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Marie Donzelli (Autre)Sophie Bajard (Traducteur)
EAN : 9782743663315
384 pages
Payot et Rivages (10/04/2024)
3.95/5   49 notes
Résumé :
Un jeune étudiant en architecture d’une vingtaine d’années, vêtu d’un manteau rose vif, est retrouvé battu à mort au petit matin, non loin du lieu où se tenait une fête en soutien à l’union civile qui doit bientôt consacrer en Italie le mariage homosexuel. Sur les lieux, auprès de son équipe de policiers aussi disparate qu’efficace, arrive bientôt sur sa moto Guzzi l’imperturbable sous- préfet de police Paolo Nigra, bel homme à la quarantaine élégante, sorte de Gian... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes en 2016. Un meurtre atroce a été commis dans les environs du port de Gênes, à la fin d'une soirée fêtant la loi sur les unions civiles qui permet aux homosexuels de se marier en Italie. Un jeune homme de vingt ans, portant un très long manteau de cuir rose vif, a été retrouvé par un joggeur matinal et le jeune est mort malgré les secours que l'homme a tenté de lui prodiguer. le sous-préfet adjoint Nigra est chargé de l'enquête. Tout laisse penser qu'il s'agit d'un crime homophobe, mais les apparences sont parfois trompeuses. Et Nigra, lui-même homosexuel, est-il le mieux placé pour mener l'enquête ? ● Ce roman nous permet de découvrir la ville de Gênes et ses spécificités, du centre historique à ses banlieues et au port, des milieux défavorisés au gratin représenté par l'oncle de la victime, un architecte réputé issu d'une famille très riche et très connue localement. L'ombre des manifestations en opposition à la tenue du G8 en 2001 et de leur répression, plane sur toute l'histoire. ● Nous voyons aussi que malgré les lois, l'homophobie est loin d'être éradiquée en Italie (comme ailleurs) et les auteurs montrent que les plus homophobes sont souvent eux-mêmes des homosexuels refoulés. ● S'agissant de l'intrigue, c'est un polar à l'ancienne, avec une enquête minutieuse, ses hauts et ses bas, menée par des personnages hauts en couleur, pas seulement Nigra mais aussi ses collaborateurs, la vive assistante en chef Marta Santamaria qui est si rapide qu'elle ne prend pas le temps de dire les mots en entier, l'inspecteur Caccialepori, hypocondriaque et amateur d'homéopathie, le commissaire adjoint Musso, un nul qui se croit très fort, et le supérieur de Nigra, Virdis, intelligent et rusé. N'oublions pas le substitut du procureur Evangelisti, un nom d'auteur de romans policiers lui aussi, qui fait de fréquentes apparitions dans l'immeuble qu'habite Nigra. ● le roman se lit très bien, avec de fréquents dialogues bien menés et des touches d'humour bienvenues ; l'enquête est bien rythmée, je n'ai pas senti de temps mort. L'homogénéité du récit rend totalement invisible le fait qu'il est écrit à quatre mains. On y trouve de nombreuses références à d'autres auteurs italiens de polars. Seul le titre, identique en italien (Nuvole barocche), et provenant d'un album de 1969 de l'auteur-compositeur-interprète anarchiste génois Fabrizio de André, dont quelques vers sont cités en exergue, me paraît peu approprié. ● J'ai aimé, je recommande !
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Nuages Baroques est un polar à quatre mains ancré dans la ville de Gènes, sur laquelle plane l'ombre sanglante du G8 de 2001 qualifié par Amnesty International de plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale . Un étudiant en architecture d'une vingtaine d'années est retrouvé battu à mort non loin d'une fête en soutien au mariage homosexuel. Crime homophobe? Une nouvelle équipe dirigée par le sous-préfet adjoint Paolo Nigra mène l'enquête.
Ce roman est a priori le premier d'une série. J'aimerais dire que j'ai apprécié la promenade dans les rues génoises, le personnage de Nigra, les clins d'oeil ça et là à Lucarelli, Camilleri, Evangelisti, le titre du roman emprunté à un album du chanteur anarchiste génois Fabrizio de André .. . Mais le roman est bavard, émaillé de très nombreux dialogues qui multiplient les digressions. Pas très giallo, finalement, plus un roman d'atmosphère.
Les amoureux de Gènes apprécieront. Je remercie Rivages/Noir et Babelio pour l'envoi de ce livre reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
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Tiens un roman policier qui se passe à Gênes, je ne suis pas sûre d'en avoir déjà lu...
D'ailleurs je viens de vérifier une carte de l'Italie pour savoir où se trouve précisément cette ville, car je reconnais qu'à part Rome, Venise, Florence et Milan, le reste de la botte est un peu flou dans mes souvenirs de géographie.
Dans ce roman, un thème central sera abordé, à savoir l'homosexualité et la façon dont cela est perçu aujourd'hui dans toute l'Italie et notamment à Gênes.
Les homosexuels sont encore très mal vus, et dans certains milieux, comme la police, il ne fait pas bon être autre chose qu'un homme, un vrai, qui aime boire un coup, draguer les femmes, gueuler pendant les matchs de foot et se battre entre copains.
Le cadavre qui est découvert au petit matin par un joggeur est celui d'un jeune homme et le manteau rose qu'il porte le désigne comme un homosexuel qui s'est probablement pris une raclée bien méritée après une fête.
Mais les choses ne sont jamais aussi simples...à moins que....
Le policier en charge de cette affaire est lui-même homosexuel.
J'ai beaucoup aimé découvrir cette ville, qui est divisée entre les quartiers où vivent d'anciennes familles riches dans des palais et les quartiers défavorisés où le vie ne vaut pas grand chose.
C'est un excellent roman d'ambiance, avec une intrigue prenante.
Les personnages occupant les seconds rôles ont aussi du caractère et j'ai vraiment apprécié cette lecture.
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Nuages baroques, pour des auteurs italiens, cela convient très bien.

Un polar novateur, une enquête menée comme si on la partageait ! Un lieu Gênes, idéal, très peu décrit dans les romans. Un crime homophobe, on découvre, un jeune garçon assassiné sur les quais, roué de coups.
Une affaire menée par un sous préfet adjoint Paolo Nigri. Des collègues aux allures rustres, réactionnaires comme d'habitude chez les flics. Ils manquent tous un peu de finesse et trouvent agaçant que leur chef ne cache pas son homosexualité.

Le décor planté, l'enquête est intéressante, mais les auteurs n'ont pas négligé la vie personnelle de chacun.
2016, c'est une période où l'Italie a voté la loi sur les unions civiles.

Une ambiance très actuelle, on parle de séries policières télévisées, l'addiction des téléphones, tout en gardant les vieux principes du pays qui ont bien du mal à se coordonner …

Merci les libraires indépendants de Kube pour cette découverte, un bon polar !
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Je publie peu de critiques en ce moment, je vais cependant faire une exception pour un premier roman à quatre mains venu d'Italie.
Un joggeur matinal découvre sur le port de Gênes un tout jeune homme, vêtu d'un long manteau rose, agonisant. Andrea, étudiant en architecture, semblait venir d'une fête pour l'union civile pour tous qui s'était tenue non loin de là. Les collègues de Paolo Nigra, sous-préfet de police, pensent aussitôt à une agression homophobe, lui-même préfère explorer toutes les pistes possibles, et ne pas négliger de s'intéresser à l'entourage du jeune homme, ses amis ou un oncle, architecte très connu.

Le roman se passe en 2016. Paolo Nigra est homosexuel, ses collègues sont au courant, contrairement à l'entourage de son amoureux, acteur en plein tournage d'une série où il joue… un policier ! Cela peut créer des situations gênantes, surtout pour les autres, car Nigra prend souvent les choses avec humour, même les réactions les plus ouvertement discriminatoires.
Je sens que ce nouveau policier, épaulé par une équipe particulièrement haute en couleur, va devenir un de mes chouchous, comme Ricciardi à Naples ou Camilleri en Sicile, si toutefois l'éditeur continue à faire paraître les traductions suivantes. Je vote pour !
Le duo d'auteurs réussit aussi bien les dialogues que la trame policière, la peinture des caractères que l'évocation d'une ville peu mise en avant dans la littérature. Un sans-faute que je recommande vivement.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Depuis son arrivée à Gênes, il avait eu affaire à deux patrons très différents ; le premier, après quelques mois de tranquillité, l’avait convoqué un jour dans son bureau, lui avait demandé de fermer la porte et était resté un moment à le dévisager.
« Écoutez, Nigra, avait dit Virginio Ribetti en choisissant soigneusement chaque mot, une rumeur m’est parvenue à votre sujet et il est de mon devoir de vous en informer.
– Dites-moi, dottore, répondit-il, déjà préparé à une conversation compliquée.
– Eh bien, je vous dirai tout de suite que ça me paraît tout à fait absurde, et pourtant c’est une rumeur très répandue, ce qui est étrange puisque vous êtes bien intégré dans l’équipe. En somme, il
semble que quelqu’un se soit répandu partout en disant que vous êtes – mon Dieu ! comment dire ? – que vous auriez fait votre outing.
– Mon coming out, avait rectifié Nigra avec un soupir silencieux.
– Hein ? » Son commandant l’avait regardé d’un air perplexe.
« J’ai fait mon coming out, dottore. Ce n’est pas une rumeur et ce n’est pas un secret. J’allais vous en parler aussi, à la première occasion. Qui, je suppose, est donc celle-ci. »
Ribetti était resté immobile quelques instants, l’expression vide, de toute évidence concentré pour essayer de trouver les mots et les pensées justes.
« C’est-à-dire… excusez-moi, hein ! Juste pour être sûr que je comprenne bien. Vous êtes en train de me dire que c’est vous-même qui avez dit à la ronde que vous étiez…
– Homosexuel. Oui, avait répondu Nigra avec une certaine prudence.
– Mais pourquoi ?
– Parce que je suis en fait homosexuel. »
À ce moment-là, le chef avait prononcé cette phrase qui, des années plus tard, lorsque Nigra avait raconté l’épisode à Rocco en le faisant mourir de rire, entrerait d’office dans leur répertoire familier : « Mais vous en êtes sûr ?
– Dottore, je dirais que oui. » Nigra avait essayé de rester impassible, partagé entre son exaspération habituelle et un fou rire nerveux.
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- C'est quoi cette merde? Pas de ça chez moi.
- Il n'y avait que ça au supermarché. Personne ne m'a jamais emmenée, moi, en Guadeloupe, pour tester des rhums prétentieux et des cocktails cool.
- Mais de quels cocktails cool tu parles, ignorante? Le ti punch est un rituel! C'est comme ça que le rhum se boit dans les Antilles françaises, un point c'est tout.
- Peut-être, mais ce n'est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire que personne ne m'a jamais emmenée là-bas.
- Mais même si on ne t'y a jamais emmenée, t'aurais pas compris que le bon rhum ne se trouve pas chez Carrefour. Et ce n'est pas du citron jaune qu'il faut mettre, nom de Zeus! Laisse-moi faire.
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Dans le roman policier, la tâche du détective est de trouver le meurtrier afin de restaurer un ordre supposé. Mais Dürrenmatt fait remarquer que la réalité ne fonctionne pas ainsi. La vie réelle est composée d'un ensemble d'épisodes aléatoires dépourvus d'ordre. La réalité est dominée par le chaos , dit-il, et chaque élément, chaque indice, chaque détail sur lequel un enquêteur peut fonder son travail est en fait totalement incontrôlable.
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- L'homicide gay, oui, c'est un classique? Nenè. Tu devrais prendre ça avec plus de philosophie.
- Je le ferai quand ils appelleront "homicide hétéro" tous les autres, répondit Nigra en remuant sa sauce.
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Par-delà la foule des curieux, une haute silhouette vêtue de sombre descendit de sa moto Guzzi V7 Stone noire, à quelques mètres des véhicules de secours et de police.
Santamaria se faufila sous le ruban, se fraya un chemin parmi la foule et ouvrit le passage à l’homme, intimant aux curieux de le laisser avancer. Une fois à ses côtés, elle s’approcha tout près pour lui murmurer : « Dottò, il était temps, ceux-là partent en cacahuète. Si vous me passez
l’expression. »
Le sous-préfet adjoint Paolo Nigra soupira et accéléra le pas, les mains dans les poches et l’expression impénétrable.
Son regard passa des yeux noisette de Santamaria à l’objet que celle-ci ne quittait quasiment jamais, qu’elle fût ou pas enservice, et une brève lueur de malice éclaira son visage mat.
« Et bon week-end à toi aussi, Santamaria ! Cette pipe n’est pas allumée, n’est-ce pas ?
– Non, mais c’est une blague, dottò ? Elle est éteinte, éteinte. Qu’est-ce qu’on peut y faire, ceux-là tuent même le samedi.
– Comme les Milanais.
– Oh dottò ! Vous y mettez pas vous aussi à citer des écrivains morts, le dottore Evangelisti est en pleine forme aujourd’hui.
– En fait, je citais Afterhours.
– C’est tout pareil, dottò.
– Alors, Santamaria, résume-moi ça en deux mots avant que j’écoute les autres.
– Un garçon, dottò. Vingt ans, pas plus. En deux mots ?
Ils l’ont massacré, pauvre gars. D’après ses vêtements, y a de fortes chances qu’il ait été à la fête d’hier soir, ici sur le vieux port, celle en soutien aux unions civiles.
– Ah… », soupira Nigra en ralentissant le pas pour regarder l’assistante en chef bien en face.
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