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3,79

sur 1030 notes
Pascal était l'homme du paradoxe . Alors que son oeuvre est principalement orientée vers la religion , il offre ici un plaidoyer vibrant en faveur de l'indépendance de l'esprit . Il faut s'y reprendre à plusieurs reprises pour réellement comprendre le propos de cette pierre angulaire de la pensée philosophique . Sa plume est d'une force telle , que l'on est saisi par la qualité de ces réflexions , par la profondeur de celles - çi . Et si au final Pascal avait livré avec ce livre l'une des plus grandes preuves littéraires de l'existence de l'humain et de sa pensée ? Un livre d'homme libre et une oeuvre fondamentale .
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L'HOMME est, tout d'abord, un être déchu. Il est, ensuite, soumis aveuglément à ses désirs. Et enfin, il est incapable de se situer entre l'infiniment grand et l'infiniment petit. C'est dans ce constat que réside tout le fondement de la pensée pascalienne.

Selon Pascal, ce qui est essentiel lui échappe, l'homme n'est apte à saisir que ce qui est connaissance secondaire (les sciences) ! Dès lors, les efforts des moralistes et philosophes apparaissent donc terriblement dérisoires : la raison ne peut, en aucune façon, fonder une morale ou une métaphysique.
Seul le coeur constitue l'être profond de l'homme, dit-il, dans Les Pensées.
Il est le siège des connaissances intimes immédiates et non démontrables : ces connaissances règlent la conduite de la vie et révèlent à l'être humain sa destinée !
Par extension, au lieu de développer sa nature, dans l'amour de Dieu, l'homme se replie malheureusement sur lui-même, dans sa propre adoration.
Il ne peut ainsi éviter le constat de ses insuffisances auxquelles il essaye en vain d'échapper par le DIVERTISSEMENT (c'est ce qui empêche l'homme de penser au néant et, à sa mort certaine).
Par conséquent, pour assumer ses contradictions, il ne peut que se retourner vers DIEU, seul capable d'expliquer l'énigme qu'il représente (l'homme possède sa grandeur mais aussi sa misère.
C'est entre ces deux extrémités qu'il trouvera son point d'équilibre et par voie de conséquence celui qui mènera, également, à Dieu).

Ecrits dans un style poétique teinté d'un léger voile lyrique, Les Pensées (et ses pensées) cheminent au gré d'unités qui se rythment et qui s'organisent en versets
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J'ai probablement acheté ce livre dans le cadre de mon bac littéraire (si j'en juge le bandeau « Bac 2009 ») mais je ne l'avais encore jamais étudié ni même ouvert.

On ne va pas se le cacher, ce n'est pas un livre qu'on dévore en quelques jours !

Je l'ai donc lu petit à petit afin de pouvoir assimiler correctement chacune des « pensées ».

J'ai trouvé certaines "pensées" d'une grande profondeur et ces dernières m'ont poussée à la réflexion afin de bien pouvoir en comprendre le sens.

A contrario, d'autres m'ont beaucoup plus ennuyée et je dois même avouer que par moment j'ai eu envie de ne pas finir la lecture d'une pensée et de passer directement à la pensée suivante (voir même d'arrêter ma lecture).

C'est pour cette raison que je ne mets que 3 étoiles à cette lecture.

Le génie de Blaise Pascal est indéniable, si vous aimez les oeuvres philosophiques et théologiques, vous apprécierez à sa juste valeur ce recueil.

Vous l'aurez compris ce n'est pas mon cas mais je garderai tout de même en mémoire certaines des « pensées ».
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On ne sort pas intact d'une lecture intégrale de ce volume des Pensées. Pascal utilise contre nous, les sceptiques et les incrédules, les armes mêmes du scepticisme et de l'incrédulité, détruit pierre sur pierre de nos édifices idéologiques défensifs, et nous met face à notre misère intérieure, nus devant la mort inévitable. Il entraîne le lecteur dans la tragédie, au lieu de le laisser confortablement assis dans le fauteuil du spectateur qui compatit et rentre chez lui. Ensuite, nous ayant dépouillés de tout, il nous propose le Christ. "Le christianisme est né pour donner au coeur un soulagement, mais maintenant il lui faut d'abord accabler le coeur, pour pouvoir ensuite le soulager," écrivait Nietzsche. Et pourtant, le christianisme que prêche Pascal n'a rien de bien consolant et me laisse, lecteur, réticent et hésitant au bord de cet abîme. Peut-être ma misère vaut-elle mieux, après tout. C'est là le génie de cet ouvrage : il nous oblige à prendre parti.
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les « Pensées » de Pascal est un livre globalement ardu si on ne dispose de solides connaissances du Nouveau et de l'Ancien Testament.

Une absence de connaissances de la doctrine janséniste peut également gêner la compréhension de certains passages très influencés par cette vision de la religion chrétienne,

Dans ces conditions, bien que n'ayant pas été convaincu par les preuves apportées par Pascal, j'ai surtout apprécié la première partie des « Pensées » ou il construit patiemment un puissant argumentaire philosophique rendant sa position quasi inattaquable, l'argument de dire que Dieu ne se montre qu'à ceux qui le cherchent et se cachant aux autres étant particulièrement redoutable.

J'ai bien entendu été choqué de la dureté de traitement réservé aux philosophes, Montaigne étant par exemple qualifié de vain et d'inutile.

J'ai été surpris de l'engagement religieux si poussé d'un philosophe et surtout d'un des plus grands scientifiques de tous les temps.

Mais ne dit on pas que beaucoup de science rapproche de Dieu ?

Plus prosaïquement, on peut penser que la grave maladie de Pascal et l'accident qu'il subit ou il frôla la mort ont sans doute été des événements déterminant dans l'avènement de cette foi indéracinable.
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On a toutes et tous (au moins) un ouvrage dans nos PAL qui prend la poussière depuis des années, qu'on rechigne à lire pour des tas de raisons - souvent synthétisées en un laconique “pas le bon moment”. C'est la quête du timing parfait, celui qui nous permettra de prendre le pouls d'une oeuvre du mieux possible. Après 12 années tapies dans l'ombre, j'ai le plaisir de vous annoncer que les planètes se sont enfin alignées pour les Pensées de Pascal et moi.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas volé sa réputation ! Ce pavé d'une grande richesse demande concentration et assiduité. J'ai adoré le pan philosophique de ses réflexions : on ne mentionne souvent que les volets consacrés au divertissement et à la vanité (tous deux excellents) mais il contient aussi de sacrées considérations sur le doute, la justice, la charité, la paix, l'amour, l'amour-propre, la piété ou encore l'introspection avec notamment l'explication de son idéal : vivre sans attaches vis-à-vis des autres mais également s'assurer qu'ils n'en aient pas pour lui.

Il contient toutefois un défaut qui, selon les sensibilités, peut complètement galvauder la lecture. Vous le savez sans doute mais Pascal est ce qu'on pourrait appeler un “fanboy” de la religion chrétienne et ses Pensées n'ont d'autre objectif que celui de convaincre ses lecteurs du bien fondé de celle-ci. Athé(e)s et agnostique(s), vous risquez donc de saturer devant l'amas de bondieuseries. Et j'insiste : quand il mêle philo et religion, aucun souci, la perspective est même très enrichissante. le problème ce sont les chapitres intégralement constitués de dogmatisme religieux qui virent au concours de b*tes (pardonnez-moi l'expression) et qui ne devraient également pas ravir les croyants des autres branches.

Je relativise toutefois cet aspect dans la mesure où Pascal désirait écrire l'apologie de la religion chrétienne (je peux donc difficilement lui reprocher d'y consacrer les ¾ de son livre). de plus, il s'agit de pensées réunies à titre posthume et qui traduisent donc une réflexion en devenir (je ne peux donc pas non plus lui reprocher de n'être -sur la partie religieuse- pas convaincant, d'autant plus au vu de la grâce du reste).

Un ouvrage d'une grande modernité en tout cas, passionnant, qui demande de la patience mais récompense admirablement celles et ceux qui en viennent à bout.
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Il n'est jamais évident de faire une chronique sur un auteur comme Pascal, encore moins sur une oeuvre comme « Les Pensées » : essentiellement parce que c'est, dès le départ, une oeuvre partisane, en l'occurrence ici, une apologie de la vie chrétienne. (Remarquez qu'on peut dire la même chose du « Capital » de Marx, - Karl, pas Groucho). Mais Pascal, s'il peut être discuté (favorablement ou défavorablement) sur les points de « doctrine », est souverain quand il parle de généralités par rapport à la nature humaine dans son essence même.
« Les Pensées » ne constituent pas une oeuvre construite avec un début un raisonnement et une fin. Ce sont des notes éparses écrites tout au long de la vie de l'auteur, et que l'on a retrouvées après sa mort. Plusieurs éditions ont été proposées, au cours des siècles, suivant que les éditeurs voulaient mettre en avant tel ou tel aspect de l'ouvrage.
La religion chrétienne (fille aînée de la France, à l'époque de Pascal) a conditionné pendant des siècles (et continue à le faire aujourd'hui) la vie de milliards de gens sur la terre. Je ne me hasarderai pas à juger de son bien-fondé (ou de son contraire), l'éducation chrétienne que j'ai eue, jointe à mes lectures parallèles du Coran, du Tao, de Confucius et d'autres perspectives de sagesse, m'ont amené à ne retenir que deux préceptes des Evangiles, les Béatitudes et « Aimez-vous » les uns les autres », les seuls qui soient en adéquation avec un humanisme actif et non partisan. (Mais ceci n'engage que moi, chacun voit à sa porte).
Je ne me prononcerai donc pas sur les « Pensées » qui sont censées prouver la misère de l'Homme sans Dieu, ou la félicité de l'Homme avec Dieu. Je n'en ai ni la compétence, ni les moyens, et je ne souhaite pas polémiquer avec un sujet qui paradoxalement, au lieu de rassembler les gens, les divise.
Mais le Pascal qui parle de l'Homme dans son essence-même est autrement intéressant. On connaît certaines de ses pensées : « L'homme est un roseau pensant » (mais la femme est un roseau dépensant disait ce sexiste et machiste Jules Renard), qui est un peu le pendant du « Je pense donc je suis » de Descartes. « le silence éternel de ces espaces infinis m'effraie » Cette pensée, qui n'est pas seulement celle de l'homme regardant le ciel (encore que), est bien la représentation du trouble métaphysique de l'homme devant tout ce qu'il ne sait pas, une angoisse existentielle qui préfigure, trois siècles avant, Sartre et Camus. Une des pensées qui me touche le plus, et qui m'amène les plus à réfléchir est celle du divertissement : le divertissement est la tentative désespérée de l'homme pour échapper à lui-même, et à sa condition d'être humain, c'est-à-dire d'être mortel.
Pascal est avec Descartes le plus grand penseur du XVIIème siècle. Moins « cérébral », moins « philosophe » que son collègue, il paraît plus proche des interrogations de l'homme sur lui-même et sur le sens qu'il doit donner à sa vie.
Ayez toujours « Les Pensées » de Pascal à votre portée. Vous verrez que les questions que vous vous posez, il se les est posées avant vous. Il a son pendant au XXIème siècle : lisez « de bonnes nouvelles » de Michel Serres : dans ses entretiens sur France-Info avec Michel Polaco, il recoupe tous les thèmes exploités par Pascal, en les actualisant, et d'une façon merveilleusement simple et agréable pour nos petites cervelles…
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Pourquoi Pascal a-t-il autant marqué nos esprits ? Pou rquoi le marque-t-il encore aujourd'hui ? Ce janséniste, qui à priori, n'a pas de lien avec nous, ce janséniste qui fait l'apologie de la religion chrétienne, ce janséniste, qui peut paraître, à certains égards, étonnant dans ses propos ; a compris quelque chose d'essentiel : la profondeur de l'existence. C'est cette philosophie que nous retenons, car elle répond, au fond de nous, par un écho vrai qui sonne aussitôt familier. C'est qu'elle fait l'expérience de l'homme. On peut sans doute y creuser quelques germes de l'existentialisme, qui fleuriront véritablement quelques siècles plutard.

Il est vrai que Pascal fait l'apologie de la religion chrétienne, au mépris des autres religions. Pour Pascal, la seule religion chrétienne est une religion de Dieu, accomplie par les prophéties. Par opposition, à Mahomet et sa religion " d'homme". le message du christianisme est le seul digne et corrige les défauts de l'homme. le modèle de perfection, étant Jésus Christ.

Jésus Christ est le modèle de Pascal. Il est l'exemple à suivre. D'où son assistanat auprès des pauvres, sa charité sans bornes. A cet égard, Pascal affirme : "Et je bénis tous les jours de ma vie mon Rédempteur, qui les a mis en moi et qui d'un homme plein de faiblesse, de misère, de concupiscence, d'orgueil et d'ambition a fait un homme exempt de tous ces maux par la force de sa grâce, à laquelle toute la gloire en est due, n'ayant de moi que la misère et l'erreur." C'est que Jésus Christ s'est sacrifié pour les hommes afin de racheter leurs péchés. Avant Jésus, le péché est le royaume du coeur. Par la grâce, ce royaume peut se régénérer, se purifier. Il n'y a que lui qui peut être source d'un tel comportement chez l'homme. Car, toujours selon Pascal, dans une perspective augustinienne : le coeur de l'homme " est creux et plein d'ordures".

Sa pensée est ainsi déterminée par une perception chrétienne, et notamment janséniste. Il tire ses influences de St Augustin comme on le voit à de nombreuses occurrences.Par là, Pascal porte un un regard sombre sur l'homme. Et c'est par ces yeux, qu'il pénètre dans le tréfonds de l'âme humaine. Sur quoi porte cet examen sévère et lucide ?

On peut soulever des thématiques clés ( en rapport avec l'existence), sans prétention à exaustivité.

L'être véritable et l'apparence.

La dichotomie entre être / paraître, ce qu'on peut définir comme " moi profond" et " moi social". Pascal reproche aux hommes la victoire du moi social sur le véritable être, authentique. Ce passage est éclairant : "Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être : nous voulons vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire, et nous nous efforçons pour cela de paraître." L'homme, au profit de gloires vaines, se dépouille de son être. Il façonne une image fausse, artificielle. Il prend enfin goût à cet être fantômatique. Par là, l'essentiel de la vie intérieure est complétement oublié, délaissé comme le premier frisson que nous offre la vie. Nous ne voyons que la superficialité des choses, de ce point de vue.

Le moi est tyranique.

Il s'érige en jugement de tous. "En un mot, le moi a deux qualités : il est injuste en soi, en ce qu'il se fait centre de tout : il est incommode aux autres, en ce qu'il les veut asservir, car chaque moi est l'ennemi et voudra être le tyran de tous les autres". Ici, l'éternel problème de l'égocentrisme, du naricisme surgit. Mais il n'est que vanité. En effet, Pascal s'efforce de montrer que le "moi" n'existe pas. On n'aime jamais personne. Ce ne sont que des qualités qu'on aime. C'est pourquoi, il prend l'exemple d'un amour qui s'est fané avec le temps. de même que la fleur, belle et jeune fane, la beauté physique, l'apparence sont condamnées aussi. Ici, la beauté était la qualité qu'on estimait. Si elle vient à manquer, l'amour s'éteint.

Le temps et le bonheur.

Si l'homme n'est jamais heureux, c'est qu'il ne peut l'être jamais. En effet, il vit tantôt au passé, tantôt au futur. Pourquoi l'homme est-il en proie au malheur, à l'angoisse, au dégout ? C'est que Pascal a saisit un manque, même si on peut ne pas être d'accord sur le principe final ( Dieu). L'homme s'ennuit et ne trouve qu'à un trompe-l'oeil, une parfaite illusion pour éviter d'être en tête à tête avec lui même, et donc le néant : le divertissement. le manque de l'homme serait dû à un état de complétude antérieur, à jamais déchu, par la faute originelle.

Ces thèmes sont bien évidemment en corrélation avec la christologie etc, et les grands principes chrétiens. On reprochera le pessimisme profond, sévère de Pascal. Ce pessimisme est fortement influencé par ses croyances. Pascal n'est pas éloigné de la réalité. Il ne propose pas une philosophie systémique, il épouse le flux des pensées, seule dignité de l'homme, à condition qu'on pense " bien".

Il y a tout de même des points lucides soulevés, malgré un pessimisme sombre et aveuglant : comme l'apparat, la fuite hors du présent, le mal-être existentiel... Ne seraient-ce pas des résonances dans notre présent ?
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Cet ouvrage dense et touffu est le dernier livre du Janséniste Blaise Pascal, chantant les louanges de la religion chrétienne face aux non-croyants et aux sceptiques dans tout un lots de réflexions. Pour ma part, cette lecture était obligatoire au programme du bac littéraire, vu que je ne mets que deux étoiles, il va de soi que je n'ai pas accroché du tout aux idées pascaliennes.
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Un livre de philosophie accessible pour lequel j'ai choisi de piocher une pensée à l'occasion et le laisser le temps d'y réfléchir. Seule la partie « Preuves de Jésus-Christ » a été éludée, n'étant pas un croyant religieux et n'ayant pas franchement envie de la lire. Plutôt ironique car la religion est une part importante voir totale du livre comme l'indique le résumé.
Je me rend aussi compte que la lecture de la bible m'a aidé à comprendre centaines pensées.
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