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Ida Marsiglio (Traducteur)
EAN : 9782869598119
134 pages
Arléa (06/03/2008)
3.82/5   17 notes
Résumé :
En 1961, Alberto Moravia entreprend un voyage en Inde en compagnie d'Elsa Morante, sa femme, et de leur ami Pier Paolo Pasolini. De ce voyage, la littérature gardera deux livres complémentaires et éblouissants : L'Odeur de l'Inde, de Pier Paolo Pasolini, et Une certaine idée de l'Inde, d'Alberto Moravia. Ce qui saisit Moravia c'est, par-delà la violence du choc culturel, la force d'un pays en train de relever un défi social audacieux. Analysant les causes de l'extrê... >Voir plus
Que lire après Une certaine idée de l'IndeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'était en 1961. Un trio célèbre et intellectuel visitait alors l'Inde. Alberto Moravia, sa femme Elsa Morante et leur ami Paolo Pasolini. Deux d'entre eux en tirèrent un récit de voyage : Une Certaine idée de l'Inde pour Moravia et L'Odeur de l'Inde pour Pasolini. Comme l'a dit lui-même Moravia dans un entretien (reproduit en annexe de ce livre), le parti pris de ces deux livres est bien différent : « Pour ma part, cela consiste à accepter sans s'identifier ; pour Pasolini (…) il s'agissait de s'identifier sans accepter vraiment. »
C'est le livre de celui qui accepte sans s'identifier que j'ai choisi de lire. En réalité, ce livre m'est apparu plus comme une série d'articles que comme un véritable récit de voyage. Et des articles d'un intellectuel brillant, dont les phrases font mouche, j'aurais pu en citer beaucoup.
Moravia semble avoir ressenti en Inde ce choc culturel qui semble commun parmi les Européens découvrant ce pays-continent. Son livre, malgré sa brièveté, ressasse les mêmes thèmes de la religion, de la pauvreté, des castes, de la religion encore… Sa traduction en phrases d'Européen de ces réalités m'a aussi permis de mettre des mots sur ces sensations contradictoires qu'inspire ce pays qui se laisse approcher mais ne se livre pas si facilement.
En définitive, parce que ce n'est ni un récit de voyage qui emmène le lecteur sur les routes au fil des pages, ni une étude profonde de l'Inde, il me semble que ce livre s'adresse avant toute chose à ceux qui connaissent un peu l'Inde ou qui comptent s'y rendre. Une bonne façon de commencer ou de conclure une escapade indienne…
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Moravia fait ici le pari d'expliquer ce qui ne peut l'être, l'Inde. Il endosse le rôle de journaliste et partage avec nous son voyage en Inde, réalisé en 1961 en compagnie de Pier Paolo Pasolini et Elsa Morante. C'est un portrait complet, contradictoire, et à l'image d'un pays complexe.

Le regard de Moravia est distant et analytique. Il passe à travers l'histoire de l'Inde pour tenter d'expliquer la pauvreté actuelle. Il justifie l'irréalité de l'Inde – et la fascination qu'elle exerce sur nos esprits rationnels - sur son climat fait d'excès, sur l'omniprésence de la misère et ces ruines de villes fortifiées qui s'élèvent au milieu du désert comme des mirages. Sans oublier d'évoquer, à chaque page, sa très grande religiosité …

A lire.
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De retour de voyage en Inde en compagnie d'Elsa Morante et de Pasolini, en 1961, Alberto Moravia livre dans un court recueil son "expérience de l'Inde" . "l'Inde c 'est l'Inde - l'Inde c'est le contraire de l'Europe" affirme-til d'entrée.
Pourtant rien de péremptoire dans le récit qu'il en fait!
Des rencontres : il a le privilège d'interviewer Nehru. Ses rencontre avec des mendiants, des marchands ou des intellectuels, sont aussi instructives. Des visites touristiques, visites d'un intellectuel éclairé qui connait le panthéon hindouiste.
Une analyse fine et très documentée des causes de la pauvreté, des traces du colonialisme et du système des castes.
Le chapitre Cauchemars et Mirages raconte que le monde est illusion. Illusion qui va même se nicher dans les tours des fakirs "ropeè-trick" déjà raconté par Ibn Batuta . Pure fascination!
Il me reste maintenant à lire la version de Pasolini!
Et à me rendre compte par moi-même 5 ans plus tard de l'actualité de ce texte ou au contraire des changements des 50 ans écoulés.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Touffeur insoutenable, humidité forcenée pluies torrentielles et, lorsque le temps devient beau et frais, comme en hiver, la brillance inouïe de la lumière et l’excès de faste dans les couleurs font qu’en Inde l’homme vit toujours un peu au-dessus de ses sens, dans un état angoissant de perpétuelle incrédulité existentielle.
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Je veux dire que tu devrais sentir l’Inde comme, dans l’obscurité, on sent la présence de quelqu’un qu’on ne peut pas voir, qui ne dit rien, et qui, pourtant, est là […] Sentir qu’elle est là, qu’elle t’attend.
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Là se révèle la capacité des Indiens à transformer tout espace suffisamment vaste en un temple, c’est-à-dire un lieu où la transcendance est indifféremment représentée par une statue de Shiva, ou par des horaires de train.
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Le contraste entre cette léthargie et la lumière resplendissante du soleil tropical sur la mer en perpétuel mouvement est si radical qu’il me semble impossible qu’il soit dû au hasard, mais le sens nous en échappe, comme chaque fois que l’on passe des symboles obscurs et pourtant précis de a religion à la clarté trompeuse de la poésie.
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La pauvreté indienne, nous l’avons dit, est visible partout surtout dans les villes de Bombay, Calcutta et Madras. C n’est sans doute pas un hasard si les trois ont été fondées par les Anglais, ce qui en fait des villes de type occidental où ce vieux fléau qu’est la pauvreté revêt une apparence moderne.
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Videos de Alberto Moravia (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alberto Moravia
15 mai 2023 Rencontre avec l'écrivain italien Alberto Moravia (1907-1990), auteur entre autres du roman «Le Mépris». Il est question des notions de curiosité et d'ennui dans sa vie; des débuts de sa carrière d'écrivain romancier; de la place à la morale et les valeurs sur lesquelles il se base pour réaliser son œuvre littéraire; de sa conviction athéiste; de son engagement dans la cause nucléaire dans le monde, etc. Source : Rencontres, 29 janvier 1985 Animatrice : Denise Bombardier
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