Peu importe la qualité littéraire de ce petit document sur cet être étrange que fut Armand Schulthess. C'est découvrir ce qu'il a fait de si improbable, de si désarmant qui rend ce livre hyper intéressant.
Art brut, dit-on.
Je ne m'y connais pas assez pour classifier ce jardin encyclopédique, créé par un homme, une espèce de vagabond immobile, collectionneur, décortiqueur, complètement délirant. Il accumule des tonnes de choses, découpe des tas d'articles, de photos de magazine pour recréer ses propres livres, reliés par lui-même.
Et son jardin... il y crée un labyrinthe de savoirs, d'informations sur des plaques métalliques (couvercles, boîtes de conserves) qu'il peint et recouvre d'écritures pour les suspendre aux branches dans un agencement tout à fait spécifique.
Cela foisonne, ça surprend, ça touche inévitablement.
Lucienne Peiry décrit tout ça, de manière détaillée et avec, en support, quelques photos en noir et blanc.
Le jardin a été détruit, il n'en reste que quelques pièces sauvées par deux artistes et les commentaires qui en ont été faits.
On pense inévitablement au Palais idéal du facteur Cheval, qui, lui, a été préservé.
On pense aussi au Plancher de Jeannot dont un bout a également été sauvegardé (à lire en fiction : le Plancher de Perrine le Querrec).
C'est intriguant, ce type de comportements obsessionnels, ça donne inévitablement quelque chose d'atypique et de surprenant.
De l'art, je ne sais pas, mais ça interpelle en tout cas.