Hans le marin

L'escale du marin de commerce, prénommé Hans, à Marseille vire au drame, une nuit d'ivresse en compagnie de Marcelle, unefille "légère" du port, il est pris, malgré lui, dans une rixe.
Et au petit matin il est ramassé dans le ruisseau par la police, blessé par un coup de couteau, délesté de ses papiers et de ses dollars. Après un séjour à l'hôpital, son bateau ayant appareillé sans lui, Hans rallie une bande de chiffonniers, mais il rumine sa vengeance.... On pense à Carco, à Mac Orlan pour la description des bas-fonds et des personnages.
Hans le marin cogne et secoue, c'est un des grands livres d'Edouard Peisson, un roman noir sur fond d'azur.

Marseille, années 1920.
Le vapeur Alabama fait escale à Marseille. Hans Muller, un marin américain, en profite pour passer la soirée à terre, et si possible, la nuit aussi. Justement, dans un bar, il rencontre Marcelle qui lui propose la nuit pour deux-cents francs...
C'est pourtant dans une salle d'hôpital que Hans Muller se réveille, blessé et dépouillé de son argent, l'Alabama ayant par ailleurs appareillé. Se souvenant avoir été agressé en quittant l'hôtel, et comprenant que Marcelle l'a floué, Hans le marin va s'efforcer de survivre dans une ville qui lui est inconnue, afin de préparer sa vengeance.
Le roman décrit le milieu qu'abritent les ports : les dockers, les chiffonniers, les prostituées. Un tableau ensoleillé et sensuel de Marseille d'il y a un siècle, fait de phrases courtes, qui contraste avec la noirceur du dénouement.

L'auteur décrit avec beaucoup de justesse le monde ouvrier multinational du port De Marseille. le style est concis, ramassé comme des images instantanées prises sur le vif, plaçant le lecteur dans la peau de Hans, le jeune marin américain, dans ses désirs bestiaux, sa déchéance sociale et enfin sa soif de revanche. J'ai été touché par la sincérité et la vérité qui se dégage de ce personnage décervelé, guidé par ses pulsions, mais les rapports entre le marin et la prostituée sont juste un tissu de clichés bien machistes qui rendent la lecture parfois pénible, en particulier les premiers chapitres de la rencontre. le regard colonial sur les noirs et les arabes de cet ouvrage sorti en 1929 peu également mettre mal à l'aise.

Habitué aux histoires de mer d'Edouard Peisson, quelle surprise de découvrir que ce "Hans le marin" se passe intégralement à terre, à Marseille, vers 1920. Si l'habile conteur sait toujours aussi bien captiver son lecteur, il reste tout de même à ce dernier une légère impression de tromperie sur la marchandise...