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3,78

sur 2325 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Première lecture de la rentrée littéraire et gros coup de coeur. Sofi Oksanen raconte une histoire terrible dans une langue magnifique. L'intrigue n'en finit pas de se ramifier, j'ai lu plusieurs chapitres en apnée, téténisée par ce que les deux femmes ont dû déployer pour survivre, prises au piège chacune à leur manière. A travers Zara, un tableau est dressé de ce qui peut mener les jeunes Russes dans les filets de la mafia et les affres de la prostitution dont elles ne sortiront pas ; les pages les plus éprouvantes, peut-être parce que nous en sommes actuellement les témoins.
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Ayant fait partie du jury du prix Fnac de la rentrée littéraire 2010, il me semblait logique de lire le roman qui a gagné ce prix.

Et bien je n'ai pas été déçue par cet ouvrage que j'ai quasiment lu d'une traite : une atmosphère pesante et mystérieuse nous accompagne tout au long du cheminement que l'on fait dans le passé de ces deux femmes au fil du récit et nous donne envie d'en connaître la suite. On entre de plain-pied dans l'histoire de l'Estonie sous occupation soviétique, et l'on prend conscience des conséquences possibles de cette occupation sur les femmes. On oscille sans arrêt entre passé lointain et passé proche, histoire personnelle et histoire d'une famille, d'un peuple entier, jusqu'à découvrir ce qu'il en est de l'apparition de Zara devant la porte d'Aliide et ce qu'implique cette apparition en révélations troublantes pour Aliide...

J'ai vraiment trouvé cette lecture passionnante, autant grâce à la présence de ces deux femmes (surtout la richesse de leur développement psychologique) que grâce au contexte historique ici retranscrit, qui semble particulièrement réaliste et qui de ce fait nous donne l'impression de revivre cette époque trouble des pays baltes et de mieux la cerner.

Ce roman mérite en tout cas les prix qui lui ont été attribués depuis sa publication !
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A l'achat, la vendeuse m'avait dit qu'il était difficile à lire. J'approuve son propos et vous le dis à mon tour: il n'est pas facile à lire tant la réalité qu'il raconte est féroce et sans pitié; tant elle est dure à observer, regarder. Rien de plus difficile pour moi que de savoir des femmes maltraitées, violentées, bafouées, privées de liberté; rien de plus difficile que de voir des individus foulés aux pieds par des bottes militaires toujours encrassées. Ce sont, à tour de rôle, les Allemands et les Russes qui viennent piétiner l'Estonie et ce village où prennent vie les personnages. Elles sont soeurs. Elles sont femmes seules et isolées. Elles sont vulnérables et objet de surveillances des rouges qui recherchent le mari introuvable de l'une d'entres elles, Ingel; un mari secrètement aimé et adorée par la seconde soeur, Aliide; Aliide qui fera tout pour vivre cet amour non partagé; qui fera même le pire, l'impordonnable.

Ce roman raconte la détresse des plus vulnérables, leur besoin de sécurité face à l'horreur infligée. Il raconte l'ivresse du pouvoir et le sentiment d'impunité qui me déplaît. Il décrit un monde noir, sombre, sans pitié; un monde laissé aux mains des plus sales, des plus viles. Et il l'écrit, ce monde, avec une cruelle vérité, une véritable authenticité. Il n'y a pas de fausses notes dans ce roman très bien pensé. Il est forcément à conseiller.
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Purge, c'est tout d'abord la rencontre de deux femmes, Zara et Aliide, qui ne semblent rien avoir en commun. Pourtant, petit à petit, une histoire commune va se dessiner faite de pauvreté, de violence, de peur mais de résistance aussi… C'est l'histoire d'une guerre, celle qui oppose la Russie à l'Estonie. Mais, surtout, c'est la vie quotidienne des femmes, torturées et violentées dans le but d'obtenir le nom des résistants. C'est aussi une histoire de famille qui se déchire, se perd et se retrouve… Et, enfin, une histoire d'amour. Un amour idéalisé mais impossible à concrétiser.

Ce roman nous plonge dans une autre époque et dans un autre monde. Là où les droits les plus élémentaires sont bafoués et où la peur permet de faire régner l'ordre. Il met en lumière les désastres de la guerre et la souffrance qu'elle engendre mais il souligne aussi le courage des résistants, qui se sont battus jusqu'au bout.

Vous l'aurez compris, Purge est un roman dur, qui vous prend aux tripes et ne vous laisse pas indemne. D'ailleurs, le titre en dit déjà long sur son contenu puisqu'en finnois (langue d'origine de la romancière), il signifie notamment « purifier ethniquement ». Tout est dit.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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Si je devais résumer Purge en plagiant en titre célèbre, je dirais que c'est l'art, non pas de perdre, mais de payer toute sa vie pour avoir trahi par jalousie et pour une chimère. Si le crime est grave, le châtiment est terrible. Mais le roman s'ouvre d'abord en 1992 sur la rencontre improbable d'une jeune femme en fuite, complètement anéantie et d'une vieille campagnarde estonienne, visiblement très seule et en butte à des représailles anonymes et cruelles. L'accueil qu'elle réserve à la jeune femme n'est pas chaleureux, cependant elle l'héberge. Peu à peu à force de flash-back dans leurs vies respectives, on découvre l'histoire de chacune. Celle d'Aliide Truu nous emmène à l'époque de la deuxième guerre mondiale : l'Estonie est d'abord occupée par l'URSS de 1939 à 1941, le temps de déporter massivement la population vers la Sibérie, puis par les nazis entre 41 et 44 et à nouveau par l'URSS… jusqu'en 1991. Une cinquantaine d'années sous occupation. Comment survivre ? devient la seule question qui s'impose. Et aux choix politiques se mêlent insidieusement les motivations personnelles, à moins que cela ne soit l'inverse. Si Hans le mari de sa soeur Ingel, est un patriote résistant et contraint à la clandestinité, Aliide, elle, épouse, sans aucun amour mais pour trouver une forme de sécurité, Martin Truu, un communiste notoire. Quant à Zara, la jeune femme, on comprend vite qu'elle s'est enfuie pour échapper à un réseau de prostitution particulièrement sordide. Et si à première vue, les deux histoires n'ont rien à voir, il s'avère progressivement qu'elle n'est pas arrivée chez Aliide par hasard. En outre les deux femmes, différentes en tout selon les apparences, ont toutes les deux subi des violences telles que pour y survivre, elles distinguent leur personne de leur corps, mais ces violences les détruisent et les entraînent elles-mêmes, l'une et l'autre, à la pire extrémité. Enfin une pirouette finale fait plonger les personnages dans un absurde désespérant.
C'est un roman passionnant parce que le lecteur a envie de connaître le destin de chacune des héroïnes et, en même temps, il constitue une mine d'informations sur les états occupés par l'URSS. Et il offre un éclairage saisissant sur la guerre en Ukraine : on comprend encore mieux combien les Ukrainiens luttent pour leur liberté, voire leur survie.
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Je ne savais rien de l'histoire des pays baltes jusqu'à ce qu'une amie estonienne me fasse découvrir « Purge » de Sofi Oksanen, auteure au superbe talent. Ce très beau roman m'a beaucoup appris.
Le style de l'écrivaine est efficace. La précision des descriptions, la notation rapide d'infimes détails (comme les salissures de mouches) donnent au récit un cadre très concret et réaliste qui stimule l'imaginaire du lecteur. Les caractères et les personnalités sont campés avec une grande justesse psychologique.
J'ai beaucoup aimé deux des personnages féminins, Aliide et Zara, ces deux héroïnes au rôle central dans l'histoire.
J'ai apprécié la description crue de l'univers totalitaire, de la froideur indifférente de fonctionnaires dressés à obéir, du cynisme de maffieux, produits effroyables de pays d'ordre rigoureux, mais sans morale, soumis à l'autorité de pouvoirs aux maillons irresponsables, accumulés en couches successives jusqu'au sommet de la pyramide où l'on règne arbitrairement.
Les ravages sur la psyché des individus du bas de l'échelle sociale sont considérables.
En 1992, Aliide reste exagérément méfiante, malgré l'indépendance de l'Estonie enfin libérée du joug soviétique. Et pourtant, elle accueille Zara, prostituée « paumée » en fuite, misérable femme déchue, contrainte à une vie infâme par des proxénètes immondes. Elle l'accepte dans sa maison qu'elle ne veut pas quitter, même quand le village est en fête, maison truffée de cachettes, souvenirs des périodes sombres. de plus la malheureuse Zara est sa nièce, fille de sa soeur Ingel qu'elle jalouse.
Nous découvrirons cependant des pépites, des éclats de lumière dans cette obscurité. L'amitié naissante entre les deux femmes, Aliide et Zara nous réchauffe le coeur ; le dévouement aussi de la première, malgré ses fragilités, ses peurs et ses amertumes, crée un élan de sympathie du lecteur envers elle.
Ce roman sombre à la puissance étonnante nous donne une belle leçon d'espoir : le courage, c'est d'être heureux quand même et d'agir au mieux malgré nos faiblesses !


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Le début du roman se situe en 1992, une vieille femme , Allide vit seule dans une ferme, dans la forêt estonienne. L'armée russe s'est retirée. Un matin, elle aperçoit une femme , tout en guenilles, dans sa cour. Qui est -elle ? que lui veut-elle ? Elle lui vient en aide, Zara dit être poursuivie par son mari.Nous allons apprendre peu à peu la vie de ces deux femmes. Il y aura des retours en arrière dans la vie de chacune.Le secret d' Allide se dévoile peu à peu. Allide incarne une personnalité forte qui se bat pour son pays, mais qui n'en est pas moins une femme.Ce roman rend hommage aux femmes, résistantes de 1940 à maintenant. L'auteur nous entraine peu à peu, ce roman ,que certains qualifient de thriller, ne peut pas laisser indiffèrent . Ces femmes sont à la recherche d'un monde meilleur. Quel sera leur monde ?
Ce roman lu ,je l' ai apprécié. Juste un mot sur la couverture, le rose évoque la douceur, et dessous une main vieillie, sur un fond gris. Celle-ci peut s'associer à de la peur, à la haine, aux thèmes abordés dans ce livre.



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Puissant et délicat à la fois. Si je n'avais pas vu la photo de Sofia oksanen, j'aurai pensé que le livre était écrit par une vieille dissidente parcheminée revenue de tout, tant le regard est mûr et pesé. les petits gestes du quotidien magnifiés, les grosses trahisons de l'histoire voilées par les circonstances... vraiment impressionnant.
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Tribulations d'une estonienne Alïide, entre 1935 et 1992. Elle supporte le joug stalinien et ses violences et vit la décomposition de l'URSS ainsi que la nouvelle indépendance de l'Estonie. Survie d'une femme, compromissions de chacun, ou qui est qui et pour quelles raisons ? En tout cas, elle assure et protégera jusqu'au bout sa visiteuse, un peu d'elle même. Magnifique, pas de pathos, dur et sans concession, écrit par une plume avec un style. Merci au traducteur Sébastien Cagnoli. L'Autrice raffle les prix avec raison. A lire +++
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Par petites touches, Sofi Oksanen nous campe les personnages, les lieux et surtout les atmosphères sans toujours mettre des mots; dès le début du livre il y a une description des habits de la jeune Zara qui nous laisse supposer que c'est une > d'origine soviétique qui est passée dans un > de l'Ouest; en 20 lignes une partie du noeud du livre est énoncé.

Par contre je trouve que si les différents régimes sont bien décortiqués, analysés; l'occupation allemande et la participation des réfugiés de la forêt l'est beaucoup moins (le terme nazi n'est jamais écrit).
J'ai beaucoup aimé ce livre d'une jeune auteure finlandaise de mère estonienne comme la fille d'Aliide, l'écriture est acérée, les phrases sont ciselées, précises, courtes et au combien mordantes.
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