Nous avions quitté Téméraire, Lawrence et l'équipage en Chine, après des tentatives d'assassinats ratées contre l'Empereur chinois et l'officier britannique et qui ont vu triompher l'amitié entre l'homme des Aerial Corps et le Dragon de sa Majesté. Nos héros n'ont pas le temps de se reposer sur leurs lauriers et de profiter du repos du guerrier.
Effectivement, une mission de première importance impose un retour rapide à notre compagnie hétéroclite. Il leur faut récupérer 3 oeufs de reptile et les convoyer en toute sécurité dans les bras accueillant de la Mère patrie. le retour par voie maritime tombe à l'eau… Leur porte-dragon a pris feu et de graves avaries exigent de longues réparations. Seule alternative : La Route de la Soie.
La construction du roman présente de fortes similitudes avec le précédent, tout au moins dans une première partie : un trajet à tire d'ailes à travers des contrées exotiques, saupoudré d'un ou deux obstacles pour pimenter l'ambiance et le suspens.
Nous y retrouvons les points très positifs soulignés auparavant : le lecteur voyage dans des pays éloignés.
Naomi Novik propose un récit empreint de beauté, de dépaysement, d'imagination et d'ingéniosité. L'adaptation des moeurs, de la flore et de la faune rencontrés en chemin aux reptiles volants est toujours aussi impressionnante de trouvailles et de créativité. Les interactions avec les dragons indigènes engendrent des scènes drôles et mouvementées. Dans Par les chemins de la Soie, ce sont essentiellement des dragons sauvages dirigés par Arkady.
Mais, le trajet jusqu'à Constantinople n'occupe finalement qu'une part restreinte du roman. Notre équipage parvient sur les rives du Bosphore afin de récupérer les 3 oeufs auprès de l'ambassadeur… qui est mort. L'argent du paiement a disparu ainsi que tout le personnel plénipotentiaire. La nature du récit change, fini les paysages et les petits tracas, place aux intrigues de palais et tractations politiques.
Ici aussi, la ressemblance avec le tome précédent s'impose à l'esprit : Téméraire, Lawrence et les autres membres de l'équipe sont les « invités » du sultan. La prison dorée est à l'ordre du jour et la perspective de revoir les Iles britanniques s'éloigne au fil des jours. Toute cette partie s'achève plutôt rapidement. L'audace paie et nos aventuriers s'empressent de reprendre les airs pour ramener le précieux chargement, un seul hic : traverser l'Europe à la fin de l'été 1806… à la veille de la bataille de Iéna (octobre 1806). Bien entendu, ils ne peuvent échapper au conflit et s'engagent aux côtés de la puissante Prusse pour combattre l'ennemi de l'Angleterre : Napoléon.
Certes, la sensation de déjà lu existe cependant, le rythme est plutôt enlevé pour notre dragon céleste, alors, celle-ci s'estompe relativement vite avec l'arrivée à Constantinople. Les combats qui occupent l'autre moitié du roman sont prenants et intenses. le lecteur vibre à l'unisson de Téméraire.
J'avais déjà apprécié le travail de
Naomi Novik sur tout ce qui est combat lors du tome d'ouverture, Les dragons de sa Majesté. Je suis assez impressionnée par la qualité de retranscription de la bataille de Iéna et de la prise des places fortes après le raz de marée de la Grande Armée. Je rassure les lecteurs, il ne s'agit en rien d'un compte-rendu militaire. Les chapitres sont beaucoup plus vivants, et l'apport des escadrilles de dragons y a été réfléchi avec beaucoup de créativité et de logique. J'avais presque l »impression de voir évoluer des hélicoptères de combats en soutien aérien, que ce soit dans l'offensive ou dans les actions défensives, le tout sans anachronisme visible. Chaque fois, l'auteur a songé à intégrer une touche liée à la mentalité des troupes en présence. du très beau travail.
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