Pasolini propose une iconographie paradoxale inconciliable avec la modernité. Ne cherchant pas à faire du neuf pour du neuf, ne se contentant jamais d'exploiter une imagerie sur laquelle il pourrait s'appuyer, le poète italien développe là comme dans tous ses films un univers aussi mental, physique que politique radical. Nous sommes confrontés — mais bien tard — à cette oeuvre retrouvée. Elle reste néanmoins propre à développer la curiosité sur tout ce qui encastre le réel ainsi que sur ses marchands et ses sbires. Elaguant le côté trop symbolique de son personnage — cette commodité du mythe à laquelle il ne succombe pas -, Pasolini met en évidence les arêtes vives du réel. Surgit le plus vibrant appel à la révolte et à la liberté. L'instinct vital sourd de la vision la plus iconoclaste du Saint. On ne s'en étonnera pas. Comme on ne s'étonnera pas du refus d'un tel projet. Dans ce brûlot jaillit l'écho d'un vacarme aussi intime que général, aussi politique que quasi-métaphysique...
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