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EAN : 9782070130092
252 pages
Gallimard (13/09/2012)
3.94/5   57 notes
Résumé :
Petit fils d'un évangéliste qui parcourait le Tennessee " portant Jésus dans la cervelle comme un aiguillon ", Hazel Motes a résolu de devenir, comme son grand-père, un prêcheur ambulant, mais ce sera pour fonder une secte nouvelle : l'Eglise sans Christ. Refusant de croire au péché, il n'a que faire d'un Rédempteur.

Son fanatisme d'illuminés fournit de faciles excuses à la libre satisfaction de ses pires instincts. Il finit, après avoir assassiné un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
L'univers de Flannery O'Connor, née dans le sud des Etats-Unis, est sombre, à la fois prosaïque et surnaturel. Dans ce roman écrit en 1952, le personnage principal, Hazel Motes, âgé d'une vingtaine d'années et fils de pasteur, rentre de la seconde guerre mondiale. Il découvre que son village a été abandonné et décide de devenir le prédicateur d'une église sans Christ. Son parcours le met en relation avec un simple d'esprit qui cache en lui un grand secret, un faux aveugle prêchant la bonne parole et sa fille, Sabbath, prématurément corrompue par la misère mais seule du roman à être dotée de lucidité. Tous ces personnages, moitié escrocs, moitié mystiques, sont en quête d'un absolu qui se cache obstinément derrière leur ligne d'horizon.
En début de lecture le style précis et imagé de Flannery O'Connor (traduite ici par Maurice-Edouard Coindreau, qui fut aussi le traducteur de Faulkner) se met au service avec humour et dérision d'un quotidien terriblement terne, au point d'en être désespérant. Mais on verse progressivement dans une réalité complexe, un peu folle et inquiétante, à l'instar de l'ambiance exaltée et misérable dans laquelle baignent les pauvres blancs, abandonnés à la déréliction d'une religiosité débridée et à la rigueur implacable de la solitude et du dénuement.
Pourtant leur quête se poursuit sans trêve, jusqu'à la délivrance. La trouveront-ils ?
Flannery O'Connor, auteure catholique dans un monde protestant, sculpte des textes d'une étonnante liberté de questionnement métaphysique. Nul doute qu'Hazel Motes, malgré son athéisme agressif, n'en soit l'étonnant porte-parole.
Elle est incontestablement l'un des maîtres de la littérature américaine.
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La sagesse dans le sang, premier roman de Flannery O'Connor est une oeuvre fascinante par la laideur extrême de ses personnages, des êtres humains désespérés et jamais aimables.
Wise Blood est une histoire de foi - la lutte avec la foi, la foi en colère et égarée qui a très peu à voir avec les éléments fondamentaux de la théologie chrétienne et plus à voir avec les faux prophètes affamés.

La sagesse dans le sang est l'histoire de Hazel Motes. À seulement 22 ans, Hazel rejette la foi de sa famille et quitte la maison pour fonder une nouvelle église - l'Église sans Christ. Les efforts de Haze dans la petite ville de Taulkinham le relient à des gens qui sont plus déconnectés que lui.
Un prédicateur de rue "aveugle" et sa fille dégénérée, ainsi qu'un étrange jeune homme, Enoch Emery, influencent les expériences de Hazel de manière inattendue.

Autant les habitants de cette ville arriérée sont perdus, d'une manière presque comique, autant ils ne comprennent pas les affirmations d'Hazel d'une église sans Christ. Elle devient rapidement l'église du Christ sans Christ, à l'opposé de ce qu'elle entendait.

L'écriture d'O'Connor est souvent féroce, animale, tranchante, terrifiante, énergique et obsédante.
Je voudrais ajouter captivante.
Le personnage principal est un type horrible, un rustre sans aucune qualité rédemptrices mais on ne peut pas lutter contre le désir de le suivre jusqu'au bout. Réussira-t-il à chasser Dieu de sa vie ?

O'Connor déterre le désespoir et les désirs sordides des petites villes d'Amérique.

Seulement deux romans, 31 nouvelles et quelques essais,
en 39 ans de vie …
Flannery O'Connor a laissé une trace essentielle.

La connait-on assez en France?
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Hazel Motes est un jeune vétéran de la Seconde Guerre mondiale de retour dans son Tennessee natal. Démuni et désabusé, il s'improvise prédicateur ambulant, à l'instar de son défunt grand-père. Debout sur le capot d'une vieille voiture, il harangue les passants à la sortie des cinémas en faisant la promotion de son « Église sans Christ », une Église sans fard qui ne permet aucun espoir de rédemption. Ma foi, les adeptes ne se bousculent pas au portillon. Hazel amorce ainsi sa descente aux enfers.

Si vous cherchez des personnages attachants, oubliez ça. Ici, le protagoniste et presque tous ceux qu'il croise sur son chemin sont affreux, sales et méchants. O'Connor nous offre une fable lugubre jusqu'à l'absurde, d'autant plus fascinante quand on sait que l'autrice était une fervente catholique qui a vécu la majeure partie de sa (courte) vie adulte entourée de paons, retirée du monde.
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La Sagesse dans le sang, publié en 1952, est l'un des deux romans écrits par l'Américaine Flannery O'Connor (morte à 39 ans en 1964 d'une forme de lupus) aussi connue pour ses nouvelles et notamment Les Braves gens ne courent pas les rues.
Hazel Motes, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, revient du front hanté et perturbé. Il affirme à tous ceux qu'il rencontre que Jésus n'est pas Leur Sauveur, qu'il ne rachètera pas leurs pêchés. Dans la rue, il prêche un nouveau ministère : l'Eglise sans Christ. Il croise des gens aussi fêlés que lui : un gamin de 18 ans qui lui collera aux basques, un évangéliste faussement aveugle et sa fille nymphomane, une logeuse qui prendra soin de lui de sa lente agonie (il se brûlera les yeux à la chaux, s'entourera le torse de fils barbelés et marchera avec des cailloux dans les chaussures) jusqu'à sa mort.
Un roman fiévreux, angoissé et angoissant. Un classique de la littérature américaine.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Dans ce roman, le personnage principal , Hazel Motes, âgé d'une vingtaine d'année rentre dans son Tennessee natal après avoir participé à la seconde guerre mondiale. Sans travaille, sans avenir, il décide de devenir, comme son grand- père, prédicateur. Il fonde une secte nouvelle : l'Eglise sans Christ. Rejetant le péché, il est libre de satisfaire ses pires instincts.
Flannery 0'Connor mèle l'humour, la caricature et la dérision dans ce roman où le quotidien est insignifiant, triste et désespérant. Flannery O'connor romancière catholique dans un monde protestant, décrit le destin tragi-comique des évangélistes ridicules et burlesques, nombreux aux Etats-Unis qui s'écartent sans vergogne de la doctrine catholique.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle pensa qu'il serait bon que Hazel s'occupât à quelque travail manuel, quelque chose qui le sortirait de lui-même et le mettrait en contact avec le monde réel. Elle était sûre qu'il n'avait plus aucun lien avec ce monde. Parfois même, elle n'était pas sûre qu'il en connût l'existence. Elle lui suggéra de se procurer une guitare et d'apprendre à en jouer. Elle se voyait très bien assise près de lui sur la véranda, le soir, et l'écoutant jouer. Elle avait acheté deux plantes grasses pour isoler un peu de la rue le coin de la véranda où ils s'asseyaient, et il lui semblait que les sons qu'il tirerait de sa guitare, derrière ces plantes vertes, lui enlèveraient son aspect de cadavre. Elle le lui suggéra, mais cette suggestion resta toujours sans réponse.

    Sa chambre et sa pension une fois payées, il lui restait un bon tiers du chèque du gouvernement, mais, autant qu'elle en pouvait juger, il ne dépensait rien. Il ne fumait pas et ne buvait pas de whisky. Il ne pouvait faire qu'une chose avec tout cet argent : le perdre. Elle pensait aux profits que pourrait réaliser sa veuve, s'il en laissait une. Elle avait vu de l'argent tomber de sa poche sans qu'il se baissât pour le ramasser. Un jour qu'elle faisait sa chambre, elle trouva quatre billets d'un dollar et de la menue monnaie dans la corbeille à papier. Il rentra d'une de ses promenades à ce moment là : " Mr Motes, dit-elle, il y a un dollar et de la monnaie dans votre corbeille. Vous savez bien où elle se trouve, votre corbeille. Comment avez-vous pu vous tromper comme ça ?

    - Ça me restait, répondit-il, j'en avais pas besoin."

    Elle se laissa tomber sur la chaise. " Vous en jetez comme ça tous les mois ? demanda-t-elle au bout d'un instant.

   - Seulement quand il en reste, dit-il...
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À dix-huit ans, quand il fut mobilisé, il vit dans la guerre un piège qu'on lui tendait pour l'induire en tentation. Il se serait bien tiré une balle dans le pied s'il n'avait pas été presque certain de revenir, au bout de quelques mois, vierge de toute souillure. Il avait une ferme confiance en son pouvoir de résister au mal ; c'était là quelque chose qu'il avait hérité de son grand-père, comme il en avait hérité le visage. Il pensait que, si le gouvernement ne le relâchait pas au bout de quatre mois, il s'en irait quand même. À cette époque, alors qu'il avait dix-huit ans, il avait l'intention de ne leur donner que quatre mois. Il fut absent quatre ans pendant lesquels il ne revint jamais, même en permission, pour une courte visite. Quand il partit pour le régiment, il n'emporta d' Eastrod que sa Bible noire et une paire de lunettes à monture d'argent qui lui venait de sa mère. Il avait été à une école communale où il avait appris à lire et à écrire, mais où il avait appris également que c'étaient là des choses dont il valait mieux s'abstenir. Il ne lisait plus que la Bible, et il ne la lisait pas souvent, mais, quand il le faisait, il mettait les lunettes de sa mère...

L'armée lui fit faire la moitié du tour du monde puis l'oublia. Il fut blessé; et on se souvint de lui juste le temps de lui sortir son shrapnel de la poitrine. On lui dit qu'on l'avait extrait mais on ne lui montra jamais, et parfois il le sentait, encore tout rouillé et qui l'empoisonnait. Et puis, on l'envoya dans un autre désert. Il eut tout le temps d'étudier son âme à loisir et de s'assurer qu'il n'en avait pas. Quand il en fut fermement convaincu, il  comprit que c'était une chose qu'il avait toujours sue. Toute sa misère venait du mal du pays, et  Jésus n'y était pour rien. Quand, finalement, l'armée le rendit à la vie civile, il se plut à penser qu'il avait échappé à la corruption. Il n'avait plus qu'une ambition : rentrer à Eastrod, Tennessee. La Bible noire et les lunettes de sa mère étaient encore au fond de sa musette. Il ne lisait plus du tout maintenant, mais il gardait la Bible parce qu'elle venait de chez lui. Il gardait les lunettes pour le jour où sa vue baisserait...
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Hazel avait eu deux petits frères. Un était mort en bas âge et on l’avait mis dans une petite boîte. L’autre, à l’âge de sept ans, était tombé sous une faucheuse. Son cercueil était la moitié environ des cercueils ordinaires et, quand on l’eut fermé, Hazel se précipita et le rouvrit. On pensa que c’était parce qu’il avait le cœur brisé à l’idée de se séparer de son frère, mais ce n’était pas ça : c’était parce qu’il avait pensé : « Et si c’était moi par hasard qu’on avait enfermé là-dedans. »
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Sur sa tête, son chapeau noir avait l'air soigné et bien d'aplomb, et son visage avait quelque chose de fragile, comme s'il avait été cassé et recollé. Il faisait penser à un fusil dont personne ne soupçonne qu'il est chargé.
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(Tiré de la note de l’auteur à la seconde édition de la version anglaise)
Pour [les lecteurs], l’intégrité d’Hazel Motes repose dans sa farouche tentative de se débarrasser de la silhouette loqueteuse [du Christ] qui se balance d’arbre en arbre au fond de son esprit. Pour l’auteur, l’intégrité d’Hazel repose dans le fait qu’il en est incapable.

For them, Hazel Motes's integrity lies in his trying with such vigor to get rid of the ragged figure who moves from tree to tree in the back of his mind. For the author, Hazel's integrity lies in his not being able to do so.
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