ON A TOUJOURS BESOIN D'UN PLUS IMBÉCILE QUE SOI...
Né en 1881 à Florence, d'abord instituteur, il fonde en 1903 la revue Il Leonardo puis la revue Anima en 1911, mais c'est en 1913, à 33 ans le dernier âge du Christ, qu'un certain
Giovanni Papini, donc, devenu éditeur et pamphlétaire, publie cet essai sur
Les Imbéciles, à la veille de la Première Grande Boucherie mondiale. Il faut dire que ce florentin, futur Futuriste - c'est-à-dire une sorte d'équivalent des dadaïstes, pour aller très vite – avait déjà créé une revue anticléricale et nihiliste, avant d'écrire un Crépuscule de la Philosophie… Pour mieux se convertir au catholicisme sept ans plus tard, mais ceci est une autre histoire et il est bien connu que seuls
les imbéciles ne changent jamais d'avis, n'est-ce pas ?
Avec un tel titre, le ton est - cet ultime détail biographique mis à part - donné : avant-garde et pensée libre.
Donc Papini avoue qu'il déteste tant de choses que sa réserve d'amour déborde… Logique : il décide de déverser ces flots de tendresse sur
les imbéciles, si nombreux qu'ils écluseront tout cet amour inutilisé.
Ce petit texte vous expliquera l'utilité des idiots et crétins en tous genres, comme un support aux intelligents, une base pour les sensibles, un point de comparaison pour les agités du cerveau avec cet axiome : « aucune espèce au monde n'est plus prolifique et nécessaire que celle des imbéciles ». Il fallait y penser et c'est même rudement malin !
L'éditeur français ALLIA, publie des impubliables de génies, des inspirés Underground et autres littérateurs Punks, dans cette collection de mini poche, 50 pages, pour la somme dérisoire de 3 euros ! Et si vous avez su goûter la plume exaltée et libre de Papini, il vous reste encore à découvrir son surprenant "
La Vie de personne", chez le même éditeur. Incroyable, non ?