Quatre folles raisons de s'enthousiasmer pour un ouvrage islandais, paranoïaque, économico-politique ou encore totalement dépaysant :
1) Vous avez dit Islandais ?
Vous voulez tomber sous le charme de la littérature islandaise, petite soeur de la déferlante suédoise en sson en tous genres.
Avec
Jon Ottar Olafsson, vous allez surfer sur la vague venue de Scandinavie s'échouer sur les Rivages islandais.
Manque de chance pour vous (et pour moi), j'ai l'impression que seule l'écume de l'écriture venue du Nord subsiste dans « Une ville sous écoute ».
J'ai rarement découvert des dialogues sonnant aussi faux et creux, une écriture aussi pauvre et mal construite, et cerise sur la gâteau, des personnages aussi lisses et transparents. Bref, tout ce que Babélio me permet d'éviter habituellement !
Et si vous cherchez à tout prix du made in Islande, piochez sans crainte «
La femme en vert » d'
Indriðason et ses mystères autour de Reykjavik.
2) Moi, parano ?
Supposons que l'écriture n'est pas votre priorité absolue. Non, vous vous passionnez plutôt pour les écoutes téléphoniques ou électroniques sur les avocats ou autres politiques, comme celles du majordome dans l'affaire Betancourt, ou bien celles du fameux Monsieur Bismuth.
Avec un titre pareil, «
Une ville sur écoute », on s'attend évidemment d'avoir à faire aux grandes oreilles de la police islandaise. Mais à ce point ! Ce n'est plus un roman, c'est le télégramme de Brestavik.
Comme les contes pour enfants, autant offrir le CD en bonus avec les tous enregistrements de la police et nous proposer de les écouter tranquillement au casque dans le salon en même temps que la lecture du roman.
Si vous voulez vraiment éprouver la sensation d'être écouté et ou d'être pris en filature au péril de votre vie, rien de tel que le formidable « Enfant 44 » de Rob Smith sur le communisme sous Staline pour ressentir cette paranoïa absolue.
3) Sinon, faute de mieux, rabattons-nous sur l'économie et la politique !
Olafsson, en tant que spécialiste des crimes liés à la crise économique, ne pouvait pas de passer de nous étaler ses connaissances en la matière. Sans tambour ni trompette, au cours d'une réunion de police sur l'enquête d'un meurtre d'une jeune femme, l'auteur (à travers le propos d'un des flics) nous explique en cinq pages le pourquoi et le comment de la crise financière et politique en Islande en 2008.
Résultat, le sujet débarquant comme un cheveu sur la soupe, je n'ai quasiment rien compris à l'explication contrairement à David, le héros flic du roman, qui heureusement avait travaillé dans une banque avant d'être embauché par la Police. Fallait y penser !
Et pourtant, j'adore ces sujets politico-financiers lorsqu'ils sont parfaitement traités comme l'excellent ouvrage « Jusqu'ici, tout va bien ! » d'
Eric VERHAEGHE.
4) Bon alors, ne reste plus que le coté dépaysant !
Au détour d'un récit au coeur de l'Islande, on s'attend à des magnifiques descriptions de paysages scandinaves ou pour le moins de ressentis propres à la spécificité du climat ou de l'environnement du pays.
Que nenni ! Hormis une allusion aux aurores boréales, rien ou presque à se mettre sous la dent dans ce roman.
Si vous cherchez un polar alliant suspense et dépaysement garanti, foncez sur « le dernier lapon » d'olivier Truc qui ne vous laissera pas de glace !
Autant mon dernier livre offert par Babélio « le paradoxe du cerf-volant » figurait parmi mes plus belles découvertes de lecture, autant «
Une ville sur écoute » dont je remercie l'éditeur tout de même pour son envoi, se révèle être une mauvaise surprise comme je n'ai plus l'habitude d'en avoir depuis des années.
Faute de vous conseiller ce roman islandais, j'ai préféré vous orienter vers quatre valeurs sûres qui j'espère vous feront vibrer comme moi.