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Gabrielle Rolin (Autre)Sally Fitzgerald (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070701148
Gallimard (02/01/1985)
4.31/5   21 notes
Résumé :
Qu'aurait pu faire Flannery O'Connor sinon écrire ? A vingt-sept ans, elle apprend qu'elle est atteinte d'une maladie qui détruit progressivement et inéluctablement les tissus. II lui reste juste assez d'énergie pour écrire et comme, à l'en croire, elle n'est " bonne qu'à ça ", elle parvient " en clignant de l'œil, à considérer cette épreuve comme une bénédiction ". La littérature ne lui suffit pas, alors elle écrit à ses amis pour leur dire qui elle est. Tous les i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je me suis plongée dans la correspondance de Flannery O’Connor suite à la lecture de Savannah de Jean Rolin où il relit, au cours de son voyage de retour sur les pas de Kate Barry sa compagne disparue, « L’habitude d’être » dans un exemplaire ayant appartenu à celle-ci. Elle y a souligné de nombreux passages dont celui-ci :
Il faut aimer ce monde tout en luttant pour le supporter. » et cela résume toute la vie de Flannery et peut-être aussi celle de Kate.

J’avais aimé les romans et nouvelles de cette auteure et je peux dire après la lecture de cette correspondance qu’elle est devenue pour moi une amie précieuse qui m’a conquise avant tout par sa vivacité, son regard acéré auquel rien n’échappe, son attention envers ses correspondants et envers son entourage et enfin sa simplicité et son courage.
Flannery O’Connor communique une envie de vivre et une énergie qui vous sort de tous les moments d’abattement.
Cette correspondance avec ses amis éditeurs, écrivains ou simples lecteurs permet de mieux comprendre son oeuvre où l’on retrouve des personnages et des anecdotes de sa vie quotidienne que l’on aurait pu croire étriquée, restreinte par la maladie contraignante dont elle souffre alors qu’elle exacerbe son intelligence aigüe des êtres et des choses qu’elle observent d’un oeil parfois impitoyable mais toujours en exerçant son sens de l’humour et non sans un fond de tendresse. J’aime aussi son humilité et qu’elle ne se sente pas au-dessus du lot :

"Je n’ai vraiment pas l’impression que l’artiste ait le droit de se situer au-dessus du commun des mortels. Et d’abord c’est qui le commun des mortels ? J’avoue que je l’ignore. J’en viens à détester ce titre d’artiste, s’il vous place au-dessus des autres alors qu’il ne désigne qu’un certain métier, une façon d’essayer de communiquer et l’espoir d’y parvenir. La matière employée n’est pas plus noble qu’une autre et la volonté de faire de son mieux existe dans n’importe quelle sorte d’activité."


Pour mieux cerner cette jeune femme pleine de vie voilà ce que dit d’elle, dans sa postface intitulée « Dans l’amitié de Flannery" , Gabrielle Rolin qui l’a rencontrée une fois et a correspondu avec elle :
… derrière ses lunettes d’écaille, ses yeux s’ouvrirent, clairs, aigus, si gourmands de vie, qu’ils forçaient le sourire (…) L’irrespect lui fouettait les sangs. Adossée à l’oreiller, elle me décrivit les plaisirs de la ferme : araignées géantes, moustiques venimeux, orties empoisonnées, et des fous comme s’il en pleuvait.

(…)Sa résignation tenait du défi, son sens du comique se nourrissait d’épreuves. Jamais je n’ai rencontré un esprit aussi libre, aussi indifférent aux mode, catégories, étiquettes, volant aussi droit au but : sa vérité

(…) Son drame , c’est qu’il ne savait pas quoi faire de sa souffrance, dit-elle un jour à propos d’un jeune suicidé. Pour sa part, elle en avait l’usage. Elle tirait de ses épreuves, de son angoisse, de ses doutes, la force de les supporter. Non pas de les apprivoiser mais d’en découvrir les richesses, la face cachée, le mystère et la promesse, d’y puiser une raison d’être et d’écrire.

Il n’y a rien à ajouter si ce n’est « Lisez Flannery O’Connor ! » en particulier cette correspondance qui donne envie de découvrir ou redécouvrir ses textes.
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Ce recueil de correspondance de Flannery O'Connor est intéressant pour mieux cerner la personnalité d'une des auteures les plus originales et les plus percutantes du sud américain. Malheureusement, à partir de la moitié environ, les lettres n'ont plus qu'un seul sujet : la religion catholique, redemption, grâce, etc... En plus, Flannery O'Connor, contrairement à ce qu'on pourrait penser, ne s'intéresse pas spécialement à la littérature sudiste et ne donne aucun point de vue sur Faulkner, Caldwell, et autres grands noms de cette catégorie. Au contraire, Mauriac et Bernanos sont cités très souvent et O'Connor se place résolument dans cette veine des auteurs catholiques.
Pour le lecteur que je suis, fan des écrits de Flannery O'Connor et athée volontariste, ça devient vite fastidieux et agaçant, toutes ces bondieuseries et le manque total d'intérêt pour le reste.
Ma maladie comme offrande divine pour assurer ma rémission, mes paons dans mon cottage, la religion catholique dans tous ses états, etc etc etc

Pas indispensable de tout lire mais instructif pour un fan de l'auteure, de réaliser à quel point elle était fervente de "la vraie religion" (la sienne bien sur comme pensent tous les intégristes)
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Bien connue outre-Atlantique, c'est une nouvelliste hors-pair du sud profond de l'Amérique.
Son recueil le plus célèbre « Les braves gens ne courent pas les rues » donne le ton de l'ensemble de son oeuvre.
Mais ne vous y trompez guère, il y a dans chaque nouvelle un bijou d'humour féroce, de descriptions de personnages ciselés au marteau et au ciseau, de paysages à l'eau forte.

Mais ce n'est pas tout, il y aussi -et surtout- la correspondance de Flannery O'Connor.
J'aime énormément les correspondances : Kafka, Bukowski, Van Gogh, Flaubert, Céline… 
C'est un lieu privilégié qui offre un regard singulier sur les auteurs que nous admirons. 
La correspondance de Flannery O'Connor « L'habitude d'être » est une de mes préférées!
On rit, on rit, on rit croyez-moi, cette auteure a une sens de l'humour crépusculaire, une délicieuse autodérision, tout cela sur des sujets tantôt graves, tantôt frivoles, mais toujours étudiés avec la profondeur qu'on lui connait déjà dans son oeuvre d'écrivaine.
A découvrir de toute urgence!
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A lire absolument pour comprendre le processus de création de Flannery O'Connor.
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
A "A" (une lectrice devenue son amie à laquelle elle écrit régulièrement)
28 juin 1956
Vous avez tort de croire que je sais depuis longtemps qu'on n'accomplit rien en s'en tenant à la surface des choses. Comme tout le monde, j'ai dû apprendre cela peu à peu et à la dure ; surtout, me semble-t-il, durant ces dernières années, grâce à deux circonstances : la maladie et le succès. L'une des deux ne m'aurait pas menée bien loin, mais je garantis la combinaison. Je n'ai jamais visité d'autres pays que celui de la maladie et dans un sens, c'est une expédition qui vous enrichit davantage qu'un long voyage en Europe. C'est aussi un endroit où il n'y a personne qui puisse vous accompagner.
(...) Je viens d'une famille qui considère que la seule émotion digne d'être manifestée est l'irritation. Chez certains elle provoque de l'urticaire, chez d'autres une vocation littéraire, chez moi : les deux...
(p 132-133 de l'édition L'imaginaire Gallimard)
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A Janet McKane,
25 juillet 1963
Merci pour l’excellent article sur Chagall. Comme je ne reçois jamais Atlantic, je l’aurais manqué et Chagall est un de mes peintres favoris. L’année dernière, je l’ai vu interviewé à la télé par un jeune snobinard du Musée de Boston. D’abord il a demandé à Chagall quels maîtres l’avaient influencé, énonçant sa question très longuement, très subtilement, pour claironner sa haute culture, et donner à tout un chacun, y compris à Chagall, un cours sur la nature des influences susceptibles de marquer un artiste. Quand il a finalement laissé à Chagall une chance de répondre, celui-ci lui a dit, le plus simplement possible, qu’il avait d’abord et surtout été influencé par sa mère. Le pauvre garçon en est resté interloqué un bon moment… (p 348 L’imaginaire, Gallimard)
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Je n’ai vraiment commencé à lire qu’après la fin des études secondaires ; et alors, je me suis mise à écrire en même temps. Quand je suis partie pour l'université d'Iowa, je n'avais jamais entendu parler de Faulkner, de Kafka et de Joyce et n'avais, évidemment, jamais ouvert un de leurs livres. Je me suis donc jetée sur tout en même temps, au point qu'aucun écrivain, je crois, ne m'a influencée, à lui seul. J'ai lu tous les romanciers catholiques, Mauriac, Bernanos, Bloy, Greene, Waugh, et des tas de dingue comme Djuna Barnes et Dorothy Richardson et Virginia Woolf (ce qui est, évidemment, injuste, pour cette chère dame). J'ai avalé aussi les meilleurs auteurs du Sud, Faulkner, les Tate, K.A. Porter, Eudora Welty, et Peter Taylor. J'ai découvert les Russes, moins Tolstoï que Dostoïevski, Tourgeniev, Tchekhov, et Gogol. J'ai adoré Conrad dont j'ai presque lu tous les livres. J'ai totalement sauté des gens comme Dreiser, Anderson (à part quelques nouvelles) et Thomas Wolfe. Il me semble avoir appris des choses chez Hawthorne, Flaubert, Balzac et quelques-unes chez Kafka, bien que je n'aie jamais été capable de finir un de ses romans. J'ai presque lu tout Henry James, par sens du devoir et parce qu'avec lui j'ai l'impression qu'il m'arrive quelque chose au ralenti, mais qui se produit quand même. J'ai admiré les Vies de poètes du Dr. Johnson, mais toujours, ce qui émerge de ma mémoire, ce sont les Contes comiques d'Edgar Allan Poe. Je suis sûre qu'il les a écrits en état d'ébriété.
A "A", 28 août 1955.
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A Cecil Dawkins
9 décembre 1958
… Quand on m’interviewe, je me sens toujours comme une vache totalement « sèche » qu’on essaierait de traire. Allez-vous-en savoir ce qui en sortira ! L’autre jour, une dame m’a demandé quel était mon auteur favori. J’ai dit que j’aimais bien James et Conrad, et, une minute plus tard, la dame m’a lancé : «  Si James Conrad est votre auteur favori, que pensez-vous de… » Quand je parviens à prononcer une phrase, elle est comprise de travers ! p 211
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A "A" 6 avril 1957
Figurez-vous que le bébé de Mme F., un petit garçon de seize mois, vient d'avoir une crise intestinale. Ma mère à demandé à Mme F. ce qu'elle lui avait donné à manger. "Rien de spécial, a répondu Mme F. Hier soir, il n'a mangé qu'une saucisse. --- Une saucisse ! s'est exclamée ma mère. --- Oh, ça ne peut pas lui faire de mal, a dit Mme F., Il en mange depuis l'âge de six mois. (p 160 édition L'imaginaire Gallimard)
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