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EAN : 9782371000452
169 pages
Le nouvel Attila (12/04/2019)
4/5   8 notes
Résumé :
Kilbeg, petit village d'Irlande, début du XXe siècle. Lorsque Nan Hogan, vieille femme acariâtre, tombe malade, le village décide, contre son gré, de l'envoyer à l'hospice. Là, elle rencontre Maura Casey, une femme de ménage, à qui elle confie ses malheurs et qui, pour avoir un endroit à elle, part s'installer dans la maison de Nan, dont elle prétend être la gardienne. Devant son assurance, les habitants laissent faire, mais quand Nan veut rentrer chez elle, les deu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Chaque lecteur a ses trucs et préférences pour se sortir d'une mauvaise passe de lecture, de celles où tout vous tombe des mains. Des nouvelles font souvent l'affaire dans mon cas, et aussi un certain dépaysement. Cela faisait aussi longtemps que je n'avais pas lu de littérature irlandaise, donc ce beau petit livre à la couverture et à la maquette très soignées, avec ses jolies gravures, a parfaitement rempli son office. Il faut tout d'abord noter que l'auteur est né en 1881, et mort en 1918, assassiné dans les locaux du journal indépendantiste qu'il dirigeait. Il a écrit de nombreux recueils de nouvelles et trois romans.

Ce recueil réédité en 2019 est composé de trois nouvelles, qui toutes trois se déroulent à Kilbeg, village irlandais représentatif, ainsi que ses habitants, de la campagne irlandaise du début du vingtième siècle. le premier texte, « La maison de Nan Hogan », raconte comment une maison change de mains d'une manière bien particulière, et comment tout le village réagit. La seconde, « La fille prodigue », narre le retour d'une enfant du pays, qui revient chaque année prendre soin de la maison dont elle a hérité, mais cette fois, rien ne se passe comme prévu. Quant à la troisième qui donne son titre au recueil, la disparition d'un paquet de thé va y créer bien du remue-ménage !
L'auteur avait une prédisposition à faire exister des personnages en quelques paragraphes, à exposer les conflits de voisinage et les relations forcément étroites dans un village dont les habitants ne sortaient guère. Les personnages se retrouvent ainsi d'un texte à l'autre, et cela compte beaucoup dans l'amusement provoqué par les péripéties inattendues qui surviennent à Kilbeg.
Trois nouvelles pour retrouver une atmosphère un peu semblable à celle des Banshees d'Inisherin, ce film formidable et touchant sorti en fin d'année dernière, ça ne se refuse pas, non ?
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Ce livre était dans ma pile à lire depuis sa sortie début 2019. Quelle heureuse idée de l'en avoir sorti ! Un vrai régal que ces trois textes, trois nouvelles écrites en 1909, centrées sur le même village de l'ouest irlandais. La langue est riche et travaillée et nous transporte dès les premières pages à Kilbeg, au début du XXème siècle.

Nan Hogan, dont « jamais la langue ne faiblit dans son sinistre humour », mais que les jambes viennent de lâcher (La maison de Nan Hogan), se voit obligée de quitter sa petite maison pour celle « des Pauvres », à la triste réputation. Grand émoi à Kilbeg ! Les commères sont aux abois et l'ennemie de toujours de Nan, Sara Finnessy, jubile. « Elle avait le sentiment de jeter de l'encre sur un ciel obscur. Il n'y avait aucune satisfaction à engager des conversations avec des patients qui vous renvoyaient noir pour noir ». Nan Hogan reviendra-t-elle un jour à Kilbeg ? Et si l'apparition d'une tierce personne venait changer la donne ?

Melle Mary Hickey (La fille prodigue) élève seule son neveu et est tenue en très haute estime par tout Kilbeg. Pour tout dire, son piano à lui seul compte pour la moitié de la respectabilité du village, et sans doute toute sa gloire. La nouvelle de son déménagement pour un autre Comté laisse donc tout le monde à plat – d'autant plus que Melle Mary Hickey ne verse nul torrent de larmes en les quittant… même pas un seul regard en arrière. « le crépuscule n'est-il pas le filet de la nature, jeté pour ramasser tous les soupirs brisés de l'humanité ? ». Mais voyez-vous, Kilbeg, quand on y est on râle, mais une fois loin, ce n'est plus la même chanson… Peu à peu, Melle Mary Hickey réalise que sa nouvelle vie lui donne « un nauséeux sentiment d'insignifiance – elle qui, à Kilbeg, était le pivot de la vie sociale ».

Il va s'ensuivre un essai fabuleusement épique de retour au pays – je ne vous en dis pas plus, juste qu'une livre de thé finira par jouer un rôle majeur aux côtés de Winnie O'Carroll et de sa malchance – dans la troisième nouvelle (Le miracle du thé), qui clôt ce recueil en divine apothéose : rien de moins. Qu'est-ce que j'ai ri !

« Allons, cria-t-elle, écartant un de ses bras, si toi ou moi, Winnie O'Carroll, avions à notre garde une livre de thé, et nous faisions agresser sur la route, ne nous battrions-nous pas bec et ongles jusqu'à ce que nous n'ayons plus une maille sur le dos ni un cheveu sur la tête ?

Le miracle du thé est composé de textes reliés piquants et très drôles, servis par une écriture précise et beaucoup de style – bravo aussi au traducteur. Ce recueil vraiment plein de charme compose une savoureuse étude de moeurs.

A saluer également le très bel objet livre et les illustrations de Frédéric Coché (voir photos et vidéo sur le blog), gravures que l'on retrouve dans La tombe du Tisserand (une novella, et le texte le plus connu de l'auteur, semble-t-il), paru aussi aux Éditions le nouvel Attila, en 2009 (exhumé derechef de ma pile à lire irlandaise sans fond !). Merci de nous avoir permis de découvrir cet auteur en français !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Le mois de juin touche à sa fin...  Je vais donc vous parler de ma lecture pour le challenge #varionsleseditions qui mettait en lumière la maison d'édition le Nouvel Attila. le Miracle du thé de Seumas O'Kelly, auteur irlandais de la fin du XIXème et début XXème siècle, traduction de Marc Voline, a été une lecture très divertissante et pourtant j'en ressors partagée.
Le Miracle du thé est un recueil de trois nouvelles : La maison de Nan Hogan, La fille prodigue et le miracle du thé. Trois nouvelles, trois héroïnes, un village, Kilbeg. La première bataille pour récupérer sa maison occupée par une belle opportuniste, la deuxième quitte Kilbeg avec panache pour revenir penaude quelques temps plus tard et la dernière est touchée dans son orgueil de parfaite hôtesse quand le thé vient à manquer dans sa maison jusqu'à ce qu'elle fasse une miraculeuse trouvaille...
J'ai passé un bon moment de lecture dans l'ensemble. Il y a du rythme, l'auteur ménage des petits effets, crée du comique de situation, c'est globalement divertissant et ça se lit d'une traite.
Pourtant quelque chose m'a gênée. Les trois nouvelles se déroulent dans le même village et se font écho, à tel point qu'on y retrouve des personnages récurrents. L'auteur a voulu illustrer la vie de village mais j'ai un peu tiqué sur le côté très caricatural voir misogyne dans son traitement des personnages féminins. Les femmes de Kilbeg sont cancanières, revanchardes, calculatrices... quand elles ne passent pas tout simplement pour des  hystériques... Alors que les hommes passent plutôt pour de bonnes pâtes. Spectateurs de tous les "drames féminins" qui se jouent devant leurs yeux, ils restent impassibles et sages... Dans tout ça, je n'ai pas réussi à cerner l'intention de l'auteur, on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon finalement derrière tous ces sarcasmes... En tout cas, la plume est plutôt séduisante et me donne envie de tenter une nouvelle lecture de cet auteur pour parfaire mon avis.
Un petit mot pour parler de l'objet livre qui est vraiment très beau. Magnifique travail éditorial !
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Sans nul doute, lorsqu'on lit ces trois nouvelles écrites en 1909, on a le sentiment de se projeter dans la littérature classique. L'écriture soignée et le style travaillé ramènent aux lectures De Maupassant ou Balzac. Quel bonheur de lire une langue harmonieuse, presque chantante, un vocabulaire choisi, une syntaxe fine. Une richesse.

Trois histoires. Un village au coeur de l'Irlande. D'un récit à l'autre, les personnages se croisent, la vie se tisse, authentique et sincère, sans chichi, les mots de chacun, les croyances, les émotions, l'ébullition des lieux et l'esprit du village. C'est drôle et émouvant, caustique et attendrissant. Attachant. le texte vit et l'on côtoie sans peine ces caractères entiers, ces femmes déterminées même si l'on peut s'agacer ;) de la sagesse réservée aux hommes – n'oublions pas que la plume est masculine et date du début du XXème siècle. La finesse des épilogues, surtout de la première nouvelle, gomme ce bien léger défaut.

Cet écrit une très belle découverte et un plaisir de lecture certain.

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Portraits de femmes à Kilberg, village d'Irlande, au début du 20ème siècle.
Livre construit sous forme de nouvelles avec des personnages récurrents. Très bien écrit. Peut paraître gentillet, mais le livre se lit avec plaisir. Les personnes sont attachantes. le caractère des personnages est très bien décrit, ainsi que la vie au village. Et il y a dans chaque histoire une morale : dispute et résolution. Bon livre à découvrir.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Jamais Kilberg, dans son édification, n'avait connu la tyrannie de l'architecte ou le conformisme de l'ingénieur. Il n'y avait ni dessein, ni planification et cartographie, ni considération d'aspect, ni relevé du site. Les habitations étaient édifiée par les gens quand ils en avaient besoin, et dans des conditions de plus parfaite liberté individuelle. Une maison, pour ainsi dire, n'en avait cure des autres, et le montrait. si vous étiez du genre sociable, par exemple, vous accrochiez votre demeure à une série d'autres. D'une disposition réservée, vous vous plantiez à l'écart de la route ou vous enfonciez dans un creux du terrain. Agressif, autoritaire, vous installiez votre maison en position dominante ; et mauvais et désagréable, vous construisiez face à la porte de votre ennemi, afin qu'il ait à passer devant votre maison pour entrer ou sortir de la sienne, et que les mouvements de sa famille demeurent sous votre observation constante. Les maisons de Kilberg étaient plantées selon le tempérament de ses habitants, de telle sorte que l'on pouvait presque dire, en les regardant, quelle sorte de mortel abritait chaque toit. La maison de Nan Hogan exprimait l'opinion qu'elle avait de Kilberg, car quel que soit le seuil où vous vous trouviez, elle avait un de ses angles pointé sur vous. (La maison de Nan Hogan)
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Les gens de Kilbeg disaient souvent que tout en connaissant Mlle Mary Hickey depuis longtemps, ils ne pourraient jamais « tout à fait la faire leur ». Quand les gens de Kilbeg vous faisaient leur, ils faisaient également leur tout ce que vous possédiez, mais la politique était bonne puisque cela marchait dans les deux sens ; vous aviez le loisir de faire vôtre tout ce qu’ils possédaient.
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Allons, cria-t-elle, écartant un de ses bras, si toi ou moi, Winnie O’Carroll, avions à notre garde une livre de thé, et nous faisions agresser sur la route, ne nous battrions-nous pas bec et ongles jusqu’à ce que nous n’ayons plus une maille sur le dos ni un cheveu sur la tête ?
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Elle avait le sentiment de jeter de l’encre sur un ciel obscur. Il n’y avait aucune satisfaction à engager des conversations avec des patients qui vous renvoyaient noir pour noir.
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Le crépuscule n’est-il pas le filet de la nature, jeté pour ramasser tous les soupirs brisés de l’humanité ?
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