AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Alice Gascar (Autre)Claude Couffon (Autre)
EAN : 9782070702688
348 pages
Gallimard (03/11/1987)
4.11/5   19 notes
Résumé :
Le narrateur, Brausen, un créateur d'affiches publicitaires, pense, pour s'enrichir, écrire un scénario dont la protagoniste, Elena Sala, vivra une aventure semblable à celle de sa femme Gertrudis, qui vient de subir l'ablation d'un sein. Auteur en quête de personnages aussi complexes que lui-même et ses amis, il éprouve le besoin d'imaginer un médecin de province, Díaz Grey, laconique et désespéré comme celui qu'il a connu autrefois à Santa María, une petite ville ... >Voir plus
Que lire après La vie brèveVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Onetti place au centre de son récit un protagoniste-narrateur qui s'invente un monde imaginaire pour mieux transcender sa propre vie, monde fictif qui devient le seul lieu où il lui est possible d'exister. le lien de cause à effet qui le relie au réel finit par s'inverser jusqu'à ce que fiction et réalité se prolongent l'une et l'autre.

Trois temps rythmés par la désolation et la désespérance structurent le récit : la première partie évoque un publicitaire dans la ville de Buenos Aires au printemps, songeant en même temps à sa femme amputée d'un sein et à un film, alors qu'une tempête menace. La seconde concerne un généraliste installé dans une ville proche de la frontière argentine, et dont l'une des patientes est le double de l'épouse du publicitaire. le troisième temps narre l'histoire d'un client d'une prostituée, dont le pseudonyme cache l'identité du publicitaire de la première histoire, et qui prémédite d'assassiner la fille de joie. Il est cependant devancé dans son projet par un client de la dame.
Trois temps narratifs s'entrecroisent jusqu'au double dénouement final : certains fuiront vers Santa Maria, ville rêvée, donc vers la fiction, d'autres vers le réel. La ligne de démarcation entre fiction et réalité étant mouvante, elle rend possible la suite du cycle romanesque qu'Onetti poursuivra dans trois autres romans.

Paru en 1950, cette oeuvre inaugure le cycle de la ville portuaire fictionnelle de Santa Maria. Indubitablement influencé par Céline, Hammet et Faulkner, Onetti joue à intriquer le réel dans la fiction. On retrouve dans ce récit fondateur l'errance, la solitude, la nostalgie et l'abandon qui ont marqué la vie intime tumultueuse de l'auteur, sa façon inimitable de plonger dans le désarroi par le biais de la fiction, son obsession des mondes parallèles aux dédoublements coupables pour mieux se fuir soi-même.
C'est ardu et magnifique.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
Commenter  J’apprécie          260
Onetti est vu par beaucoup comme un des fondateurs du nouveau-roman latino-américain. Cela en dit long à la fois sur l'originalité indéniable de construction de l'intrigue mais également sur l'aridité épuisante de sa déconstruction. Des perles de beautés semées ici ou là, des analyses psychologiques parfois très fines, mais la lecture est dans l'ensemble extrêmement laborieuse. le souvenir qu'il en reste quelques semaines après est semblable à celui d'un rendez-vous amoureux aux promesses chatoyantes mais auquel l'élue ne se serait jamais présentée, laissant au fil des heures la soif se dissoudre dans le sable du désert...
Commenter  J’apprécie          70
LA VIE BRÈVE de JUAN CARLOS ONETTI
La vie est brève, « et le pire n'est pas qu'elle refuse ce qu'on désire, c'est que l'ayant donné, elle le reprend «
Un homme, Braumsen, dans sa chambre attend sa femme qui va revenir de l'hôpital après l'ablation d'un sein. Encore une trahison de la vie.
Dans la chambre contiguë, vit une prostituée qui travaille chez elle, la cloison est si mince que Braumsen a déjà l'impression de la connaître bien qu'il ne l'ait jamais vue.
Braumsen hésite entre suicide et meurtre; pour essayer de s'en sortir, il va progressivement créer un personnage qui va prendre vie et devenir plus vivant que lui, Diaz Grey.
Le roman va évoluer sur ces trois plans, Braumsen et sa femme, la putain et Ernesto, Diaz Grey, le médecin, sa création. Les trois vont s'imbriquer de façon inextricable au point de n'a plus savoir qui existe ou qui est une illusion.
Incroyable roman qui nous emporte dans un tourbillon créatif, où nous perdons rapidement nos repères dans ce pessimisme ambiant.
Ce livre fait partie avec Ramasse-Vioques et le Chantier d'une trilogie romanesque dans laquelle Onetti crée la ville de Santa Maria, le Médecin Diaz Grey et d'autres intervenants.
Commenter  J’apprécie          10
D'accès difficile tous les ans j'en reprends sa lecture mais à chaque fois il me tombe des mains.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le pire n'est pas que la vie refuse ce qu'on désire, c'est que, l'ayant donné, elle le reprend .
Commenter  J’apprécie          53
«Et la vie c'est soi-même et soi-même c'est les autres.»
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Juan Carlos Onetti (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Juan Carlos Onetti
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
Contenu suggéré : Nicolas Gomez Davila : https://youtu.be/a¤££¤97Maarten Schellekens64¤££¤ Alejandra Pizarnik : https://youtu.be/Ykb0a1yV_-8 Horacio Quiroga : https://youtu.be/s__rzxA5SPo Julio Ramón Ribeyro : https://youtu.be/P3jpWcuJnlE Antonio Ramos Rosa : https://youtu.be/iM8Op_jfEkI Cecilia Meireles : https://youtu.be/a5ksKGgHJXQ Baldomero Fernandez Moreno : https://youtu.be/kq6UlpNtLjQ Pablo Neruda : https://youtu.be/gRbnWKjTEGA Juan Carlos Onetti : https://youtu.be/ICAIr620NRE INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤91Julio Ramón Ribeyro94¤££¤ AUTEURS DU MONDE (K-O) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rlQry823Dg4KwOTjaFeZ3e LA TERRE-VEINE : https://youtu.be/2¤££¤102
+ Lire la suite
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
autres livres classés : uruguayenVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (50) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}