient haletante jusqu'à l'acmé finale qui m'a bouleversée tant la densité dramatique est étourdissante.
Magistral comme l'a dit Joann Sfar lors de la Grande librairie du 20 octobre 2017. Un polar sensible et saisissant.
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Du roman d'Olivier Norek, j'ai extrait cette phrase qui résume assez bien le propos de l'auteur :
«C'est facile d'oublier quand ça passe aux infos, mais quand ça débarque dans ton propre salon ?»
Bastien Miller, lieutenant de police, quitte Bordeaux pour Calais. Drôle de choix dicté par sa femme Manon, qui suite au décès de son père, tente de canaliser son chagrin en rejoignant sa mère qui vit à Calais.
Manon, complètement à la dérive, impose à Jade sa fille et à son mari de quitter leur vie à Bordeaux.
Dans la jungle de Calais, des migrants ont eux aussi tout quitté, non pas pour canaliser un quelconque chagrin, mais pour survivre.
Le roman est basée sur cette «comparaison» des malheurs, où l'irrationnel le dispute à la raison.
Les flics de Calais font leur boulot, avec les moyens du bord, empêcher les migrants de se rendre en Angleterre...Si possible sans casse. Ils restent par obligation, toute demande de mutation est refusée, les autorités craignant de ne pas trouver de remplaçants ou alors de voire débarquer des flics aux motivations douteuses.
Sont-ils encore humains se demande Passaro le chef de la BAC en prononçant une phrase que Bastien partage :
« A la fin, il faudra regarder tout ce qu'on a accepté de faire. Et ce jour-là, je refuse d'avoir honte.»
Le récit est admirablement construit et réserve des surprises tout au long de son déroulement.
Avec une grand subtilité et un art maîtrisé du suspens, Norek va se faire croiser les chemins migratoires d'Adam Kisrani, le flic proche des rebelles syriens infiltré dans la police de Bachar El Assad à Damas, Nora et Maya, sa femme et sa fille qu'il envoie en France quand sa couverture risque de tomber et de Kilani l'enfant soldat soudanais.
Bastien Miller pris dans une histoire qui le dépasse va réagir avec une grand humanité se jouant des ordres de sa hiérarchie mais aussi des sombres manoeuvres de la DGSI et de la DGSE dont le seul objectif est de déjouer des attentats dont les donneurs d'ordre, notamment Daesh recrutent dans l'immense jungle de Calais.
Un très grand Norek qui ne laisse pas indifférent, sans tomber dans le piège d'un angélisme de bon aloi.
Lien : https://camalonga.wordpress...
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Après Surface et la trilogie de Victor Coste j'ai enfin eu le plaisir de lire celui-ci ! Il y a une telle quantité de bonnes critiques sur ce roman que je risque de répéter des choses déjà dites.

Parce que oui, ce livre a été une sacrée bonne lecture ! Je ne parle pas de l'écriture de l'auteur qui est toujours aussi qualitative ni de l'enquête qui y est menée et qui est recherchée, non, je vous parle d'un livre coup de poing !!!!
C'est une première pour moi de lire un roman qui parle de la "Jungle" de Calais et je dois avouer que malgré un sujet délicat et poignant j'ai été très vite absorbé par cette lecture.

Je ne vous parlerai pas de l'histoire parce que vous devez tout découvrir par vous même ! Par contre je peux vous parler de la multitude de sentiments qui m'ont traversés durant cette lecture. Entre la peur, l'angoisse, la colère, l'amour, le désarroi, la déception et l'incompréhension je peux vous assurer que j'ai eu envie plus d'une fois de crier sur mon livre !
Nous suivons des personnages que nous ne pouvons qu'aimer et les voir vivre de telles choses en était parfois insupportable.

J'ai eu l'impression que pour une fois l'auteur a fait le choix de faire passer le côté "affectif" avant le côté "thriller" du livre . Et c'est pour ça que ce roman est si bon, si percutant et malheureusement si réaliste.
Je dois vous avouer avoir pas mal pleuré à la fin de ce livre et je pense être marqué pendant un bon moment .

Mr Norek nous a encore fait là un sacré bouquin avec un sujet plutôt compliqué mais qu'il a très bien su magner. Un roman dur ,violent et touchant mais une lecture nécessaire et qui doit être lu sans hésiter !

Un coup de coeur difficile mais un coup de coeur quand même :)

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Fait inédit dans ma carrière de lectrice, j'ai accordé les 5 étoiles à tous les livres d'Olivier Norek et celui-ci est le cinquième qui décroche le jack-pot. Après sa trilogie de polars classiques se déroulant en banlieue, enquêtes qui sentaient le vécu puisqu'il a été, je le rappelle, lieutenant de police au SDPJ 93, et donc délaissant son héros Victor Costes, il revient avec un titre au genre inattendu.

A travers le destin d'Adam l'ancien policier syrien et celui de Kilani, l'enfant-soldat soudanais, le lecteur est plongé dans le monde des migrants depuis le pays qu'ils fuient, jusqu'à Calais, où très peu parviendront à rejoindre l'eldorado tant convoité qu'est, à leurs yeux, le Royaume-Uni. Il faut bien sûr ajouter pour que le trio des protagonistes soit complet, le lieutenant Bastien Miller, fraîchement nommé au commissariat de Calais. L'histoire se déroule avant le démantèlement de la jungle de Calais en octobre 2016, or on sait maintenant que le problème est loin d'avoir été résolu... J'ai été totalement sonnée par cette lecture où Olivier Norek dresse après avoir enquêté sur place, un véritable état des lieux, tout en intégrant habilement son constat à l'intérieur d'un scénario imaginaire. L'auteur laisse le lecteur face à sa conscience, après avoir orienté tel un cinéaste, sa caméra sur les migrants bien sûr, mais aussi sur les flics, sur les Calaisiens, sur les politiques et sur les ONG qui œuvrent sur le secteur.
De part sa violence et son réalisme, cette lecture a été un véritable coup de poing, pourtant j'en retiendrai l'humanité qui s'en dégage malgré tout, grâce à la présence de personnages attachants qui luttent tout en sachant que leurs actions ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan. L'écriture d'Olivier Norek est toujours aussi addictive et c'est sans hésitation que je donne un 20/20 à ce roman (au titre si pertinent) qu'il faut lire absolument pour avoir une vision globale de la situation.
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Dès le prologue c'est la claque. La traversée de la Méditerranée on croit savoir. Mais non, on ne sait pas. La suite du roman vous prend aux tripes. « Fuir, espérer, résister, survivre, sombrer ? ». Cinq chapitres, cinq uppercuts.

Plus qu'un roman policier c'est presque un documentaire sur un petit coin de notre pays que tout le monde veut / voulait ignorer. Calais. La jungle. Cette zone de non-droit organisée par le gouvernement français ou 10.000 migrants se sont entassés pendant des années, dans des conditions de vie indignes d'un pays civilisé. Pardon pour ce jugement.

Le récit du périple des migrants on croit le connaître. On a tous vu des images au journal télévisé. On a tous entendu parler de ces camps plus ou moins sauvages. On a tous l'image d'une masse d'hommes, mais aussi de femmes et d'enfants, dans la misère la plus profonde, ayant fui leur pays pour des raisons politiques ou économiques, en quête d'une vie meilleure. Olivier Norek leur donne un nom, un visage, une physionomie, une histoire à ces hommes, ces femmes, ces enfants qui campent dans "la jungle" à Calais ou au bord du périf à Paris. Ils cessent d'être une statistique pour redevenir des êtres humains broyés par la folie des hommes.

Il donne aussi une humanité à ceux qui font face à ces migrants, qu'ils soient policiers ou membres d'une association humanitaire. Il nous plonge au coeur de la violence qui naît du désespoir et de l'abandon, de l'absence de moyens ou du besoin de se protéger. Ils ont pour nom Adam qui a fui la Syrie et cherche sa femme Nora et sa fille Maya, Bastien, le flic dont la famille part en vrille suite à un deuil, Erika ou Ruben, les policiers qui essaient de ne pas sombrer dans la dépression causée par leur boulot, Julie ou Antoine qui accueillent et apportent aide logistique et administrative avec peu de choses et beaucoup de sourire, Ousmane, Wassim ou Ayman venu du Soudan, de Syrie, d'Afghanistan.

Le style, les mots sont percutants. Les larmes coulent. La honte est là. On ne sort pas indemne de ce roman. Comment reprendre sa petite vie tranquille après cette plongée dans le désespoir, l'absurdité, l'horreur.
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Qui n'a pas entendu parler de la "jungle" de Calais ?
Je viens de terminer ce bouquin qui retrace une réalité d'une violence inouïe et surtout (en ce qui me concerne) un immobilisme sidérant des pouvoirs publics.
Tout cela m'est apparu d'un autre temps alors que nous sommes au 21ème siècle.
La non existence de milliers de personnes qui vivent dans des conditions innommables tels des cafards dans une fange immonde m'a littéralement révolté.
La France pays d'accueil ?
Liberté, Egalité, Fraternité ?
L'homme est un loup pour l'homme ; je dirais que c'est faire injure au loup que de le comparer à l'homme !!!
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Ajouter une critique à ce flot de louanges méritées n'apportera sans doute pas grand chose de plus à tout ce qui a été si bien dit dans tous les commentaires.J'ai simplement,moi aussi,envie de dire combien la lecture de cet ouvrage m'a transporté, figé, bouleversé. Nous connaissons tous les précédents romans de monsieur Norek,il étaient remarquables,celui ci me paraît encore supérieur par la force du thème développé. A n'en point douter,Olivier Norek est entre dans la cour des grands.La construction du récit fait que ,de la première à la dernière page,il nous faut faire preuve d'une attention soutenue,jamais un moment de répit,le lecteur reste en permanence sur le qui vive et il est bien difficile de prendre la moindre pose...Je n'en dirai pas plus,je n'aime pas résumer, les lecteurs sont des grandes filles et des grands garçons et tout ce que l'on dit fait tomber un pan du travail de l'auteur.J'ai découvert vos critiques après ma lecture,elles me confortent dans mon approche.Merci à mon libraire Nicolas qui m'a mis le premier NOREK dans les mains.Je viens de prendre "perpette" avec cet auteur remarquablement sympa et ouvert au dialogue.J'ai eu la chance de pouvoir échanger deux fois avec lui.Un grand merci à lui.
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Olivier Norek écrit un nouveau chapitre à sa success-story. Il met de coté le capitaine Victor Coste, héros récurrent de ses trois précédents romans, et vient accoster du coté de Calais.

Entre deux mondes a le rythme d'un thriller, mais des thématiques typiques du roman noir. Un « thrillnoir » ? Voilà un livre qui porte en tout cas bien son nom, entre ces deux mondes qui ont de plus en plus d'atomes crochus.

Oui, ce roman, d'une puissance inimaginable, est totalement ancré dans la réalité. Il propose une fiction si crédible et si intense qu'il laisse le lecteur pantelant. C'est mon cas, avec ce récit gravé au fer rouge dans ma mémoire.

Appelons un chat un chat : cette histoire parle de migrants et se déroule pour partie dans la jungle de Calais juste avant son démantèlement (autant le préciser puisque le résumé n'en fait aucunement état). Une zone de non droit, quel que soit le camp, migrants, ONG ou forces de l'ordre (mais y a-t-il encore une notion de camp dans un tel espace de promiscuité ?)

Arrivée du flic qui découvre la jungle : « Rien ne correspondait aux références habituelles de Bastien. Nouveaux sons, nouvelles odeurs, nouveaux types de visages. Il fut saisi d'une légère sensation de déséquilibre interne ».

Voilà bien le genre de sujet sensible, difficile à traiter dans le cadre d'une fiction. Difficile de trouver le bon équilibre sans stigmatiser personne à travers une réalité effroyablement complexe à gérer au quotidien. Olivier Norek réalise cet exploit avec un talent doublé d'une conviction qui ne peuvent que laisser admiratif.

A mon sens, l'auteur a choisi la meilleure voie pour traiter son histoire : celle de l'humain. A ma gauche, des flics qui sont tout sauf des cowboys ou des gros durs sans cervelle. A ma droite, des déracinés qui sont avant tout des femmes et des hommes.

« Ce job se fait en apnée », dit l'un des flics. Ce roman se lit de la même manière. le flot d'émotions contradictoires et exacerbées aura pris le lecteur que je suis à la gorge du premier chapitre (insoutenable) à la dernière page (inoubliable). Un parti pris de faire parler les émotions, sans jamais tomber dans le pré-fabriqué, qui rend cette intrigue particulièrement poignante. Déchirant.

Avec un style fluide, maîtrisé et ultra-visuel, Olivier Norek décrit l'impensable et développe une intrigue aussi passionnante qu'ahurissante, aussi prenante qu'effrayante. Comme il l'a toujours fait avec ses romans, rien n'est raconté à la légère, tout vient du terrain et de ce qu'il a pu voir ou entendre par lui-même. Une vraie fiction qui possède tous les ingrédients pour qu'on ne lâche pas le livre, tout en faisant réfléchir sur le traumatisme que vivent des milliers d'hommes de nos jours (flics compris, ils sont juste moins nombreux).

Norek n'y va pas avec le dos de la cuillère. C'est plutôt un récit qui inflige des coups de bâtons à répétition. Direct, dur, sans concession, sans moralisation déplacée. Personne n'est épargné. Certaines scènes sont terribles, et l'ambiance souvent irrespirable. Pourquoi ? Parce que l'auteur réussi l'exploit de nous faire nous attacher à tous les personnages sans aucun manichéisme. Beaucoup ont leur part d'ombre, c'est ce qui les rend si humains. Parce que l'homme est capable du pire comme du meilleur (et vis versa). Et puis, il y a ces moments de grâce aussi, qui par moments déchirent la pénombre.

Entre deux mondes est sans aucun doute l'un des romans qui m'aura fait vivre le plus d'émotions fortes et contradictoires depuis des lustres. Autant de lumière dans ces ténèbres, autant de frissons, autant de larmes qui montent, c'est très rare. Une boule dans la gorge qui n'est pas prête de disparaître.

Entre deux mondes est un roman inoubliable qui place définitivement Olivier Norek dans la liste restreinte des auteurs incontournables.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Je voulais lire ce roman depuis très longtemps, mais pas moyen d'y mettre la main dessus, il était toujours en prêt à la médiathèque avec une liste d'attente longue comme le bras. du coup, je me suis décidé à l'acheter, et j'ai bien fait.
C'est une énorme coup de coeur et une vraie claque !!! Je comprends mieux son succès.

Olivier Norek décrit dans son roman les parcours des migrants qui arrivent à Calais pour passer en Angleterre. On découvre des parcours de vie incroyables, si difficiles, si violents, si inhumains qu'on ne pourrait en aucun cas les supporter et les vivre nous-mêmes.
Et pourtant, c'est tellement réaliste et bien réel !!!! Cela rend les personnages encore plus attachants. Ce roman est poignant et bouleversant de bout en bout, mais il est surtout terriblement humain et bienveillant. Et il finit en apothéose, quelle leçon de vie !!!! Et que ça fait du bien dans ce monde devenu si inhumain.
Ce livre devrait faire partie des programmes scolaires afin d'éveiller les sentiments d'humanité et de fraternité de nos enfants et ados. Eux qui ne voient que les migrants que comme un problème et qui n'ont qu'à entendre les retombées médiatiques et les propos déshumanisés de certains de nos hommes politiques particulièrement dégueulasses.
Ce bouquin permet de poser une regard bien différent sur les migrants de Calais qui sont des êtres humains et qui ont vécu des parcours de vie tellement cabossés, violents et miséreux pour en arriver là qu'ils en deviennent héroïques. Combien ne survivent pas à leur migration. Mais que diable un peu d'humanité, aidons les à atteindre leur but et à leur procurer un tant soit peu de bien-être et de bonheur qu'ils méritent tant.
Vous l'aurez compris ce roman m'a terriblement bouleversé. Il a renforcé mon regard déjà bienveillant sur les migrants. Lisez le , lisez le je vous en prie .......
Merci Olivier Norek, merci pour votre humanité, merci pour ce regard fraternel, merci pour votre écriture si réaliste, merci pour ce moment qui fait tant de bien ....
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Parlons un peu de l'excellent "Entre deux Mondes" :)

C'est mon premier roman d'Olivier Norek, auteur reconnu pour la qualité de ses polars. Grâce à sa maîtrise du sujet et sa plume talentueuse, en quelques romans cet ex-flic est devenu inévitable chez les amateurs du genre. "Entre deux mondes", lui, est un très bon roman noir, pas vraiment un policier au sens strict du terme. Il y a une intrigue, des morts, mais l'enquête n'est pas le plus important. Je qualifierais plus ce roman de « social ».

Des personnages attachants, du suspense, du rythme, un style efficace, il ne manque rien pour que votre lecture devienne rapidement addictive. Ce page turner est difficile à lâcher ! En ce qui me concerne, une chose est sûre, il me faut découvrir ses précédents polars, j’aime bien sa plume...
J’ai apprécié que le thème des migrants soit traité avec humanité, sans tomber dans le pathos. À travers le chaos de toutes ces vies, l’auteur explique le contexte de la migration pour l’Angleterre dans sa globalité, les conséquences pour la ville de Calais, la vie de ses habitants et des forces de l’ordre. Flics, migrants, humanitaires, calaisiens, la galerie de portraits est complète, le tableau de la jungle avant son démantèlement criant de réalisme. Happé, le lecteur découvre par exemple l'histoire de Kilani, le petit soudanais, avec une horreur croissante et une boule dans la gorge. Si la visite de la jungle fait souvent froid dans le dos, on en retient aussi une belle leçon de courage.

Les points forts de ce roman ? Les personnages en premier lieu et la réflexion que sa lecture entraîne : " Et vous, vous feriez quoi à la place de Bastien, d'Adam ou même de Kilani ?" Par contre, j'ai regretté que certains passages soient un peu édulcorés, parfois il y a comme un air de "happy ending". C'est le seul bémol à mon humble avis. N'allez pas en déduire que ce roman est une balade romantique sur les dunes de Calais, il est très sombre et souvent violent. Seuls quelques détails dans le dernier quart du livre m'ont un peu dérangée.

Pour conclure, un roman qui ne peut que vous marquer, qui a surtout le mérite de donner un visage à ce que certains aimeraient garder indicible.
PS : Je ne peux m’empêcher de penser qu’aussi touchant soit-il, ce roman ne pourra convaincre au-delà d’un certain cercle. « Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. » Disons que je suis de nature pessimiste... Et vous, vous pensez que donner un visage aux migrants peut faire changer d'avis les gens ?
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