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sur 2325 notes
Aliide a perdu son âme un jour de 1947, dans les locaux de la mairie de son village, en Estonie soviétique. Désormais, elle n'aura qu'un maitre-mot : se défendre et se protéger. le seul être qui aurait pu la sauver : Hans," n'est pas pour elle", mais pour Ingel, sa soeur, "la parfaite" ! Sa vengeance sera terrible Seule Zara, qu'elle trouvera, telle une bête traquée un soir dans son jardin, aura peut être une chance de s'en sortir et c'est "au nom de Hans" qu'elle la lui laissera ! Un livre émouvant sur l'occupation Russe en Estonie. Un pays mal connu, une vie difficile et une rencontre qui va bouleverser la vie d'Aliide, avec cette jeune femme qu'elle découvre dans son jardin, elle va pouvoir réparer ses erreurs qui la hantent depuis tant d'années. Un très beau roman que je conseille à tous. Nena
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Dans les mois qui ont suivi sa parution, "Purge" a reçu un très bon accueil en France. J'arrive un peu tard pour poster sur Babelio ce commentaire. C'est pourquoi je serai bref. J'ai trouvé le récit est très intéressant. Il illustre avec justesse l'impact de l'Histoire sur le destin de deux femmes: Aliide, la plus âgée, a connu les vicissitudes et les compromissions liées à l'oppression communiste dans son pays; Zara, beaucoup plus jeune, a subi de plein fouet les effets pervers de la libéralisation après la chute du régime soviétique. S. Oksannen décrit avec beaucoup de finesse la découverte mutuelle de ces deux femmes qui au début ne se connaissent pas, mais qui se révèlent indirectement liées par un lourd secret. A travers ce roman j'ai appris, comme beaucoup d'autres lecteurs, ce qu'a été l'Histoire de l'Estonie: les régimes hitlérien et stalinien se sont férocement combattus au milieu du XXème siècle pour dominer ce petit Etat.
Cependant, il faut bien signaler que le roman est composé comme un puzzle, le lecteur étant balloté d'un personnage à l'autre, et d'une époque à une autre. Cela complique la compréhension de l'histoire (avec ou sans grand H). Je trouve que l'auteure a abusé de ce procédé narratif. Ceci étant écrit, je maintiens mon avis globalement positif sur ce livre...
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J'ai enfin lu Purge le livre aux multiples prix dont le prix Femina Etranger 2010. le livre qui a tant fait parlé de lui et je comprends maintenant pourquoi.

L'histoire débute en 1992 dans un coin reculé de la campagne estonienne Une jeune femme boueuse et loqueteuse, Zara, arrive dans le jardin d'une vieille femme : Aliide Truu. Celle-ci se méfie et pense avoir affaire à une voleuse ou du moins une personne mal intentionnée. Cependant, la jeune femme est dans un tel état de détresse et semble si craintive qu'elle apitoie Aliide qui lui offre alors l'hospitalité. C'est alors que l'histoire de chacune va se heurter au feu de la réalité ...

Autant le dire tout de suite les 100 premières pages ont été très dures le livre a failli me tomber des mains tellement je le trouvais ennuyeux puis soudainement l'histoire a pris toute son ampleur. Sofi Oksanen nous conte dans une écriture irréprochable et somptueuse les vies torturées de ses deux femmes nous dévoilant par la même un pan entier de l'histoire de l'Estonie et que dire à part : c'est passionnant. Passionnant de voir l'oppression se mettre en place et le devenir des pays conquis. C'est tout un pan du mécanisme de conquête et ses dérives que l'on retrouve dans ce livre. Là j'étais déjà conquise mais au delà de l'histoire se sont des histoires humaines qui nous sont contées et beaucoup de questions sont soulevées dans ce livre car au delà des mensonges de Zara et Aliide, les trahisons, les non-dits, l'amour, la violence, ...C'est la souffrance de tout un peuple qui est dévoilé.

Ce livre soulève enfin essentiellement des questions sur la valeur humaine.Certaines scènes sont particulièrement dures dans leur absence de description laissant à notre imagination le soin d'imaginer l'horreur vécu par ses femmes. J'ai assisté impuissante à la mise en place du pire cautionné par le pouvoir établi et me suis sentie moi même totalement démunie et révoltée.

C'est un livre bouleversant qui me hantera longtemps !
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Une grave et douloureuse histoire de survivance. Sofi Oksanen nous raconte l'histoire de 4 femmes d'une même famille estonienne, de l'arrivée des Russes jusqu'à la chute de l'Union soviétique.

J'aurais du mal à bien résumer le récit qui nous livre des passages d'une grande violence. Tragique, c'est à travers le destin d'Aliide et d'Ingel que l'auteur nous raconte l'histoire de nombreuses femmes estoniennes de ce demi-siècle d'occupation russe. La narration pue la peur, on la ressent dans notre corps tellement les émotions sont bien rendues, bien décrites. L'écriture d'Oksanen ébranle. L'histoire de ces femmes nous est racontée par un fil conducteur parfois laissé en suspens, laissant deviner sans peine les cruautés et sévices sexuels subis par les personnages. Et les non-dits sont parfois même plus puissants que les passages crus, durs, sans détour. Les images décrites pas Sofi Oksanen nous imprègnent : le lecteur se surprend à presque voir les mouches voler, les vers dans la viande, à goûter le raifort et les concombres cuisinés à toutes les sauces, à sentir l'odeur de l'oignon.

Toutes les scènes ne sont toutefois pas égales. Je pense entre autres à un passage où Zara, enfermée dans le kagibi dans lequel on cachait son grand-père recherché par le régime communiste pour avoir collaboré avec les allemands, qui était à ce point inutile qu'il m'a complètement fait décroché de l'état d'angoisse dans lequel le roman m'avait plongée.

Trahison et rédemption. Survivre a un prix.
Un roman fort pour la violence de ses émotions et pour toute la culture estonienne qui transpire dans les détails du récit.
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j'ai enfin pu découvrir ce roman dont on a tant entendu parler.

On se retrouve donc, fin 1992, dans l'Estonie qui vient juste d'être libérée du joug russe. Aliide, qui vit terrée dans sa ferme, découvre un beau matin dans son jardin Zara, jeune femme qui tente d'échapper à ses 2 mac russes. Aliide va donc recueillir Zara un peu malgré elle.

Sauf qu'on découvre bien vite que Zara n'a pas atterri là totalement par hasard. On va alors suivre 2 récits en parallèle, l'un expliquant l'autre sur fond de guerre, d'occupations successives. L'histoire a ce goût un peu âpre et amer de ces vies qui ne sont pas choisies, de ces enchainements qui mènent à l'irréprarable. Même si on ne peut pas dire que ça se finit mal, on n'en sort pas exactement joyeux.

Mais c'est un beau roman qui mérite d'être lu. J'ai bien aimé le et la construction qui fait se répondre les 2 récits et les 2 époques
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Ce qui me fait vibrer, quand je lis, c'est que le livre en question me transforme, qu'il me modifie, que j'y pense encore longtemps après en avoir tourné la dernière page.
J'ai été servie : ce livre m'a traumatisée, il m'a poursuivie, hantée. Chaque fermeture était pour moi douloureuse.

Sofi Oksanen a ce talent de virtuose qu'elle force son lecteur à construire l'histoire avec elle : pas question d'une lecture facile et clé en mains. Il faut souffrir et avoir du courage et de la volonté pour aller au bout.

L'originalité de l'angle adopté pour un thème presqu'usé, tant il a été exploité y est pour beaucoup : c'est une histoire de femmes dans un monde masculinisé à mort : la guerre et l'ex-URSS. Là-dessus se greffe un secret de famille que lecteur doit reconstruire, tel un puzzle.

Le style est exquis : un rythme narratif pesant où le lecteur est presque malmené : passage d'un lieu à un autre, d'un temps à un autre, d'un style à un autre, d'une focalisation à une autre.

Bref, un roman à vous couper le souffle, auquel il vous faudra participer et dont vous ne sortirez pas indemne.
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Estonie, années 1930 à 1992.

Lorsque Aliide, vieille Estonienne à la vie rude et au caractère affirmé découvre Zara réfugiée dans son jardin, son instinct se réveille.

Qui est cette fille ? de quoi a-t-elle peur ? Quels secrets cache-t-elle ? Que lui veux-t-elle ?

La méfiance, comme une seconde peau, l'envahit…

Entre questions sournoises et réponses évasives, les deux femmes finissent par s'apprivoiser, révélant deux destins douloureux, malmené par l'Histoire.

Celle d'un pays ravagé par des années de conflits et d'occupation allemande ou soviétique jusqu'à l'indépendance nationale.

Celle d'un pays aux innombrables victimes, mortes ou déportées.

Celle d'un pays où des choix doivent sans cesse être faits : subir, résister ou collaborer.

Celle d'un pays où ceux qui résistent aujourd'hui seront les collaborateurs de demain…

Dans une écriture qui s'adapte à chaque personnage, le récit dévoile au fur et à mesure des souvenirs, les liens qui les unissent. Une forme fragmentée qui n'entrave en rien l'imbrication du puzzle jusqu'à la révélation finale.

Un récit sombre et violent sur l'histoire de l'Estonie et la noirceur de l'âme humaine raconté ave une agilité romanesque sans pareille !

Je recommande aussi de la même auteure Quand les colombes disparurent qui est tout aussi magistral !
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En Estonie se rejoignent deux femmes dont on ignore d'abord les liens. Au fil d'un récit où passé et présent s'imbriquent adroitement adroitement, on passe en revue une cinquantaine d'années de l'histoire de ce pays dont on parle peu en France. Un roman dur et vibrant où peu à peu se dessinent les affres de la guerre et du communisme et la difficulté pour un petit pays à penser ses plaies. Adroit même si âpre à lire/
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Purge ne laisse pas indifférent, et les critiques tous azimuts (beaucoup de bonnes et quelques moins bonnes) prolifèrent sur le site, je vais donc en ajouter une de plus, sans lire les précédentes pour ne pas être influencé.
On compare Sofi Oksanen aux écrivains de polars venus du froid, et il y a au moins quatre bonnes raisons à cela : on trouve bien quelques meurtres et quelques mafieux dans le roman, l'histoire oscille entre plusieurs époques, la tragédie prend racine pendant la seconde guerre mondiale et en effet la latitude de l'Estonie n'augure pas un climat des plus cléments (capitale : Tallinn : 59°26 N, soit largement plus au nord qu'Ystad, la ville du polar suédois par excellence située à 55°25 N).
Mais les ressemblances s'arrêtent là. J'avoue avoir eu du mal à entrer immédiatement dans cette histoire, et il m'a fallu franchir la première centaine de pages avant de m'intéresser réellement aux personnages, assez antipathiques. Une espèce de mamie Nova en jupon s'active dans sa cuisine avec sa tapette à mouches. Une jeune SDF mal en point et mal lunée échoue dans la cour de sa ferme. On ne sait rien sur elles, et pour cause, tout le roman va tourner autour de ces deux femmes pour progressivement révéler leurs lourds secrets et leur sordide passé. Pas d'énigme à résoudre, pas d'enquête ni d'enquêteur, pas d'aveux. Les ressorts de l'histoire sont ailleurs, nous découvrons par petites touches les liens qui unissent ces deux femmes, aux destins chahutés et broyés par l'histoire de leur pays tour à tour pro-allemand, pro-russe, pro-occidental... Ce qui dérange dans ce roman, ce sont la mise à nu des instincts les plus bas : jalousie, haine, folie, trahison, intégrisme politique, esclavage sexuel... et j'en passe, et la brutalité de certaines scènes, accrochez-vous, en trois mots, on assiste à des meurtres qu'on n'avait pas vu venir la phrase précédente. Il faut reconnaître l'efficacité du style de Sofi Oksanen pour décrire la violence pure, dérangeante car brutale et sans explication. Dérangeant également le fait que les personnages principaux, certes des victimes, ne sont pour autant pas si irréprochables, ce qui ne favorise ni l'identification ni l'empathie.
La fin curieuse du roman apporte des clés indispensables pour déchiffrer tout ce qui précède, sous la forme froide et distanciée de rapports administratifs confidentiels. Procédé étrange et surprenant mais encore une fois très efficace. Un bon roman alors ? efficace ? nécessaire ? oui mais difficile à avaler et amer... comme une purge.
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L'auteur a voulu mettre en parallèle le destin de deux femmes, toutes deux ont vécu des expériences violentes et elles en gardent une peur ancrée au plus profond d'elles-même. La couverture du livre montre une main tremblante, crochue, mais coquette et symbolise bien l'état d'Aliide, meurtrie mais toujours vigilante.

Sur deux générations, l'auteur témoigne ainsi du joug de la Russie sur l'Estonnie. A la suite de la seconde guerre mondiale, les communistes russes font régner la terreur sur ce pays et dans les années 90, la maffia russe profite des jeunes estoniennes.

J'ai beaucoup aimé cette façon de retracer l'histoire d'un pays par le ressenti des femmes. Plus que les actes, ce sont les sentiments qui témoignent. L'auteur a mis en annexe les chronologies historiques, les témoignages, les rapports pour se centrer sur les sentiments d'Aliide et de Zara.

C'est une très belle rencontre qui permettra aux deux femmes d'avoir une chance de se racheter et de retrouver l'espoir.

C'est aussi une réflexion sur les limites de l'amour, sur les liens familiaux, le sentiment (ou plutôt l'absence de sentiment) de trahison. Les personnages sont remarquablement analysés, disséqués mais jamais jugés.

L'ambiance du livre est enrichi par l'environnement de la campagne, avec la vie des paysans, la force des croyances et de remèdes, ce qui donne une dimension complémentaire au roman.

Un très beau témoignage qui me donne envie de découvrir d'autres romans de cet auteur.

Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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