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sur 2401 notes
< L'amour :c'est une maladie qui rend mauvais. Dès que l'on aime vraiment quelqu'un, on ne peut s'empêcher de lui >

Lire Nothomb est toujours une bonne idée. Que ce soit lorsque l'on manque d'envie de lire ou que le temps fait grise mine. Elle sait nous transporter ailleurs. Dans son inextricable esprit foisonnant de mots, de philosophie et de poésie.

Elle sait nous révolter, nous dégoûter et nous faire rêver. Nous rendre avide. Et ça c'est une sacrée qualité pour une autrice.

Ce roman ne déroge pas à la règle on découvre un pan plus noir de la plume de Nothomb à travers ce huis clos. Je l'avais déjà lu plus jeune, mais en grandissant certaines situations ont un sens bien différent. Plus intéressant et intriguant que jamais.

Il nous montre les tréfonds du coeur et de l'âme. À quel point l'amour peut être bon et terrible. Une merveille.
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« Un être si horrible qu'il fallut le protéger de son propre reflet ? »

Une île perdue. Un capitaine et sa pupille. Défigurée lors d'un bombardement dans les derniers jours de la Grande Guerre.
Plus une infirmière. Aux soins de cette frêle malade.

Mon premier Nothomb fut Mercure.
Et ce fut une grande claque. Je chancelai. N'avais rien lu de pareil.
Le plus beau roman sur la Beauté. Alors que les grands textes d'auteurs réputés se contentent de vanter la beauté de leurs héroïnes, déclenchant les plus hautes passions et les plus grands drames, Amélie Nothomb nous parle de la Beauté pure. Par le biais de la laideur. Comme toujours, du reste. On ne célèbre mieux la lumière qu'en jouant avec les ombres.
Mais dans ce mythe de Narcisse à rebrousse poil, il n'est pas question des corps. Juste des visages. Une beauté éthérée donc, presque philosophique. Si on y évoque la sexualité, c'est à mots couverts. Pour la première fois, Nothomb suggère l'homosexualité qui prendra ses aises dans les romans ultérieurs, je pense notamment à Antéchrista – j'y reviendrai.

Ici encore, tout le roman n'est qu'une suite de dialogues entre les trois personnages principaux. L'auteure joue également avec les noms, jamais anodins, toujours porteur du caractère profond des personnages. Omer Loncours est un ex capitaine de marine. Forcément. Hazel, la beauté défigurée provient de noisetier tandis que Françoise (framboise?) Chavaigne (châtaigne?), l'infirmière solide comme un roc ou plutôt comme un châtaignier...
Rien n'est laissé au hasard. Tout a son importance, la moindre ligne, le plus commun des mots, jusqu'à la ponctuation.
Une fois de plus, l'écriture est coupante comme un scalpel. Des phrases courtes, à l'image d'un récit qui s'avale pendant un séjour en salle d'attente chez le médecin (depuis le Covid et la disparition des revues que « personne n'achète mais que tout le monde lit »).
Jamais un mot de trop. L'art de la nouvelle dans toute sa splendeur – George Sand ne s'excusait-elle pas de ses trop longues missives par ce « je n'ai pas le temps de faire court ».
Je ne dévoilerai en rien l'issue de ce roman empreint d'un si grand mystère en révélant que la romancière aux excentriques chapeaux propose deux fins différentes.
D'emblée, on pense à ces atermoiements d'un auteur ne sachant choisir entre la glorification et les honneurs du héros sortant vainqueur des péripéties diverses qu'il a dû traverser au fil des nombreux chapitres et au péril de sa vie ou, à l'inverse, le drame absolu : le bourreau triomphant et/ou le suicide du héros incompris.
Pire : ces doubles fins de films afin de ne pas froisser le public et ses mièvres demandes : « les gens, ce qu'ils aiment bien c'est quand ça se termine bien » (Pierre Pelot, l'été en pente douce).
Amélie parvient à déjouer nos plus pertinentes supputations. Deux fins. Différentes sans l'être complètement. On se prend alors à imaginer d'autres possibilités, à l'infini. Voici la force des grands romans, des histoires fortes : que chacun ait envie d'en changer le récit, d'en modifier la fin, de disserter des nuits entières sur la Chartreuse de Parme comme le font Françoise et Hazel les deux héroïnes.
S'approprier l'oeuvre : sûrement le plus beau compliment que l'on puisse faire à un auteur. Un grand roman est celui où le lecteur devient l'auteur.
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J ai découvert les romans de Mme Nothomb il y a peu et ai tout de suite apprécié comme dit précédemment le style et l univers . Certes tous ne m ont pas procuré le même plaisir . Celui ci « Mercure » selon les avis des amis de Babelio était souvent recommandé. Et en effet je l ai trouvé très bien , dans la droite ligne de l auteure , et très efficace . Ses productions produisent sur moi un effet addictif à l image d'une bonne série télé.
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J'ai plongé dans ce bouquin sans vraiment savoir à quoi m'attendre. Première fois avec Nothomb, c'est un peu comme un premier rendez-vous amoureux, on sait jamais vraiment ce qu'il va se passer. Et là, paf, j'apprends qu'une jeune femme et un monsieur pas tout jeune vivent dans un manoir sans aucun reflet ! Pas de miroir, pas de selfies, rien. Un peu le concept de la maison sans wifi, mais en plus old school... Imaginez ! Bloqué avec un septuagénaire sur une île sans voir votre reflet pendant... un bon moment (Pas de selfie, vraiment?). Mais où est le piège ?

J'ai dévoré ce roman d'une traite. L'intrigue est construite principalement à travers les interactions plutôt que les descriptions, ce qui rend la lecture frénétique et addictive.

Un léger bémol réside justement dans cette construction. Les protagonistes semblent très complexes. C'est leur caractère qui rend cette lecture si troublante et envoûtante. J'aurais apprécié une narration omnisciente un peu plus présente pour plonger plus profondément dans leur esprit ! Cependant, Amélie Nothomb laisse toujours une part d'imagination au lecteur...

Même si le récit ne s'attarde pas toujours sur les descriptions, il y a des scènes d'une beauté purement esthétique. C'est comme si, malgré la cadence effrénée de l'histoire, Nothomb appuyait sur le bouton pause de temps à autre, nous offrant des moments visuels, dignes d'une toile de maître, où tout semble suspendu dans un élégant ralenti.

Si vous cherchez un livre qui allie le mystérieux à l'esthétique, le voici, le voilà. 📖🤫
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A la lecture d'un Nothomb, j'aiguise mon sens critique.
Je cherche les raisons des polémiques à propos de cette autrice.
Elles devaient encore être aux rendez-vous cette année à la rentrée littéraire, “Psychopompe” n'étant retenu dans aucune liste des cinq principaux prix !
Heureusement, il lui reste ses fidèles lecteurs…

Mercure” est une lecture divertissante autour de l'emprise et la manipulation.
Un vieil homme de 77 ans peut-il être aimé par une jeune fille en fleur de 23 ans ? ou ce vieil homme décati, chenu s'en persuade-t-il ?

Un texte qui n'est pas boursouflé et qui raconte une histoire, car c'est l'histoire qui prime, d'ailleurs, vous en aurez deux puisque l'autrice propose une fin alternative.

En fait, le roman est tout en dialogues et c'est peut-être là que le bât blesse pour les critiqueurs littéraires, pas de digressions dans ce court roman mais des références à la littérature ; pour elle, le syndrome de Stockholm est celui, stendhalien, de Fabrice del Dongo !

Amélie Nothomb sait scénariser avec intensité son récit et a réussi à m'accrocher une fois de plus à sa lecture.
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J'aime beaucoup l'écriture d'Amélie Nothomb.
L'histoire se déroule sur une île où vivent à l'abri de tout reflet un vieil homme et une jeune fille Hazel . le vieillard, Omer Loncours, interdit toute surface qui permettrait de voir comme un miroir. de fait, les vitres sont très hautes et on ne risque pas d'y voir son reflet.
Mais infirmière, Françoise, est appelée à soigner Hazel et trouve qu'il se passe des choses étranges dans cette maison...

On retrouve dans ce livre, le sixième de l'autrice, les thèmes du beau et du laid, de l'amour... Un moment de lecture agréable.
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Je retrouve, ici, dans "Mercure", un thème de prédilection d'Amélie Nothomb - la beauté/la laideur physique - que j'avais rencontré dans le tout premier livre lu "Attentat" et qui m'avait attirée vers cette autrice.
Etais allée, alors, au Salon du Livre à Paris le 27 mars 2010, où j'avais eu le bonheur d'échanger quelques mots avec elle , qui m'avait fait une gentille dédicace que je conserve précieusement.

Mercure distille des gouttelettes de machiavélisme et de lubricité sur un fond de cuvette non émaillée, où l'eau reflète les illusions, la passion perverse et l'amour absolu morbide.

Encore une fois agréablement surprise par cette autrice, dont j'ai quasi tous les bouquins, mais que j'avais délaissée.
Autrice dont je n'apprécie pas que "la plume" mais également "le chapeau" !

(p.119)
Savez vous ce qui me frappe ?
C'est que vous trouvez l'amour comme le vautour sa nourriture : vous êtes là au moment le plus funeste, à observer et à guetter.
Vous repérez les meilleurs morceaux, vous fondez dessus et vous vous envolez au loin en emportant votre butin.
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Tombant par hasard sur "Mercure", sur l'étagère de la bibliothèque, j'ai accueilli ce livre sans trop me poser de questions. Cela fait un certain temps maintenant que j'ai décidé de m'attaquer au répertoire d'Amélie Nothomb, et je dois avouer qu'elle ne cesse de me surprendre. "Mercure", est un petit bijoux, où le lecteur n'est pas simplement contemplateur de ce que lui donne son hôte mais, est bien actif dans sa lecture. Amelie Nothomb nous ouvre les portes, ou devrais je dire brise les frontières, de Mortes- Frontières. Dans un lieu clos qui prends la forme d'une île où s'échapper semble impossible sans se confronter à la fatalité, la dualité entre le beau et le laid n'échappe pas à la plume de notre écrivaine.
Je n'en dirais pas plus, si ce n'est que vous sortirez de votre lecture avec le sentiment que la pire des prisons, est celle dont vous êtes vous même le bâtisseur.
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MERCURE Amélie Nothomb

Premier roman que je lis de cette autrice, j'étais fort curieuse de découvrir ses écrits sachant sa renommée. Les thème du roman sont fort intéréssants, l'APPARENCE et les conséquences de cette dernière sur l'Autre. LA POSSESSION, comment posséder l'autre, et la manipulation et le mensonge sont-ils de solutions. L'ABSOLUTION, tout est-il pardonnable ? Il y a une fin alternative mais je l'a trouve bcp moins intéressante que l'originale.
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En 1923, sur la petite île de Mortes-Frontières, Hazel, 22 ans, vit avec son tuteur, vieil homme de 76 ans, qui l'a recueillie 5 ans plus tôt, après un bombardement qui a laissé la jeune fille horriblement défigurée, et orpheline. A l'écart du monde, le vieillard a banni de l'île le moindre objet qui pourrait renvoyer à Hazel son épouvantable reflet.
Ainsi isolée, la jeune fille est protégée de la cruauté des hommes, mais n'en dépérit pas moins dans sa solitude.
Alors le vieux engage Françoise, infirmière revêche, pour la soigner. Celle-ci ne tardera pas à percevoir l'ambiguïté de la relation qui unit ce vieillard éperdu d'amour et Hazel qui, à contre-coeur, en subit les assauts charnels.

Dans ce huis-clos îlien, Amélie Nothomb décortique les passions humaines à travers les joutes verbales incisives et sarcastiques auxquelles elle livre ses personnages. Amour vs haine, égoïsme vs générosité, passion vs perversité, où s'arrête l'un et où commence l'autre, qui plus est quand les rapports sont déséquilibrés ?
Utilisant une nouvelle fois le thème de la beauté et de la laideur, l'auteure nous embarque dans un conte un peu malsain et morbide, pour lequel elle a écrit deux fins. Et, incapable de se décider, elle propose les deux au lecteur, l'une un peu plus morale et moins perfide que l'autre, mais du coup moins savoureuse.
« Mercure » fournit une nouvelle preuve du talent de dialoguiste d'Amélie Nothomb, ainsi qu'une réflexion (même sans miroir) intelligente et jubilatoire. Jusqu'ici, c'est mon Nothomb préféré.

#LisezVousLeBelge
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