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4,44

sur 5721 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Habitués à Victor Coste, c'est sûr que là, nous changeons de registre..
Une histoire vraie mais romancée ? C'est triste à croire..
Le coeur serré tout au long de cette lecture..
Les tripes nouées pour Adam, pour Kilani..

Quelle chance j'ai d'être née ici, dans mon pays en paix, avec des parents corrects. Une enfance malheureuse oui mais si on doit comparer, mon dieu, quelle chance !
Cette histoire d'humains que l'on déshumanise, ces hommes, femmes et enfants abandonnés.. La France, pays des Droits de l'Homme ? Quelle blague.
Là bas, tout le monde subit. Les réfugiés, les "kalessi"..
Chapeau à ces flics que l'on imagine sans coeur mais, finalement, malheureux d'en avoir un..

J'ai fini en pleurs. Devant ces destins broyés par nos pays de "liberté"..
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Ce roman d'Olivier Norek s'empare du réel, il nous baigne dans le réalisme de la vie des migrants, des flics, des calaisiens...

On voit que ce lieutenant de police a fréquenté les commissariats, il connaît également l'enfer du parcours des réfugiés.
Il nous plonge dans l'univers de la jungle de Calais dans laquelle il a vécu.
Nous effectuons la traversée vers “youké” (U.K.) pour laquelle il faut se procurer un rasoir, un sac poubelle, un préservatif et une couverture de survie (pour l'explication voir citation).

Ce livre est-il un polar ? Norek dit que rien n'est inventé dans cette histoire. Il pourrait presque être déclassé de sa collection et perdre sa goutte de sang.
L'auteur remplit quand même son contrat de la collection Pocket thriller en mettant en scène des crimes de sang !

Le charme de ce roman tient à l'éclosion d'une fleur d'humanité sur le lisier d'inhumanité de la vie des réfugiés, entre deux mondes.
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"J'ai lu sur Internet qu'on avait 208 fois plus de chances de gagner au Loto que de naître en bonne santé, dans un pays démocratique et en paix, avec un toit sur la tête"
Voici le genre de phrase qui vous laisse à penser que vous n'êtes pas dans un roman policier comme les autres.

"Entre deux mondes", c'est ce lieu bien réel qui a existé pendant quelques années, près de Calais, ce lieu que l'on a surnommé à juste titre "la Jungle" la terre du "milieu" qui suit le monde d'avant, enfer de guerre et de mort, et ici, dans cet entre-deux, dans lequel de nombreux migrants se retrouvent à rêver, à espérer le monde d'après, les perspectives d'un paradis de paix et d'avenir. Ce qui fait de la Jungle, une sorte de purgatoire et d'espoir qui néanmoins, ressemble parfois à un nouvel enfer d'où il est bien difficile de sortir indemne!

Adam, policier syrien, atterrit dans cette jungle calaisienne et y rencontrera ce petit gamin soudanais et deviendra son ange protecteur, à défaut de ne pas y retrouver sa femme et sa fille qui elles aussi, ont fait la traversée.
Bastien, policier, tout neuf muté à la BAC de Calais, va traverser cet univers étrange, y rencontrer des êtres abîmés, usés, mais aussi beaucoup d'humanité.

Olivier Norek rappelle dés la dédicace ses origines de migrant et l'on comprend rapidement que l'on va être plongé dans un récit très réaliste, bien documenté, notamment à propos de ce qu'endurent ces dizaines de milliers de migrants pour traverser des mers, des pays hostiles et qui, lorsqu'il se retrouvent à Calais, à portée de vue des côtes anglaises, vont encore souffrir de nombreux dangers, de multiples frustrations, souvent la déception et parfois la mort.
Cet ancien flic écrit avec son coeur, avec ses tripes et nous embarque dans cette aventure terrible, cruelle mais nous laisse entrevoir aussi beaucoup de solidarité, de la tendresse et de l'humanité.

Merci M Norek, pour cette histoire très forte qui nous engage à ne pas désespérer de tout, même dans les univers les plus sombres. Un roman que je recommande vivement!

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Merci pour ce message d'amour monsieur Norek !
Votre roman est bien plus qu'un polar, il est une ode à l'humanité. Vos mots, je les ai pris en pleine gueule et ça m'a fait un bien fou. Oui, moi qui confortablement installée dans mon fauteuil, je n'ai qu'un regard éloigné sur la jungle de Calais, quand on en parle (si peu) aux infos : ce lieu qui n'a aucune valeur légale, qui passe inaperçu aux yeux de nos politiques et des habitants non calaisiens. Et bien votre roman m'a décrotté l'âme et je vous en sais gré. Relativiser fait un bien fou !

J'ai adoré ce roman sans frontière, sans frontière entre le bien et le mal. Il n'y a pas d'un côté les bons et de l'autre les méchants. C'est le monde de l'Homme avec ses faiblesses et ses forces. Et j'espère de toutes mes forces, grande naïve que je suis, que chacun se dit au plus profond de soi : « A la fin, il faudra regarder tout ce qu'on a accepté de faire. Et ce jour-là, je refuse d'avoir honte ».


Quitter son pays en guerre pour se retrouver en guerre dans un pays en paix, voilà ce que va découvrir Adam lorsqu'il atterrira à Calais, dans cet endroit n'ayant aucune existence légale que l'on surnomme la jungle...
Voilà aussi un lieu que découvrira le lieutenant Bastien Miller, fraîchement muté au commissariat de Calais.
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Je me suis souvent demandé comment définir un livre qu'on a aimé, un livre qu'on n'est pas prêt d'oublier, qu'on va garder longtemps dans sa mémoire, un livre dont les pages vont résonner en vous comme un écho en cascade. Un livre dont on a qu'une seule hâte, une seule joie, celle d'en partager la lecture avec celles et ceux qu'on aime. Est-ce un livre qui vous caresse, qui vous cajole, qui vous fait du bien ? Ou au contraire, est-ce un livre qui vous prend aux tripes, vous secoue dans tous les sens ? Les deux ne s'opposent pas bien sûr. Un livre qui vous trouble, vous perturbe, vous égratigne dans vos consciences parfois endormies, vous éclaire en définitive, c'est aussi un livre qui vous veut forcément du bien... Ce livre, dont je veux vous parler, est de ce cru.
Je ne connaissais pas Olivier Norek, avant de tomber sur ce roman magnifique et violent qu'est Entre deux mondes. C'est pour moi une rencontre inouïe et forte.
D'abord il y a Adam, il est soldat de l'armée syrienne libre, c'est-à-dire opposant au régime de Bachar El-Assad. Devant le danger d'un régime totalitaire et pour lequel lui et les siens sont des cibles privilégiées, il a décidé d'envoyer en Europe sa femme Nora et sa fille Maya qu'il rejoindra quelques semaines plus tard. Tout a été bien organisé par les réseaux des passeurs : la Libye, la traversée de la Méditerranée, l'Italie, puis la France... C'est là-bas à Calais que le rendez-vous est fixé. Ils finiront bien par se retrouver.
Parvenu à Calais, Adam recherche désespérément Nora et Maya. Il découvre l'enfer de la Jungle.
Mais ses pas l'amènent à rencontrer quelques personnages inoubliables : Ousmane, chef de la communauté soudanaise du lieu, avec lequel il se lie d'amitié et un enfant, sans doute soudanais aussi, enfant meurtri, muet qu'il nomme Kilani puisqu'il ne peut pas dire son nom.
Et puis il y a Bastien, nouveau lieutenant de la brigade de sûreté urbaine de Calais. Venu de Bordeaux, ce jeune policier a demandé sa mutation à Calais, pour des raisons familiales et sachant aussi ce qui l'attendait là-bas, avec quelques idéaux liés à la fonction, pensant qu'il trouvera en la police une manière de défendre les valeurs républicaines dans lesquelles il croit farouchement. Laissons-lui encore en ce début de roman ses illusions.
Les chemins de Bastien et d'Adam vont se rencontrer.
Bastien a une femme, Marion, dépressive depuis la mort de son père et une fille très délurée, Jade. Plus tard, les chemins des personnages de ce livre et leurs histoires vont se croiser, aidant par ailleurs Marion à sortir de sa torpeur.
Le roman nous éclaire, ne cherche pas à donner de leçons, ne veut pas prendre forcément parti sauf peut-être parti pour la cause des plus fragiles, celles des enfants, la cause de ceux qui ont mal, sont meurtris, ont dû fuir des pays en guerre où ils étaient nés, avaient grandi, avait aimé, fuir les leurs, fuir leurs maisons, leurs biens, oublier après eux leurs affaires même les plus ordinaires.
Peut-être prendre parti aussi pour ceux qui ne comprennent pas, ne comprennent plus, ceux qui sont impuissants à agir, ici ou là.
La Jungle : on apprend que ce sont les migrants iraniens qui ont donné ce nom. Quand ils sont arrivés sur place au tout début, ils ont vu un morceau de forêt, alors ils l'ont appelé ainsi, Jangal, en langue perse.
Nous découvrons une zone de non-droit où la police demeure à la périphérie, n'y entre pas sauf en infiltrant des personnes au travers du réseau des propres migrants voire des associations humanitaires.
Le récit se situe quelques temps avant son démantèlement.
J'ai trouvé que l'auteur a l'intelligence de se placer aux différents points de vue que suscite ce lieu : celui de la police tout d'abord, puis des migrants, des bénévoles humanitaires aussi, et enfin des habitants excédés ou solidaires. Sa vision se veut objective, éclairée, le constat est effroyable.
L'intrigue policière est davantage prétexte à présenter l'organisation du lieu, sa sociologie, les clans, les rivalités, les enjeux. Ainsi le lieu est tenu par les Afghans, majoritaires. Ce sont eux qui organisent le passage vers l'Angleterre. Il y aussi les Albanais passeurs historiques, puis les Libyens qui cherchent à poser de plus en plus leur marque sur ce territoire.
Les femmes sont retranchées dans un autre camp à l'autre bout de la Jungle, leur lieu est protégé par les organisations humanitaires.
Dans cette ville d'environ dix milles habitants, il y a même une rue qui s'appelle Les Champs Élysées, où tout s'achète, mais vraiment tout...
Il ne fait pas bon être un enfant dans ce lieu épouvantable.
De temps en temps, une longue plainte presque animale déchire la nuit de cette Jungle.
C'est un endroit où les enfants sont des proies, ne restent pas longtemps des enfants. D'ailleurs, lorsqu'ils arrivent ici, lorsqu'ils ont déjà vécu tout ce qu'ils ont vécu, sont-ils encore des enfants ?
Les enfants de la Jungle font des cauchemars. Ils n'ont pas besoin d'imaginer un quelconque monstre fictif tapi sous le lit. Ici les monstres sont bien réels et sont à portée de mains. Ou plutôt ce sont les enfants qui sont à portée de leurs mains.
C'est un récit parfois d'une violence insurmontable et l'auteur nous le montre de manière palpable. Elle fait partie du quotidien. Nous voyons un mal qui s'insinue partout. Viennent alors en nous la colère et les larmes...
C'est un livre sombre, âpre, pessimiste. De temps à autre, une humanité sans doute portée par les dernières illusions de quelques uns des personnages, apparaît comme des rais de lumière perçant les nuages. Cette humanité, elle est aussi dans ce qui tient ce livre. Nous sentons l'humanité dans le geste de l'auteur, dans son itinéraire, dans ces pages que nous tournons en même temps que lui, il nous accompagne pour nous montrer ce qui est, et peut-être là où s'entrevoit la lumière aussi, l'espoir.
Ce livre, que j'ai trouvé magnifique, bouscule. Il nous appelle dans notre intimité. Il m'a dérangé, mais dans le bon sens, j'ai été particulièrement sensible à la cause des enfants qui est posée dans le récit de manière poignante et c'est pour cela que je l'ai aimé aussi.
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Attention, ÉNORME coup de coeur qui a largement dépassé toutes mes lectures jusqu'à présent.

Deuxième roman que je découvre de cet auteur après "surface" que j'avais beaucoup aimé.

Ici, nous commençons sans être préparé par un épilogue qui nous retourne le coeur.
Le récit commence en présentant une famille souhaitant fuir la Syrie, ou le père de famille est contraint de rester pendant que la mère et la fille partent vers l'Angleterre.
Ensuite, la majorité du récit se passe à Calais, la porte vers le Youké (UK - mot utilisé dans le roman)

C'est dur, très dur... et la première partie du roman ne nous laisse aucun répit avec le coeur serré.
J'y pensais même durant ma journée de travail et avais hâte de me remettre dans le récit pour retrouver les personnages et connaître la suite.

Olivier Norek sait décrire le décor et l'ambiance.
"Il pensa à Alep, à seulement trois cent cinquante kilomètres plus au nord. Ses demeures écoulées, laissant apparaître l'intérieur des pièces comme dans les maisons de poupées. Des immeubles en ruine à perte de vue, aucun ne dépassant plus deux étages. Ses avenues bordées de voitures brûlées ou explorées et dans ce chaos, parmi la police, les militaires, dans le bruit des véhicules tout-terrain de l'armée et des chars, une population terrifiée et résignée qui continuait de vivre comme on joue à la roulette russe."

Que signifie le titre ? le lieutenant Bastien cite que les migrants sont comme les esprits, des âmes bloquées entre deux mondes. Ils fuient un pays en guerre vers lequel ils ne peuvent décemment pas les renvoyer, et de l'autre côté, ils sont empêchés d'aller là où ils veulent.

"Tu dois faire attention aux Afghans. Ils ne sont pas pires que les autres, mais comme ce sont les plus nombreux, ils essaient de faire la loi. C'est naturel. C'est la survie. Nous devenons tous des monstres quand L Histoire nous le propose. Nous réussissons même à trouver des ennemis parmi nos propres frères. Tu as Alep, dans ta Syrie, j'ai Bentiu et le Darfour, dans mon Soudan."

On ne peut pas dire que c'est un "simple" polar ou thriller. C'est bien plus que ça. C'est sensiblement humain.
Vous allez dire que ça ne match pas avec le thème du roman, mais celles et ceux qui l'ont lu comprendront et affirmeront...

Malgré la noirceur et la difficulté de cette lecture, en ressort finalement quelque chose qui réchauffe quand même un peu le coeur.

Pour ce qui est de cet auteur, je vais bien entendu continuer d'explorer ses ouvrages en attaquant bientôt la série du Capitaine Coste ! Ou peut-être bien le one-shot "Impact".
Je verrais bien d'ici là !

Olivier Norek est rapidement devenu un auteur coup de coeur.
Il a quelque chose d'extrêmement humain qui fait que je n'avais envie que d'une chose en refermant le livre, c'est de le serrer fort dans mes bras...

Dans l'une de ses interviews, il cite que c'est un roman plus fort que lui, une histoire qui le dépasse complètement.

À savoir, l'auteur, petit-fils de migrant, a été sur le terrain en se posant dans "la jungle", pour être au plus près des migrants, en allant au commissariat pour écouter les policiers, et en se rendant en ville pour écouter les habitants. Son but, faire un état des lieux pour être au plus juste dans son récit. C'est un roman témoignage dont l'auteur laisse son lecteur développer ses propres réflexions.

Un tout grand MERCI à Olivier Norek d'avoir écrit ce livre coup de poing, que je juge plus que nécessaire.
Je regrette d'avoir vu de loin ce roman en pensant innocemment que c'était simplement un polar... j'avais tout faux.

Si vous vous sentez réticent(e)s à cause du sujet du livre, s'il-vous-plaît, passez ce cap et lisez-le. Vraiment...

Je serais heureuse de voir une pluie d'avis pour ce roman ici sur Babelio.

Ce roman mérite bien plus que 5 étoiles !

N'oublions pas une chose essentielle... la mixité est une richesse !

"Nous sommes tous immigrés,
il n'y a que le lieu de naissance qui change."
~ Citation Anonyme
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Un homme de terrain écrit une histoire (relativement) romancée sur ce qu'on a appelé la "jungle" de Calais, là où, durant plusieurs mois, vivaient des migrants attendant une occasion pour passer en Grande-Bretagne, où la vie leur serait, pensaient-ils moins difficile.
Nous suivons les tristes aventures d'un ex-enfant-soldat soudanais et de deux policiers, l'un syrien fuyant l'horreur et l'autre français.
Cette histoire est tout-à-fait réaliste pour moi qui connaît (un peu) une mini-jungle dans un autre coin de France, même si la police a ici le beau rôle !
La fin est en demi-teinte.
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Une image vaut mille mots. La citation est attribuée à Confucius
Olivier Norek prouve qu'un bon bon livre peut nous en apprendre plus que mille images
Nous avons tous vu et revu ces images de migrants essayant de fuir en Grande Bretagne
La fameuse jungle de Calais revue en boucle .Une surenchère médiatique jusqu'à l' indifférence polie et désabusée du téléspectateur
Olivier Norek , sur ce sujet pas facile, remet les choses en place
Il ne nous parle pas des migrants vaste ensemble confus de réfugiés qui formerait une groupe homogène qui viendrait grosso modo de pays en guerre fuyant la mort physique et économique pour confluer vers l' Eldorado, la Grande Bretagne
Non,il nous parle d'Adam, policier syrien qui fuit le régime, recherche femme et enfant en fuite , prend sous sa garde un petit soudanais
mutilé
Il nous parle du quotidien du camp, du travail de la police et de la douane, des associations humanitaires qui essaient de colmater les plaies
Il nous dit surtout qu ‘ils n'y a pas des réfugiés , terme pratique pour les médias ,mais bien des hommes et des femmes qui ont chacun leurs histoires, leurs trajets souvent disparates en fonction de leur pays d'origine
Pas d' angélisme non plus : le bon réfugié que nous devons forcément aider n'existe pas . Ils y a des héros, des malchanceux mais aussi des salauds et des pervers
Un bien beau livre salutaire et courageux sur un sujet difficile
Une belle réflexion , un livre palpitant
Je m'attendais à un polar classique , j'ai découvert un auteur qui sait nous faire réfléchir et nous émouvoir
Bravo,monsieur Norek
J'ai très envie de vous lire à nouveau
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Premier livre lu d'Olivier Norek et sûrement pas le dernier. Entre deux mondes, est plus qu'un polar. C'est un roman à la fois dur, effroyable même, mais tellement empli d'humanisme et d'empathie qu'on en reste scotchée la dernière page tournée. Car il en faut du talent pour évoquer une réalité si douloureuse sans parti pris ni jugement : la jungle de Calais et ce qu'on en a fait. Territoire de non droit, oublié, rasé, péri-centre de tant de conflits et de haine.

Mais au milieu de tout cela il y a des enfants, des femmes et des hommes qui survivent comme ils peuvent… On se rend compte que la réalité est bien loin de ce qu'on veut bien nous en montrer. Les points de vue des Calaisiens sur ce qu'est devenu leur ville, celui des migrants qui cherchent pour la plupart l'espoir d'une vie meilleure, sans oublier la réalité de la violence et du non-sens de la gestion policière et administrative de la Jungle et de ceux qui y vivent...

"Partout dans le monde, tu trouveras toujours un homme pour profiter de la détresse des autres".

Dans la Jungle on retrouve tous les travers de l'âme humaine, mais aussi ce qu'elle peut avoir de meilleur. Avec l'idée que pour beaucoup d'entre eux, le choix se résume à la violence : faire subir pour ne pas subir soi-même. Adam, policier syrien qui a fui la dictature de son pays, essaie d'échapper à cette spirale. Son but est de retrouver sa femme et sa fille. On connaît leur destin dès les premières pages. Et on le regarde se démener en vain. Sur son chemin, il croisera ce môme qu'il va prendre sous son aile. Jusqu'à la cassure…
Lien : http://page39.eklablog.com/e..
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L'auteur progresse d'ouvrage en ouvrage !
Dans celui-ci, en plus des personnages fouillés, de la création d'atmosphère, de l'intrigue savante et fluide, il y a de la profondeur, de la matière poétique, du mythe.
Entre deux mondes, ce sont des fantômes, des maudits coincés où ils n'ont pas de place. Ils s'incarnent ici en migrants de la jungle de Calais, mais pas seulement.
Le lieutenant Adam Sarkis a fui la Syrie. Il a envoyé devant lui sa femme et sa fille. Rendez-vous à Calais depuis Damas...Mais il ne les trouve pas...A leur place, il trouve un enfant sans nom et sans parole. Un mystère qui devient son ombre.
L'inspecteur Bastien Miller a demandé une mutation dans les Hauts de France, pour sa femme, qui n'est plus que l'ombre d'elle-même. Il va lui aussi s'enfoncer dans la jungle, s'y perdre...
Jeux de miroirs, personnages reflets, échos multiples rendent le texte dense et magnétique. Plusieurs niveaux de lecture avec un prix spécial du jury pour Adam, l'homme à la fois innocent et maudit -comme son nom l'indique.
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