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EAN : 9782382924884
224 pages
Bouquins (07/09/2023)
3.19/5   16 notes
Résumé :
Dans son nouveau livre, Michel Onfray dénonce la marchandisation des corps et des esprits comme une nouvelle forme de totalitarisme.

L’auteur se fonde sur les prédictions de George Orwell et d'Aldous Huxley dans leurs deux livres les plus célèbres, 1984 et Le Meilleur des mondes, deux romans d’anticipation dont il démontre toute l’actualité à la lumière des dérives de nos sociétés contemporaines. À la multiplicité des anciennes civilisations qui ont j... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On parle souvent du 1984 d'Orwell, souvent d'ailleurs à tort et à travers lorsqu'on y voit une prophétie pour notre temps alors qu'Orwell ne parlait pas de l'avenir, mais seulement de l'Union Soviétique de son temps (voir à ce sujet la préface de l'excellente édition de Jaworski)
Si j'évoque ce livre, qui n'est pas le sujet du Fétiche.. c'est parce que ce dernier est très largement issu d'un autre ouvrage, qui est en quelque sorte le pendant du roman d'Orwell : le meilleur des Mondes d'aldous Huxley Malgré ses ventes en librairie, on ne lui accorde pas l'importance qu'il mérite.
On a tort. Écrit en 1932, quelques dix sept ans avant 1984, ce livre nous parle lui aussi de son époque, mais aussi, et beaucoup plus que l'ouvrage d'Orwell, de la nôtre. Il décrit un univers où l'homme a été déconstruit et reconstruit selon les préceptes de l'eugénisme, très tendance à l' époque, et qui trouva un début de réalisation dans le nazisme (mais dont certaines politiques publiques s'inspirerent jusqu'à la fin des années soixante dans des démocraties occidentales telle que la Suède et les États Unis)
Mais me direz-vous, le nazisme a été vaincu, l'eugénisme est une vieille lune, nous en sommes très loin.
Vraiment ? Ce qu'Onfray nous montre au contraire dans son livre, c'est que nous n'en avons jamais été plus prêts grâce à son avatar californien, le transhumanisme, qui est un avenir possible et de plus en plus probable, et qui est bien plus effrayant que le cauchemar d'Orwell, parce qu'il conduit à la disparition de l'homme et à son remplacement par une créature (oui, créature, ou plutôt création en laboratoire) qui n'aura plus d'humain que le nom
Car voilà ce qu'on nous promet: des conceptions en laboratoire, sans grossesse,.une dilution de la parenté, une destruction de la famille, une humanité composée d'individus anomiques, atomises, trouvant leur satisfaction dans les paradis artificiels des drogues, de la sexualité débridée et des vies virtuelles du metavers
Cet homme déconstruit sera l'esclave idéal des nouveaux maîtres du capitalisme mondialisés, les Alphas de ce Brave New World. La nature, il n'en restera pas grand chose, vous m'accorderez que c'est déjà bien commencé.
Cela paraît excessif ? Malheureusement il y a beaucoup de choses, certaines déjà réalisées d'autres en projet, qui vont dans ce sens, sans que personne (sauf quelques "réactionnaires" discrédités par définition, tel qu'Onfray est déjà largement perçu chez ceux qui pensent bien) s'en préoccupe en quoi que ce soit
Je ne vais pas paraphraser le livre, je vous laisse le lire
Je parlerai cependant d'une chose qui peut ne pas sembler la plus grave, mais qui l'est peut-être car elle touche à l' essence même de l'humanité
Les paléo+anthropologues s'accordent généralement a penser que l'homme est devenu vraiment homme à partir du moment où il a enterré ses morts, où selon une belle formule de Pierre Chaunu, il est devenu " une conscience de soi sous le regard de la mort". Eh bien, même cela est remis en question avec l'idée monstrueuse du compostage des cadavres, c'est-à-dire de leur utilisation comme engrais. Cela se pratique déjà. Les nazis ne faisaient pas autre chose
Ainsi l'homme se trouve pleinement reifie c'est à dire aboli
J'exagère ? J'atteins le point Godwin ?
Mais enfin rappelez-vous !
Rappelez -vous les savonnettes d'Auschwitz !
Rappelez -vous les pantoufles en feutre à base de cheveux humains pour les sous-mariniers !
Rappelez -vous les abat-jours !
Et personne ne dit rien, surtout pas ceux qui aperçoivent la moustache d'Hitler derrière le moindre propos,"nauséabond" comme ils disent, forcément nauséabond, d'un leader populiste !
Mais il existe une abomination pire. Anna Smadjor, spécialiste d'éthique médicale ( ne riez pas !) auteur d'un manuel qui fait autorité, propose en effet d'utiliser les corps de femmes en état de mort cérébrale pour la gestation pour autrui, (une abomination dans tous les cas, mais on franchit un pallier supplémentaire' Cessera--t-on jamais d'en franchir"?). Par souci d'égalité, les corps d'hommes en état de mort cérébrale pourraient aussi être utilisés comme banque de sperme. Nul doute que certains trouvent l'idée bonne, par exemple parmi les néo -féministes que la réification du corps de la femme ne gêne apparemment pas au point qu'elles approuvent la prostitution, rebaptisée du beau nom de travail sexuel. Sans vouloir polémiquer, on ne peut que constater que les woke sont les idiots utiles du transhumanisme, ici comme souvent.
Un ouvrage intéressant donc, et bien utile ( hélas)
Un regret et un étonnement : pourquoi Onfray n'a -a-t-il pas cité Les Particules Élémentaires, qui parlaient pourtant de tout cela alors que le transhumanisme était encore dans les limbes
Houellebecq est parfois un peu prophète, hélas là aussi, car ce n'est pas pour le meilleur
Il paraît il est vrai qu'Onfray est Houellebecq sont fâchés, et pour une bêtise en plus. C'est dommage
Dans un autre ordre d'idée, vous trouverez dans ce livre un florilège bien surprenant de prises de position en faveur de la pédophilie dont une émanant... d'Alain Finkielkraut ( que je regarderai dorénavant d'un autre oeil) et Pascal Bruckner dans leur livre commun " le nouveau désordre amoureux" paru en 1977. Ils semblent qu'ils aient évolué. Seuis les imbéciles ne changent pas d'avis, dit-on
Ils sont sans doute très intelligents
Et pour conclure ! Salut à toi, Brave New World ! Zinoviev (pas le bolchevik compagnon de Lénine mais le dissident des années 70).a écrit, je crois bien dans Les Hauteurs Béantes, que le communisme était l'avenir radieux de l'humanité parce qu'il faisait vivre les hommes comme des cochons, et que les hommes aspiraient à vivre comme des cochons. C'était très injuste pour le communisme soviétique. Mais tout à fait approprié à l'avenir radieux quel nous prépare le transhumanisme
Peut-être qu'ils seront très heureux.

Addendum du 16 novembre
J'ai parlé plus haut de l'indignation que j'éprouvais devant le projet de compostage du corps humain pour " le bien de la planète".
Il s'agissait alors de projets. Nous y sommes.
J'apprends qu'aux USA, toujours en avance et qui sont notre grandiose futur six états de l'Union ont légalisé le procédé, qu'en France une députée MoDem avait déposé en septembre dernier une proposition de loi dans ce sens et que la Municipalité écologiste de Lyon envisage de tester la légalité du procédé.
Peu de temps après la lecture du livre d'Onfray j'ai parlé de la question à l'ami d'une de mes filles : il a trente cinq ans, je l'aime bien, il est intelligent et cultivé, il n'est pas écologiste. Il ne s'en est pas autrement étonné et a fini par conclure que si c'était pour faire pousser un arbre, après tout... Je n'ai rien répondu et et ai changé de sujet de conversation.
Philippe Meyer (un humoriste que l'on pouvait écouter sur France Inter dans les années soixante dix, époque où cette activité pouvait se pratiquer sans bêtises, vulgarité et ignominie), Philippe Meyer donc concluait rituellement ses chroniques par "le progrès fait rage"
En effet.


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Sur les traces de Georges Orwell et d'Aldous Huxley, L'auteur pointe des dérives sociétales avec une grande acuité et le talent narratif qu'on lui connaît, de la marchandisation des corps et des esprits, au transhumanisme, vers un état global et planétaire. Les nombreux exemples choisis sont éloquents sur le sujet et la langue de bois remisée au placard ! Il tranche dans le lard sans retenue ! Mais, n'y aurai-t'il pas, tout de même un peu de positif dans l'évolution du monde .N'y aurai-t'il pas un peu de rose pour éclaircir le noir décrit par Michel Onfray ?
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À l'époque du numérique, du virtuel, des réseaux, de l'intelligence artificielle, des métavers, le but du capitalisme est toujours de jouer avec la rareté afin de produire de la valeur, c'est-à-dire des bénéfices.
Pour ce faire, il faut réifier, c'est-à-dire transformer en choses plus de choses qu'il n'y a des choses.

Voilà qui résume bien ce livre.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Ceci juste pour préciser que j'ai fait ce jour une addition à ma chronique ayant appris l'existence de projets de compostage des corps en France.
Je les y détaille un peu plus.
Pour ceux qui m'ont fait l'honneur d'apprécier ma chronique, ceux que l'idée même de cette objectivation utilitariste horrifie, et pour les autres
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Nous sommes entrés dans l'ère du coup de plumeau. Le wokisme, le politiquement correct, la déconstruction jouent du plumasseau autant que faire se peut...
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HUXLEY BIS REPETITA ?


“Dans le meilleur des mondes, la civilisation d’hier est devenue barbarie d’aujourd’hui et la barbarie d’aujourd’hui est en passe de devenir la civilisation de demain”.




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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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